Souvent utilisé dans le cadre de la chasse pour traquer différents types de gibier, l'odorat du chien peut également servir à déceler des espèces nettement plus microscopiques, comme les punaises de lit.
Présente sur Terre depuis plus de 100 millions d’années, la punaise de lit figure parmi les plus anciens parasites de l’Homme. Pratiquement éradiquée après la Seconde Guerre mondiale, elle réapparut progressivement par la suite, profitant de la démocratisation des transports et d'une plus grande résistance aux insecticides.
Répandue sur tous les continents, elle peut s’installer notamment sur un bagage, un meuble ou même un vêtement. Elle se cache ensuite dans les literies, sommiers, rideaux, tapisseries ou encore les parquets, contaminant de nouveaux lieux en un temps record.
Mesurant entre 4 et 7 millimètres et attendant la nuit pour piquer, la punaise de lit se nourrit de sang (principalement humain) et produit jusqu’à 500 œufs par ponte.
Elle représente un problème loin d’être anodin. Ainsi, la CS3D (Chambre Syndicale de Désinfection, Désinsectisation et Dératisation) estime dans un bulletin d'information paru en mai 2019 à pas moins de 400 000 le nombre de logements infestés en France, ce qui représente environ 1,1% du total.
Au Québec, une enquête portant sur l’année 2014 et réalisée par le ministère de la Santé et des Services sociaux estime à 40.000 le nombre de domiciles concernés, soit le même pourcentage.
Traditionnellement, trois méthodes sont employées pour venir à bout des punaises de lit :
C’est en 2000, aux États-Unis, que pour la première fois des chiens furent dressés puis utilisés afin d’éliminer les punaises de lit. Éduqués par le jeu, ils apprirent à localiser des capsules cachées dans des salles d’entraînement et comportant le parasite.
Grâce à un nombre de cellules olfactives 20 à 50 fois supérieur à celui de l’Homme, leur odorat permet de repérer en à peine 10 minutes les punaises installées dans un logement, quand bien même celles-ci se situent dans des recoins inaccessibles.
Ils affichent même un taux de détection de 95%, là où les humains ne dépassent guère 30% et se montrent beaucoup plus lent. Cet écart s’explique notamment par leur capacité à détecter les œufs, qui sont invisibles à l’œil nu.
Non content d’être plus efficace, faire intervenir un chien renifleur comporte d’autres avantages, comme la localisation précise des lieux infectés. La désinfection est donc davantage ciblée et moins coûteuse. Elle est également plus écologique, puisqu’elle restreint l’utilisation des produits chimiques uniquement aux zones contaminées.
Cette solution s’est rapidement diffusée dans le monde entier, et est particulièrement appréciée des hôteliers. Ne voulant pas porter atteinte à leur réputation ou faire fuir leurs clients, ces derniers apprécient l’intervention discrète, rapide et efficace d’un chien renifleur de punaises de lit.
Les animaux utilisés à cette fin peuvent théoriquement appartenir à n’importe quelle race. Néanmoins, les professionnels privilégient celles qui sont faciles à dresser et à l’aise avec des personnes inconnues.
Devant le fléau que constituent les punaises de lit, et compte tenu de l’efficacité des chiens dressés pour les détecter, les professionnels proposant ce type de service se sont multipliés dans de nombreux pays.
En France, le tarif moyen facturé pour l’intervention d’un chien détecteur de punaise de lit est d’environ 30 euros par chambre pour un hôtel, et entre 150 et 300 euros pour un particulier, en fonction de la taille du logement. Le marché est d’autant plus porteur que les propriétaires sont dans l’obligation, depuis l'adoption de la loi ELAN du 23 novembre 2018, de prendre en charge les frais de traitement en cas d’infestation d’un logement loué depuis moins d’un an.
