Il existe en tout une dizaine de races de chiens de traîneau. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, mis à part le Siberian Husky encore très présent de nos jours sur les pistes de courses de chiens de traîneau, les races les plus utilisées aujourd’hui dans cette discipline ne sont plus les chiens nordiques. Ainsi, le Malamute d’Alaska, le Samoyède, le Groënlandais et le Qimmiq (aujourd’hui appelé Chien Inuit du Canada) se font rares dans les compétitions. On ne les trouve plus guère que dans les courses d’endurance - et encore.
Les grands favoris des mushers – et les plus grands champions, notamment en vitesse –sont en fait deux races hybrides : l’Alaskan Husky et le Greyster.
Issu de croisements entre le Siberian Husky et diverses races (des chiens indiens, des lévriers et des chiens de chasse - il y aurait même eu des croisements avec des loups), l’Alaskan Husky (ou Husky de l'Alaska) ne ressemble plus vraiment à un chien nordique, mais c’est actuellement le chien de traîneau le plus rapide et le plus endurant, en plus d’être parfaitement résistant au froid, du fait de ses ascendances nordiques. Ces qualités en font un champion toutes catégories, qui n’a pas vraiment de points faibles, et expliquent que 90% des chiens de traîneau de compétition utilisés dans le monde sont des Alaskan Huskies. Les élevages les plus importants se trouvent au Canada et en Alaska ; de fait, c’est un chien presque exclusivement américain.
Il convient de noter que le Husky de l’Alaska est un hybride sélectionné à l’origine (et encore de nos jours) pour sa fonction, et non en fonction de ses ascendances ou du respect d’un standard. Il est donc très difficile d‘établir un standard de la race, au vu de la multitude de croisements dont ce chien est issu.
Le Greyster est né en Norvège dans les années 80 et résulte du croisement de Braques Allemands avec des Greyhounds américains, connus pour leur vitesse. Le résultat est un chien qui n’a pas grand-chose à voir physiquement avec un chien nordique, mais qui est très efficace en course de vitesse. De fait, c’est aujourd’hui le meilleur dans les épreuves courtes (entre 4 et 20 kilomètres), ainsi qu’en pulka et en ski-joëring.
Son point faible est son manque de résistance au froid, car il n’a rien génétiquement d’un chien nordique. Les mushers qui utilisent des attelages de Greysters prennent donc soin de les couvrir avant et après une course. Dans les compétitions par étapes, ils sont maintenus au chaud dans les bivouacs, dormant avec des manteaux et/ou dans des duvets. Pendant les courses, ils sont équipés de bottines pour chien afin de protéger leurs coussinets, qui n’ont pas de protection naturelle, contrairement aux races de chiens nordiques.
Le Siberian Husky (ou Husky de Sibérie) est un chien nordique originaire du nord-ouest de la Sibérie et était principalement élevé à l’origine par la tribu Inuit des Tchouktchis. Son nom vient du mot « husky », qui signifie « enroué », en référence à son hurlement rauque.
Il fut introduit en Alaska en 1908 par William Goosak, et rapidement utilisé dans la première course officielle de traîneau, la All Alaska Sweepstakes. À la même époque, un autre utilisateur de chiens de traîneau, Olaf Swenson, explorateur et négociant en fourrures, en amena quatre sur la côte est des Etats-Unis.
Rapidement, le Siberian Husky conquit et domina les compétitions de chiens de traîneau en Amérique du Nord. En effet, c’est le plus rapide des chiens nordiques, tout en étant aussi très endurant : il peut courir sur environ 100 kilomètres par jour tout en tirant une charge d’une cinquantaine de kilos. Il est d’ailleurs encore bien représenté dans les compétitions.
Le Husky de l’Alaska, le Husky de Sibérie et le Greyster ne laissent que peu de place à leurs congénères d’autres races dans les courses de chiens de traîneau.
Même s’il est associé aux débuts de la discipline, le Malamute d’Alaska est sans doute le moins utilisé de nos jours. Surnommé « la locomotive des neiges », ce chien puissant fait certes preuve d’une grande endurance, mais il est aussi le plus lent. Même dans les courses d’endurance, on trouve rarement des attelages de Malamutes, et seuls quelques passionnés de la race continuent à les utiliser.
Le Samoyède, le Groënlandais et son presque jumeau le Chien Inuit du Canada sont un peu plus représentés, mais leur nombre reste restreint, car ce sont des chiens d’endurance et pas de vitesse. Ils se sont donc fait détrôner au fil du temps, en particulier par le Husky de l'Alaska, qui réunit les deux qualités.
La sélection des chiens de traîneau se fait surtout dans des chenils appartenant à des mushers qui participent eux-mêmes à des courses. En Amérique du Nord, on trouve en moyenne environ 75 chiens dans ces chenils (dont certains ne sont pas destinés à la course, mais aux randonnées touristiques), mais certains sont beaucoup plus petits (une vingtaine de chiens) et d’autres plus grands (plus d’une centaine de chiens).
En Europe, les chenils sont généralement de petite dimension, mais parviennent néanmoins à composer de beaux attelages.
Beaucoup d’élevages de chiens de traîneau ainsi que de mushers organisent, parfois toute l’année, des visites, des cours de conduite de traîneau ainsi que des excursions en chien de traîneau et autres cani-randonnées. Cela permet à la fois de maintenir les chiens en activité, d’entretenir leur forme (en particulier avant le début de la période d’entraînement, pour ceux qui vont participer à des courses), tout en gagnant de quoi nourrir et faire vivre tout ce petit monde, ou encore réparer et investir dans du matériel, par exemple.
Quoi qu'il en soit, les chiens sont élevés et sélectionnés selon les critères qui correspondent aux qualités recherchées chez tout chien de traîneau : l’endurance et la vitesse. Si un individu présente en plus de cela des qualités de leader (vitesse, intelligence, obéissance…), il sera destiné à occuper ce rôle, c’est-à-dire à « diriger » l’attelage. De façon plus générale, la qualité qui prédomine chez un chien détermine notamment sa position dans ce dernier et le type de course qu’on lui fait disputer. En ce qui concerne la présélection, on privilégie les individus qui sont naturellement des coureurs enthousiastes, qui ont bon caractère et qui sont persévérants.
Le sexe de l’animal n’entre pas en ligne de compte pour la sélection, pas plus que le gabarit : même si le poids idéal est de l’ordre de 18 à 20 kg (soit le poids d’un chien de taille moyenne), il peut y avoir de très bons chiens de traîneau qui pèsent 40 kg, et qui sont plus grands. Simplement, ils occupent des positions différentes dans l’attelage, adaptées à leurs caractéristiques morphologiques.
Les individus dont les qualités sont insuffisantes pour faire partie d’un attelage de chiens de traîneau de compétition peuvent être utilisés comme chiens de traîneau pour les randonnées touristiques, où le niveau d’exigence est évidemment bien moins élevé. Ils peuvent aussi tout simplement être vendus comme animaux de compagnie.
C’est le musher qui décide de la façon dont ses chiens sont formés (ou la personne qui en est chargée au sein de son équipe, le cas échéant), mais les grands principes de base sont les mêmes partout. Le but est d’obtenir des individus capables non seulement de courir sur de longues distances, mais aussi de travailler avec des congénères au sein d’un attelage.
La formation commence dès les premiers mois de vie du chiot. Bien sûr, compte tenu de sa fragilité pendant cette période, on ne lui fait rien tracter, mais on l’habitue en revanche à porter un harnais et un collier. C’est également dès son plus jeune âge qu’il apprend progressivement les ordres verbaux du musher. Il n’y a pas de codification internationale, mais les plus usités sont :
Au fur et à mesure qu’il grandit, on commence à attacher de petits objets au harnais du chien pour l’habituer à tirer du poids. Le poids ainsi tracté est augmenté très progressivement afin de ne pas le blesser, alors qu’il est en pleine croissance et que ses ligaments ne sont pas encore matures.
À l’âge de 6-8 mois, il est prêt pour s’entraîner en attelage. On commence néanmoins par des charges légères et de courtes distances. En prenant de l’âge, sa force et son endurance s’accroissent, et il devient capable de tirer des charges plus lourdes sur des distances plus longues.
La formation ne se limite cependant pas à tracter : il est également indispensable que le chien apprenne à travailler en équipe dans la meute qui forme l’attelage. Cela est évident par exemple dans une discipline comme le ski-joëring, où les chiens tirent un coureur à skis au moyen de plusieurs lignes, mais il en va de même dans un attelage de chiens de traîneau plus classique, puisque ces derniers doivent être capable de courir pendant des heures à l’unisson. S'ils ne travaillent pas bien en équipe (ou si le musher ne les dirige pas correctement), les lignes peuvent s’emmêler. On imagine aisément l’impact sur les performances obtenues...
Comme pour tous les chiens de travail, la formation initiale ne vaut rien sans un entraînement régulier par la suite. Pour espérer remporter une course, un attelage doit être composé de chiens qui non seulement ont appris les bases dans leur jeune âge, mais aussi et surtout se complètent, courent en harmonie, obéissent au doigt et à l’œil à leur musher, et enfin sont au mieux de leur forme le jour de l’épreuve. Tout cela n’est possible qu’à travers un entraînement très progressif mais très rigoureux, renouvelé chaque année durant toute leur carrière sportive. Dans l’exemple du ski-joëring, c’est aussi l’entraînement qui fait que les chiens arrivent à éviter d’emmêler les lignes.
L’entraînement des chiens de traîneau est si déterminant qu’il mérite d’être expliqué en détail, sur la base d’un exemple réel de programme d’entraînement de chiens de traîneau de course. Cela dit, chaque musher adapte son programme à ses besoins spécifiques, notamment en fonction de la longueur des compétitions (courses de vitesse, de mi-distance, de longue distance, etc.).
Cet entraînement se fait sur l’ensemble de l’année, et se répartit en plusieurs phases. Quand il n’y a pas de neige, on entraîne les chiens à tirer d’autres véhicules que des traîneaux : des VTT, des karts ou encore des quads.
Cet entraînement peut être mené d’un bout à l’autre par le musher lui-même, mais il peut aussi en confier une partie à un entraîneur extérieur, lui aussi musher évidemment.
Quelle que soit la phase de l’entraînement, on prend garde à un certain nombre de choses :
Par ailleurs, quand on travaille en attelage, la composition de ce dernier peut être variable, à la fois en ce qui concerne le choix des chiens qui le composent (et leur nombre), ainsi que leurs positions respectives. Elle est adaptée en fonction des compétitions préparées, mais un attelage se compose toujours d’au moins trois chiens : un leader devant, et deux derrière.
Pendant toute la durée de leur entraînement, c’est-à-dire environ sept mois, les chiens enchaînent progressivement les kilomètres. A titre d’exemple, la préparation d’une course d’endurance de 1000 kilomètres ou plus implique que les chiens vont, pendant ces sept mois, parcourir une distance totale de 3 à 5000 kilomètres.
Le programme exact dépend bien sûr du type de compétitions auxquelles on cherche à les préparer, et plus particulièrement de la longueur des épreuves, mais voici le calendrier d’entraînement que beaucoup de mushers et entraîneurs adoptent :
Au cours de cette période, les températures dépassent généralement les 13° en journée, et les chiens utilisés en compétition sont au repos après la saison des courses.
On veille toutefois à maintenir leur forme et leurs muscles avec des activités variées, qui excluent toutefois la traction : il peut s’agir par exemple de cani-cross sur de petites distances (2-3 km) ou de cani-rando. Ces séances ont lieu le matin ou le soir, moments où les températures sont moins élevées. On leur propose aussi de l’agility, qui permet non seulement de leur faire faire de l’exercice, mais aussi de leur enseigner de nouvelles consignes et de renforcer leur obéissance. En parallèle, on les laisse aussi s’ébattre en liberté dans un grand espace clos.
C’est pendant cette phase que les jeunes chiens de 9 à 10 mois commencent à s’entraîner en attelage avec leurs aînés, qui leur servent d’exemples.
De mi-septembre à mi-octobre, le travail vise à préparer la musculature en vue de la reprise des exercices de traction. Pour ce faire, on continue les séances entreprises pendant la période de repos, en augmentant progressivement leur durée. On procède également au rappel des ordres de base, car les chiens de compétition ont été « déconnectés » pendant plusieurs mois.
Début octobre, on commence à travailler progressivement en running, c’est-à-dire qu’on fait courir les chiens avec l’objectif d’améliorer leur vitesse et/ou leur endurance. On reprend un entraînement ciblé et on réactive les automatismes oubliés pendant l’été.
Les chiens se réhabituent ainsi au harnais, à la mise en ligne de trait, à l’attente, aux départs et aux pauses, aux ordres divers et à courir ensemble.
Pendant les premières semaines de cette phase, on travaille sur des distances et des vitesses réduites, avec des pauses fréquentes. L’entraînement est très progressif et comprend des jours de repos pour obtenir l’effet de surcompensation, comme pour les athlètes humains. En effet, les capacités physiques s’améliorent naturellement quand il y a un bon équilibre entre les séances et les temps de repos.
Pendant les séances, on travaille surtout l’endurance : les chiens sont au trot rapide (de 12 à 14 km/h), et on fait en sorte de garder leur curiosité éveillée, afin de maintenir leur motivation. Pour y parvenir, on varie les paysages, les types de terrain, les dénivelés mais aussi les activités, en leur proposant par exemple, en plus du traîneau, du cani-cross ou du cani-VTT. Si le terrain le permet, on peut également prévoir des séances de nuit. En effet, de nuit, ils sont plus motivés, plus concentrés, et se fatiguent moins.
Puis, toujours progressivement, on les réhabitue à la rigueur. Par exemple, pendant des séances de cani-VTT, on devient plus strict pendant les pauses, en ne leur permettant pas de renifler partout ou de marquer les arbres, et on exige d’eux une allure régulière et constante. Ce travail se fait d’abord avec un seul chien, puis en binôme avec ligne de cou (les chiens sont reliés par une ligne entre leurs colliers).
Dès la troisième séance, on travaille en attelage. On alterne alors la position des chiens au sein de ce dernier, afin de trouver les tandems et les positions idéales. C’est également à ce moment-là qu’on intègre à l’attelage les jeunes chiens en formation, pour les habituer et pour qu’ils apprennent de leurs aînés.
La période de développement dure environ 10 semaines et s’organise autour de trois axes : musculation, endurance et résistance.
Comme dans la phase de remise en forme et de préparation, le travail reste très progressif. Au fur et à mesure des séances, on augmente les distances, les vitesses et les charges, tout en réduisant les pauses et les arrêts hydratation.
Pour éviter les blessures, le développement de la musculature des chiens doit se faire en douceur. On commence donc souvent cette phase par de la natation, puis on passe à un travail en attelage (cumuler les deux entraînerait un trop grand risque de blessure). On augmente alors progressivement les charges ou les dénivelés positifs, c’est-à-dire les montées.
Afin de maintenir les chiens motivés, il faut varier les séances : on les fait parfois travailler de nuit, on varie les types de terrain, les vitesses, les distances, les charges, ou encore les positions dans l’attelage. En effet, chacun est susceptible d’occuper à tout moment des rôles différents, tant à l’entraînement qu’en compétition. En la matière, les choses sont beaucoup moins figées qu’elles ne le sont par exemple pour des sportifs humains, qui généralement occupent toujours le même poste au sein d’une équipe.
Pendant cette phase d’entraînement, on travaille sur des distances courtes (entre 3 et 6 kilomètres), le but étant d’améliorer la capacité de traction des chiens tout en en limitant au maximum le risque de blessures.
Tout au long de la période de développement, on augmente, là aussi très progressivement, la résistance de l’attelage par des séances de PMA, comme pour des sportifs humains. La PMA (Puissance Maximale Aérobie) est la puissance de travail développée par minute au cours d’un effort demandant une consommation d’oxygène maximale. Elle s’exprime en Watts et se mesure avec des capteurs placés sur l’objet tracté (traîneau, VTT…) et sur les chiens.
Comme pour les coureurs à pied, on utilise des intervalles « 30/30 » : 30 secondes d’effort intense suivies de 30 secondes de récupération. Ainsi, sur une distance cumulée située entre 2 et 8 kilomètres, les chiens sont au galop par phases de 30 secondes, mais on marque une pause plus tôt si l’allure de l’attelage diminue d’elle-même. Au bout de 30 secondes, ou dès que les chiens manifestent à nouveau l’envie de courir, on les remet au galop, et ainsi de suite. Ce travail pouvant être très fatigant, on le fait sur un terrain plat et facile.
Le but de ce travail est d’améliorer la Vitesse Moyenne de l’Attelage (VMA).
Le troisième axe autour duquel s’organise la phase de développement est l’endurance. L’objectif en la matière est d’améliorer la capacité aérobie des chiens destinés à courir sur de longues distances, c’est-à-dire leur faculté à fournir un effort modéré sur une longue durée.
On augmente donc progressivement la distance en fonction de l’objectif final du musher, c’est-à-dire le type de courses pour lequel on prépare les chiens, de façon à atteindre entre 40 et 75% de cet objectif. Si le terrain et le dénivelé le permettent, l’idéal est de travailler en « negative split », c’est-à-dire que la seconde moitié de la séance se fait plus vite que la première. Dès que la vitesse de l’attelage baisse d’elle-même de façon significative, on fait une pause.
Peu à peu, on diminue le nombre de pauses et leur durée, ainsi que les arrêts réhydratation. Au terme de cette phase, les chiens doivent être capables de parcourir de grandes distances sans s’arrêter.
Pendant la dernière phase d’entraînement, dont la période varie selon les dates des courses, on entraîne les chiens sur les distances spécifiques des compétition visées. Ainsi, si on prépare une course de vitesse, on les entraîne à courir vite sur des distances assez courtes (quelques kilomètres, l’équivalent d’une manche). Pour une course de mi-distance ou d’endurance, on les fait travailler sur des distances plus longues (plusieurs dizaines de kilomètres, l’équivalent d’une étape), mais à une allure moins soutenue. Bien sûr, ce travail se fait de toute manière progressivement, afin qu’ils soient en forme au début de la compétition - comme pour les sportifs humains de haut niveau, en somme.
Même si la période des compétitions est assez limitée dans le temps, puisqu’elles s’étalent sur moins de trois mois, un attelage de chiens de traîneau peut fort bien prendre part à plusieurs d’entre elles au cours d’une même saison. Leur nombre exact dépend du type de course, mais il peut tout à fait participer la même année à trois courses d’endurance très réputées, en enchaînant par exemple la Grande Odyssée Savoie Mont Blanc en janvier, la Yukon Quest en février et l’Iditarod en mars. Le musher peut aussi faire le choix de varier le type d’épreuves, en participant à une course d’endurance, une de mi-distance et plusieurs de vitesse. Il n’y a donc pas de règle générale, chaque musher ayant ses propres objectifs et sa propre stratégie. En tout état de cause, il est également obligé de tenir compte de son état de forme, ainsi et surtout que de celui de ses chiens.
Après la saison des courses, vient le temps de mettre les chiens au repos. Cela aussi doit se faire progressivement, après les efforts intenses fournis sur plusieurs jours lors des compétitions.
On alterne par exemple des courses en liberté et des séances de VTT, pendant lesquelles les chiens courent librement derrière – ou devant ! – les vélos. Ces séances peuvent d’ailleurs s’avérer particulièrement éprouvantes pour les humains, car certains chiens de course sont capables de dépasser les 40 km/h !
Selon les races et les individus, les chiens de traîneau commencent généralement la compétition entre 18 mois et 2 ans, et courent jusqu’à 10-12 ans. Ils atteignent leur plénitude entre 3 et 6 ans.
Au-delà, leurs performances diminuent progressivement avec l’âge, comme pour les sportifs humains. Un chien de course de 8 ans n’est certes plus un champion, mais il a pour lui l’expérience et encore de bonnes capacités physiques. Il peut alors changer de poste, rejoindre par exemple les chiens qui sont au centre de l’attelage (les « team dogs »), car ils ont moins d’efforts individuels à fournir que ceux qui sont à l’avant ou à l’arrière.
Une fois à la retraite, leur situation est généralement nettement moins problématique que celle des lévriers utilisés dans les courses de chiens de vitesse, qui finissent souvent abandonnés. En effet, soit ils restent dans le chenil où ils continuent de se dépenser pour d’autres usages, soit ils sont adoptés comme chiens de compagnie.
Ainsi, en Amérique du Nord comme en Europe, des groupes de sauvetage des chiens de traîneau accueillent les individus retraités dont les mushers souhaitent se séparer (par exemple faute de ressources, de place, ou tout simplement de pouvoir les « reconvertir »), et s’emploient à trouver des familles aimantes qui les adoptent. Des associations de défense des animaux font de même.
Les chiens qui restent en chenil (que ce soit avec leur propriétaire ou non) ne sont pas pour autant voués à l’inactivité. Ils continuent en effet à faire ce qu’ils aiment (tracter et courir) en étant utilisés pour des balades ou randonnées en traîneau, de l’initiation au « mushing » (conduite de traîneau), ou encore pour assurer du transport quand les motoneiges ou les hélicoptères sont impuissants.
En effet, si les conditions météorologiques ou le terrain sont trop difficiles pour les moyens de transport modernes, les chiens continuent d’être une alternative idéale, et s’avèrent d’une fiabilité à toute épreuve même dans des conditions extrêmes. En outre, ils coûtent sensiblement moins cher.