Le Canada a la réputation d’être l’un des pays les plus accueillants envers les chiens.
Voici quelques statistiques et informations qui confirment le rôle important que le meilleur ami de l’Homme y occupe, tout en soulignant les particularités du pays et certaines problématiques liées à la gestion de sa population canine.
Selon une enquête de l’Institut Canadien de la Santé Animale (ICSA) menée en 2021, le Canada comptait alors 7,9 millions de chiens - contre 7,6 millions cinq ans plus tôt, en 2016. L’ICSA ne fournit pas de données concernant les années précédentes, mais une enquête de Packaged Facts menée en 2014 et reprise notamment dans une étude de marché publiée par le ministère de l’Agriculture de l’Alberta indique qu’il y avait seulement 5,9 millions de chiens au Canada en 2013. La population canine aurait ainsi augmenté d’un tiers en un peu moins d’une décennie, soit un taux de croissance annuel moyen d’environ 3,7%.
C’est une croissance nettement plus forte que celle de la population humaine, qui dans le même temps est passée de 35 millions d’habitants en 2013 à 38 millions en 2021 - soit un peu moins de 10% d’augmentation sur la période, et une croissance annuelle moyenne de 1%.
Les choses sont cependant à nuancer. En effet, la croissance de la population canine a nettement ralenti depuis 2016 : 0,8% par an en moyenne entre 2016 et 2021, alors que sur la même période celle de la population humaine est restée de l’ordre de 1,1% par an.
Avec 7,9 millions de chiens pour 38 millions d’habitants en 2021, le Canada fait partie des pays qui comptent le plus grand nombre de chiens par habitant. En effet, cela représente une moyenne de 20 spécimens pour 100 habitants (ou 0,2 chien par Canadien).
Ce nombre est légèrement inférieur à celui constaté de l’autre côté de la frontière : d’après les chiffres 2019 du sondage national de l’American Pet Products Association, les États-Unis comptaient alors près de 90 millions de chiens pour 328 millions d’habitants, soit une moyenne de 27 chiens pour 100 habitants.
Si on compare avec des pays francophones au niveau de développement économique similaire, le Canada se situe aussi légèrement derrière la Belgique : d’après les chiffres du registre Dog-ID, le pays totalisait en 2020 environ 2,5 millions de chiens pour 11,5 millions d’âmes, ce qui représente 21 chiens pour 100 habitants.
Il se place néanmoins largement devant la France. D'après les chiffres d’une étude réalisée par l’institut Kantar pour le compte de la Fédération des Fabricants d’Aliments pour Chiens, Chats, Oiseaux et autres animaux familiers (FACCO), l’Hexagone comptait en effet 7,5 millions de chiens en 2020 pour 67 millions d’habitants, soit environ 11 chiens pour 100 habitants – c’est-à-dire deux fois moins.
Selon une enquête d’Euromonitor International, le nombre de foyers canadiens possédant un chien était de 5,2 millions en 2020.
D’après une étude publiée par l’entreprise d’analyse de données GlobalData, le pays comptait alors 15 millions de foyers. Cela signifie que le meilleur ami de l’Homme était présent dans 34,6% d’entre eux.
Ce pourcentage était quasiment le même en 2016 : le Canada comptait alors 4,9 millions de foyers possédant un chien, sur un total de 14,1 millions – soit 34,7% d’entre eux.
Un sondage de Radio-Canada International (RCI) effectué en 2020 sur la population québécoise permet de constater qu’il existe des disparités entre provinces. En l’occurrence, le Québec se situe en dessous de la moyenne nationale, puisqu'un chien n’y serait présent que dans 28% des foyers.
Avec une population globale de 7,9 millions d’individus en 2021, les chiens sont moins présents au Canada que les chats, mais l’écart est faible. En effet, ces derniers étaient la même année au nombre de 8,5 millions, d’après les chiffres du sondage sur les populations d’animaux de compagnie mené par l’Institut Canadien pour la Santé Animale (ICSA). Il y a cependant beaucoup moins de chiens errants que de chats errants dans le pays.
L’écart entre la population canine et la population féline tend toutefois à se réduire. Entre 2016 et 2021, le nombre de chiens au Canada est passé de 7,6 millions à 7,9 millions : cela représente une augmentation de 3%, supérieure à celle observée alors du côté de la population féline (qui est passée de 8,3 millions à 8,5 millions, soit une hausse de 2,4%).
Un sondage réalisé en 2022 par l’organisme de recherche Angus Reid Institute permet de se faire une idée du profil des maîtres au Canada.
Il en ressort notamment que 35% des femmes interrogées ont dit détenir un chien, contre 36% des hommes. Autrement dit, la population des propriétaires de chiens semble assez paritaire.
Par ailleurs, 38% des sondés âgés de 18 à 34 ans ont déclaré avoir un chien, contre 39% parmi ceux ayant entre 35 et 54 ans, et 30% pour les 55 ans et plus. Par conséquent, posséder un chien serait surtout l’apanage de personnes jeunes ou d'âge moyen.
Enfin, cette étude montre que plus les moyens financiers d’un foyer sont élevés, plus il est susceptible d’avoir un chien. Ainsi, seuls 26% des foyers dont le revenu est inférieur à 50.000 dollars canadiens par an en possèdent un, alors que ce pourcentage monte à 34% pour ceux gagnant entre 50.000 et 100.000 dollars par an, et même à 43% pour ceux situés au-delà de ce dernier seuil.
D'après une enquête menée en 2014 par l’entreprise d’études de marché Packaged Facts, 86% des propriétaires de chiens considèrent que leur animal est un membre à part entière de leur famille.
Ce chiffre est très élevé, mais légèrement à celui observé pour la gent féline : 89% des propriétaires de chats voient leur animal de la même façon.
Tous les chiens du Canada ne sont pas de simples animaux de compagnie : certains sont employés pour toutes sortes de tâches au service des humains.
C’est le cas notamment des chiens d’assistance qui apportent une aide aux personnes en situation de handicap.
D'après Service Dogs Canada, une des organisations opérant des programmes de formation de tels chiens, ils étaient environ 55.000 en 2023.
Cela inclut aussi bien ceux qui aident des personnes à mobilité réduite ou malvoyantes que ceux qui assistent les personnes épileptiques, autistes ou souffrant de troubles psychiatriques (par exemple un syndrome de stress post-traumatique).
Lorsque les Canadiens se décident à adopter un chien, ils ne le font évidemment pas tous pour les mêmes raisons. On peut y voir plus clair sur le sujet grâce notamment à un sondage réalisé en 2021 par le site Research.co auprès d’un échantillon représentatif de propriétaires, les invitant à indiquer le(s) motivation(s) ayant entraîné leur décision.
71% d’entre eux ont déclaré qu’ils souhaitaient avoir de la compagnie, et 37%, car ils estimaient que leur futur compagnon serait une source d’amusement et de divertissement.
28% étaient intéressés par le fait qu’avoir un animal les rendrait plus actifs. Les propriétaires de chiens auraient en effet tendance à penser que leur animal les aide à garder la forme.
Enfin, 14% le voyaient comme un moyen de se protéger contre d’éventuels dangers.
Il est intéressant toutefois de souligner que les motifs varient sensiblement d’une province à une autre. Par exemple, 42% des propriétaires de Colombie-Britannique ont indiqué avoir adopté pour des raisons récréatives (contre 37% pour la moyenne nationale), tandis que 23% de ceux vivant en Alberta voyaient dans leur futur compagnon un moyen de se protéger contre d’éventuelles agressions (contre seulement 14% à l’échelle du pays dans son ensemble).
Dans un sondage auprès des propriétaires de chiens réalisé en 2021, le site Research.co s’est intéressé aux canaux d’adoption privilégiés par les Canadiens. Il en ressort que l’acquisition auprès d’un éleveur professionnel est de loin le canal le plus plébiscité : 43% des adoptants ont opté pour cette solution.
L’adoption d’un animal n’ayant pas de maître (par exemple auprès d’un refuge) vient en seconde position : elle concerne 27% des propriétaires. Les campagnes visant à privilégier cette option semblent d’ailleurs porter de plus en plus leurs fruits, notamment celles reprenant le slogan « Adopt, don’t shop » (« Adoptez au lieu d’acheter », en français), inventé en 1984 par l’association américaine Last Chance for Animals. Celui-ci était tombé en désuétude, mais connaît depuis les années 2010 un regain de popularité chez les jeunes Canadiens – notamment grâce aux réseaux sociaux.
Souvent sous le feu des critiques du fait notamment qu’elles sont accusées d’encourager l’élevage intensif et la maltraitance, les animaleries arrivent en troisième position, représentant pour leur part environ 13% des adoptions. Ce faible pourcentage s’explique notamment par le fait que plusieurs grandes villes canadiennes ont interdit la vente de chiens dans les animaleries : c’est le cas par exemple de Vancouver et Montréal. Il est probable d’ailleurs que ce canal devienne encore plus marginal à l’avenir.
Enfin, il n’est pas très commun d’offrir un chien au Canada : cela ne représente que 10 % des adoptions, contre plus du double dans certains pays.