Adopter ou acquérir un chiot ou un chien adulte est une démarche forte en émotions pour le futur maître : à l’exaltation (qui parfois ne va pas sans certaines hésitations) de la recherche en elle-même vient s’ajouter notamment l’impatience entretenue par les images craquantes du compagnon potentiel.
L’adoptant s’implique, se projette dans la relation tant attendue avec le chien de ses rêves qu’il espère pouvoir rapidement accueillir. Dans certains cas, la quête vire même à l’obsession.
Les arnaques aux chiens se sont justement construites sur cette forte implication sentimentale de personnes que le désir et l’excitation d’adopter rendent parfois peu méfiantes, faisant d’elles des victimes de choix. Quel que soit le pays, le niveau de vie ou le contexte social, cette demande forte et constante fournit un nombre considérable de cibles potentielles à des personnes mal intentionnées.
Certaines choses sont donc à savoir pour éviter de tomber entre leurs griffes et adopter en toute quiétude.
S’il est important de se renseigner sur les risques d’arnaques avant d’adopter un chien, c’est parce qu’elles se sont démultipliées avec l’essor d’Internet.
En effet, même s’il s’agit à la base de tromperies relativement anciennes, la démocratisation du web et la place de choix qu’il occupe dans nos vies offrent à leurs auteurs une capacité de diffusion presque illimitée, généralement sans rien avoir à débourser. Elles ont donc littéralement explosé depuis le tournant du 21ème siècle.
Elles se développèrent particulièrement via les chaînes d’e-mail, avant que les internautes – et adoptants potentiels – ne s’habituent de plus en plus à se méfier de ce genre de messages. Les arnaqueurs se sont donc de plus en plus rabattus sur les sites d’annonces, et en particulier les sites d’annonces généralistes, qui drainent un trafic très large mais pas forcément très bien renseigné... Dès 2012, la Société Protectrice des Animaux (SPA) française lançait d’ailleurs une alerte au sujet des publications diffusées sur le site Leboncoin.fr, tout en travaillant avec l'entreprise pour établir des bonnes pratiques afin justement de réduire les problèmes.
Depuis, l’essor des réseaux sociaux, où chacun aime à partager de (supposées) bonnes affaires ou les photos d’adorables bébés chiens, a fourni aux arnaqueurs des supports de choix pour la diffusion virale de leurs pièges.
Il existe principalement deux types d’arnaques à la vente ou au don de chiot ou de chien adulte : celles où une personne prétend vendre un chien qui en fait n’existe pas, et celles où l’animal existe mais n’est pas conforme à ce qui est annoncé, sans pour autant que cela soit facilement décelable.
Les fausses annonces visent à pousser les victimes à acquérir via internet un chien bon marché (voire prétendument « donné »), mais qui en fait n’existe pas et n’arrivera donc jamais.
En plus du prix éventuellement demandé pour l’animal, qui doit généralement être réglé totalement ou en partie avant la prétendue livraison de ce dernier, des paiements supplémentaires sont souvent demandés en cours de route. Souvent, il s’agit de « débloquer » une soi-disant situation imprévue qui empêche ladite livraison : par exemple, l’arnaqueur affirme que l’animal est retenu en douane et que des frais sont à débourser pour des procédures administratives ou sanitaires.
L’escroc se présente généralement comme un particulier en usant d’un nom d’emprunt, mais va parfois jusqu’à usurper l’identité d’un vrai éleveur, voire les photos de ses chiens.
Il « ferre » ses victimes en publiant des petites annonces sur des sites généralistes connus comme Leboncoin.fr, 2ememain.be, Anibis.ch, Kijiji.ca… Les sites spécialisés sont également utilisés, mais les vérifications effectuées par leurs équipes de modération s’avèrent généralement plus rigoureuses ; par conséquent, une large partie des fausses annonces soumises sur ces sites ne sont finalement jamais publiées.
Les groupes de vente entre particuliers sur les réseaux sociaux sont également investis, en particulier ceux à dimension locale.
Quel que soit le canal employé, la proposition est des plus attrayantes, puisqu’il s’agit de donner de mignons petits chiots (appartenant souvent à une race particulièrement convoitée) « contre bons soins », selon la formule consacrée – et qui doit systématiquement éveiller la suspicion.
Les premiers échanges par e-mail avec la personne supposée détenir l’animal sont humains et chaleureux. Celle-ci explique généralement en longueur la raison pour laquelle elle le propose à l’adoption. Les motifs paraissent souvent plausibles, voire jouent sur la corde sensible : déménagement, mutation, manque de temps ou d’argent, perte d’emploi, décès, ou même colocataire ou voisin cruel qui menacerait de tuer la portée entière… Il s’agit d’apitoyer la victime, de la rendre plus sensible voire de la presser à saisir cette « opportunité » avant que quelqu’un d’autre ne le fasse ; bref, d’éviter qu’elle ne passe trop de temps à se poser des questions et de la rendre moins méfiante.
Il faut dire en effet que le scénario est souvent plus compliqué qu’il ne paraît au premier abord, puisqu’il faut bien trouver un moyen de justifier le fait que l’adoptant ne puisse pas venir chercher en personne l’animal. Les prétextes les plus usités sont que ce dernier est à l’étranger, en Corse (lorsque la victime est basée en France), ou dans une maison éloignée de tout. Parfois, l’interlocuteur prétend même que le chien est en voyage avec ses propriétaires, et que ces derniers l’auraient mandaté pour le faire adopter… Bref, quelle que soit la raison, parfois franchement rocambolesque, il n’est pas possible de récupérer le chien simplement et par soi-même : il faut donc que ce dernier soit expédié à l’adoptant.
Heureusement, l’interlocuteur a pensé à tout… car sa trame est bien ficelée. Fort opportunément, il connaît une compagnie spécialisée dans le transport d’animaux (souvent une compagnie qui existe effectivement) : joignant souvent un faux bon de commande à l’appui de son propos, il explique qu’il suffit de lui adresser de quoi payer l’acheminement pour que le chien rejoigne son nouveau foyer...
Tant que le poisson mord à l’hameçon, l’escroc ne se prive pas de continuer. Ainsi, avoir déjà reçu un ou plusieurs paiements de sa victime ne l’empêche pas de continuer à invoquer par la suite toutes sortes de difficultés imprévues justifiant des transferts d’argent supplémentaires, dans un ordre chronologiquement cohérent : obligation vaccinale, frais vétérinaires, location de la cage, frais de douane, etc. Parfois, certains de ces montants sont présentés comme partiellement ou totalement remboursables une fois la livraison effectuée, afin d'inciter la personne à accepter de payer. Le montant total déboursé peut rapidement s’envoler, mais la psychologie humaine est ainsi faite que l’on est prêt à dépenser toujours plus pour justifier les frais déjà engagés. L’escroc connait bien cet effet, et sait en jouer.
Il va même parfois jusqu’à inventer un risque de problèmes judiciaires pour l’adoptant et de poursuites passibles de prison s’il ne paye pas tel ou tel montant supplémentaire pour un prétexte inventé de toutes pièces (par exemple au titre de l’abandon d’un animal) – en plus bien sûr de perdre tout ce qu’il a déjà investi.
Ce n’est pas parce qu’on a l’occasion de voir « en vrai » le chien présenté dans une annonce qu’il faut baisser la garde et se dire qu’on a évité d’être victime d’arnaques. En effet, en plus des annonces portant sur des chiens qui n’existent pas, on en trouve dans lesquelles la description qui est faite est mensongère.
La tromperie peut se situer à différents niveaux, mais porte généralement sur les origines, l’état de santé ou encore l’âge de l’animal. Il n’est alors pas rare que le pédigrée, le certificat vétérinaire ou encore l’attestation de naissance soient falsifiés.
C’est en bonne partie via des procédés de ce type que sont écoulés les chiots issus des trafics et des usines à chiots. Ces dernières sont un vrai fléau au Québec, mais la France, la Belgique et la Suisse (entre autres) ne sont pas épargnées, inondées qu’elles sont par des animaux en provenance d’Europe de l’Est.
Il ne faut pas perdre de vue que proposer un chiot de race en bonne santé et bien dans sa tête suppose de sélectionner scrupuleusement les reproducteurs en écartant ceux qui présentent un risque de transmission de tare héréditaire à leurs descendants (tests génétiques à l’appui), de veiller à les éduquer correctement et leur proposer un cadre de vie de qualité, mais aussi d’engager toutes sortes de dépenses pour la santé des chiots (vaccins, vermifuges…) et de consacrer du temps à leur socialisation.
Même s’il peut sembler élevé à une personne qui n’a pas conscience de tout cela, le prix d’achat d’un chien de race est donc en général largement justifié, surtout si l’animal descend d’une bonne lignée. Là aussi, il faut donc se méfier de tout ce qui semble trop beau pour être vrai : pourquoi un éleveur sérieux proposerait-il ses chiots 30 ou 40% moins chers que ne le font ses homologues ?
Certaines situations (chiot âgé de 5 ou 6 mois, petit défaut esthétique qui empêche par exemple de participer à des expositions canines…) peuvent parfois justifier un prix plus faible que la moyenne, mais hors circonstances particulières clairement énoncées, un chiot soi-disant de race ne saurait raisonnablement pas être donné ou vendu au rabais.
Se précipiter sur une « bonne affaire » risque donc fort de conduire l’adoptant à se retrouver avec un animal présentant des problèmes de santé ou de comportement, voire les deux, en particulier s’il est en fait issu d’une usine à chiots. Un petit qui a passé ses premières semaines de vie dans une caisse, sans contacts autres qu’éventuellement sa mère elle-même traumatisée, en ne bénéficiant que de soins minimums pour être présentable lors de sa vente, en reste forcément marqué à vie. Il ne faut pas perdre de vue que les premiers mois d’un chiot influent très fortement sur sa psychologie et sur toute son existence future… s’il survit !
Même s’ils se recrutent dans de très nombreux pays, la majorité des arnaqueurs qui publient des fausses annonces d’animaux viennent d’Afrique : principalement le Nigéria dans le monde anglophone, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Cameroun dans l’univers francophone - l’escroquerie est d’ailleurs appelée parfois « annonces camerounaises ». D’ailleurs, les annonces ne concernent pas uniquement des chiens et des chats, mais également des animaux exotiques comme des singes, des chats-léopards ou des Savannah.
L’extorsion de fonds par internet fait partie intégrante du tissu économique (souterrain) de certains pays africains où elle est particulièrement développée. Il existe même un terme spécifique, apparu en Côte d’Ivoire, pour faire référence à ces escrocs en tous genres : les « brouteurs ». En effet, comme les moutons, il se nourrissent sans effort. L’apport de devises que cela représente pour le pays, la corruption et la complexité de mener des actions judiciaires internationales expliquent que les voies de recours sont minces. En effet, plusieurs pays sont alors concernés : celui où se trouve l’auteur de l’arnaque, celui qui héberge l’annonce incriminée (sur un site web ou un réseau social) et celui de la victime, ce qui complique grandement les enquêtes et les procédures.
Il peut arriver toutefois qu’elles aboutissent. Par exemple, en décembre 2020, le Département américain de la Justice parvint à retrouver la trace d’un Camerounais étudiant en Roumanie qui avait escroqué au moins une demi-douzaine d’Américains au moyen d’un faux site internet alors accessible via l’adresse lovelyhappypuppy.com : en coopération avec les institutions locales, il parvint à le faire arrêter par la police roumaine.
Pour autant, il ne faut pas croire que tous les auteurs de fausses annonces se situent à des milliers de kilomètres de là…
Par exemple, en France, une filière démantelée dans le Bas-Rhin soustrayait plusieurs centaines d’euros à chacune de ses victimes pour payer les prétendus frais de transport des petits animaux. Comme d’habitude, les premiers montants demandés étaient raisonnables en comparaison du prix qu'il faut normalement débourser pour acheter un chien : 200 à 300 euros à régler par carte PCS, un mode de paiement qui doit alerter l’acheteur potentiel.
La police canadienne a quant à elle arrêté en Ontario, également en 2020, une jeune femme de 24 ans qui agissait localement avec, à son actif, 10 victimes qui n’ont jamais vu l’ombre de la truffe des Bouledogues Français qu’elle prétendait vendre.
Des escrocs camerounais détiennent le triste record d’avoir soutiré en 2008 pas moins de 9500 euros à un couple belge pour l’adoption d’un chiot qui bien sûr n’existait pas, comme le rapporta à l’époque RTL.be.
De fait, quel que soit le pays, les média se font régulièrement l'écho de personnes arnaquées de la sorte, afin de mettre en garde d'autres adoptants potentiels. Il est néanmoins difficile de disposer de statistiques fiables, ne serait-ce que parce qu'une partie des victimes ne portent pas plainte. Il y a toutefois tout lieu de penser que le phénomène est beaucoup plus répandu qu'à l'époque où l'usage d'Internet n'était pas aussi entré dans les moeurs, et bien sûr qu'à celle où il n'existait pas.
On peut citer au moins les chiffres du Better Business Bureau, organisme fondé en 1912 pour veiller à l’honnêteté des pratiques commerciales en Amérique du Nord. En 2020, il a reçu plus de 300 plaintes de Canadiens victimes de fausses annonces d’adoption de chiots, pour un montant total de plus de 300.000 dollars canadiens (soit une moyenne d’un millier de dollars par personne).
L’ensemble du continent nord-américain est d’ailleurs touché, puisque l’organisme a recensé la même année plus de 4000 victimes aux États-Unis, qui en cumulé ont perdu plus de 3 millions de dollars canadiens.
La crise du coronavirus en 2020 et 2021 aura d’ailleurs été une aubaine pour les arnaqueurs. En plus d’accroître les demandes d’adoption et de fournir un alibi en or pour justifier l’impossibilité d’une rencontre, elle a permis de rendre encore plus plausibles les prétendues procédures sanitaires supplémentaires invoquées par les escrocs pour recevoir de l’argent de la part de leurs victimes.
Comme pour toute activité illégale, il est difficile de disposer de chiffres précis, mais il se pourrait bien que les fausses annonces de don ou de vente de chien ne pèsent pas bien lourd en comparaison des transactions effectivement réalisées mais dans lesquelles il y a tromperie sur l’animal vendu.
Rien qu’en France, près de 50.000 chiens seraient importés illégalement chaque année, selon la Brigade Nationale d'Enquêtes Vétérinaires et Phytosanitaires (BNEVP), qui dépend du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation.
En Suisse, les chiffres des bases de données Amicus font état de pas moins de 26.000 chiens importés dans le pays en 2018, contre 12.000 seulement en 2007. Or, dans le même temps, seuls 3000 permis d’importation ont été délivrés : près de 90% des chiens qui ont été introduits dans le pays l’ont donc été sans suivre les règles. Une partie de ces importations sont en provenance d’éleveurs respectables de pays proches, et les adoptants ont simplement profité de l’écart de prix en franchissant la frontière. D’autres en revanche sont le fait de réseaux bien organisés qui font venir les chiots depuis l’Europe de l’Est, avec à la clef une marge pouvant atteindre voire dépasser 1000 Francs Suisses par animal.
De fait, quand on réalise qu’en Europe autour de huit millions de chiots sont adoptés chaque année et que cela représente un marché estimé à plus d’un milliard d’euros (selon les chiffres de l’association Four Paws), on comprend qu’il y a de quoi aiguiser les appétits les plus voraces – y compris ceux de personnes malhonnêtes.
L’Amérique du Nord n’est pas épargnée, loin de là. Au Québec, les chiffres de la Humane Society International et ceux de la Société pour la Protection des Animaux Canada (SPA Canada) permettent d’estimer à environ 2000 le nombre d’usines à chiots de la province. 400 000 animaux y naîtraient chaque année, destinés à être vendus un peu partout dans le pays ainsi qu’aux États-Unis.
Plus largement, les spécialistes s’accordent à dire que le trafic d’animaux (qu’ils soient d’élevage ou sauvages) est le troisième au monde après les armes et la drogue, et est en augmentation constante.
Par ailleurs, outre la désillusion qu’il cause aux propriétaires, le trafic d’animaux issus d’usines à chiots pose de véritables problèmes sanitaires. Non seulement les conditions de vie sont déplorables dans ces élevages intensifs, mais en plus les chiots sont intraçables car produits sans aucun suivi vétérinaire. Cette situation fait craindre la résurgence de la rage, pourtant éradiquée dans de nombreux pays, ainsi que la diffusion de tares héréditaires que les éleveurs sérieux veillent au contraire à éliminer par leur travail de sélection des reproducteurs.
Bien évidemment, certains profils de chiens sont nettement plus représentés que les autres dans les arnaques. Les escrocs se doutent bien qu’ils ont beaucoup moins de chances d’appâter de nombreuses victimes potentielles avec un bâtard de 9 ans qu’avec un adorable petit chiot de deux mois appartenant à telle ou telle race à la mode…
Par conséquent, les annonces fausses ou mensongères se concentrent davantage sur :
En particulier, lorsque la demande explose pour telle ou telle race (ou type de race), comme ce fut le cas par exemple avec les chiens-loups du fait de la mise en lumière de l'Inuit du Nord dans la série Game of Thrones, il y a quasi-systématiquement un déséquilibre important entre l’offre et la demande. Les éleveurs dignes de ce nom ne suffisent pas à satisfaire la demande face à l’explosion du nombre d’adoptants potentiels, et souvent leurs chiots sont réservés des mois à l’avance, sans même qu’ils aient à publier d’annonces. Un « boulevard » s’offre alors aux escrocs en tout genre…
En général, ce sont surtout les personnes âgées qui sont le plus victimes d’arnaques en tout genre. Or, cela semble moins vrai dans le cas de celles liées à l’adoption d’animaux : la majorité des plaignants se situent dans la tranche d’âge 35-55 ans. Ces personnes sont habituées aux transferts d’argent et aux achats en ligne, si bien qu’en général les transactions électroniques ne leur posent pas de problème ni ne les inquiètent outre mesure. En outre, rompues aux pratiques du e-commerce, elles sont habituées à saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent. Elles ne s’encombrent pas forcément avec les détails, d’autant qu’elles sont généralement davantage occupées par ailleurs et veulent désespérément un chien.
Plus généralement, chacun(e) doit donc se dire qu’il n’est pas à l’abri, et faire montre de vigilance pour éviter de rejoindre la longue liste des victimes d’arnaques. De fait, avoir certaines choses en tête permet d’éviter de manière quasi certaine de se retrouver dans une telle situation…
Plusieurs éléments doivent inciter à la méfiance, et en premier lieu le prix s’il s’agit d’une vente. Les chiens de race sont chers, c'est un fait : par conséquent, toute annonce qui propose un chiot très en dessous du prix habituel est d’emblée suspecte, quand bien même elle présente toutes sortes de bonnes raisons sans rapport avec les caractéristiques de l’animal lui-même.
Il est donc indispensable de prendre le temps de connaître les prix habituellement pratiqués pour la race qu’on souhaite adopter. Si le prix demandé sur une annonce n’est pas cohérent par rapport à ce qui se fait en général, il y a probablement anguille sous roche : on ne vend pas un chien de race en promotion… sauf si précisément il ne s’agit pas d’un chien de race, ou plus largement qu’il n’est pas conforme à la présentation qui en est faite. Être vigilant sur cet aspect aide à éviter à la fois des fausses annonces et des annonces mensongères.
Le choix des photos joue évidemment un rôle crucial pour tout escroc qui se respecte, puisque ce sont elles qui doivent engendrer le fameux « coup de cœur » amenant ses futures victimes à le contacter…
L’adoptant potentiel doit donc se poser certaines questions à leur sujet :
Les photos sont-elles cohérentes entre elles, et par rapport au texte de l’annonce ? Ont-elles été prises au même endroit, dans des conditions similaires, avec le même appareil ? Ont-elles le même format ? La même balance des couleurs ?
Des photos prises en des lieux différents avec un matériel différent sont faciles à identifier, et doivent clairement mettre la puce à l’oreille : il pourrait bien s’agir de belles photos glanées ici et là par un escroc afin d’attirer ses victimes.
C'est encore plus vrai bien sûr si l'animal présenté ne semble pas être exactement le même d'une photo à l'autre.
S’il est indéniable que les nouvelles technologies ont facilité la diffusion des arnaques, force est de reconnaître qu’elles offrent aussi des outils supplémentaires pour les détecter et lutter contre elles. C’est le cas par exemple de la fonctionnalité de recherche par photos de Google Images, qui permet de trouver d’autres pages sur lesquelles une photo donnée est employée.
Il est donc très utile d’y avoir recours pour voir si la photo du chien convoité se trouve également ailleurs. Si elle apparaît en de très nombreux endroits différents, c’est mauvais signe, en particulier si certaines pages où elle figure sont étrangères ou déjà anciennes, ou bien qu’elles correspondent à des annonces supposées avoir été publiées par une autre personne… Cela a toutes les chances de signifier qu’elle a servi pour des annonces sans rapport ou qu’elle provient simplement d’une librairie en ligne ; le cas échéant, le chien proposé n’existe tout simplement pas, ou n’est pas exactement celui de la photo.
Si l’auteur de l’annonce dit être éleveur, quelques vérifications s’imposent…
Le minimum est de rechercher son nom ainsi que celui de l’élevage sur internet, afin de déceler une éventuelle usurpation d’identité (en particulier dans les cas où il n’est soi-disant pas possible de voir l’animal). L’élevage existe-t-il bel et bien ? Le nom correspond-il ? La race élevée correspond-elle à celle de l’annonce ? Il arrive en effet que la race du chien proposé ne corresponde pas avec celle que produit l’éleveur pour qui l’escroc cherche à se faire passer…
Il faut toutefois être conscient que le fait que l’éleveur (ou prétendu tel) possède un site n’est pas une garantie totale. En effet, certains escrocs vont jusqu’à créer des faux sites d’éleveurs, et même des faux sites de compagnies de transport, que peu de choses différencient du site d’un vrai éleveur ou de celui d’une entreprise de transport qui existe effectivement. Mis à jour en permanence, l’excellent Petscams est une source utile pour reconnaître ces faux sites et les signaler, afin de tâcher de les faire fermer.
Quoi qu’il en soit, les coordonnées méritent également une petite analyse… L’adresse e-mail utilisée correspond-elle à celle qui est indiquée sur le site de l’élevage ? L’adresse postale est-elle la bonne, et existe-t-elle bel et bien ? Une recherche sur Google Maps est loin d’être inutile pour confirmer ce dernier point, et permet aussi de s'assurer (via le mode street view) qu'il est effectivement plausible qu'un élevage se trouve à cet endroit-là.
Par ailleurs, si la personne dit être enregistrée comme professionnel, son numéro d’identification (SIREN en France, IDE en Suisse, numéro de TVA en Belgique, NEQ au Québec...) est-il correct, et là aussi les coordonnées correspondent-elles ? Il n’est pas inutile de vérifier ce qu’il en est, par exemple sur Societe.com ou Infogreffe.fr dans le cas de la France.
Enfin, il peut être judicieux de regarder si l’éleveur est référencé par l’organisme canin national de référence (la Société Centrale Canine en France, le Club Canin Canadien au Canada...). Généralement, la liste des éleveurs reconnus par l’institution est accessible depuis la page consacrée à la race concernée au sein de son site internet.
Enfin, si l’éleveur est membre du club de race, c’est clairement un gage de sérieux supplémentaire.
Une annonce portant sur un chiot de race comporte normalement le numéro d’enregistrement de la mère au sein du livre des origines national : Livre des Origines Français (LOF) en France, Livre des Origines Saint-Hubert (LOSH) en Belgique, Livre des Origines Suisse (LOS) en Suisse... Elle peut aussi comporter son numéro de puce électronique, puisque de nombreux pays ont désormais rendu obligatoire l’identification des chiens par puce électronique.
Or, il est généralement possible d’interroger en un clic le registre des chiens de race et/ou la base de données des chiens enregistrés dans le pays, simplement en se munissant dudit numéro. En France par exemple, cela se fait depuis une page dédiée du site de la Société Centrale Canine. En Belgique, la plateforme officielle d’enregistrement des chiens est DogID, et son site propose donc une page similaire. En Suisse, un particulier ne peut pas interroger la base de données Amicus, dans laquelle tous les chiens du pays sont supposés être enregistrés, mais l’intégralité du LOS est téléchargeable depuis cette page du site de la Société Cynologique Suisse.
Les informations fournies diffèrent d’une institution à l’autre, mais on trouve généralement la date de naissance de la chienne, les éventuelles distinctions obtenues, son arbre généalogique sur plusieurs générations, ainsi bien sûr que le nom des propriétaires. Cela permet de vérifier l’absence d’incohérence au niveau de l’annonce.
Un bon moyen d’éviter les arnaques est de connaître la législation relative aux annonces de vente ou don de chiens dans le pays où l’on se trouve – a fortiori si le cédant dit se trouver dans le même pays. En effet, n’importe qui ne peut pas forcément vendre des chiens, et la loi est susceptible d'imposer toutes sortes de conditions et de mentions dans les annonces. Si le vendeur ne la respecte pas, il y a tout lieu de s'interroger sur son honnêteté...
En France, les annonces de vente de chien sont strictement encadrées. Elles doivent indiquer le numéro SIREN de l’éleveur, le nombre d’animaux de la portée, l’âge de l’animal, son numéro de puce électronique et celui de sa mère, ainsi que son inscription ou non au LOF.
Il n’y a que deux cas de figure dans lesquelles le numéro SIREN (et donc l’enregistrement comme professionnel) est facultatif :
Si ces conditions ne sont pas remplies, l’annonce est illégale et peut être dénoncée. Son auteur est alors passible d’une amende pouvant atteindre 7500 euros.
La situation en Belgique est assez similaire à celle de la France : tout élevage amateur (au moins 3 portées par an), professionnel ou commerçant doit être agréé dans les conditions prévues par l’Arrêté Royal du 27 avril 2007.
En outre, depuis 2017, même une personne considérée comme « éleveur occasionnel » (c’est-à-dire qui ne donne pas naissance à plus de deux portées par an) doit obtenir un numéro d’agrément. Cette demande doit être faite à l’appui d’une attestation établie par un vétérinaire, qui certifie que les chiens sont correctement pris en charge en termes de santé, de bien-être et de socialisation.
Par conséquent, une annonce qui ne comporte pas le numéro d’agrément de l’éleveur doit être considérée comme illégale, et n’apporte en tout cas aucune garantie : mieux vaut passer son chemin et se pencher sur des annonces conformes.
C’est également depuis 2017 que les annonces de particuliers doivent nécessairement passer par des revues ou des sites autorisés par décret.
La Suisse ne fait pas de distinction entre les annonces d'éleveurs professionnels et celles émanant de particuliers qui vendent des animaux. Tous doivent indiquer leur identité complète ainsi que le pays de provenance du chien et celui dans lequel il a grandi. Ils sont également tenus de suivre une formation et d’obtenir une autorisation cantonale.
Quiconque ne satisferait pas à ces critères n'est pas autorisé à céder des chiens, et est donc considéré comme fraudeur s'il publie malgré tout des annonces dans ce but.
Le Québec est tristement célèbre pour ses usines à chiots, et pour cause : aucune loi n’y sanctionne les élevages intensifs. Tout au plus faut-il tenir un registre dès lors que l’on possède plus de 5 animaux… En outre, le nombre d’inspecteurs est très réduit, si bien que les contrôles sont rares.
En plus des « éleveurs » qui opèrent des usines à chiots, on trouve même des « courtiers » en animaux qui achètent des portées entières pour les revendre directement de particulier à particulier, en justifiant leur démarche par des prétextes divers : allergie, vente pour un ami…
Le travail des uns et des autres est d'autant plus facile que les publications d'annonces ne sont pas soumises à quelque obligation.
Tout cela fait que la vigilance des futurs maîtres est encore plus de rigueur qu'ailleurs. Pour s’assurer de se tourner vers un éleveur responsable, il est conseillé de privilégier ceux qui sont membres du Club Canin Canadien et/ou du club de race de la race qu’on souhaite adopter.
Que ce soit via les photos illustrant leurs annonces ou à travers leurs propos, les arnaqueurs ne se privent pas de jouer sur la dimension affective et la corde sensible. C'est évidemment encore plus vrai lorsqu'il est question d'un animal à soi-disant « sauver ».
Il est vrai que cela est parfois plus difficile à dire qu’à faire, mais une règle d’or pour se prémunir contre les mauvaises surprises est de garder la tête froide et de tâcher de réfléchir et agir de manière rationnelle.
Même si cela doit prendre plus de temps, l’idéal est finalement de prendre le problème à l’envers : ne pas rechercher un chien « coup de cœur », fantasmé ou idéalisé, mais plutôt sélectionner une ou plusieurs race(s) souhaité(es) puis parcourir l'annuaire des éleveurs afin d'en trouver un que l’on aime, qui fait son travail avec autant d’amour que d’expertise, est ravi de partager sa passion et inspire confiance.
Il est aussi possible bien sûr d'opter pour l'adoption d'un chien de refuge, même si là aussi il faut se méfier des « coups de coeur ». Comme dans le cas des éleveurs, un repérage en amont peut s'avérer fort utile : les refuges publient généralement des annonces avec leurs chiens disponibles, ou à tout le moins les présentent sur leur site ou leur page Facebook.
En tout état de cause, quel que soit le canal retenu, choisir d'adopter et choisir quel chien adopter est une décision très engageante, qui ne saurait être prise dans la précipitation ou sous le coup d’une subite émotion.
Différents indices peuvent clairement autoriser à penser qu’on fait face à une fausse annonce et que le chiot ou chien adulte décrit n’existe tout simplement pas.
L’impossibilité de voir le chien avant de l’adopter est le premier indice qui doit laisser penser à une arnaque. Ce critère doit clairement être un «no-go ».
C’est encore plus vrai si la personne se présente comme éleveur, puisqu’il n’y a alors aucune raison que le chiot ne soit pas avec elle et qu’elle ne puisse pas le montrer.
Même si l’auteur de l’annonce possède (ou semble posséder) un numéro de téléphone dans le pays où on se trouve et envoie des SMS depuis ce numéro, cela ne suffit pas : s’il n’est jamais joignable quand on essaye de l’appeler au numéro indiqué, il y a clairement lieu de se poser des questions.
Le fait que l’auteur de l’annonce évite tout échange direct est suspect et doit clairement laisser penser à une arnaque. Qu’il s’agisse d’une vente ou d’un don, une personne honnête n’a aucune raison de ne pas vouloir communiquer simplement et directement à l’oral avec l’adoptant potentiel. Pourquoi utiliserait-il exclusivement le SMS et le mail, sinon pour par exemple dissimuler un accent étranger ou une ambiance sonore qui ne correspond pas à ce qu’il prétend ?
Que ce soit au niveau du texte de l’annonce ou dans les échanges écrits avec l’auteur de cette dernière, certains indices de forme peuvent clairement mettre la puce à l’oreille et faire penser à une annonce « bidon » : français très approximatif, tournures de phrases non employées sous nos latitudes, etc.
Par ailleurs, si certains de ses propos concernant sa situation personnelle ou celle de l'animal semblent étranges, il ne faut pas hésiter à passer son chemin, ou éventuellement à prendre le temps de le contacter depuis une autre adresse et sous un autre nom : si le récit qui est alors fait n'est pas exactement le même, c'est clairement qu'on est en présence d'un escroc.
Le mode de paiement proposé par l’auteur de l’annonce (voire les autres intervenants, ou prétendus tels : compagnie de transport, douane...) est également à prendre en compte. Dans ce domaine comme dans d’autres, PayPal, Xoom et Western Union sont depuis déjà longtemps des alliés de choix des escrocs en tout genre.
Plus récemment, ces derniers ont également adopté les cartes prépayées rechargeables, à l’image des cartes PCS. Ces dernières peuvent être achetées facilement (notamment en bureau de tabac), et l’origine des fonds versés est impossible à remonter. Dans la pratique, la victime achète en ligne ou chez un buraliste un ticket-recharge d’un montant demandé par l’escroc. Le code qu’elle obtient alors et transmet à ce dernier permet à l’arnaqueur non pas de payer les frais liés au prétendu acheminement du chiot, mais de créditer sa propre carte.
Même si le chiot ou chien adulte présenté dans l’annonce existe bel et bien et qu’on a par exemple l’occasion de le voir au cours d’un appel vidéo, rien ne vaut une rencontre « en vrai ».
Au demeurant, qu’est-ce qu’un éleveur qui fait bien son travail pourrait avoir à cacher ? Au contraire, il devrait être fier de montrer que ses reproducteurs comme leurs petits bénéficient d’un cadre de vie idéal qui leur permet d’être épanouis, bien à la fois dans leurs pattes et dans leur tête.
Évidemment, il en va tout autrement d’une personne qui opère une usine à chiots : elle a tout intérêt à éviter la venue d’adoptants potentiels, qui auraient de grandes chances de rebrousser chemin voire pourraient lui attirer des ennuis en dénonçant ses agissements.
Pour les mêmes raisons que précédemment, si le vendeur se présente comme éleveur mais qu’il trouve des motifs pour empêcher la visite de son élevage et propose un rendez-vous ailleurs que dans celui-ci, mieux vaut là aussi passer son chemin.
En effet, à partir du moment où c'est ce canal qui est retenu, il est important de choisir un élevage de chiens de qualité. Or, visiter les lieux est incontournable pour savoir ce qu'il en est. Voir l'endroit où le petit est né et a été sevré n’est donc pas négociable.
En outre, cela offre aussi l'occasion de faire la connaissance de sa mère (voire également de son père), afin de s'assurer qu'elle ne présente pas de problème particulier.
Si le chien semble avoir des difficultés à se mouvoir ou souffrir, est apathique, se comporte de manière anormale avec ses congénères ou avec les humains, mieux vaut ne pas prendre le moindre risque et renoncer à l’achat.
Cela dit, il ne faut pas perdre de vue que fait qu'il semble en pleine forme n'est pas non plus une garantie : il peut par exemple parfaitement être porteur d’une grave maladie dont les premiers symptômes n’apparaîtront que certains mois plus tard. Au demeurant, certains escrocs vont jusqu’à « doper » les chiots avant la vente, pour qu’ils aient l’air plus vifs et joyeux à ce moment-là, alors qu’ils sont nettement plus apathiques le reste du temps, à cause de leurs conditions de vie et leur vécu.
Si le vendeur se comporte de manière anormale envers l’animal (par exemple en le traitant de manière brusque), semble mal le connaître ou ne possède que des connaissances très limitées sur les chiens, il y a des chances que l'animal n’ait pas bénéficié des meilleures conditions d’existence… Dans un tel cas de figure, mieux vaut probablement ne pas aller plus loin.
Quel que soit le pays, si l’animal vendu est présenté comme étant de pure race, il doit bien sûr être impérativement accompagné de son pédigrée. Le prix d’un chien de race ne peut être justifié que si on la preuve certaine qu’il l’est effectivement.
Dès lors qu'il est effectivement fourni, il peut être judicieux de s'assurer aussi de l'authenticité dudit pédigrée, en vérifiant qu'il correspond bien au modèle de ceux émis par l'organisme national en charge de la tenue du registre des chiens de race : Livre des Origines Français (LOF), Livre des Origines Saint-Hubert (LOSH) en Belgique, Livre des Origines Suisses (LOS)... Si ledit organisme propose une interface permettant d'interroger sa base de données, on peut même s'assurer qu'on retrouve bien dans cette dernière les informations du pédigrée fourni par le vendeur.
Que le chien soit ou non de pure race, le vendeur doit normalement pouvoir fournir son carnet de santé (ou de vaccination) ainsi qu’un certificat établi par un vétérinaire attestant qu'il est en bonne santé.
Si l’un ou l’autre de ces documents manque à l’appel, il convient de ne pas aller plus loin. Au demeurant, il ne faut pas hésiter à prendre un peu de temps pour les examiner attentivement, étant donné que certains escrocs n’hésitent pas à produire des faux…
Par ailleurs, un éleveur sérieux veille à éviter de faire se reproduire deux individus qui risqueraient de transmettre à leurs descendants une maladie héréditaire. La liste de celles-ci diffère d’une race à l’autre : à l’instar de la dysplasie de la hanche, certaines sont présentes chez de très nombreuses races, tandis que d’autres, comme le spinning, sont spécifiques à une ou quelques races. Quoi qu’il en soit, il existe de nos jours des tests pour une partie d’entre elles, et les éleveurs sérieux ne manquent pas d’y avoir recours afin de diminuer grandement le risque. D’ailleurs, dans certains cas, certains de ces tests sont même imposés par le club de race à tous ses membres.
Il est donc utile de s’enquérir des affections héréditaires fréquentes au sein de la race dont on envisage l’adoption, et de demander à l’éleveur les résultats des tests éventuellement pratiqués sur les parents - voire sur le petit lui-même. S’il n’en a fait effectuer aucun, c’est potentiellement mauvais signe – a fortiori si la prévalence de telle ou telle maladie est assez élevée.
Enfin, en Europe, l’acquéreur doit aussi se voir remettre le passeport européen de l’animal. Le vendeur ne saurait se soustraire à cette obligation.
Si le vendeur ne souhaite pas établir de contrat de vente et préfère une transaction « sous le manteau », cela signifie que l’adoptant se retrouve dans l’impossibilité de se retourner contre lui en cas de problème. En particulier, sans contrat de vente en bonne et due forme, celui-ci ne peut faire valoir les garanties légales applicables, à commencer par celles relatives aux vices cachés lors de l’achat d’un chien.
Or, ces dernières permettent d’obtenir l’annulation de la vente - et donc d’être remboursé – s’il s’avère que l’animal présente certaines pathologiques graves dont l’acheteur n’avait pas connaissance au moment de la transaction.
Tous les sites d’annonces dignes de ce nom ont des équipes de modération chargées de vérifier la validité des annonces postées, qui bloquent ainsi chaque jour de nombreuses annonces avant même ou peu après qu’elles sont publiées. Néanmoins, certaines parviennent toujours à passer entre les mailles du filet.
C’est pourquoi la plupart comportent une fonctionnalité permettant de signaler une annonce suspicieuse, voire une arnaque avérée. Un employé du site se penche alors sur la question, et généralement fait en sorte de la retirer.
Le principe est à peu près le même sur un réseau social, que ce soit en contactant les responsables du groupe ou de la page où l’annonce a été diffusée, ou bien directement les équipes de modération de la plateforme. Certains propriétaires de groupes ou de pages font d'ailleurs le choix de systématiqement valider manuellement les nouveaux contenus avant leur publicaton, afin justement de réduire le risque de diffusion d'arnaques.
Par ailleurs, si l'escroc avait pris soin de créer un faux site d'élevage voire un faux site de compagnie de transport, il est utile de signaler celui-ci sur Petscams.
Dans tous les cas, le retrait de l’annonce – et souvent la révocation du compte qui en est à l’origine – permet de stopper sa diffusion et de limiter le nombre de victimes. Néanmoins, il n’est rien de plus facile pour l’arnaqueur que de créer un nouveau compte et de publier à nouveau son annonce, quitte à la modifier légèrement si besoin – c’est un jeu du chat et de la souris sans fin, car en général aucune action judiciaire n’est entreprise contre lui.
L’idéal est donc de ne pas se contenter de signaler l’annonce, mais d’effectuer un signalement aux autorités nationales, et même un dépôt de plainte si la transaction a déjà eu lieu.
En France, une annonce fausse ou frauduleuse remarquée sur un site internet doit être signalée via le site Internet-Signalement.gouv.fr opéré par le Ministère de l’Intérieur, en choisissant la catégorie « Escroquerie ». Il est également possible de se tourner vers la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) .
Toutefois, ces signalements n’ont pas valeur de plainte : la voie judiciaire passe par un dépôt de plainte sur la base de l’article 313 du Code pénal, et plus précisément de l’article 313-1 si on a effectivement été victime d’escroquerie, ou 313-3 s’il s’est agi uniquement d’une tentative qui a échoué.
En Belgique, le signalement aux autorités d’une annonce frauduleuse se fait via le site Point de contact, qui relève du Service Public Fédéral (SPF) Économie. Il convient de choisir la section « Escroquerie / tromperie / fraude ».
En Suisse, il est possible de déposer auprès du Secrétariat d’État à l’Économie (SECO) une réclamation pour pratique commerciale déloyale afin de signaler une annonce posant problème.
Par ailleurs, une personne ayant subi un préjudice est bien sûr fondée à déposer plainte auprès de n’importe quel poste de police.
Au Canada, le signalement d’une escroquerie peut se faire sur le site gouvernemental du Centre antifraude, qui instruira le dossier et la plainte éventuelle.
En France comme en Belgique, l’auteur d’une escroquerie (quelle qu’elle soit) est passible de 5 ans d’emprisonnement et de 375.000 euros d’amende.
En Suisse, la sanction peut aller jusqu’à 10 ans de privation de liberté ou d’une sanction pécuniaire minimale de 90 jours-amendes.
Au Canada, si la fraude ne dépasse pas 5000 dollars, elle peut être considérée comme un acte criminel et exposer à une peine de prison pouvant aller jusqu'à 2 ans, ou bien comme une simple infraction dans le cadre d’une déclaration de culpabilité par procédure sommaire. Si elle porte sur un montant supérieur, elle relève obligatoirement d'un acte criminel, et son auteur encourt jusqu'à 14 années d'emprisonnement.
Bien sûr, quel que soit le pays, il s’agit à chaque fois de peines maximales théoriques, dont l’application est laissée à l’appréciation du juge. Les sanctions effectivement prononcées sont bien en-deçà.
Elles sont surtout très peu nombreuses, en particulier dans le cas des fausses annonces, car l’escroc est rarement basé dans le même pays que la victime… Au demeurant, quand il se trouve en Afrique (comme c’est le plus souvent le cas pour les fausses annonces), il est généralement vain d’espérer compter sur la coopération des autorités locales… Au final, même en cas de dépôt de plainte, il est le plus souvent hautement improbable que l’auteur de l’arnaque soit mis hors d’état de nuire. La Cour Pénale Internationale n’est évidemment pas compétente en la matière, et les collaborations entre services de police (notamment dans le cadre d’Interpol) se concentrent prioritairement sur la traite d’êtres humains et la cybercriminalité à grande échelle.
Une personne ayant adopté un chien suite à une annonce mensongère a davantage de chances d’obtenir gain de cause, en particulier si la personne qui lui a remis le chien est basée dans le même pays. En effet, il est alors nettement plus facile à la justice de faire appliquer la réglementation concernant les vices cachés. En 2017, un tel cas est même monté jusqu’à la Cour de Cassation française, qui a confirmé la condamnation d’un éleveur à verser 1750 euros (plus les intérêts) à l’acquéreur d’un chien dont l’état de santé ne correspondait pas à ce qui avait été annoncé.
En parallèle des réflexes à adopter pour se prémunir des annonces potentiellement fausses ou mensongères, le respect de certaines règles permet de maximiser les chances d’adopter dans les meilleures conditions.
Autant que faire se peut, que l’on recherche via des annonces ou d’autre manière, les élevages et associations bien établis sont à privilégier : ils possèdent normalement une meilleure expertise et présentent davantage de garanties que les autres canaux.
Ainsi, même dans le cas où on souhaite recueillir un chien que ses maîtres ne sont pas en mesure de garder, passer par un intermédiaire de confiance est un gage de sécurité. Les refuges et associations gérant des réseaux de famille d’accueil temporaires maillent le territoire et proposent tous types de chiens qui leur ont été confiés par des personnes dans ce cas, ou qu’elles ont retrouvés errants : autant passer par elles plutôt que de traiter directement avec un particulier.
En effet, cela permet de s’assurer notamment que le chien a été correctement soigné et vacciné, et réduit le risque d’adopter un animal en mauvaise santé. Cette sérénité a certes un coût (une somme de l’ordre de 150 à 250 euros est généralement demandée pour couvrir les frais engagés par l’organisme), mais celui-ci est modeste en comparaison des montants que peuvent atteindre les dépenses vétérinaires en cas de problème non détecté lors de l’adoption ou qui aurait pu être évité via des mesures préventives adéquates. En outre, tout ou partie des dépenses engagées par l'association auraient de toute façon dû être supportées par l'adoptant lui-même peu après l'adoption.
Quant aux animaleries et aux foires, mieux vaut les éviter, car elles servent bien souvent à écouler les chiens issus de trafic ou d’élevage intensif.
Il est préférable de consulter les annonces de chiens à donner ou à vendre publiées sur des sites spécialisés comme Chien.com que celles de sites généralistes. En effet, si elles sont moins nombreuses, c’est aussi parce qu’elles sont davantage triées sur le volet, afin d’éliminer un maximum d’annonces suspicieuses et d’éviter autant que faire se peut que les adoptants subissent des mauvaises surprises.
D’ailleurs, conscients d’être des supports de choix pour les arnaqueurs, certains sites généralistes de petites annonces ou de ventes aux enchères ont décidé de ne tout simplement pas proposer de rubrique consacrée aux cessions d'animaux. C’est notamment la position adoptée par Ebay.
Il ne viendrait à l’idée de personne d’acquérir par exemple une voiture ou un logement sans les voir et les examiner en détail. Le même principe devrait trouver à s’appliquer pour un chien, qui représente un engagement sur de nombreuses années et qu’on ne peut pas jeter ou remplacer par un autre si un jour on en est lassé ou qu’il est source de problèmes.
Sauf dans le cas particulier d'éleveurs réputés et fiables qui demandent parfois le versement d'un acompte pour réserver un chiot pas encore né, il ne saurait donc être question de verser un quelconque montant avant d'avoir vu l'animal en vrai - qu'il s'agisse d'un simple acompte ou de la totalité de la somme.
Au demeurant, passer un peu de temps avec le chien dont l’adoption est envisagée permet non seulement de confirmer qu’il existe bel et bien, mais aussi de déceler d’éventuels problèmes ou incohérences par rapport à la description qui en est faite dans l’annonce. S’il s’avère que l’animal souffre d’un défaut physique, se déplace anormalement ou encore se comporte de manière inhabituelle (par exemple s’il se montre particulièrement peureux ou agressif), mieux vaut passer son chemin, au risque de s’exposer à des déconvenues.
Dans le cas d’une adoption dans un élevage, une visite des lieux s’impose pour non seulement faire connaissance avec l’animal dont l’adoption est envisagée, mais aussi identifier dans quelle mesure l’éleveur est digne de confiance et met tout en œuvre pour assurer le bien-être des petits et de leurs parents.
En effet, un chien qui n’a pas passé ses premières semaines de vie dans de bonnes conditions à toutes les chances d’en garder des séquelles toute sa vie durant, avec potentiellement à la clef des problèmes de comportement très pénalisants tant pour lui que pour ses maîtres.
Ainsi, visiter l’élevage et voir le cadre dans lequel le chiot est né et a grandi est très fortement recommandé pour adopter en toute sérénité. Même si cela implique de parcourir une certaine distance, l’enjeu en vaut la peine.
Pour autant, il n'est pas forcément possible de débarquer à l'improviste : l'éleveur peut n'accepter les visites que lors de certains créneaux horaires, voire uniquement sur rendez-vous. Mieux vaut donc clarifier ce point lors des échanges avec lui, afin d'éviter de trouver porte close.
Dans le cas d’un achat chez un éleveur, la visite du chenil s’impose tout autant que de passer du temps avec ses chiens afin de vérifier leur état de santé mentale et physique.
Toutefois, cette vérification ne dispense pas de recevoir de sa part les documents relatifs à cette dernière, afin de confirmer que tout est en ordre : certificat de bonne santé, carnet de santé ou de vaccination, résultats des éventuels tests effectués sur les parents et/ou le petit.
L’éleveur est également censé pouvoir fournir les documents officiels relatifs à l’identification de l'animal ainsi qu’à ses origines (pédigrée).
Enfin, que l’adoption soit effectuée auprès d’un éleveur ou d’une association, elle doit faire l’objet d’un contrat en bonne et due forme.
Représentant un nombre important de transactions, des montants parfois conséquents et ayant une importante dimension affective très forte, l’adoption de chiens n’est pas épargnée par les arnaques. Faire preuve de bon sens permet d’éviter une large partie d'entre elles, mais ne suffit pas forcément – notamment pour les cas où l’animal présenté existe bel et bien, mais n’est pas conforme à la présentation qui en est faite (par exemple en ce qui concerne ses origines). Certaines vérifications s’avèrent donc indispensables pour éviter les mauvaises surprises.
En tout état de cause, adopter un chien dans un refuge est la solution idéale pour éviter les arnaques. Elle permet de choisir un compagnon bien réel, débordant d’amour et de reconnaissance pour son nouveau maître.
Néanmoins, il faut garder en tête par la suite que les risques d’escroquerie ne se limitent pas à l'adoption. En effet, certains arnaqueurs ont pour spécialité de repérer dans les petites annonces de chiens perdus ceux dont le numéro d’identification intégral est publié. Ils interrogent alors la base de données des chiens de race pour connaître tous les détails de l'animal, contactent son propriétaire en prétextant l’avoir retrouvé, et réclament avant toute chose le remboursement de prétendus soins vétérinaires indispensables à sa survie. Bien évidemment, tout ceci est purement fictif : une fois l’argent perçu, l’escroc se contente de disparaître, laissant sa victime encore plus dans le désarroi.
Bonjour , Je ne retrouve une annonce concernant une chienne qui se trouve sur la region de meaux qui s appelle...
Arnaque sur le siteA tous faites attention à ceux qui vs proposent des chiots en adoption. N'acceptez d'envoyer de l'argent sous aucun...