L’hépatite de Rubarth est l'une des plus graves maladies contagieuses du chien. Appelée également hépatite contagieuse canine, elle est classée parmi les hépatites chroniques. C’est une affection mortelle qui s’attaque à différents organes et altère leur fonctionnement : l’appareil digestif, le foie et la vue. Sa forte contagiosité peut avoir des conséquences désastreuses.
Heureusement, il existe un vaccin efficace et accessible dès les premiers mois de vie de l'animal.
L'hépatite de Rubarth est due à un virus : l’adénovirus canin de type I. Son entrée dans l’organisme se fait par la voie oronasale. C’est à partir de ce point qu’il se propage dans l’organisme en passant par les amygdales, avant d’aller dans le canal thoracique, pour arriver finalement dans le foie, les reins et l’intestin.
Sa détection au niveau du foie est assez compliquée et parfois difficile à diagnostiquer, car la présence du virus n’est identifiable que 4 à 8 jours après l’infection.
C’est un virus très résistant qui peut survivre en milieu extérieur durant plusieurs semaines. L’adénovirus canin de type I est souvent à l’origine d’une hépatite chronique aigüe.
En France, la maladie de Rubarth a pratiquement disparu, même si l'on note toujours de rares cas.
L’hépatite de Rubarth est une maladie très contagieuse, et la résistance accrue du virus est un vrai problème, surtout pour les jeunes chiots, qui sont les plus vulnérables. En effet, l’adénovirus qui en est à l'origine peut parfaitement vivre en milieu extérieur, que ce soit dans les urines, les excréments, ou encore sur les objets qui ont été souillés par un chien contaminé.
Il faut être d'autant plus vigilant qu'un animal contaminé peut continuer à porter le virus même après guérison des symptômes, et ce jusqu'à une durée de 6 mois.
De plus, certains canidés peuvent être des porteurs sains. Dans ce cas, ils ne présentent aucune manifestation extérieure et ne sont pas touchés par la maladie, mais n'en sont pas moins des dangers virulents pour les autres individus.
Enfin, la transmission du virus qui est à l'origine de l'hépatite de Rubarth peut se faire par un intermédiaire, tels que des parasites, des puces, des poux, etc.
Le délai avant l'apparition de la maladie varie d'un chien à l'autre. Ainsi, les symptômes de l’infection peuvent dans certains cas apparaître quelques jours seulement après l'entrée du virus dans l’organisme. Dans d'autres cas, l’incubation peut durer plusieurs mois avant que l’infection n'apparaisse et se manifeste extérieurement. C’est ce qui rend l'hépatite de Rubarth difficile à diagnostiquer.
Pour pouvoir détecter la maladie, les laboratoires utilisent la technique « Polymerase Chain Reaction », ou PCR. Elle consiste en une analyse du sang.
La maladie peut se présenter sous trois formes:
C’est la forme la plus dangereuse, car elle est mortelle. Le chien présente alors une forte fièvre, vomit du sang et a des diarrhées sanguinolentes, qui se terminent par une hémorragie. Il peut en mourir dans les 48 heures, car le choc est fatal.
Ce sont les chiots de moins d’un an qui sont les plus vulnérables et les plus concernés par la forme suraigüe de l'hépatite de Rubarth.
C’est la forme la plus fréquemment rencontrée au sein de la population canine atteinte de l’hépatite de Rubarth. Les symptômes sont nombreux, et peuvent apparaître tous à la fois, ou bien seulement une partie d'entre eux. C’est pour cela qu’il est indispensable de réaliser un diagnostic approfondi pour ne pas passer à côté de cette maladie.
Cette forme entraîne de la fièvre et une perte de l’appétit. Les yeux sont atteints par une conjonctivite ou une uvéite. Lorsque les reins sont atteints, une douleur abdominale s’ensuit. Quand l’infection touche l’appareil digestif, le chien vomit et a une forte diarrhée. L’atteinte hépatique, c’est-à-dire du foie, se manifeste par une jaunisse.
A un stade très évolué, la forme aigüe de l’hépatite de Rubarth est la cause d’un coma menant au décès.
Par rapport aux deux formes précédentes, celle-ci est la moins grave. Des symptômes apparaissent toujours, mais sont plus discrets. Le chien a de la fièvre, mais elle ne persiste pas autant que dans la forme suraigüe et la forme aigüe. On retrouve également une atteinte oculaire et digestive, mais les troubles sont plus modérés. Dans les cas les plus mineurs, le chien peut même ne pas avoir de signes extérieurs très significatifs. Ainsi, les manifestations de la maladie se limitent parfois à une simple inflammation du pharynx.
Une fois que l’infection a pris place après la phase d’incubation, la seule chose à faire est de traiter les symptômes et de limiter les complications. Pour les diarrhées, il faut administrer au chien des anti-diarrhéiques. Une perfusion est nécessaire pour remédier à la déshydratation, ainsi que des anti-vomitifs en cas de vomissements fréquents. Les manifestations oculaires seront quant à elles traitées avec des collyres, notamment pour le cas de la conjonctivite. Chez certains chiens, certaines atteintes au niveau des yeux persistent même après la guérison : c'est le cas par exemple de la kératite bleue.
Dans la forme suraigüe et aigüe de l'hépatite de Rubarth, une hospitalisation du chien est nécessaire pour un meilleur suivi et une bonne prise en charge, car le taux de mortalité est plus élevé.
L’hépatite de Rubarth est une maladie hépatique facilement transmissible, mais un vaccin a été mis au point pour la prévenir. Il se fait dès le jeune âge, vers 8 à 10 semaines après la naissance du chiot. Une première injection est faite, puis une autre suit 2 à 3 semaines plus tard. Vacciner son chiot contre l'hépatite de Rubarth est d’autant plus important qu'ils représentent la population la plus vulnérable face à cette affection.
En effet, quand un chiot contracte l'hépatite de Rubarth, elle est souvent fatale. Le pronostic vital est très faible, la mort très fréquente. A l'inverse, pour les chiens adultes, le taux de mortalité est faible, dépassant à peine les 10 %.
Pour autant, vacciner son chien quand il a 2 ou 3 mois ne suffit pas à le protéger pleinement contre l'hépatite de Rubarth. Pour que l’efficacité de la vaccination soit élevée, il faut effectuer un rappel chaque année ou tous les 2 ans. C’est même primordial, car les individus qui n’ont pas été vaccinés correctement ne sont immunisés que partiellement : le risque d’une forme chronique aigüe est alors très élevé.
Une fois que la vaccination est effectuée, elle est inscrite dans le carnet de santé du chien. L'animal est alors autorisé à passer les frontières, ce qui peut utile pour quiconque souhaite partir en voyage à l'étranger avec son chien.