Bien que le Bull Terrier fût spécifiquement développé pour affronter des congénères ou des petits animaux, il était dès ses débuts utilisé également dans d’autres cadres.
En particulier, les ruraux exploitaient ses aptitudes de combattant pour chasser des nuisibles (principalement des rongeurs). Il ne manquait pas en parallèle de se faire remarquer à l’occasion d’expositions canines, auxquelles il participa rapidement : on se mit ainsi progressivement à le voir apparaître dans les foyers aisés comme simple animal de compagnie. Il faut dire qu’un travail de sélection soigné le dota non seulement d’une apparence atypique, mais aussi d’un tempérament plus calme : cela permit d’en faire un compagnon domestique apprécié
Ce rôle est aujourd’hui prédominant : le Bull Terrier est rarement utilisé pour autre chose qu’une vie au sein du foyer des humains qu’il chérit tant.
Bien que le Bull Terrier ne fût pas développé pour la chasse, il possède des aptitudes physiques qui le rendent apte à s’illustrer dans ce cadre – ce qu’il faisait d’ailleurs dès ses débuts.
En effet, il est doté comme ses ancêtres terriers d’un instinct de prédation, d’une agilité et d’une ténacité tels qu’il excellait dans l’extermination des vermines ou des rats. Il était donc beaucoup utilisé pour cette activité, que ce soit dans le cadre d’un divertissement alors considéré comme un « sport » ou de manière utilitaire, pour contrôler les nuisibles.
Néanmoins, il n’est pas aussi bon dans cet exercice que des chiens plus petits qui peuvent se faufiler plus aisément dans des terriers, tel le Yorkshire Terrier. En outre, il est encore moins doué face à du gibier de taille plus conséquente.
Au demeurant, son manque d’endurance ainsi que sa tendance à être obstiné ou combatif peuvent rendre la chasse dangereuse, tant pour lui que pour les autres chiens ainsi que pour les chasseurs.
Ces raisons font qu’il est peu courant qu’un Bull Terrier soit employé dans le cadre de cette activité.
Originellement, le Bull Terrier fut créé et utilisé pour participer à des combats - principalement contre d’autres chiens, mais aussi occasionnellement contre des petits animaux tels que des rats ou blaireaux. Il brilla dans ce cadre pendant plusieurs décennies, particulièrement en Angleterre (son pays natal) et aux États-Unis, où il se diffusa rapidement.
Cette pratique devint officiellement interdite à partir de 1835 en Angleterre et 1976 aux États-Unis, et elle l’est d’ailleurs aujourd’hui dans la plupart des pays. Des combats d’animaux continuent néanmoins d’être organisés un peu partout dans le monde, que ce soit sous forme légale ou clandestine. Ils sont beaucoup moins répandus et populaires qu’autrefois, mais ils existent encore, et on y retrouve notamment des Bull Terriers.
Pour autant, l’immense majorité des représentants de la race n’ont plus rien à voir avec cette activité, tant dans les faits que dans leur comportement – aujourd’hui bien plus équilibré et doux.
Bien qu’il ne soit pas considéré généralement comme un chien de garde, le Bull Terrier possède certaines caractéristiques qui font de lui un bon gardien. C’est le cas en particulier de son physique imposant et son instinct protecteur envers son foyer – plus précisément envers les membres de ce dernier – qui sont des atouts indéniables dans ce rôle.
Néanmoins, tant que les personnes qui approchent ne lui semblent pas mal intentionnées envers ses maîtres adorés (cas dans lequel il n’hésite pas à passer à l’attaque pour protéger ces derniers), son caractère avenant et jovial le pousse généralement à chercher leur amitié. Par conséquent, à moins d’être dressé spécifiquement à cette tâche, il risque de faire un piètre gardien.
On peut toutefois compter sur sa carrure pour intimider et dissuader un éventuel intrus, quand bien même cela n’est pas son intention. En outre, il possède une voix puissante qui peut servir à signaler l’approche de visiteurs - désirés ou non - et ainsi alerter ses propriétaires d’un éventuel danger - à moins bien sûr qu’on lui ait appris à ne pas aboyer dans ce cas de figure.
Même lorsqu’il était principalement utilisé comme chien de combat, le Bull Terrier faisait déjà preuve d’une grande douceur envers les humains. Ses propriétaires se trouvant parfois à ses côtés lors des combats – et devant même s’interposer dans certains cas -, il fut sélectionné de sorte à ne pas faire montre d’agressivité envers eux. D’ailleurs, il avait déjà sa place dans les foyers, et développa dès lors un amour profond à l’égard de ses maîtres.
Ainsi, ce chien fait depuis sa création au début du 19ème siècle un compagnon tout aussi aimant que loyal. Il est d’ailleurs d’autant plus adapté à ce rôle aujourd’hui qu’il a laissé derrière lui cette vie de combattant depuis bien des décennies : cela le rend plus facile à gérer au quotidien.
Néanmoins, son attachement très fort à ses maîtres et le fait qu’il vit mal d’en être séparé même quelques heures impliquent que ceux-ci doivent être très disponibles, afin d’être en mesure de lui offrir toute l’attention et l’affection dont il a besoin pour se sentir bien.
C’est d’autant plus vrai que son niveau d’activité est élevé : il faut lui permettre de se dépenser au moins une heure et demie chaque jour, que ce soit par des sessions de jeux vigoureuses et/ou des activités en extérieur. Comme il adore partager des activités avec les siens, il n’en est que plus ravi si ceux-ci sont également actifs et partagent des activités sportives avec lui.
Toutefois, si son besoin de compagnie et d’exercice est élevé, il ne représente pas un défi aussi grand que celui posé par son éducation. En effet, celle-ci (et en particulier sa socialisation) prend beaucoup de temps et revêt une importance cruciale : la négliger expose à subir son opiniâtreté légendaire, et avoir un compagnon difficile à vivre. Par conséquent, pour adopter un Bull Terrier, mieux vaut avoir déjà de l’expérience avec la gent canine et savoir s’affirmer avec constance et douceur.
Enfin, ce chien est également un bon candidat pour des personnes allergiques. En effet, il possède un pelage ras qui est dénué de sous-poil au moins la majeure partie de l’année, ce qui réduit fortement le risque de réaction allergique. Cela ne rend pas ce dernier nul pour autant : si on est concerné, il est indispensable de passer plusieurs heures aux côtés de l’animal que l’on envisage d’adopter afin de s’assurer que tout se passe bien à ce niveau. Pour autant, ce n’est pas une garantie qu’il continuera d’en aller ainsi par la suite.
Il est rare que le Bull Terrier soit utilisé comme chien d’assistance, et ce n’est pas sans raisons. En effet, bien qu’il soit très aimant envers les humains de tous âges, il contrôle parfois mal sa force. Cela peut donner lieu à des situations dangereuses, en particulier aux côtés d’une personne handicapée. D'autres races sont nettement plus adaptées dans ce cadre.
Malgré son passé sulfureux et son physique intimidant, le Bull Terrier est un très bon chien de soutien psychologique.
En effet, dès lors que ses besoins sont satisfaits et que son éducation est soignée, il fait généralement preuve de douceur et tendresse envers tous, qu’il s’agisse de membres de son foyer ou de parfaits inconnus. De fait, passer du temps en compagnie de son maître – voire plus largement d’humains - est crucial pour son bien-être : il est donc plus que volontaire pour offrir une présence réconfortante à qui en a besoin.
Ainsi, son naturel aimant et jovial en fait une excellente source de soutien émotionnel pour des personnes souffrant de troubles psychologiques tels que l’anxiété ou la dépression. Il est d’ailleurs de plus en plus utilisé comme chien de thérapie.
Énergique, athlétique et intelligent, le Bull Terrier apprécie généralement les sports canins. Ceux-ci représentent d’ailleurs pour lui un excellent moyen de faire de l’exercice, mais aussi de partager du temps et des activités avec ses maîtres - ce qu’il adore plus que tout.
Il est particulièrement apte à briller dans les disciplines qui requièrent d’être agile comme l’agility, le flyball ou le frisbee. A l’inverse, il est moins à son avantage dans celles nécessitant d’obéir au doigt et à l’œil, comme l’obérythmée.
Doté d’une apparence unique en son genre, le Bull Terrier est un incontournable des expositions canines, et ce depuis ses débuts. Il y est d’ailleurs souvent primé : il faut dire que sa musculature puissante, sa tête atypique (en forme d’œuf et dotée d’yeux en triangle) et sa personnalité amicale ont de quoi plaire.
Cela dit, sa tendance à se montrer exagérément agressif envers ses congénères et protecteur de ses maîtres peut poser problème dans ce genre d’événements. Si l’on possède un Bull Terrier qu’on envisage de présenter en exposition canine, il est d’autant plus crucial de soigner son éducation – et en particulier sa socialisation – pour éviter toute mauvaise expérience.
En raison de sa témérité et sa propension à s’attaquer à ses congénères ou des petits animaux, le Bull Terrier est très rarement utilisé dans les services de police pour le maintien de l’ordre. Il n’est pas non plus employé comme chien policier renifleur (par exemple dans les douanes ou la police scientifique), car son odorat n’est pas aussi développé que celui d’autres races qui elles sont effectivement employées dans ce cadre.
Même si son odorat est relativement bien développé, le Bull Terrier ne fait pas un aussi bon chien renifleur que d’autres races présentant de meilleures capacités à détecter et signaler des odeurs de diverses matières (explosifs, drogues, etc.) ou personnes (disparues ou ensevelies, par exemple). Par conséquent, il est rare qu’il soit utilisé dans ce cadre.
