L'éducation d'un Bull Terrier

Le Bull Terrier est-il facile à éduquer ?

Un Bull Terrier assis sur ses pattes arrière sous les ordres de son maître

Le Bull Terrier est réputé avoir un caractère bien trempé et n’être pas des plus faciles à éduquer. Cela se confirme d’ailleurs dans le classement des races établi par le spécialiste Stanley Coren : sa tendance à s’obstiner fait qu’il y figure au 66ème rang sur 79. Il appartient de ce fait à la cinquième catégorie, celle des chiens qui n’intègrent un nouvel ordre qu’au bout de 50 à 80 répétitions.

 

Autant dire que son éducation nécessite patience et persévérance : son envie de n’en faire qu’à sa tête a tôt fait de donner du fil à retordre à ses maîtres.

 

Il n’en reste pas moins possible d’obtenir un Bull Terrier plutôt docile et agréable à vivre, notamment en entamant son éducation dès son arrivée dans le foyer ainsi qu’en veillant à établir des règles claires et strictes. Celles-ci ont d’autant plus de chances d’être respectées qu’elles sont instaurées d'emblée et appliquées de manière uniforme tout au long de sa vie. En effet, ce chien n’hésite pas à exploiter toute faille ou incohérence lui permettant de remettre en question l’autorité de ses propriétaires.

 

Quiconque envisage d’adopter un Bull Terrier a donc intérêt à avoir déjà une certaine expérience avec la gent canine, mais aussi à savoir endosser le rôle de chef de meute avec constance et ne pas rechigner à se montrer ferme. C’est indispensable pour être en mesure de tirer le meilleur de ce chien, qui fondamentalement présente un beau potentiel d’apprentissage du fait de son intelligence et de son envie de plaire à ses humains.

 

Encore faut-il être capable de l’exploiter : un maître trop hésitant, incapable de s’affirmer, aurait au contraire tôt de se laisser déborder et de se retrouver avec un compagnon qui lui mène la vie dure, refuse d’obéir et s’avère ingérable au quotidien.

 

En tout état de cause, comme pour n’importe quel chien, il est important de s’investir pleinement dans son éducation. En effet, celle-ci a un impact déterminant sur la qualité de la relation qu’on entretient avec lui et de la cohabitation tout au long des années passées ensemble. Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à se faire accompagner par un éducateur canin professionnel – au moins au début, afin de partir sur de bonnes bases.

Comment éduquer un Bull Terrier ?

Un Bull Terrier assis sur ses pattes arrière obéissant à l'ordre de son maître

Éduquer un Bull Terrier nécessite d’agir avec fermeté et constance, sans quoi on risque de se retrouver avec une petite terreur. En effet, aussi adorable soit-il avec ses humains, il a tendance à vouloir faire les choses comme il l’entend et peut donc s’avérer très difficile à gérer si on le laisse faire. En revanche, il a toutes les chances de devenir un merveilleux compagnon s’il est convenablement éduqué.

 

La plupart des professionnels s’accordent pour dire que l’éducation d’un Bull Terrier doit se fonder sur des techniques positives. Ainsi, comme avec la grande majorité des chiens, le plus important est de valoriser les comportements qui sont souhaités : ce que l’on appelle le renforcement positif. Il s’agit donc de le récompenser lorsqu’il se conduit comme on le souhaite (encouragements, caresses, friandises…), afin de l’inciter à recommencer.

 

Quant aux écarts, cette méthode d’éducation recommande simplement de les ignorer : cela devrait les faire disparaître à plus ou moins brève échéance. Il faut donc faire preuve d’autorité et de fermeté pour qu’il comprenne qui mène la barque, mais sans pour autant recourir à la brutalité, aux réprimandes ou aux punitions pour se faire obéir ou chercher à le (re)mettre dans « le droit chemin ». Toute violence verbale (cris, menaces…) ou physique est d’autant plus à proscrire qu’elle risquerait non seulement d’envenimer la situation, mais aussi d’affecter négativement la relation qu’on entretient avec lui - y compris sur la durée.

 

Lorsque le contexte le justifie, il est néanmoins envisageable – et même nécessaire – de le réprimander d’un ton ferme ou de lui retirer une source de plaisir, par exemple en l’ignorant, en l’envoyant au panier temporairement ou en lui enlevant un jouet. Il s’agit là de techniques à utiliser avec parcimonie, mais qui sont efficaces pour lui faire comprendre que certains comportements sont proscrits et éviter qu’ils ne s’installent.

 

Au global, respecter ces quelques principes permet de guider son animal sur le droit chemin dans une ambiance agréable pour tout le monde.

 

En tout cas, il est d’autant plus important de réussir l’éducation d’un Bull Terrier – et donc d’avoir le contrôle sur lui - que sa puissance physique peut le rendre dangereux.

À quel âge peut-on éduquer un Bull Terrier ?

Un Bull Terrier fauve et blanc qui court sur du gazon

Si on ne fait rien pour aller à l’encontre de son penchant têtu, le Bull Terrier peut devenir difficile à vivre. Il risque même de devenir ingérable si on laisse libre champ à tous ses caprices.

 

Par conséquent, il est fortement recommandé d’entamer son éducation dès les jours qui suivent son arrivée dans le foyer. Cela évite qu’il ne prenne de mauvaises habitudes et permet de lui faire comprendre rapidement qui décide : obéir à ses maîtres devient ainsi plus naturel à ses yeux.

 

C’est d’autant plus vrai qu’un chiot est davantage malléable à 2 ou 3 mois que lorsqu’il a un âge plus avancé. Certes, il serait alors vain de se lancer dans des apprentissages un peu complexes comme la marche au pied, mais tout ce qu’on lui apprend alors constitue des fondations utiles en vue de lui faire assimiler par la suite des choses plus poussées.

 

Par exemple, il est déjà tout à fait capable d’apprendre à reconnaître son nom, de commencer à assimiler la propreté, d’intégrer les règles du foyer ainsi que d’obéir à quelques ordres de base : s’asseoir, donner la patte, venir au pied… Il est aussi judicieux de l’habituer à se laisser manipuler sans broncher : les séances d’entretien et les visites chez le vétérinaire ne se dérouleront que mieux tout au long de sa vie.

 

Il reste cela dit possible de (re)travailler des choses mal ou non assimilées avec un Bull Terrier adulte, du moins dès lors que l’on sait s’y prendre. Mieux vaut alors toutefois s’armer de patience, car les résultats sont généralement plus longs à obtenir – a fortiori s’il est alors nécessaire de lui faire perdre de mauvaises habitudes.

Socialisation du Bull Terrier

Un chiot Bull Terrier au pelage brun jouant avec un chien au pelage blanc sur du sable

La socialisation d’un Bull Terrier gagne à être entamée dès son plus jeune âge et à être poursuivie tout au long de sa vie, comme c’est d’ailleurs le cas pour tous les chiens. En effet, non seulement elle l’aide à être bien dans sa tête et à son aise en tous types de situations, mais en plus elle rend la vie quotidienne avec lui nettement plus facile et sereine.

 

La socialisation d’un chiot commence dès ses premières semaines, mais c’est la période entre ses 2 et 3 mois qui est la plus cruciale. Cela explique d’ailleurs pourquoi un éleveur soucieux d’offrir une socialisation de qualité à ses petits ne les proposent pas à la vente avant l’âge de 3 mois, préférant gérer lui-même cette phase si déterminante. C’est plutôt un gage de sérieux : en tant qu’adoptant, autant profiter ainsi du travail d’un professionnel et adopter un chiot dont la socialisation est déjà bien entamée, même si cela suppose de prendre son mal en patience.

 

Il n’en reste pas moins nécessaire bien sûr de poursuivre celle-ci à son arrivée au domicile, ainsi que par la suite.

Cela implique tout d’abord de le familiariser progressivement à tous types de personnes (en termes d’âge, de sexe, de profil, etc.). Il s’habitue ainsi à côtoyer des humains sans les voir systématiquement comme une menace pour lui ou pour les membres de sa famille, et donc à se comporter de manière adéquate à leur contact. Évidemment, cela réduit grandement le risque d’incident tout au long des années qu’on partage avec lui.

 

Un accent tout particulier doit être mis sur les enfants. En effet, même si le Bull Terrier les adore, se montrant généralement affectueux et jovial à leur égard, ceux-ci peuvent susciter une réaction brusque de sa part, notamment s’il se fait chahuter. Au vu de son gabarit, le risque d’accident ou de blessure est réel. Ainsi, il est primordial de le familiariser à leur présence et de superviser ses interactions avec eux – cela vaut d’ailleurs toute sa vie durant.

 

La socialisation d’un chiot suppose également de lui faire côtoyer ses semblables. Cela permet de le familiariser avec les codes sociaux de son espèce, et d’éviter qu’il n’entretienne des relations trop conflictuelles avec ses congénères. C’est d’autant plus important que ceci a tôt fait de survenir : du fait de son passé de combattant, le Bull Terrier a tendance à faire preuve de méfiance ou d’agressivité vis-à-vis des autres chiens. Le risque existe tout particulièrement dans le cas d’un mâle ayant affaire à un congénère du même sexe, compte tenu de son tempérament quelque peu dominant. Quoi qu’il en soit, l’idéal est de commencer avec des sujets dont on sait qu’ils sont amicaux, afin d’éviter un potentiel problème - voire un traumatisme.

 

Les relations du Bull Terrier avec les représentants d’autres espèces ont également tôt fait d’être problématiques : il a tendance à voir les animaux plus petits que lui (notamment les chats, les rongeur et les oiseaux) comme des proies qu’il convient d’attaquer sans hésitation. Il faut tâcher de travailler cet aspect dans le cadre de sa socialisation, ce qui implique de le mettre au contact de petits animaux tout en surveillant étroitement leurs interactions – de manière à pouvoir intervenir rapidement en cas de problème. Mieux vaut toutefois ne jamais lui faire totalement confiance en la matière, car même une socialisation aux petits oignons ne saurait avoir totalement raison de son instinct prédateur.

 

Enfin, un autre aspect essentiel de la socialisation est d’exposer son animal à toutes sortes d’environnements, de situations et de stimuli : bruits, odeurs… Cela aide à faire en sorte qu’il soit bien dans ses pattes et dans sa tête, et donc apte à se comporter adéquatement en toute circonstance.      

 

Ce travail de socialisation doit être entamé par l’éleveur et poursuivi lors de l’arrivée du chien dans son foyer, mais il faut aussi continuer tout au long de sa vie à travers toutes sortes de rencontres et d’expériences nouvelles. Néanmoins, il n’en reste pas moins recommandé de toujours faire preuve de vigilance à chaque nouvelle rencontre ou situation, afin de réduire le risque d’incident.

Apprendre les règles à un Bull Terrier

Un Bull Terrier blanc avec une chaîne dans la bouche et un enfant tenant un coupe-boulon la coupant

Doté d’un caractère opiniâtre, le Bull Terrier n’a pas pour habitude d’obtempérer rapidement aux injonctions de ses maîtres, surtout si celles-ci contraignent ce qu’il peut faire. Il est donc assez difficile de lui faire intégrer ce qui est permis et ce qui est interdit, mais ce n’est pas du fait d’un manque d’intelligence : il comprend tout à fait le message, mais n’hésite pas à choisir de l’ignorer crânement.

 

Pour parvenir à ses fins, il est important d’établir des règles de vie en amont de son arrivée dans le foyer. Dans le cas où ce dernier compte plusieurs personnes, il est nécessaire de se concerter au préalable afin que tout le monde les ait bien en tête. En effet, il convient de les appliquer avec cohérence, tant dans le temps que d’une personne à l’autre ; autrement dit, il ne faut pas autoriser un jour ce qui était interdit la veille (ou vice-versa), ou qu’une personne permette ce qu’une autre n’accepte pas (et inversement). Cela vaut certes pour toutes les races de chiens, mais est crucial avec le Bull Terrier, qui n’hésite pas à se saisir de toute opportunité pour faire le pitre et imposer sa loi.

 

Il est important d’ailleurs que l’ensemble des membres du foyer comprennent l’utilité des règles, afin de les faire appliquer avec constance. Cela vaut tout particulièrement pour les enfants, qui ont tendance à ne pas saisir leur raison d’être et à penser qu’elles nuisent à leur animal chéri. Il convient donc de leur expliquer qu’en fait, c’est l’inverse qui est vrai : ne pas donner de cadre clair et stable à un Bull Terrier risque de nuire à son épanouissement et son intégration dans la famille. 

 

S’il est important que les règles soient bien définies et acceptées en amont, c’est parce qu’il est essentiel de les faire respecter d’emblée, afin de poser de bonnes bases de cohabitation. En outre, un chiot est beaucoup plus malléable qu’un individu adolescent ou adulte - a fortiori s’il n’a que 2 ou 3 mois.

 

Les mauvais comportements doivent donc être repris dès leurs premières manifestations, au risque qu’ils se transforment en habitudes néfastes et difficiles à éliminer. Autrement dit, mieux vaut ne pas se laisser attendrir par les clowneries d’un chiot Bull Terrier et tout laisser passer, sans quoi on a vite fait de se retrouver avec un individu ingérable.

 

Il ne faut donc pas hésiter à être ferme, et lui faire comprendre autant de fois que nécessaire qui décide. Pour autant, son éducation doit aussi être prodiguée avec amour : il n’en sera que plus docile et adorable. En effet, il se plie d’autant plus facilement aux demandes de son propriétaire s’il lui accorde respect et confiance, et s’il sent qu’il peut ainsi gagner ses faveurs.

Que faut-il apprendre en priorité à un Bull Terrier ?

Un chien Bull Terrier blanc tirant sur sa laisse au cours d'une promenade

Le Bull Terrier adore ses maîtres, et n’est jamais plus heureux qu’en leur présence. Bien que son côté un peu « pot de colle » soit attendrissant, il le rend également susceptible de développer de l’hyperattachement – c’est-à-dire une dépendance excessive envers son maître, au point de très mal vivre le fait d’en être séparé ne serait-ce que quelques heures. Il est donc crucial de lui apprendre rapidement à rester un peu seul, afin d’éviter par la suite des problèmes d’anxiété de séparation. En effet, cela le rend davantage capable de supporter des absences ou des moments de solitude sans se mettre dans tous ses états.

 

Cet apprentissage est d’autant plus important que ce chien aime être au centre de l’attention. Il convient donc non seulement de travailler le détachement, mais aussi de l’habituer à devoir partager l’attention de ses propriétaires. Cela peut s’avérer bénéfique tant pour lui éviter de souffrir psychologiquement que pour faciliter ses relations avec d’autres personnes, congénères ou représentants d’autres espèces : en effet, on réduit ainsi les chances qu’il se montre jaloux et les perçoive comme des rivaux. 

 

Le rappel fait également partie des choses à apprendre en priorité à un Bull Terrier, étant donné sa propension à vouloir éliminer les petits animaux qui croisent son chemin – et pour ce faire à se lancer à leur poursuite. Pour autant, il serait vain d’espérer atteindre une fiabilité totale dans ce domaine : toute sa vie durant, une grande prudence est de mise dans les endroits où il est fortement susceptible de rencontrer d’autres espèces plus petites que lui.

 

Cela implique d’ailleurs que le tenir en laisse est indispensable dans bien des situations. Un bon apprentissage de la marche en laisse est donc crucial, d’autant plus que sa puissance peut vite conduire à des situations dangereuses - tant pour son maître et pour les tiers que pour lui-même - s’il ne se montre pas très coopératif.

 

Cela dit, il n’y a pas qu’à des rongeurs, oiseaux ou autres espèces de petite taille que le Bull Terrier peut chercher à s’en prendre. En effet, son amour pour les siens et sa volonté farouche de les protéger le conduisent à être extrêmement méfiant et à vouloir spontanément les défendre contre tout chien ou humain qu’il percevrait comme une menace. Il est important de travailler cet aspect dans le cadre de son éducation – et plus précisément en l’occurrence de sa socialisation, en lui faisant rencontrer divers humains et congénères dans toutes sortes de situations. Cela permet qu’il comprenne qu’ils ne sont pas forcément hostiles, et l’aide à être plus clairvoyant – c’est-à-dire à mieux faire la part des choses entre une situation inoffensive et une autre qui potentiellement justifie qu’il intervienne.

 

Enfin, comme la plupart des chiens aux fortes mâchoires, le Bull Terrier a la fâcheuse habitude de mâchouiller toutes sortes d’objets. Il est vain d’espérer lui faire cesser totalement ce comportement, mais on peut dans le cadre de son éducation canaliser l'usage de sa mâchoire en l’orientant vers des objets qui ne présentent aucun risque – par exemple des jouets masticables. Lorsqu'on le voit mettre dans sa gueule un objet autre, il faut alors soit détourner habilement son attention en lui donnant quelque chose de plus adapté, soit le réprimander - par exemple en prononçant un « Non ! » ferme. Ce faisant, on évite aussi bien des destructions matérielles que des soucis de santé potentiels : coupure ou autre blessure, occlusion intestinale, empoisonnement...

Comment un Bull Terrier apprend-il à chasser ?

Un chien Bull Terrier au pelage fauve debout dans une forêt

Comme tout bon terrier qui se respecte, le Bull Terrier possède des qualités qui font de lui un excellent compagnon de chasse : son fort instinct de prédation, son odorat développé, son agilité et sa robustesse... Il peut d’ailleurs se targuer d’une solide expérience en la matière, ayant participé aux 19ème et 20ème siècles à l’extermination de nuisibles (tels que des rongeurs) tant dans les fosses de combat que dans et autour des habitations.

 

Aujourd’hui encore, il s’investit d’autant plus facilement dans la chasse qu’il adore passer du temps avec ses maîtres. Toutefois, son caractère têtu peut compliquer les choses en l’amenant à agir de la manière qu’il juge la plus opportune, plutôt que conformément à ce qu’on souhaiterait de sa part. Cela contribue d’ailleurs à expliquer pourquoi il est dans les faits rarement utilisé pour cette activité. 

 

Il n’en reste pas moins possible de la lui enseigner, mais mieux vaut avoir déjà bien entamé son éducation et fait en sorte qu’obéir soit devenu naturel pour lui.