Chien et épillet : danger, symptômes et traitement

Chien et épillet : danger, symptômes et traitement

Ils s’empêtrent dans la fourrure des chiens et font vivre l’enfer à leurs maîtres, qui doivent s’atteler à les retirer un par un. « Ils », ce sont les épillets, ces petits épis qui apparaissent en été dans les zones tempérées, en particulier à la campagne.


Si ces végétaux semblent anodins de prime abord, il n'en est rien. Aussi petits soient-ils, ils peuvent représenter un réel danger pour nos compagnons à quatre pattes, avec des conséquences allant de la simple coupure sans gravité à la mort dans les cas les plus extrêmes.

Que sont les épillets ?

Que sont les épillets ?

Aussi appelés voyageurs ou spigaous selon les pays et régions, les épillets sont de petits épis issus de la famille des graminées, dont la forme rappelle celle de l’avoine ou de l’orge. Porteurs de graines, ils sont d’abord de couleur verte, puis prennent une coloration jaune ou dorée. Ils apparaissent dès le début du printemps et peuvent perdurer jusqu’à la fin de l’automne. Toutefois, au cœur de l’été, ils s’assèchent, deviennent plus fins et plus durs, et se détachent facilement de la plante.

 

Diverses plantes sauvages produisent des épillets. On peut citer notamment :

  • l’orge des rats (Hordeum murinum), présente dans nombre de territoires européens ;
  • la folle avoine (Avena fatua), assez rare en agglomération car elle pousse surtout dans les prés en friche ou le long des chemins. On la retrouve également dans de nombreux pays d’Europe, à l’exception du pourtour méditerranéen ; 
  • le brome stérile (Bromus sterilis), ou avoine sauvage, qui présente la même répartition géographique que la folle avoine.

 

Quelle que soit la plante dont il est issu, un épillet se compose d’un axe principal, ou rachis, et de bales. Sa pointe est aiguisée, ce qui lui permet de percer le sol et de s’y enfoncer, facilitant de ce fait la germination. Sa forme et la dentelure présente sur ses bales font qu’une fois qu’il a percé une surface, il ne peut faire marche arrière et ne peut que s'enfoncer.

 

On trouve des épillets dans tout endroit abritant des herbes hautes et sèches. Il va sans dire que la campagne en regorge particulièrement, mais il convient cependant de garder à l’esprit qu’on en trouve aussi en ville. Parcs, bords de route, jardins... : il y en a potentiellement à tous les coins de rue, si bien que tout le monde est concerné.

Pourquoi les épillets sont-ils dangereux pour le chien ?

Pourquoi les épillets sont-ils dangereux pour le chien ?

Un épillet est suffisamment léger pour être porté par le vent et s’accroche très aisément au pelage des animaux - en particulier ceux qui ont les poils longs.

 

Il peut alors entrer dans un orifice naturel (oreilles, truffe, vagin...) ou bien atteindre la peau et la percer, en raison de sa pointe aiguisée. S'il n'est pas enlevé à temps, il risque de s’enfoncer de plus en plus profondément dans l’organisme, grâce notamment à sa forme en harpon. Il cause alors des dégâts sur son passage : perforation des tissus, inflammation, infection... Des cas ont même été reportés où l’épillet avait atteint le cerveau ou d’autres organes vitaux (par exemple les poumons, en les perforant), au point parfois de provoquer la mort.

Les chiens les plus exposés au risque d’épillets

Les chiens les plus exposés au risque d’épillets

Pendant les périodes de l'année où les épillets sont présents, n'importe quel chien est susceptible d'en croiser sur sa route : dans le jardin bien sûr s'il en possède un, ou même lors des promenades et sorties du quotidien s'il vit en appartement. D'ailleurs on peut même en trouver dans le logement, qu’ils soient portés par le vent ou apportés involontairement par un humain (par exemple sur ses vêtements ou ses chaussures).

 

Ainsi, tous les chiens sont concernés, mais force est de constater que certains le sont davantage que d'autres. C'est le cas en particulier :

  • des chiens frisés ou bouclés comme le Caniche ou le Barbet ;
  • des races à poil long et/ou épais comme le Briard, le Bearded Collie ou le Berger des Pyrénées ;
  • des races aux oreilles dégagées et redressées, en raison de l’absence de barrière à l’entrée de leur conduit auditif ;
  • de certaines races aux oreilles tombantes et velues (Cocker, Epagneul Français, Cavalier King Charles...), sachant que plus les oreilles sont longues et poilues, plus le risque d'épillet est important ;
  • des chiens qui creusent beaucoup (à l’instar des terriers), qui sont couramment touchés au niveau des pattes ;
  • de ceux qui mâchent souvent de l’herbe, qui ont plus de chances d'être atteints au niveau de la tête, la gueule ou le cou.

Quelles zones du corps du chien les épillets touchent-ils ?

Quelles zones du corps du chien les épillets touchent-ils ?

Il est très commun de trouver des épillets au sein du pelage d’un chien de retour de promenade. En 1983, des universitaires américains se sont penchés sur le sujet et ont publié l'étude intitulée « Grass awn migration in dogs and cats: a retrospective study of 182 cases », parue dans le Journal of the American Veterinary Medical Association. Il est ressorti de leurs travaux que dans la moitié des cas, les consultations ont pour cause l’atteinte du conduit auditif externe. Les autres parties du corps qui sont les plus touchées sont les espaces entre les doigts ainsi que les yeux.

 

D’autres études ont depuis lors été menées sur le sujet, notamment celle intitulée « Migration of grass awn in dogs: A retrospective study of 140 cases » et publiée en 2003 dans la revue Kleintierpraxis : elles ont confirmé ce trio de tête.

 

Néanmoins, pouvant être transportés par le vent et étant capables de s’insérer dans tous les orifices ainsi que de percer la peau et les organes, les épillets peuvent affecter de nombreuses parties du corps du chien.

Quels symptômes cause un épillet chez le chien ?

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, un épillet n'est pas toujours visible. En effet, il peut en seulement quelques heures se faufiler dans un orifice ou s'enfoncer suffisamment dans la peau pour ne plus être détectable.

 

Cela ne signifie pas pour autant qu'aucun symptôme n'est présent. En effet, l'épillet cause des dégâts en progressant dans l'organisme : cela se traduit potentiellement par de la douleur, des gémissements plaintifs, une baisse d’appétit, une fièvre, une fatigue inhabituelle... Ils s'accompagnent potentiellement d'autres symptômes en fonction de la zone touchée par le ou les épillet(s) : nez, oeil, oreille, peau, appareil génital...

Le nez

Le nez

Si un chien se met à éternuer frénétiquement après avoir exploré une zone aux herbes hautes, et que du mucus ou du sang s’écoule de sa truffe, il est fort possible qu’un épillet se soit logé dans une de ses narines.

 

Il y a alors un risque d’infection et de déplacement plus ou moins rapide du corps étranger dans les voies respiratoires profondes. Dès lors que l’épillet se retrouve dans la trachée, cela déclenche sous quelques jours une importante sécrétion de mucus. La toux devient alors quinteuse et forte. Le plus souvent, l’épillet est stoppé en chemin par des granulomes formant un kyste dans la trachée, au risque d’asphyxier l’animal. Le cas échéant, il peut perforer la trachée et la traverser, atteignant directement les bronches et causant une infection sévère de ces dernières.

Les yeux

Les yeux

Un épillet peut se loger dans un oeil, généralement sous une paupière ou dans le coin.

 

Le cas échéant, la douleur est intense, la paupière commence à enfler dans les heures qui suivent, puis l’animal garde l’œil fermé. Le chien se met à cligner frénétiquement des paupières en gémissant et se grattant avec la patte, ou se frotte la tête sur les surfaces alentour pour tenter de s'en débarrasser.

 

Le contact de l'épillet avec la membrane externe de l’oeil et la cornée, ainsi que les tentatives du chien de l’en déloger sont à l’origine d’une inflammation, causant alors une conjonctivite et/ou un ulcère. Des dommages irréversibles au niveau de l'oeil atteint sont alors possibles, avec un risque de cécité.

L'oreille

L'oreille

Un épillet peut s’accrocher aux poils de l’oreille et remonter en quelques jours jusqu’au conduit auditif. S’il atteint effectivement ce dernier, le chien manifeste sa gêne par des mouvements frénétiques de la tête, et en se grattant l’oreille. Il a en outre tendance à pencher la tête du côté du corps étranger.

 

Sa présence prolongée dans le conduit auditif (quelques jours, ou même parfois simplement quelques heures) provoque une inflammation puis une infection de l’oreille (otite infectieuse). Si sa course continue, il peut éventuellement percer le tympan. Une surdité permanente peut en résulter, de même que des troubles neurologiques s'il remonte jusqu'au cerveau.

Le vagin

Un chien se lèche les fesses

Un épillet peut s'enfoncer dans l'appareil génital, en particulier dans la vulve puis le vagin pour une femelle.

 

En quelques jours, il est susceptible de remonter le long des voies reproductives ou de toucher l’urètre. Selon les cas, le chien risque alors une vaginite (inflammation du vagin) et des lésions des organes reproductifs. Des abcès sous-cutanés au niveau du ventre sont autant de symptômes qui doivent conduire à soupçonner la présence d’un épillet. Si l'on constate que le chien se lèche les parties génitales, cela doit également l’alerter.

L'anus

L'anus

La structure de l’épillet lui permet de s’enfoncer dans des conduits étroits comme l’anus, entraînant alors des ulcères. Il risque en quelques jours de se frayer un chemin au sein du rectum et des glandes anales.

 

L’animal encoure alors une péritonite (inflammation du péritoine, la membrane qui tapisse l'intérieur de la cavité abdominale), ainsi que des lésions du tube digestif. Le chien peut également se frotter l’arrière-train au sol pour soulager la douleur.

La patte

La patte

La peau située entre les coussinets étant très fine, elle constitue un point d’entrée facile pour un épillet. Le cas échéant, le chien se met à boiter et à se lécher la patte avec insistance. Si cela est encore possible, l’épillet doit être retiré sans tarder et la blessure traitée pour éviter une infection ou un abcès.

 

A défaut, le risque est qu’il se fraie un chemin dans la patte et provoque une infection au sein même de cette dernière. Il faut savoir que la plaie d’origine peut se refermer et donc ne plus être facile à déceler après quelques jours, d’où la difficulté de comprendre ce qui s’est passé. Cela dit, quand bien même la peau se referme, la zone demeure violacée et enflée. En outre, un petit point d’entrée caractéristique demeure, même s'il est parfois à peine visible.

La gueule

La gueule

Il peut arriver qu’un épillet se retrouve malencontreusement dans la gueule du chien, par exemple s'il cherche à le déloger de son pelage ou s’il mastique de l’herbe. Un de ces épis peut même s’inviter dans sa gamelle ou s’être accroché à sa balle préférée et venir par la suite se loger dans sa gueule.

 

Il est alors susceptible de s’attaquer à toutes les surfaces internes telles que l’intérieur de la joue, les gencives ou les amygdales. En outre, il peut se percer un chemin jusqu’aux glandes de la tête et du menton (provoquant par exemple un abcès sous-mentonnier), ou encore atteindre les voies digestives. Les principaux symptômes pouvant indiquer qu’un chien a mangé un épillet sont de la toux ainsi que du sang ou de la bave s'écoulant de sa gueule.

Le reste du corps

Le reste du corps

Un épillet peut s'accrocher aux poils - cela survient particulièrement au niveau du bas-ventre ou des aisselles - puis s'enfoncer sous la peau.

 

Des abcès à répétition et des fistules (canaux infectieux) se créent alors le long de son trajet. La zone infectée s’étend donc, augmentant de ce fait le risque de septicémie (c'est-à-dire d'infection généralisée). L’épi peut se déplacer de façon superficielle ou migrer en direction des organes. Comme vu précédemment, il arrive que le point d’entrée se referme une fois la migration entamée : l'épillet n'est alors visible.

Que faire si mon chien a un épillet ?

Si l'on détecte un épillet sur son chien, ou si on pense qu'il en a un même si on ne parvient pas à le voir, il est important de ne pas perdre de temps pour agir, car plus on attend, plus les dégâts risquent d'être importants.

 

L'attitude à avoir dépend de si l'épillet est visible ou non.

Si l'épillet est visible

Si l'épillet est visible

Si un épillet est simplement posé sur le pelage, il suffit de l'enlever délicatement à l’aide de la main ou d’une pince à épiler. En revanche, s’il a percé l’épiderme ou, pire, s’il s’est logé dans un orifice (oeil, oreille, nez...), la seule chose à faire est d’emmener le chien chez le vétérinaire, qui est le seul à même d'enlever correctement l’épillet.

 

En effet, si l’opération n’est pas réalisée correctement, il se peut que des parties de l’épillet se détachent et demeurent dans la peau, enflammant alors la zone autour de la plaie. De même, un vétérinaire conseille les médicaments adaptés pour traiter une éventuelle infection, comme des antibiotiques. Dans la majeure partie des cas, il parvient à retirer un épillet très rapidement ; toutefois, s’il juge que la douleur encourue est trop prononcée, il peut recourir à une anesthésie générale, si l'état de l'animal le permet.

 

Dans tous les cas, il convient d’agir vite afin de ne pas laisser à l’épillet le temps de progresser dans le corps. En effet, les dégâts causés ne peuvent alors aller que crescendo : il n’y a donc aucune raison d’attendre.

 

Quel que soit le cas de figure, la présence d’un épillet à un endroit doit conduire à suspecter qu’un ou plusieurs autres peuvent s’être invités à d'autres endroits. Un examen approfondi de son corps et son pelage est alors nécessaire.

Si l'épillet n'est pas visible

Si l'épillet n'est pas visible

Le corps du chien ne dispose pas d’une bonne capacité à décomposer les végétaux qui pourraient s’y être invités.

 

Pour cette raison, un épillet non détecté peut demeurer caché dans son organisme pendant une longue période (des semaines voire des mois), provoquant des infections chroniques. Le petit épi est susceptible de voyager de plus en plus profondément et de provoquer des dégâts plus ou moins graves sur les tissus et les organes qu'il rencontre sur sa route. L’organisme parvient parfois à le stopper et à l'emprisonner en formant un kyste autour (une poche close ayant une membrane distincte), mais c'est loin d'être le cas général.

 

Par ailleurs, une fois qu’il commence à pénétrer dans le corps, non seulement l'épillet devient bien plus difficile à détecter, mais il peut aussi se disloquer, avec potentiellement à la clef une multiplication des problèmes et une complexité accrue pour l’extraire. Dès lors que des symptômes pouvant faire penser à un épillet sont présents - en particulier pendant l'été, il est donc important de se tourner vers un vétérinaire pour faire un diagnostic, puis pour l'enlever sans attendre.

Comment enlever un épillet sur un chien ?

Un vétérinaire fait un câlin à un Golden Retriever

Dans de nombreux cas, la seule option pour débarrasser son chien d’un épillet est de se tourner vers un vétérinaire. Ce dernier dispose en effet du matériel adéquat pour non seulement le détecter s'il n'est pas visible, mais aussi et surtout le retirer en minimisant à la fois la douleur et les dégâts sur les tissus environnants.

 

Par conséquent, à moins que l'épillet soit simplement pris dans les poils, mieux vaut ne pas tenter de l'enlever soi-même, et se tourner vers un vétérinaire - même si on a l'impression de pouvoir le retirer facilement.

 

La nature du traitement dépend de l'emplacement de l'épillet : oeil, oreille, nez... Cela étant, la chirurgie est souvent le seul moyen d’extraire le corps végétal. Si l’épillet s’est disloqué, la localisation des éléments et leur extraction sont bien plus compliquées : le vétérinaire doit parfois avancer à tâtons, si bien que plusieurs interventions peuvent s’avérer nécessaires.

Enlever un épillet dans le nez

Un vétérinaire fait une piqûre à un chien inquiet

Lorsqu'un épillet se coince dans une des narines du chien, il peut être tentant d'essayer de le retirer soi-même, car il ne semble pas forcément très profond. Pourtant, mieux vaut éviter de se lancer sans l'accord d'un vétérinaire, car tirer dessus risque d'abîmer les muqueuses à l'intérieur de la narine en question, voire de causer un saignement de nez. En plus de cela, l'animal risque d'avoir mal et pourrait donc tenter de se dégager - voire de mordre pour se défendre.

 

Pour retirer un épillet coincé dans le nez, le vétérinaire applique généralement d'abord un sédatif, pour éviter que le chien ne souffre. Puis, il l'attrape avec une petite pince pour l'extraire en douceur. Si l'épillet est déjà bien enfoncé, une véritable intervention - potentiellement sous anesthésie - peut être nécessaire pour minimiser les dégâts sur les tissus.

Enlever un épillet dans l'oreille

Une femme vétérinaire observe l'oreille d'un chien Corgi

Si un épillet s'est coincé dans une oreille, il est important d'être très précautionneux en manipulant le chien, car la douleur est souvent vive : il faut faire attention à ne pas lui faire mal ni se faire mordre. Par ailleurs, il est crucial de ne pas utiliser de produit pour nettoyer l'oreille : cela pourrait non seulement fausser le diagnostic, mais aussi causer des dégâts supplémentaires - en particulier si le tympan a été percé par l'épillet.

 

Là encore, le vétérinaire utilise un sédatif plus ou moins puissant pour que l'animal n'ait pas mal, puis il examine l'ampleur des dégâts pour savoir quel traitement mettre en place. Une fois que cela est fait, il le retire le plus délicatement possible, mais un traitement est généralement nécessaire ensuite pour faciliter la guérison et éviter une infection.

Enlever un épillet dans la bouche

Si l’épillet s’est invité dans le pharynx et les amygdales, par exemple, le vétérinaire anesthésie le chien et effectue l’intervention par voie buccale à l’aide d’une source lumineuse et d’une pince.

Enlever un épillet dans l'oeil

Si l’épillet évolue dans les canaux lacrymaux, le vétérinaire observe l’œil à l’aide d’un matériel optique grossissant qui lui permet de repérer la position exacte de l’intrus et les éventuels dégâts causés. L’utilisation d’un cathéter peut parfois être nécessaire pour le faire apparaître s’il n’est pas visible initialement.

Enlever un épillet dans l'organisme

Enlever un épillet dans l'organisme

Si la présence d’un épillet est suspectée au sein des organes internes, l’endoscopie et la bronchoscopie sont les moyens les moins invasifs pour le localiser et l’atteindre. Le vétérinaire fait passer un tuyau muni d'une caméra par les voies naturelles ou par une petite incision et vient agir sur la zone concernée à l’aide d’un embout spécial (par exemple une pince). L’otoscope et le rhinoscope sont d’autres types d’endoscopes permettant d’accéder à la truffe et au conduit auditif.

 

Des moyens tels que l’imagerie par ultrason (échographie) ou encore la radiographie peuvent également permettre de remarquer des anomalies au sein des organes, comme la présence de masses ou de liquides anormaux. Bien souvent, l’épillet est tout de suite identifiable sur l’imagerie. Dans le cas contraire, d'autres examens peuvent être nécessaires : par exemple, dans le cas d’une péricardite (inflammation de la membrane du cœur), c’est généralement une ponction et analyse de liquides qui permet de confirmer la présence d’un corps étranger de type épillet. Parfois, ce n’est que lors de l’accès à la zone au cours de l’opération d’un organe en détresse ou d’un abcès que la présence d’un épillet finit par être remarquée de manière fortuite.

Le prix de l'opération pour enlever un épillet du chien

Le prix de l'opération pour enlever un épillet du chien

Pour l’extraction d’un épillet visible et peu enfoncé, le montant à prévoir est souvent celui du prix d’une consultation classique chez le vétérinaire : entre 30 et 80 euros, selon s'il s'agit d'une urgence ou non.

 

Si une anesthésie générale est nécessaire, le tarif dépend du poids de l’animal : cela peut aller de 35 euros pour un petit chien à plus de 100 euros pour un très grand. À cela, il faut ajouter le coût de l'opération ainsi que celui des différents examens.

 

Ainsi, le prix d’une radiographie ou échographie peut aller de 30 à 160 euros, et il peut être nécessaire d’en faire plusieurs.

 

Le prix de l'opération dépend de la difficulté à travailler sur la zone à traiter et de la durée de l’intervention. Par exemple, inciser un abcès à la patte est beaucoup moins coûteux qu’une opération pulmonaire. Ainsi, l’ablation d’un kyste (qui est une situation fréquente pour un épillet à la patte) revient en général autour de 200 euros. En revanche, une gastrotomie ou une entérotomie (intervention au niveau de l’intestin grêle) peut atteindre les 500 euros, voire plus.

 

Enfin, il peut être nécessaire d'administrer des médicaments après l'intervention, comme un antiseptique, des antibiotiques, des gouttes ou des antidouleurs. Le prix est variable selon les cas et la durée du traitement.

 

Au total, le prix pour enlever un épillet du chien peut aller d'environ 50 euros dans les cas les plus simples, à plus de 1000 euros dans le cas d'une opération chirurgicale avec radiographie et anesthésie générale.

 

Si l'on a pris soin de souscrire une assurance santé animale au préalable, tout ou partie de ces frais sont susceptibles d'être pris en charge, ce qui permet généralement de bien réduire la facture. Cela étant, comme pour toute autre dépense vétérinaire, des limites peuvent être imposées par le contrat : reste à charge, franchise, plafond annuel de dépenses, etc.

Comment protéger son chien contre les épillets ?

Dans la mesure où ils peuvent être transportés par le vent, un chien n’a pas forcément besoin d’être en contact avec la plante qui héberge les épillets pour être confronté au problème.

 

Certaines bonnes habitudes à observer dès que le printemps revient permettent toutefois de réduire le risque que son chien attrape des épillets : prendre soin de son pelage, éviter les herbes problématiques...

Couper le pelage du chien

Couper le pelage du chien

Raccourcir le pelage de son chien est un bon moyen de diminuer la probabilité que des épillets s’y installent.

 

C'est particulièrement recommandé pour les races de chien à poils bouclés ou frisés. Il est possible également de demander à un toiletteur canin une coupe spécifique « anti-épillets » qui comprend notamment le rasage de la face interne des oreilles pour les sujets à oreilles larges et poilues (tels que le Cocker, le Caniche ou le Golden Retriever), ou bien celui de l’extrémité des pattes pour ceux dont le poil est très dense à ce niveau (Berger Australien, Bouvier Bernois, Bichon Frisé, etc.).

Utiliser des huiles

Utiliser des huiles

Certaines huiles telles que l’huile de coco ou l’huile d’olive peuvent être appliqués sur le pelage afin de faciliter le glissement des épillets, tout en permettant de l’hydrater, le lustrer et le démêler.

 

Il faut toutefois veiller à choisir une huile sans additifs, tel que du parfum. En effet, ces derniers présents dans la plupart des cosmétiques, y compris dans certains destinés aux animaux (shampoings, lotions, etc.) sont en fait bien souvent nocifs.

 

Mieux vaut donc opter pour un produit vendu par les grandes marques animalières en veillant à cet aspect, ou bien tout simplement se procurer une huile pure, de préférence bio.

Rester éloigné des herbes sauvages

Rester éloigné des herbes sauvages

Tondre la pelouse permet de supprimer les herbes sauvages susceptibles de produire des épillets. Il faut ensuite ramasser les déchets de tonte, puis les éliminer proprement.

 

D’une manière générale, maintenir le chien à l’écart des lieux comportant beaucoup d’herbes sauvages pendant la saison des épillets est de loin le moyen le plus efficace pour l’en prémunir. Il ne s’agit pas pour autant de restreindre ses sorties et autres activités, car son besoin d’exercice reste le même. En revanche, il peut être pertinent de changer les lieux de promenade, pour éviter les zones les plus à risque. Il peut aussi être plus prudent d’éviter les sorties lorsque le vent est fort, car il peut facilement transporter les épillets jusqu’au pelage.

Prendre soin de son pelage

Prendre soin de son pelage

Toutes ces précautions permettent de réduire le risque que des épillets s’invitent sur le chien, mais il ne peut être réduit à néant. Il faut donc également mettre toutes les chances de son côté d’être capable de réagir rapidement le cas échéant.

 

Il convient donc de procéder comme suit :

  • examiner son chien à chaque retour de promenade ou long moment passé en extérieur, en particulier ses oreilles, son pelage et l’espace entre ses coussinets ;
  • le brosser à chaque retour d’activité en extérieur, s’il est à poils mi-longs ou longs. Une carde doit être employée sur les zones larges et une brosse plus douce sur les parties délicates comme les aisselles, le bas-ventre et l’aine (les zones qui sont par ailleurs les plus susceptibles d'abriter un épillet) ;
  • si un épillet ne s’est pas encore enfoncé dans la peau ou une muqueuse, il peut alors être retiré sans risque : il faut le faire immédiatement. Dans le cas contraire, l’animal doit être emmené chez le vétérinaire, là aussi sans attendre.

Conclusion

Si l'on constate la présence d’un épillet sur son chien, ou un comportement anormal de ce dernier pouvant laisser penser à la présence d’un épillet, il ne faut pas perdre de temps pour agir : l’enlever soi-même si c’est possible, ou emmener rapidement son animal chez le vétérinaire dans le cas contraire. Plus il attend, plus son compagnon souffre inutilement et plus le risque de devoir réaliser une opération chirurgicale lourde est élevé.

 

Certaines mesures de prévention permettent toutefois de limiter considérablement le risque, non seulement en réduisant sensiblement la probabilité qu’un épillet croise la route du chien, mais également en permettant de s’en rendre compte rapidement si cela survient malgré tout, afin de pouvoir faire le nécessaire et éviter des dégâts trop conséquents.

Mise en garde

Les propos et conseils formulés ici ne remplacent pas l'expertise d'un professionnel, d'autant que chaque chien est unique. En cas de besoin ou de doute, il convient donc de se tourner vers un vétérinaire.
Dernière modification : 11/10/2023.