Aider les étudiants à se déstresser grâce à un chien

Aider les étudiants à se déstresser grâce à un chien

Un chien a souvent un impact positif sur le stress et le bien-être de son propriétaire, mais aussi des personnes qu’il est amené à croiser. En effet, il peut contribuer notamment à réduire la tension artérielle, la sensation de stress, lutter contre la dépression ou encore rompre l’isolement.


Certains professionnels de santé l’ont bien compris, qui utilisent le meilleur ami de l’Homme pour améliorer la santé mentale ou psychologique de leurs patients : c’est ce que l’on appelle la zoothérapie.


De plus en plus courante dans l’univers médical (hôpitaux, maisons de retraite…), elle peut aussi servir dans le milieu universitaire.

Les étudiants et le stress

Les étudiants et le stress

Pour de nombreux étudiants, le passage à l’université est synonyme de stress, d’anxiété, voire de dépression – qui sont autant d’obstacles potentiels à la réussite académique. Les causes peuvent être multiples : compétition, mal du pays, éloignement des proches, problèmes financiers… Le problème se pose tout particulièrement lors de la première année d’études.

 

En 2017, l’ACHF (American College Health Foundation, un organisme consacré comme son nom l'indique à la santé à l'université) a interrogé plus de 160.000 étudiants américains sur leur santé mentale. Les résultats sont parlants : 58% disent ressentir une anxiété écrasante, 59% de la solitude, 65% de la tristesse. En outre, 37% sont déprimés et près de 10% ont sérieusement envisagé le suicide.

 

Certaines universités n’hésitent pas à explorer des pistes inattendues pour prendre le problème à bras le corps, faisant intervenir des chiens de soutien en plus des psychologues.

Le chien pour déstresser les étudiants

© B.A.R.K.
© B.A.R.K.

La zoothérapie est apparue au début des années 90 dans des hôpitaux et centres de réadaptation au Québec et en Suisse. À partir de 2005, des universités américaines ont commencé à l’employer également pour aider leurs étudiants. Elles ont rapidement fait des émules : en 2020, on trouvait des chiens de thérapie dans plus de 1000 campus universitaires partout dans le pays.

 

Ces initiatives sont souvent opérées par des associations financées par les universités et des aides régionales. Leurs bénévoles font le lien entre les universités et les familles d’accueil des chiens.

 

En effet, c’est généralement aux associations qu’appartiennent ces derniers, et non à l’université ou aux étudiants. Elles les confient à des foyers, et souvent prennent en charge tout ou partie des dépenses liées : alimentation, frais vétérinaires.... En contrepartie, les maitres mettent à disposition l’animal lorsque l’université souhaite y faire appel, que ce soit de manière régulière (généralement une fois par semaine) ou ponctuelle (en particulier avant les périodes d’examens).

 

Ces séances de câlins avec les thérapeutes à quatre pattes peuvent permettre de :

  • diminuer le sentiment d’isolement, en particulier pour les étudiants qui se retrouvent loin de leurs familles et amis ;
  • remplacer le chien de la maison, pour ceux qui en sont séparés ;
  • sociabiliser les plus introvertis. En effet, l’animal est un sujet de discussion tout trouvé entre inconnus. En outre, être focalisé sur les interactions avec lui facilite la communication des personnes timides en les apaisant ;
  • libérer des hormones liées au bonheur (dopamine, endorphine…) ;
  • diminuer la production de cortisol, associée au stress ;
  • améliorer la concentration.

 

© B.A.R.K.
© B.A.R.K.

Les chiens de soutien aux étudiants doivent être de nature calme et affectueuse, bien élevés et disciplinés, et surtout parfaitement socialisés : rencontrer tous types de nouvelles personnes ne doit pas être quelque chose qu’ils appréhendent, mais au contraire qu’ils apprécient.

 

En tout état de cause, avant de commencer leur nouveau métier, ils passent des évaluations comportementales permettant de s’assurer qu’ils sont aptes à intervenir dans les universités. Il en va de leur bien-être comme de la sécurité des personnes qu’ils seront amenés à croiser.

 

Dans le cas où ils appartiennent à l’association, il s’agit souvent d’individus recueillis dans des refuges.

Des résultats positifs dans de nombreux pays

Des résultats positifs dans de nombreux pays

Les chiens de soutien aux étudiants remportent un certain succès auprès d’eux. Ainsi, selon une étude de 2009 menée par le Journal of American College Health, spécialisé dans la santé de cette population, 96% des étudiants américains de première année sont favorables à un programme de zoothérapie sur leur campus. Ils sont manifestement entendus, puisque le nombre d’universités du pays proposant ce service a explosé depuis, au point de dépasser le millier à la fin des années 2010.

 

Le principe a également fait des émules dans d’autres pays, à commencer par le Canada, où différents organismes spécialisés ont vu le jour. Le programme le plus connu s’appelle BARK (Building Academic Retention through K9’s) : lancé en 2012, il utilise la zoothérapie pour lutter contre le décrochage scolaire au sein de l’Université de Colombie Britannique, située à Vancouver.

 

Pour cela, pas moins d’une soixantaine de chiens sont mobilisés, et les résultats sont au rendez-vous. En effet, tout au long de ces années, les intervenants ont demandé à 1960 étudiants bénéficiaires d’évaluer leur stress sur une échelle de 1 à 5. Alors que celui-ci se situait en moyenne à 4,47 en début de séance, il n’était plus que de 1,73 à l’issue de ces dernières.

 

En Europe, le recours aux chiens thérapeutes est beaucoup moins répandu qu’en Amérique du Nord. On en trouve toutefois dans plusieurs universités. C’est le cas notamment en Angleterre depuis 2018 : des séances de zoothérapie sont réalisés sur les campus de Cambridge, Nottingham Trent, London Metropolitan et Swansea. L’Ecosse n’est pas en reste, puisque le dispositif a également été adopté par les universités d’Edimbourg et d’Aberdeen.

 

Quant à la France, encore frileuse, la première expérimentation remonte à 2019, lorsque les bibliothèques universitaires de la ville d’Angers se sont mises à proposer des séances de méditation par la caresse avec des chiens et des chats.