Les chiens en Argentine : infos et statistiques

Quand et comment les chiens sont-ils apparus en Argentine ?

Selon une étude effectuée par plusieurs chercheurs européens, intitulée « Dog domestication and the dual dispersal of people and dogs into the Americas » et publiée en 2021 dans la revue scientifique PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), la domestication des chiens en Amérique du Sud coïnciderait avec l’arrivée de populations en provenance de Sibérie, il y a environ 15.000 ans.

Le nombre de chiens en Argentine

Un chien blanc dans un jardin

Selon la Cámara Argentina de Empresas de Nutrición Animal (CAENA), la population de chiens domestiques en Argentine était de 15 millions en 2017. Cela en fait le neuvième pays du monde avec la plus grande population de chiens de compagnie (derrière les États-Unis, le Brésil, la Chine, l’Inde, la Russie, le Royaume-Uni, les Philippines et l’Allemagne), et le deuxième d’Amérique du Sud.  


Sachant que le pays comptait cette année-là 44 millions d’habitants, il y avait 209 chiens pour 1000 habitants – ce qui est élevé comparé à la moyenne des autres pays.


En outre, la tendance est à la hausse : selon les chiffres de Millward Brown Argentina, la population canine n’était que d’environ 9 millions d’individus en 2011.


Par ailleurs, le meilleur ami de l’Homme suscite beaucoup plus d’engouement auprès des Argentins que les chats : toujours selon la CAENA, ces derniers n’étaient en 2017 que 6 millions.


Ces chiffres se recoupent avec ceux d’une étude menée par l’institut Gfk, qui concluait qu'en 2016 deux tiers des foyers argentins possédaient au moins un chien (soit plus de 8 millions de ménages), et un tiers au moins un chat.

Les races de chiens en Argentine

Deux Dogues Argentins vus de profil

Même si les chiens ont globalement la cote en Argentine, elle n’est pas un acteur majeur dans l’univers de la cynologie. En effet, seules deux races existant actuellement sont originaires de ce pays : le Chien Pila Argentin et le Dogue Argentin. On comptait cependant au début du 20ème siècle au moins deux races argentines supplémentaires, mais elles se sont éteintes depuis : le Chien de Combat de Córdoba et le Chien Polaire Argentin.


Le Chien Pila Argentin est une race ancienne qui remonterait à l’époque précolombienne (et plus précisément à il y a environ 3000 ans) et qui se distingue par son absence de pelage. Elle n’est toutefois pas vraiment répandue hors du pays, et n’est d’ailleurs pas reconnue par la Fédération Cynologique Internationale (FCI) et la centaine d’organismes nationaux qui en sont membres – dont ceux de la France, la Belgique et la Suisse. Elle n’est pas non plus reconnue par exemple au Royaume-Uni par le Kennel Club (KC), ni aux États-Unis par l’American Kennel Club (AKC), ni au Canada par le Club Canin Canadien (CCC). Elle l’est toutefois par les quatre organismes cynologiques du pays : l’Alianza Canina Argentina Internacional (ACAI), l’Asociación Canina Argentina (ACA), la Federación Cinológica Argentina (FCA) et le Kennel Club Argentino (KCA). Néanmoins, même dans ses terres natales, sa diffusion est très limitée : on estime que sa population est inférieure à 2000 individus, au point d’ailleurs qu’elle est menacée d’extinction.


Le Dogue Argentin tire beaucoup mieux son épingle du jeu, tant dans son pays d’origine qu’ailleurs. C’est un molosse imposant (plus de 60 cm de hauteur au garrot, pour un poids généralement situé entre 40 et 50 kg), qui fut créé au début du 20ème siècle pour la chasse au sanglier et au puma, notamment dans la pampa. Il est aisément reconnaissable à son pelage court et uni de couleur blanche. Lui aussi est reconnu à la fois par l’ACAI, l’ACA, la FCA et le KSA, mais il l’est aussi et surtout par deux institutions incontournables au niveau mondial : la FCI et l’American Kennel Club (AKC). Toutefois, il n’en va pas de même concernant le Kennel Club (KC) britannique et le Club Canin Canadien (CCC).


Néanmoins, un peu partout dans le monde, les autorités de différents pays ou collectivités locales désignent certaines races comme dangereuses, avec à clef différentes restrictions voire une interdiction pure et simple. Or, le Dogue Argentin fait alors généralement partie de la liste. Évidemment, cela n’est pas sans influence sur son nombre d’adoptions…


C’est le cas notamment en Suisse, où il est interdit d’en posséder un dans plusieurs cantons - notamment Genève et le Valais. Il est également persona non grata dans plusieurs villes québécoises.


En Belgique, il revient aux cantons de définir une liste de race de chiens potentiellement dangereux, mais les communes ont aussi la possibilité d’ajouter des races à la liste via une ordonnance – qui s’applique donc à l’échelle de leur territoire. La plupart des cantons du pays font figurer le Dogue Argentin dans leur liste. De ce fait, une personne possédant un représentant de cette race (ou un chien croisé ayant au moins un parent Dogue Argentin) doit le signaler et l’enregistrer auprès de l’administration communale de son lieu de résidence dans les trois mois suivant son acquisition. En outre, dans les lieux publics, son animal doit porter en permanence une muselière et être tenu en laisse par une personne âgée de plus de 16 ans.


En France en revanche, le Dogue Argentin n’est pas concerné par la législation relative aux chiens dangereux. Qu’un spécimen soit LOF (c’est-à-dire de pure race) ou non, il n’est pas considéré comme un « chien d’attaque » (catégorie 1), ni comme un « chien de garde et de défense » (catégorie 2).


Les statistiques des enregistrements auprès de la FCA montrent en tout cas que les races de chiens les plus populaires en Argentine sont nettement plus classiques. Ainsi, le top 5 était constitué en 2017 par le Bouledogue Français, le Berger Allemand, le Bouledogue Anglais, le Jack Russell Terrier et le Boxer (en ordre décroissant).  


On constate par ailleurs une popularité croissante des races de petite taille, du fait du nombre croissant de citadins vivant en appartement qui adoptent un chien.


En tout cas, comme dans la plupart des autres pays, les chiens de race dûment reconnus comme tels sont largement minoritaires. Ainsi, dans la seconde moitié des années 2010, autour de 60.000 individus étaient enregistrés chaque année auprès de la FCA, ce qui est très peu en comparaison du nombre total de chiens domestiques du pays – estimé à 15 millions.

Les organismes cynologiques de référence en Argentine

Logo de la Federación Cinológica Argentina

La Federación Cinológica Argentina (FCA), fondée en 1911 et basée à Buenos Aires, se donne pour mission de promouvoir l'élevage et l'amélioration des races de chiens en Argentine. Elle tient également un registre généalogique des chiens de race du pays, ce qui l’amène notamment à délivrer et garantir le pédigrée (certificat d'origines) de chacun d’eux. En outre, une quarantaine de clubs locaux et à peu près autant de clubs de race lui sont affiliés, dont certains organisent régulièrement sous son égide des expositions canines.


La FCA est membre de la Fédération Cynologique Internationale (FCI), au même titre que les institutions de près d’une centaine d’autres pays – dont celles de la France, la Belgique et la Suisse. La FCI garantit la reconnaissance mutuelle des juges et des pedigrees entre les organisations cynologiques qui y adhèrent, ce qui signifie que les pedigrees émis par la FCA sont reconnus par tous les autres membres – et inversement.


Afin de développer ses objectifs, la FCA est organisée en clubs de race et en clubs provinciaux ou régionaux.
Entre 2015 et 2019, autour de 55.000 chiens ont été enregistrés chaque année en moyenne auprès d'elle. De sa création en 1911 à 2021, un peu plus de 1,7 million l’ont été.  


Même si le nombre d’enregistrements annuels est orienté à la baisse, la FCA figure en deuxième position parmi les organismes d’Amérique latine membres de la FCI, nettement distancée toutefois par son homologue brésilien (environ 130.000 enregistrements annuels).


La FCA n’est pas le seul organisme à gérer un registre généalogique des chiens de race en Argentine : fondé en 1927, le Kennel Club Argentino (KCA) se donne la même mission. Il en va de même pour l’Alianza Canina Argentina Internacional (ACAI) ainsi que pour l’Asociación Canina Argentina (ACA), créée en 2006. Toutefois, seule la FCA est membre de la FCI.

Les propriétaires de chiens en Argentine

Un homme jouant avec son chien au bord de l'océan

Une enquête menée en 2017 par l’institut Kantar TNS Gallup montre que la possession d'animaux de compagnie est plus élevée dans les terres et dans la région de Buenos Aires qu’au sein de la capitale elle-même.


Il ressort également de l’étude que les animaux sont plus souvent présents dans les ménages argentins à revenus moyens ou faibles que dans ceux à revenus moyens supérieurs ou élevés.


En outre, les personnes qui vivent dans une maison et avec d'autres personnes sont plus susceptibles d'en avoir que celles qui vivent seules dans un appartement.


Enfin, les hommes sont à peu près autant représentés que les femmes parmi les propriétaires. Toutefois, dans le cas des couples, ce sont le plus souvent (dans 62% des cas) ces dernières qui disent être en charge de l'alimentation et de l’entretien de l’animal.

Le marché des produits et services pour chiens en Argentine

Un chien attendant sa gamelle

Comme dans beaucoup de pays, les acteurs majeurs du marché argentin de l’alimentation pour chiens sont les américains Mars (connu notamment à travers ses marques Pedigree et Royal Canin) et Colgate-Palmolive (avec sa marque Hill's Pet Nutrition) ainsi que le suisse Nestlé (qui possède notamment Purina et ses marques Pro Plan ainsi que Friskies). Toutefois, on trouve également aux côtés de ces multinationales différents acteurs locaux, les principaux étant Molino Chacabuco, Metrive, Alimentos Grupo Pilar ou encore Delko Petfoods.


Qu’il s’agisse d’alimentation, de santé et d’entretien, d’accessoires ou autre, le marché des animaux de compagnie est en forte hausse, sous l’effet de deux facteurs : 

  • la croissance de leur nombre ;
  • l'augmentation des revenus de la classe moyenne, qui fait que les propriétaires ont davantage de moyens à consacrer à leur animal.


Ainsi, selon une analyse de marché publiée en 2021 par Focus Market et intitulée « ¿Cuanto cuesta mantener una mascota en Argentina? », les propriétaires argentins de chiens de taille moyenne ont dépensé en 2020 autour de 130.000 pesos (environ 1000 euros) pour s’en occuper : alimentation, dépenses de santé, de toilettage et de garde, accessoires…

Les races de chiens en Argentine

Un chien blanc allongé devant une porte

Même si les chiens ont globalement la cote en Argentine, le pays n’est pas un acteur majeur dans l’univers de la cynologie. En effet, seules deux races existant actuellement en sont originaires : le Chien Pila Argentin et le Dogue Argentin. On comptait cependant au début du 20ème siècle au moins deux races argentines supplémentaires, mais elles se sont éteintes depuis : le Chien de Combat de Córdoba et le Chien Polaire Argentin.


Le Chien Pila Argentin est une race ancienne qui remonterait à l’époque précolombienne (et plus précisément à il y a environ 3000 ans) et qui se distingue par son absence de pelage. Elle n’est toutefois pas vraiment répandue hors du pays, et n’est d’ailleurs pas reconnue par la Fédération Cynologique Internationale (FCI) et la centaine d’organismes nationaux qui en sont membres – dont ceux de la France, la Belgique et la Suisse. Elle n’est pas non plus reconnue par exemple au Royaume-Uni par le Kennel Club (KC), ni aux États-Unis par l’American Kennel Club (AKC), ni au Canada par le Club Canin Canadien (CCC). Elle l’est toutefois par les quatre organismes cynologiques du pays : l’Alianza Canina Argentina Internacional (ACAI), l’Asociación Canina Argentina (ACA), la Federación Cinológica Argentina (FCA) et le Kennel Club Argentino (KCA). Néanmoins, même dans ses terres natales, sa diffusion est très limitée : on estime que sa population est inférieure à 2000 individus, au point d’ailleurs qu’elle est menacée d’extinction.

 

Le Dogue Argentin tire beaucoup mieux son épingle du jeu, tant dans son pays d’origine qu’ailleurs. C’est un molosse imposant (plus de 60 cm de hauteur au garrot, pour un poids généralement situé entre 40 et 50 kg), qui fut créé au début du 20ème siècle pour la chasse au sanglier et au puma, notamment dans la pampa. Il est aisément reconnaissable à son pelage court et uni de couleur blanche.  Lui aussi est reconnu à la fois par l’ACAI, l’ACA, la FCA et le KSA, mais il l’est aussi et surtout par deux institutions incontournables au niveau mondial : la FCI et l’American Kennel Club (AKC). Toutefois, il n’en va pas de même concernant le Kennel Club (KC) britannique et le Club Canin Canadien (CCC).


Néanmoins, un peu partout dans le monde, les autorités de différents pays ou collectivités locales désignent certaines races comme dangereuses, avec à clef différentes restrictions voire une interdiction pure et simple. Or, le Dogue Argentin fait alors généralement partie de la liste. Évidemment, cela n’est pas sans influence sur son nombre d’adoptions…
C’est le cas notamment en Suisse, où il est interdit d’en posséder un dans plusieurs cantons - notamment Genève et le Valais. Il est également persona non grata dans plusieurs villes québécoises.


En Belgique, il revient aux cantons de définir une liste de race de chiens potentiellement dangereux, mais les communes ont aussi la possibilité d’ajouter des races à la liste via une ordonnance – qui s’applique donc à l’échelle de leur territoire. La plupart des cantons du pays font figurer le Dogue Argentin dans leur liste. De ce fait, une personne possédant un représentant de cette race (ou un chien croisé ayant au moins un parent Dogue Argentin) doit le signaler et l’enregistrer auprès de l’administration communale de son lieu de résidence dans les trois mois suivant son acquisition. En outre, dans les lieux publics, son animal doit porter en permanence une muselière et être tenu en laisse par une personne âgée de plus de 16 ans.


En France en revanche, le Dogue Argentin n’est pas concerné par la législation relative aux chiens dangereux. Qu’un spécimen soit LOF (c’est-à-dire de pure race) ou non, il n’est pas considéré comme un « chien d’attaque » (catégorie 1), ni comme un « chien de garde et de défense » (catégorie 2).


Les statistiques des enregistrements auprès de la FCA montrent en tout cas que les races de chiens les plus populaires en Argentine sont nettement plus classiques. Ainsi, le top 5 était constitué en 2017 par le Bouledogue Français, le Berger Allemand, le Bouledogue Anglais, le Jack Russell Terrier et le Boxer (en ordre décroissant).  
On constate par ailleurs une popularité croissante des races de petite taille, du fait du nombre croissant de citadins vivant en appartement qui adoptent un chien.


En tout cas, comme dans les autres pays, les chiens de race dûment reconnus comme tels sont largement minoritaires. Ainsi, dans la seconde moitié des années 2010, autour de 60.000 individus étaient enregistrés chaque année auprès de la FCA, ce qui est très peu en comparaison du nombre total de chiens domestiques – estimé à 15 millions.

Buenos Aires, capitale dog-friendly

Un Scottish Terrier dans un parc à Buenos Aires (Argentine)

La capitale de l’Argentine, Buenos Aires, est connue pour avoir de nombreux atouts pour les propriétaires de chiens. Grâce notamment à l'abondance de parcs urbains et espaces extérieurs (où les chiens sont généralement acceptés), à son climat agréable tout au long de l'année et au faible coût des services de soins pour animaux, c'est une ville où il fait bon vivre pour les maîtres et leurs compagnons. Elle comptait d’ailleurs en 2018 près d’un demi-million de chiens domestiques pour trois millions d'habitants, d’après un recensement de l’Instituto Nacional de Estadística y Censos (INDEC).


Si Buenos Aires est une ville « dog-friendly », c’est aussi parce que ces derniers sont souvent les bienvenus pour accompagner leur maître, y compris dans les commerces. Ainsi, de nombreux magasins indiquent sur des panneaux situés près de l’entrée qu’ils acceptent les animaux de compagnie. Certains taxis les autorisent également.Les restaurants ne sont pas en reste, notamment suite à un programme dans ce but lancé par les autorités municipales : en 2017, ces dernières étaient ainsi fières d’annoncer que plus de 1800 restaurants autorisaient la présence de chiens. Par ailleurs, en plus des nombreux parcs auxquels ils ont accès, il existe aussi des espaces réservés aux chiens dans toute la ville. Enfin, ils sont acceptés dans de nombreux appartements et hôtels. D'ailleurs, certains vont même plus loin, en proposant par exemple des chambres adaptées aux animaux, des services de toilettage et de promenade, des jouets ou encore des menus spéciaux.

Dernière modification : 06/30/2024.

Sommaire de l'article

  1. Page 1 : Pourquoi y-a-t-il plus de chiens dans certains pays ?
  2. Page 2 : Les États-Unis
  3. Page 3 : Le Brésil
  4. Page 4 : La Chine
  5. Page 5 : L'Inde
  6. Page 6 : La Russie
  7. Page 7 : Le Royaume-Uni
  8. Page 8 : Les Philippines
  9. Page 9 : L'Allemagne
  10. Page 10 : L'Argentine
  11. Page 11 : Le Japon