D’après une étude intitulée « Dog domestication and the dual dispersal of people and dogs into the Americas », menée par des chercheurs européens et publiée en 2021 dans la revue scientifique PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), les plus anciennes traces de chiens domestiques sur le territoire de l’actuelle Allemagne datent d’il y a 15.000 ans et se trouvent à Bonn, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
D’après le rapport annuel 2021 de la FEDIAF, l’organisme représentant l’industrie européenne des aliments pour animaux de compagnie, l’Allemagne comptait en 2020 un peu plus de 10 millions de chiens de compagnie. Cela en fait le premier pays de l’Union européenne en termes de population canine, et le huitième au niveau mondial derrière les États-Unis, le Brésil, la Chine, l’Inde, la Russie, le Royaume-Uni et les Philippines.
Selon une publication de 2020 de l’Industrieverband Heimtierbedarf (IVH), l’organisation qui représente les industriels du secteur des animaux de compagnie, plus de 20 % des foyers allemands possédaient alors un chien, soit près de 8 millions de ménages.
Le meilleur ami de l’Homme connaît d’ailleurs un succès grandissant en Allemagne : tant la FEDIAF que l'organisme cynologique officiel du pays, le Verband für das Deutsche Hundewesen (VDH), estimaient la population de chiens domestiques en Allemagne à un peu moins de 5 millions en 2006, et environ 6 millions en 2012. Elle donc a quasiment doublé au cours des années 2010.
Sachant qu’en 2020 les Nations Unies évaluaient le nombre d’habitants du pays à 84 millions , cela veut dire qu’on comptait alors 126 chiens pour 1000 habitants. C’est un ratio légèrement supérieur à ceux de la Russie et des Philippines, qui précèdent l’Allemagne en termes de nombre total de chiens. En revanche, il est environ deux fois inférieur à ceux des États-Unis et du Brésil, les deux pays du monde avec le plus grand nombre de chiens de compagnie.
Les chiens ont toutefois moins la côte auprès des Allemands que les chats : toujours selon les chiffres de la FEDIAF, les seconds étaient en 2020 près de 16 millions, soit environ 60% plus nombreux que les premiers.
Comme la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, l’Allemagne a une culture cynologique poussée et déjà ancienne. C’est ce qui explique qu’il existe pas moins d’une quarantaine de races originaires de ce pays. Une grande partie d’entre elles sont à la base des races de travail – en particulier des chiens de chasse et des chiens de berger. Les plus connues sont le Berger Allemand, le Boxer, le Dobermann, le Rottweiler, le Spitz Nain (ou Loulou de Poméranie) et le Teckel.
Plus de trente races de chien allemandes sont reconnues par la Fédération Cynologique Internationale (FCI), une organisation à portée mondiale dont sont membres les organismes officiels d’une centaine de pays.
C’est notamment le cas du Verband für das Deutsche Hundewesen (VDH), l’organisme cynologique de référence en Allemagne. À l’instar de la FCI, il reconnaît très exactement 33 races allemandes : l‘Affenpinscher, le Basset de Westphalie, le Berger Allemand, le Boxer, le Brachet Allemand, le Braque Allemand à Poil Dur, le Braque Allemand à Poil Court, le Braque de Weimar, le Chien d'Arrêt Allemand à Poil Long, le Chien d'Arrêt Allemand à Poil Raide, le Chien de Rouge de Hanovre, le Chien Rouge de Bavière, le Doberman, le Dogue Allemand, le Grand Epagneul de Münster, le Hovawart, le Keeshond (ou Spitz-Loup), le Kromfohrländer, le Landseer, le Leonberg, le Petit Chien Lion, le Petit Epagneul de Münster, le Pinscher, le Pinscher Nain, le Pudelpointer, le Rottweiler, le Schnauzer, le Schnauzer Géant, le Schnauzer Nain, le Spitz Allemand, le Spitz Nain (ou Loulou de Poméranie), le Teckel et le Terrier de Chasse Allemand.
Certaines races allemandes ne sont reconnues ni par la FCI, ni par le VDH, mais le sont en revanche par d’autres organismes de référence. C’est le cas notamment de l’Esquimau Américain, qui bénéficie de la reconnaissance de l’American Kennel Club (AKC) – l’organisme de référence aux États-Unis, non membre de la FCI. On peut aussi citer l’exemple du Biewer Yorkshire, reconnu par la Russian Kynological Federation (RKF) et à titre provisoire par l’AKC.
Enfin, certains chiens allemands ne sont reconnus comme race à part entière ni par la FCI, ni par le VDH, ni par d’autres organismes cynologiques. C’est le cas en particulier des Altdeutscher Hütehunde, des chiens de berger utilisés en Allemagne depuis des siècles - pour certains depuis le Moyen Âge. Le Elo (ou Eloschaboro) est quant à lui encore trop récent pour que les organismes cynologiques de référence acceptent de le reconnaître (il commença à être développé en 1987), mais cela pourrait changer à l’avenir.
Néanmoins, la plupart des races allemandes sont largement diffusées à l’étranger, et certaines y sont même très populaires. Ainsi, pas moins de six d’entre elles figuraient dans un top 20 réalisé en 2013 sur la base du nombre cumulé d’enregistrements l’année précédente auprès de 25 organismes nationaux membres de la FCI : le Berger Allemand, le Teckel, le Boxer, le Schnauzer Nain, le Spitz Allemand et le Rottweiler.
D'ailleurs, les chiens allemands remportent aussi du succès dans leur pays, comme le montrent les chiffres du Verband für das Deutsche Hundewesen. En effet, les dix races avec le plus d’enregistrements auprès de ce dernier entre 2015 à 2020 étaient (en ordre décroissant) le Berger Allemand, le Teckel, le Braque Allemand à Poil Dur, le Labrador Retriever, le Caniche, le Golden Retriever, le Boxer, le Rottweiler, le Border Collie et le Braque Allemand à Poil Court. Les races autochtones trustaient ainsi 6 des 10 premières places. Par ailleurs, on constate à la lecture de ce classement que les Allemands ont globalement une préférence pour les chiens plutôt grands.
Enfin, il convient de souligner que contrairement à ce qu’on constate dans de nombreux pays (en particulier les moins développés), les chiens de race sont majoritaires en Allemagne. Ainsi, l’étude « Heimtierstudie 2019: Ökonomische und soziale Bedeutung der Heimtierhaltung in Deutschland » , reprise notamment par le VDH lui-même, indique que « seulement » 45% des chiens du pays sont des croisés.
Fondé en 1949 et basé à Dortmund, le Verband für das Deutsche Hundewesen (VDH) est l’organisme cynologique officiel allemand. C’est donc lui qui a en charge de tenir le registre des chiens de race du pays et de délivrer les pédigrées des sujets qui y sont inscrits. Il reconnaît un peu plus de 250 races différentes.
Ses missions ne s’arrêtent pas là, puisqu'il s’intéresse à tout ce qui concerne les chiens de race : les élevages, les expositions canines, les sports canins, etc.
Le VDH est une organisation de structure fédérale dont sont membres deux fédérations de sports canins, 15 clubs régionaux et un peu plus de 160 clubs de race. Les particuliers n’ont pas la possibilité d’y adhérer directement, mais peuvent en être membres indirectement via un organisme dont ils font partie et qui lui-même est affilié au VDH.
Le VDH est par ailleurs membre de la Fédération Cynologique Internationale (FCI), au même titre qu’une centaine de ses homologues d’autres pays – notamment ceux de la France, la Belgique et la Suisse. De ce fait, les pedigrees qu’il délivre sont reconnus par ces derniers – et réciproquement.
Entre 2014 et 2020, autour de 75.000 chiots étaient enregistrés en moyenne chaque année dans ses registres.
D’après une étude intitulée « Heimtierstudie 2019: Ökonomische und soziale Bedeutung der Heimtierhaltung in Deutschland » et réalisée en 2019 par Renate Ohr, de l’Université de Göttingen, 47% des propriétaires de chiens allemands avaient alors entre 25 et 45 ans, et 42% entre 46 et 65 ans. Ces classes d'âges sont clairement sur-représentés : d’après les chiffres 2021 du Statistisches Bundesamt, les 25-39 ans représentaient alors seulement 16% des habitants du pays, les 40-59 ans 23% et les 60-64 ans 6%. Autrement dit, 45% de la population représentait alors 89% des maîtres.
Quel que soit leur âge, les propriétaires de chiens attribuent à leur animal un impact positif sur leur bien-être. Ainsi, 88% des personnes interrogées dans le cadre de l’étude disaient se sentir mieux en sa présence, et deux tiers allaient même jusqu'à affirmer que leur santé s’était améliorée grâce à lui.
Fort logiquement, l’augmentation du nombre de chiens domestiques en Allemagne dans les années 2010 a entraîné une croissance du marché des produits et services qui leur sont destinés.
Ainsi, selon les chiffres de l’IVH (Industrieverband Heimtierbedarf), le marché allemand des aliments pour chiens pesait en 2021 près de 1,7 milliard d'euros de chiffre d’affaires, alors qu’il était légèrement inférieur à 1,4 milliard d’euros en 2017.
À elles seules, les friandises représentaient en 2021 près de 700 millions d’euros (500 en 2017) : elles constituent le plus gros segment du marché, devant les aliments humides comme la pâtée (un peu plus de 500 millions d'euros en 2021) et les aliments secs comme les croquettes (un peu moins de 480 millions d'euros en 2021).
Par ailleurs, d’après une analyse réalisée en 2017 par Agriculture et Agrolimentaire Canada, les principaux acteurs du marché allemand des aliments pour animaux de compagnie étaient alors l’américain Mars (avec notamment ses marques Pedigree et Whiskas), suivi du suisse Nestlé (connu en particulier pour détenir Purina). À eux seuls, ils représentaient environ un tiers du marché et distancaient largement le troisième, l’allemand Vitakraft.
L’alimentation est en tout cas le poste de coûts N°1 des propriétaires de chiens en Allemagne. En effet, d’après l’étude « Heimtierstudie 2019: Ökonomische und soziale Bedeutung der Heimtierhaltung in Deutschland » , ces derniers y consacraient en 2019 autour de 720 euros par an en moyenne. Les frais vétérinaires représentaient quant à eux autour de 230 euros par animal, et l’achat d’accessoires environ 150 euros.
Créée à Stuttgart en 1837, la Verein zur Verhütung der Tierquälerei (en français, « association pour la prévention de la cruauté envers les animaux ») est la première association allemande de protection des animaux. Elle a fait des émules, puisqu'aujourd’hui environ 750 associations locales de protection des animaux et 550 refuges sont affiliés à la Deutsche Tierschutzbund, une organisation fondée en 1881 qui vise justement à fédérer les acteurs de la protection animale.
Ainsi, environ 80.000 chiens et 130.000 chats abandonnés sont pris en charge chaque année par des refuges en Allemagne. Trois quarts d’entre eux trouvent un foyer dans les 12 mois qui suivent.
D'ailleurs, d’après une étude réalisée en 2019 par Renate Ohr, de l’Université de Göttingen, et intitulée « Heimtierstudie 2019: Ökonomische und soziale Bedeutung der Heimtierhaltung in Deutschland », environ un tiers des chiens domestiques ont été adoptés auprès d’un refuge ou d’un autre organisme de protection des animaux.
D’après une étude menée en 2021 par des chercheurs allemands , intitulée « Adipositas beim Hund – ein Überblick zu den Ursach » et parue dans la revue scientfique Tierärztliche Praxis, un peu plus de la moitié des chiens du pays sont en surpoids, voire obèses.
Le problème n’est pas à prendre à la légère : comme chez l'Homme, l’obésité constitue un risque pour la santé, car elle peut déclencher ou aggraver toutes sortes de maladies.
Certes, comme chez les humains, le surpoids ou l’obésité d’un chien résulte souvent d’une conjonction de plusieurs facteurs, mais une alimentation déséquilibrée et un manque d'activité physique font souvent partie des causes. Une étude hongroise, intitulée « The behaviour of overweight dogs shows similarity with personality traits of overweight humans » et publiée en 2018 dans la revue Royal Society Open Science, montre par ailleurs que les humains et les chiens en surpoids ont un comportement similaire en matière de consommation alimentaire : ils ont tendance à préférer les aliments riches en énergie, et tâchent de maximiser leur consommation de nourriture.
Du reste, le surpoids des uns et des autres n’est pas forcément sans rapport : sur cet aspect aussi, le fameux adage « Tel maître, tel chien » trouve à s’appliquer... En effet, selon une étude néerlandaise publiée en 2021 dans Public Health Nutrition et nommée « Overweight in dogs, but not in cats, is related to overweight in their owners », il existe une corrélation entre le surpoids chez un chien et le surpoids chez son maître. Cela s’explique notamment par le fait que ce dernier peut avoir tendance à appliquer à son compagnon les mêmes schémas de pensée que pour lui-même. En outre, s’il le laisse consommer une partie de sa propre nourriture (restes de table…), il y a de grandes chances que celle-ci soit encore plus nocive pour l’équilibre nutritionnel de l’animal que celle d’une personne qui fait attention à sa ligne.
On constate d’ailleurs que la proportion de chiens en surpoids en Allemagne est du même ordre que celle des humains qui le sont. En effet, selon des chiffres de l’OCDE parus en 2019, 52% des Allemands étaient alors en surpoids ou obèses.
D'ailleurs, le problème n’est pas propre à l’Allemagne : selon les estimations de divers experts et organisations, environ 40 % des animaux domestiques des pays industrialisés sont en surpoids.