Dans l'ensemble, les propriétaires de chiens accordent davantage d'attention qu'autrefois au bien-être de leur animal. Cela implique notamment qu'ils évitent de le laisser seul à la maison trop longtemps ou trop souvent, d'autant que cela pourrait se retourner contre eux à travers différents problèmes de comportement : destruction, malpropreté, aboiements qui dérangent les voisins, etc.
Il n'en reste pas moins qu'il est parfois impossible de l'emmener avec soi, que l'on s'absente pour la journée ou pour plus longtemps. Dans un tel cas de figure, différentes solutions existent pour faire garder son chien : le confier à un tiers, le mettre en pension, solliciter un dog-sitter... Cette dernière option ne manque pas d'atouts, notamment parce qu'elle lui permet de rester dans son environnement habituel.
Un échange avec un professionnel exerçant ce métier est le meilleur moyen d'en apprendre un peu plus...
Bonjour. Je suis Alice Marchand, éducatrice comportementaliste certifiée chiens et chats. J’ai créé mon entreprise « Félin, Canin, Explore & Nous » en janvier 2023, dans le cadre d’une reconversion professionnelle.
Je propose des séances d’éducation canine, d’aide à la résolution de comportements gênants (chiens et chats), des promenades de chien (individuelles ou collectives) ainsi que de la garde à domicile (chiens et chats), principalement dans les Bouches-du-Rhône et dans le Vaucluse.
Mon parcours est peut-être un peu atypique, car ce n’est pas l’envie de devenir éducatrice comportementaliste chiens et chats qui m’a poussée à en apprendre davantage sur ces animaux, mais l’inverse. En effet, avant de devenir professionnelle, j’ai passé une vingtaine d’années uniquement comme propriétaire de chats : je les observais et lisais beaucoup d’ouvrages à leur sujet, mais sentais bien qu’il me manquait des connaissances concrètes qui ne s’acquièrent pas dans les livres.
En 2018, j’ai donc souhaité me former à l’éthologie (c’est-à-dire à la science qui étudie le comportement des espèces animales), à la base simplement pour devenir une meilleure humaine de compagnie pour mes chats. Ce que j’ai appris m’a passionnée et m’a donné envie d’étudier également les chiens, au début par simple curiosité intellectuelle.
Par la suite, je me suis dit qu’il serait dommage de ne pas transmettre à mon tour ces connaissances pour venir en aide à des propriétaires démunis face aux comportements de leur compagnon, et c’est ainsi que j’ai décidé de lancer mon activité.
J’ai ensuite rapidement complété mon offre de services en proposant des promenades pour chiens (individuelles ou collectives) ainsi que du pet-sitting (chiens et chats).
La garde de chien au domicile des propriétaires est une activité complémentaire à mon métier de comportementaliste et d’éducatrice canin. J’ai été amenée à proposer ce service en réponse à des demandes de personnes qui me faisaient déjà confiance pour l’éducation et/ou les promenades de leur compagnon.
En effet, elles souhaitaient une solution à la fois :
J’accorde une grande importance aux connaissances ainsi qu’à leur actualisation, c’est-à-dire au fait de continuer sans cesse à se former.
C’est ce qui explique que j’ai fait en sorte d’obtenir de nombreux diplômes et labels :
J’ai également suivi diverses formations plus spécifiques, par exemple :
Oui et non…
D’un côté, la réglementation française n’impose pas énormément de contraintes pour se lancer comme dog-sitter.
De l’autre, si l’on veut exercer cette activité sérieusement, il est selon moi indispensable d’aller sensiblement plus loin en matière d’acquisition de connaissances que ce que requiert la loi. Par ailleurs, les démarches administratives pour se mettre à son compte peuvent être chronophages et un peu fastidieuses – voire parfois complexes.
Contrairement à d’autres métiers autour des chiens (vétérinaire, toiletteur…), se lancer comme dog-sitter ne nécessite pas d’investissements coûteux en matériels.
En ce qui me concerne, j’ai simplement fait l’acquisition :
J’ai également consacré du budget à la communication, afin de promouvoir mon activité : conception d’un site internet, de carte de visite et de flyers.
Cela dit, il faut prendre en compte aussi le coût des formations… Si l’on décide d’investir fortement sur l’acquisition de connaissances, cela peut représenter un budget non négligeable.
Je pense que cela dépend beaucoup du secteur géographique où l’on se trouve, de l’éventuel réseau dont on dispose, mais aussi bien sûr de ses compétences « commerciales »…
Pour ma part, j’ai fait le choix de me différencier en proposant un service de garde de chiens au domicile des propriétaires pendant toute la journée. C’est donc différent de ce que font la plupart des autres dog-sitters, qui rendent visite à l’animal seulement une ou quelques heures – ce qui leur permet d’ailleurs de s’occuper de plusieurs chiens dans la même journée.
Il s’agit d’un service de niche et il est assurément plus difficile de trouver des propriétaires intéressés par de telles prestations, étant donné qu’elles sont sensiblement plus onéreuses que des visites à domicile ou de laisser son chien en pension.
Pour l’instant, mes clients en dog-sitting sont exclusivement des propriétaires qui ont déjà fait appel à moi pour une ou plusieurs de mes autres casquettes – éducatrice, comportementaliste et dog walker. Ils me connaissent, me font confiance et savent quelles sont mes valeurs, mon éthique, ma manière de travailler avec les chiens, etc. En outre, leur compagnon me connaît lui aussi. Par conséquent, c’est pour eux à la fois plus rassurant et plus simple sur le plan logistique de faire appel à moi lorsqu’ils s’absentent pour un week-end ou davantage…
Cela dit, si une personne que je ne connais pas encore venait à me contacter pour me confier la garde de son chien, a priori je n’ai pas de raison de refuser. Simplement, le cas ne s’est pas encore présenté.
Quoi qu’il en soit, cette activité de garde à domicile constitue un complément aux autres services que je propose : à elle seule, elle ne dégagerait pas suffisamment de revenus pour en vivre.
Même si jusqu’à présent elles ne m’ont pas encore apporté le moindre client, je suis présente sur certaines plateformes mettant en relation les propriétaires d’animaux avec des pet-sitters. Cela dit, je me cantonne à celles qui me paraissent être les plus sérieuses et surtout qui privilégient le recensement de professionnels.
En effet, diverses plateformes proposent des pet-sitters non professionnels, ce qui ne va pas sans poser problème : en France, pour exercer légalement cette activité, il faut a minima détenir l’ACACED (Attestation de Connaissance relative aux activités liées aux Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques, un diplôme d’Etat), avoir une entreprise (et donc un numéro de SIRET), être déclaré à la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations), avoir une assurance professionnelle ainsi qu’un médiateur à la consommation (c’est-à-dire un professionnel neutre qui, en cas de litige avec un client, propose une tentative de résolution à l’amiable). À défaut, il s’agit d’une activité illégale et de concurrence déloyale vis-à-vis des professionnels.
En tout état de cause, je pense que ces plateformes peuvent donner un coup de pouce utile (surtout au démarrage), mais qu’il ne faut pas uniquement miser là-dessus : ce qui est primordial, c’est de se construire une réputation solide sur le terrain afin de fidéliser ses clients et d’en faire des prescripteurs via le bouche-à-oreille.
De façon générale, je ne souhaite pas vraiment être sous-traitante d’une structure et préfère, autant que possible, avoir mon indépendance.
Je fais toutefois une exception à ce principe en collaborant avec « Tout Pour Le Toutou », car je partage leur vision du chien et ils peuvent contribuer à me faire connaitre.
Mes clients actuels en dog-sitting sont des propriétaires de chiens qui me connaissent déjà via les autres services que je propose : éducation canine, aide à la résolution de comportements gênants ou dog walking.
En général, ils me trouvent via la recommandation d’autres clients, via des recherches sur internet (en tombant par exemple sur mon site internet ou ma fiche d’établissement dans Google) ou encore via leur vétérinaire. En effet, lorsque je me suis lancée, je suis allée me présenter aux vétérinaires des environs et leur laisser des cartes de visite.
Je suis davantage sollicitée pour du dog-sitting en été que le reste de l'année. En effet, c’est une période au cours de laquelle les propriétaires sont davantage susceptibles de partir en vacances ou en week-end sans pouvoir emmener leur animal avec eux.
Cela dit, j’ai aussi bien sûr des demandes tout le reste de l’année, y compris en plein hiver – par exemple, certaines personnes apprécient de partir alors quelques jours dans un pays où il fait beau et chaud…
J’ai lancé mon service de garde à domicile suite à des demandes en ce sens de la part de personnes déjà clientes via les autres services que je propose. Pour l’instant, seuls des gens que je connaissais déjà par ce biais ont fait appel à moi pour garder leur chien – et pour certains, c’est devenu une habitude.
Néanmoins, j’espère pouvoir développer cette activité plus largement : de fait, ce service n’est pas réservé aux clients de mes autres activités, il est ouvert à tous !
Faire garder son chien à domicile peut être une question de confort et de sérénité : cela permet de ne pas avoir à l’emmener dans une pension puis aller l’y récupérer, de profiter de lui jusqu’au départ et de le retrouver immédiatement au retour, mais aussi de savoir qu’il ne sera pas perturbé par un changement d’environnement.
Cela s’avère particulièrement pertinent s’il est facilement anxieux dès lors qu’on modifie ses habitudes ou son environnement, ou encore s’il est agressif avec ses congénères : dans de tels cas de figure, laisser son chien en pension n’est clairement pas une bonne idée.
En outre, quand il s’agit d’un chiot (voire d’un chien adulte) que je suis déjà en éducation, cela permet de poursuivre le travail en l’absence du propriétaire.
Tout commence bien sûr par un premier échange avec le propriétaire qui me sollicite pour garder son chien à son domicile. Si je suis disponible aux dates souhaitées et si mon tarif lui convient, nous convenons d’un rendez-vous chez lui.
Celui-ci permet de recueillir différentes informations sur l’animal : ses habitudes, son tempérament, son alimentation et diverses autres informations le concernant. Cela permet également un premier contact entre nous : je fais connaissance avec lui, j’évalue son comportement à mon égard et inversement, il apprend à me connaitre. D’ailleurs, s’il a tendance à manifester un comportement agressif avec les humains, je teste alors une entrée dans le domicile en l’absence de son propriétaire, afin de bien m’assurer qu’il n’y aura pas de souci quand ce dernier sera effectivement parti.
Ce rendez-vous permet également de visualiser l’agencement du logement et de savoir où sont rangées ses affaires.
Si tout est ok pour le propriétaire, pour son chien et pour moi, nous signons alors le contrat, et il me remet un jeu de clés.
Ensuite, je viens chaque matin en arrivant vers 8 heures, et reste jusqu’à environ 20 heures. Je passe donc la journée avec son animal, ce qui permet de le nourrir, faire en sorte qu’il ait toujours de l’eau à disposition, s’assurer qu’il va bien, lui accorder l’attention dont il a besoin compte tenu de son tempérament (et même lui faire des câlins, s’il le souhaite…) et le sortir autant que nécessaire. Bien sûr, la fréquence, la durée et le lieu des promenades sont adaptés en fonction du chien (je prends en compte son âge, son besoin d’activité, son état de santé, son appétence pour la découverte de nouveaux lieux…) ainsi que de la météo.
Chaque jour, j’envoie un message au propriétaire pour lui indiquer comment s’est déroulée la journée, ce que nous avons fait, et je joins des vidéos et/ou des photos. Évidemment, je le tiens également au courant si je constate un souci de santé ou un comportement problématique.
Au terme de la garde, je fais un bilan avec lui et lui restitue ses clés.
Je n’ai encore jamais été confrontée à cette situation.
Néanmoins, j’aborde bien sûr ce point avec le propriétaire lors du rendez-vous préalable et une clause spécifique figure dans le contrat, qui tâche d’anticiper les différents cas de figure possibles.
Ainsi, en cas de problème médical qui n’est pas une urgence vitale, il est convenu que je contacte le propriétaire avant d’emmener son chien chez le vétérinaire.
En revanche, si la vie de l’animal est en danger, je l’y emmène directement (en privilégiant son vétérinaire habituel) puis contacte le propriétaire pour lui expliquer la situation afin qu’il puisse prendre les décisions relatives aux procédures médicales à engager. Dans le cas où il n’est pas du tout joignable et où je ne parviens pas non plus à joindre les autres contacts fournis, j’agis en son nom dans le meilleur intérêt de son chien, conformément à ce qui est prévu dans le contrat.
Je propose des gardes à la journée entière (12 heures), mais aussi à la demi-journée (6 heures) pour le cas où le propriétaire part en début d’après-midi ou revient en fin de matinée. En général, je suis sollicitée pour des durées assez courtes : un week-end ou quelques jours – rarement plus d’une semaine.
Ce qui varie d’un client à l’autre, c’est plutôt l’organisation du temps passé avec le chien : en particulier la fréquence, la durée et le lieu des promenades, et le fait qu’il nécessite beaucoup d’attention ou au contraire qu’il a tendance à rester un peu à l’écart. Dans tous les cas, je m’adapte à chaque chien et à chaque propriétaire, afin que la garde soit parfaitement respectueuse du premier et garantisse une totale tranquillité d’esprit au second.
Un rendez-vous préalable avec le propriétaire et son chien est indispensable si je ne connais pas encore ce dernier – et donc que lui non plus ne me connaît pas.
En tout cas, le fait d’être par ailleurs éducatrice et comportementaliste canin est un atout indéniable pour gérer les différentes situations et faire en sorte qu’il soit le plus à l’aise possible avec moi, sachant bien sûr que chaque chien est différent et a son propre tempérament.
J’ai d’ailleurs le souvenir d’une femelle peu familiarisée aux humains, qui se montrait particulièrement distante à mon encontre et était en alerte à chacun de mes mouvements : mes connaissances m’ont permis d’adapter mon comportement, et finalement dès la fin de la première matinée de garde elle m’avait adoptée.
Toutefois, si lors du rendez-vous préalable je devais me rendre compte que le tempérament du chien semble incompatible avec la garde, avec un risque pour son bien-être et/ou ma propre sécurité, je le signifierais au propriétaire et déclinerais sa demande, tout en l’invitant à opter pour une autre solution plus adaptée à son animal : le faire garder par quelqu’un qu’il connaît, renoncer à partir sans lui...
Les races de chiens furent initialement sélectionnées et développées par les humains pour exploiter des compétences précises. Cela explique qu’il existe des traits de tempérament et des comportements inhérents à certaines races.
Cela dit, sans nier l’impact que peut avoir la race, ce que je prends principalement en compte est le vécu du chien (son éducation, ses expériences, etc.) ainsi que son tempérament, ses motivations, ses émotions… Autrement dit, je veille à bien aborder chaque animal comme un individu différent. Cela permet en outre d’éviter les préjugés, qui pourraient biaiser négativement mon travail.
Ma réponse est à peu près la même que pour la race : plus qu’à son gabarit, je m’intéresse à l’individualité du chien qui m’est confié. Qui est-il ? Quel est son tempérament ? Comment se comporte-t-il ? C’est surtout cela qui détermine ma façon d’interagir avec lui.
Cela dit, on ne peut pas nier que sa taille et sa puissance jouent un rôle, en particulier s’il tire sur sa laisse ou se montre agressif envers les humains, ses congénères ou les représentants d’autres espèces. Gérer au cours d'une promenade un chien qui se met à tirer vivement alors que je suis au bout de la longe, ce n’est évidemment pas la même chose s’il pèse 50 kg ou 10 kg…
Néanmoins, dès lors que je sais qu’il peut présenter un comportement gênant – voire dangereux - dans tel ou tel contexte, je mets tout en œuvre pour éviter de déclencher ou renforcer ce comportement, et potentiellement alors me retrouver en difficulté – et ce indépendamment de son gabarit.
Un jeune chiot, un chien adolescent, un adulte et un senior ont a priori des besoins et un niveau d’énergie différents.
Néanmoins, j’en reviens une nouvelle fois à l’individualisation. Ce qui est surtout important pour moi, c’est de m’adapter aux besoins et au niveau d’énergie de l’animal qui m’est confié. Bien sûr, son âge entre en ligne de compte, mais je ne me base pas uniquement sur ce critère pour interagir avec lui et pour organiser le déroulement de la journée que je passe avec lui.
Avoir plusieurs chiens au sein du même foyer signifie qu’il y a plusieurs individus à gérer individuellement et collectivement : je dois m’occuper de chacun en tenant compte des relations qu’ils entretiennent entre eux.
Ce dernier aspect est évidemment déterminant. S’ils s’entendent à merveille et que rien n’est source de conflit, alors mon travail ne s’avère pas beaucoup plus compliqué que s’il fallait garder un seul chien. D’ailleurs, je fais alors en sorte de les promener ensemble, même si bien sûr cela nécessite une attention accrue de ma part.
Là encore, tout est une question d’individus : il est bien plus simple de s’occuper de plusieurs chiens calmes qui entretiennent de bonnes relations que d’un seul chien très excité.
Chaque garde est unique et a sa propre systémique. Ce terme désigne une situation prise dans son ensemble, en tenant compte des interactions générées par le contexte, l’environnement, les individus, les relations… En effet, tout cela forme un système, c’est-à-dire un ensemble cohérent, une organisation, une structure.
Concrètement, le logement (appartement ou maison, en ville ou à la campagne), le chien lui-même (son âge, sa race, son éducation, son vécu, son tempérament…), les éventuels autres animaux du foyer et les relations qu’il entretient avec eux, ses propriétaires, etc. ne sont jamais les mêmes : c’est pour cela que chaque garde est différente.
Ainsi, j’appréhende chacune avec un œil neuf. Les individus (le chien d’une part, ses propriétaires d’autre part), leurs habitudes et leurs attentes diffèrent d’une demande à l’autre, et je dois m’y adapter. En outre, même dans le cas où on me confie de nouveau un animal que j’ai déjà gardé, des évolutions ont pu se produire dans sa vie ou dans celle de ses propriétaires. Il faut donc continuellement être attentif et s’adapter pour offrir la meilleure expérience possible.
Personnellement, je ne vois pas le fait de passer la journée au domicile du client comme un inconvénient. Il me fait confiance en me laissant ses clés et en me permettant de m’installer chez lui : je dois évidemment être le plus respectueux possible des lieux et suis forcément moins à l’aise que chez moi, mais c’est plus que compensé par le plaisir d’être avec le chien et de pouvoir tout au long de la journée l’observer, le promener, le caresser et interagir avec lui de diverses manières. Du reste, je prévois toujours de la lecture pour combler les moments calmes, par exemple quand il dort ou vit son existence de son côté. Bref, pour ma part cela me convient, mais je conçois que cette activité ne soit pas adaptée à tout le monde - on me demande d’ailleurs souvent si je ne m’ennuie pas quand je fais des gardes !
Il existe néanmoins bien sûr un risque de casser ou détériorer quelque chose – d’où l’importance d’ailleurs pour le client de faire appel à un pet-sitter professionnel, qui est assuré pour cela.
Il y a également, et c’est selon moi le plus problématique, le risque d’un accident avec le chien : fugue, agression d’un passant ou d’un autre animal, problème médical… Cela étant, une partie de ces risques existent aussi quand on opère une pension.
Le plus grand challenge est de convaincre les propriétaires qu’ils peuvent me confier leur chien et les clés de leur habitation. Cela revient en effet à accorder une grande confiance à quelqu’un qu’on ne connaît pas (ou pas beaucoup), ce qui évidemment n’a rien d’évident.
Par ailleurs, parvenir à s’adapter à leurs attentes nécessite de la flexibilité et parfois de la diplomatie quand ils ont un cahier des charges qui n’est pas en adéquation avec les besoins de leur animal. C’est notamment le cas lorsqu’ils tiennent fortement à ce qu’il soit stimulé de mille manières : or, cela contribue à maintenir voire accroître son excitation, alors que dans le même temps on attend de lui qu’il soit calme…
Enfin, il est également nécessaire de savoir se remettre en question, de faire continuellement évoluer ses connaissances et compétences.
Le cas ne s’est jamais présenté jusqu’à ce jour, mais cela pourrait être tout à fait être possible.
Évidemment, la première des raisons pour un refus serait tout simplement que je ne sois pas disponible aux dates voulues par le propriétaire.
Par ailleurs, je n’hésiterais pas à décliner si je sentais que le courant passait mal entre nous, et que cela pourrait engendrer par la suite des tracas.
Il en irait de même s’il me demandait d’utiliser des méthodes coercitives avec son chien (par exemple l’utilisation d’un collier étrangleur ou électrique), sans compromis possible. Idem s’il m’imposait des activités qui ne sont pas conformes à mon éthique et mes valeurs (par exemple la pratique du mordant sportif), même si en réalité il y a peu de chances que cela survienne.
Enfin, je déciderais également de ne pas aller plus loin si je devais me rendre compte lors du rendez-vous préalable que la garde à domicile n’est pas la solution adéquate pour le bien-être du chien, ou si je ne me sentais pas suffisamment compétente pour le prendre en charge correctement – par exemple du fait de son tempérament, son état de santé…
Les aspects qui me plaisent le plus dans le cadre du dog-sitting sont :
Indéniablement, la partie administrative a tôt fait d’être rébarbative.
N’avoir aucune certitude quant au fait d’avoir des clients est aussi source d’une certaine anxiété. Chaque mois est en quelque sorte un nouveau défi. Cela dit, c'est atténué par le fait que je ne me cantonne pas à des prestations de garde de chien à domicile, puisqu'à la base je suis aussi à la fois éducatrice et comportementaliste. Autrement dit, mes activités - et donc mes sources de revenus - sont relativement diversifiées.
J’ai le souvenir d’un chiot de cinq mois que je suivais en éducation canine. Il avait un tempérament téméraire et devenait parfois très excité : cela faisait partie des points que nous travaillions dans ce cadre.
Un jour, ses propriétaires sont partis en vacances, et comme ils ne pouvaient pas l’emmener avec eux, ils m’ont demandé de le garder.
La garde a duré sept jours. Au retour, ses propriétaires l’ont trouvé sensiblement plus calme. Ils m‘ont confié dans les mois suivants avoir remarqué une nette différence entre avant et après ces sept jours qu’il avait passé avec moi.
Certes, je ne détiens pas de baguette magique, leur compagnon garde un certain tempérament et continue d’être parfois excité, mais le temps passé ensemble a aidé à l’apaiser un peu – pour le plus grand bonheur de ses propriétaires. Cela me fait très plaisir d’avoir aidé à la fois ce chien et ses humains à gagner en sérénité. Au demeurant, les séances d’éducation suivantes n’en furent que plus fluides.
Oui bien sûr, mais rien de très grave.
La plus marquante s’est produite un jour où je gardais plusieurs chiens d’un même propriétaire, qui se trouvaient alors dans le jardin. Je les accompagnais toujours pour les surveiller quand ils y étaient, mais comme ce dernier était assez grand et muni de buissons, arbres et murets, je ne pouvais pas les avoir continuellement en vue. Toutefois, à un moment donné, ne les voyant plus du tout gambader, j’ai trouvé cela bizarre. J’ai donc cherché à les localiser, sans m’inquiéter outre mesure : le jardin étant clôturé, je pensais qu’ils ne pouvaient qu’être en train de se reposer quelque part à l’abri des regards… En réalité, une porte du jardin qui était censée être condamnée (car ne s’ouvrant plus depuis des années) ne l’était pas tant que ça : elle s’était ouverte sans que je m’en rende compte. Évidemment, les chiens en avaient profité pour aller explorer à l’extérieur de la propriété.
Heureusement, la porte en question donnait sur un chemin de terre entouré de champs, très peu fréquenté par des voitures. Les chiens n’étaient pas bien loin, j’ai pu les appeler et ils sont revenus sans difficulté.
Bien sûr, j’ai pris soin d’informer les propriétaires de cette mésaventure et de les alerter sur cette fameuse porte qui pouvait s’ouvrir inopinément.
Bref, plus de peur que de mal !
Il me semble que la pension est particulièrement plébiscitée pour les vacances de longue durée (une semaine, voire plus), tandis que les propriétaires ont davantage recours au pet-sitting sous forme de visites à domicile pour de plus courtes périodes (quelques jours). En tout cas, c’est l’impression que j’ai – au moins dans mon secteur géographique.
Quant au pet-sitting tel que je le pratique, c’est-à-dire en passant la journée complète chez le chien, il s’agit de l’option la moins répandue. C’est peut-être car elle n’est pas suffisamment connue des propriétaires, mais certainement aussi – voire surtout – parce qu’elle est sensiblement plus onéreuse que les autres.
On parle beaucoup depuis quelques années de pensions dites « familiales » (c’est-à-dire sans box), et elles semblent se multiplier.
Néanmoins, la pension en chenil demeure probablement la solution la moins onéreuse en ces temps d’inflation : elle permet en effet d’accueillir davantage de chiens sous le même toit, et donc de proposer des prix plus bas.
Quant au pet-sitting sous forme de visites ponctuelles, il est probablement davantage populaire aujourd’hui que par le passé.
Enfin, le pet-sitting tel que je le pratique, c’est-à-dire la garde pour la journée au domicile des propriétaires, a tendance à se développer du fait que ces derniers considèrent de plus en plus leur animal comme un membre à part entière de leur famille, quitte à ne pas lésiner sur les dépenses pour assurer son bien-être ainsi que de sa sécurité. De fait, il s’agit de l’option la plus confortable et qualitative tant pour eux que pour lui, mais évidemment l’aspect financier peut constituer un obstacle.
Oui et non.
En termes de formation et de dépenses initiales, il n’y a pas besoin de grand-chose pour devenir dog-sitter : que ce soit en temps ou en argent, l’investissement minimum requis est des plus limités.
Toutefois, ce point mérite à mon avis d’être relativisé : je suis convaincue qu’il est nécessaire d’aller au-delà des obligations légales pour acquérir suffisamment de connaissances et de compétences afin d’exercer cette activité sérieusement et d’être un bon dog-sitter.
Au demeurant il y a bien sûr une question d’éthique et de valeurs personnelles qui entre en ligne de compte quand on envisage de faire ce métier.
En ce qui concerne l’âge et le caractère, Il faut avoir un minimum de condition physique, aimer se déplacer (avec parfois des conditions de circulation difficiles en fonction du secteur géographique) et être très discipliné dans la gestion de son emploi du temps, des tâches administratives (non négligeables), etc. Tout le monde ne remplit évidemment pas ces conditions.
En France, à partir du moment où l’on exerce une activité professionnelle avec des chiens, des chats ou des NAC, il est nécessaire de détenir l’ACACED (Attestation de Connaissance relative aux activités liées aux Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques).
Il faut également avoir créé une entreprise (et donc posséder un numéro de SIRET), s’être enregistré auprès de la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations), avoir souscrit une assurance professionnelle et avoir choisi un médiateur à la consommation.
Si ces différentes conditions ne sont pas remplies, l’activité est illégale et représente une concurrence déloyale vis-à-vis des professionnels.
Toutefois, dans la pratique, pléthore de pet-sitters ne se conforment pas à ces obligations prévues par la loi, sans pour autant d’ailleurs être inquiétés.
À mon sens, c’est regrettable, notamment parce qu’en cas de souci lors de la garde le propriétaire se retrouve démuni. Je pense donc qu’il serait judicieux qu’il y ait davantage de contrôles destinés à lutter contre la pratique de cette activité hors du cadre légal.
Le dog-sitting est une activité où il y a peu d’échanges entre professionnels.
Les différentes sensibilités en matière de perception du chien et de sa place au sein de la société humaine ne facilitent pas forcément les passerelles, car même parmi eux beaucoup d’idées reçues persistent sur la relation entre des deux espèces.
Pour ma part, je ne pourrais pas orienter un propriétaire vers un professionnel ne partageant pas mon éthique, mes valeurs et mes convictions vis-à-vis des chiens.
Oui, il peut y avoir des différences importantes d’un pet-sitter à l’autre, notamment du fait qu’une partie des personnes exerçant cette activité ne remplissent pas les obligations prévues par la loi.
Par conséquent, je pense qu’il est important pour un propriétaire de voir au-delà des aspects financiers et de se renseigner sur des points essentiels : s’agit-il d’un pet-sitter professionnel ? Quelles sont ses qualifications (formations, expériences, labels…) ? Quelles sont ses valeurs et sa vision des chiens ?
À partir du moment où il y a une transaction financière, c’est-à-dire que la personne est rémunérée pour le service rendu, il s’agit, au sens de la loi française, d’une activité professionnelle. Dès lors, le pet-sitter doit remplir les conditions légales précédemment énumérées : être détenteur d’une ACACED, posséder un numéro de SIRET, être enregistré auprès de la DDPP, avoir souscrit une assurance responsabilité civile professionnelle, avoir choisi un médiateur de la consommation… Si ce n’est pas le cas, il s’agit de travail dissimulé.
Donc, à moins qu’il ne s’agisse d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un voisin à qui l’on fait pleinement confiance et qui propose de garder le chien gratuitement, un propriétaire ne devrait pas envisager de confier son animal contre une somme d’argent à une personne qui se situe hors du cadre légal.
Il est sûr que confier son animal à un professionnel agissant dans les règles implique des formalités supplémentaires (en particulier la signature d’un contrat) et un coût plus élevé (du fait notamment qu’il doit payer des cotisations sociales et des impôts). Mais si l’on tient à lui et au fait qu’il soit entre de bonnes mains, n’est-ce pas justifié ? Au demeurant, cela permet aussi de disposer de véritables recours en cas de litige.
Pour être dog-sitter, il faut des connaissances sur les chiens, et pour être cat-sitter il faut des connaissances sur les chats. En tout état de cause, il est nécessaire d’avoir a minima l’ACACED chien et l’ACACED chat.
Avoir ces deux casquettes complémentaires permet de répondre à la fois à des demandes de personnes qui possèdent un chien, de personnes qui possèdent un chat et de personnes qui possèdent les deux espèces.
Dans tous les cas, ce qui importe est de prendre en compte le tempérament spécifique de chaque animal dont on doit s’occuper, mais évidemment le temps à consacrer et les interactions ne sont généralement pas les mêmes avec un chien et avec un chat.
Je pense qu’il est parfaitement possible d’être cat-sitter en plus de dog-sitter, et qu’il est même judicieux de le faire dans la mesure où les propriétaires de chats sont sensiblement plus nombreux que les personnes possédant un chien – sans parler des foyers où on trouve les deux. Mais bien sûr, encore faut-il pour cela avoir une affinité avec la gent féline et se former afin de prendre en charge correctement les chats qu’on vous confie.
Je déplore la recrudescence des personnes qui travaillent comme pet-sitter hors du cadre légal : elles représentent une concurrence déloyale pour les professionnels.
Concernant ces derniers, je pense qu’il en va du dog-sitting comme de tout métier : chaque professionnel a son éthique, ses valeurs, ses convictions. Il est donc à mon avis primordial que le propriétaire s’assure que celui auquel il envisage de confier son animal soit en adéquation avec les siens.
À première vue, on pourrait croire que devenir dog-sitter nécessite simplement d’aimer les animaux. Or, les choses ne sont pas aussi simples.
En effet, il est également nécessaire d’avoir de solides connaissances éthologiques, d’être capable de s’adapter à toutes sortes d’humains et de chiens, d’avoir un minimum de condition physique et de résistance aux conditions climatiques difficiles, d’être consciencieux et sérieux, de ne pas être rebuté par les tâches administratives, d’avoir des compétences relationnelles et commerciales…
De fait, c’est en réalité un métier moins glamour et plus difficile qu’il n’y paraît.
Je pense que pour exercer correctement ce métier, il faut être passionné, professionnel, sérieux, adaptable, bienveillant, empathique, patient, organisé, autonome, rigoureux, persévérant, investi, avoir soif de connaissances... Il est nécessaire également de connaitre et fixer ses limites.
Je pense que le métier de dog-sitter est devenu plus concurrentiel mais aussi plus exigeant, car les attentes des propriétaires se sont accrues. C’est sans doute notamment lié au fait que les chiens occupent une place de plus en plus importante dans les foyers et dans la vie de leurs humains. Le règne du « client-roi » y est sans doute aussi pour quelque chose.
Cela dit, il faut se méfier des généralisations, car les propriétaires ont clairement des attentes différentes. Ainsi, certains se focalisent uniquement sur la qualité de la prestation et le bien-être de leur animal : le budget à prévoir n’est pas vraiment un sujet. D’autres au contraire font passer en premier l’aspect financier et recherchent le tarif le moins cher. Cela dit, dans un tel cas de figure, c’est évidemment plutôt vers des visites qu’ils se tournent, plutôt que vers une garde à domicile.
Je pense que le métier de dog-sitter va évoluer au gré de la progression des connaissances sur les chiens : leurs besoins, leur éthologie, etc. Ainsi, la science devrait continuer à aider les dog-sitters à prendre en charge au mieux les animaux qu’on leur confie - au même titre qu’elle continuera à aider les propriétaires à s’occuper au mieux de leur compagnon.
Je pense donc, ou en tout cas j’espère, qu’on observera petit à petit une amélioration des pratiques.
Elles sont nombreuses, et celles qui recensent des non-professionnels se développent fortement depuis déjà quelques années. C’est très dommageable pour les professionnels, qui font donc face à une concurrence déloyale accrue.
Ce qui est très regrettable, c’est que les propriétaires sont globalement assez méconnaissants sur le sujet et ne mesurent pas les risques qu’ils prennent en faisant appel à des non-professionnels.
Je lui conseillerais de bien préparer son projet !
Être passionné par les chiens est évidemment indispensable, mais cela ne suffit pas…
En effet, il faut également :
Réussir nécessite également d’avoir beaucoup de motivation, de patience et de persévérance… Je l’inviterais donc à s’interroger avec lucidité sur ses capacités en la matière.
Enfin, je lui conseillerais d’avoir dans un premier temps une autre activité professionnelle en parallèle, en attendant que son activité de dog-sitter soit rentable ou sur le point de l’être.