Devenir toiletteur canin : qualités, formation, salaire...

Une femme en train de toiletter un Yorkshire

Lorsqu'on aime les animaux en général et les chiens en particulier, il peut être tentant de choisir un métier en lien avec eux. Le choix ne manque pas : on peut notamment tâcher de devenir vétérinaire, dog-sitter, dog-walker, éducateur, comportementaliste... ou encore toiletteur canin. C'est un métier de passionnés, mais qui s'avère exigeant : de solides compétences sont nécessaires pour l'exercer de la meilleure façon possible.


Qu'est ce qu'un toiletteur canin, et comment le devenir ? Quelles sont les formations disponibles, et à quels diplômes aboutissent-elles ? Quelles difficultés risque-t-on de rencontrer une fois formé(e) ?

Qu'est ce qu'un toiletteur canin ?

Une femme toiletteur coupe les poils d'un Caniche

Un toiletteur est un professionnel de l'entretien et de l'esthétique des animaux de compagnie, en particulier des chiens et/ou des chats. On parle d'ailleurs parfois aussi d'esthéticien, notamment en Belgique.

 

Comme son nom l'indique, son travail consiste à s'occuper du toilettage des animaux. Ainsi, ses prestations comprennent le nettoyage et l'entretien du pelage (démêlage, brossage, bain, coupe, tonte...), la coupe les ongles, le nettoyage des yeux et des oreilles, ou encore la vidange des glandes anales.

 

Pour peu qu'il sache s'y prendre, le propriétaire d'un chien est susceptible de réaliser lui-même ces différentes tâches à la maison ou dans un endroit proposant du matériel de toilettage en libre-service. Toutefois, il peut aussi les confier à un toiletteur s'il ne souhaite pas s'en occuper, si son animal a des besoins particuliers ou s'il veut que le résultat soit particulièrement réussi - par exemple en vue d'inscrire son chien à une exposition canine.

 

En tout état de cause, un toiletteur a aussi un rôle de conseil sur les bons gestes à réaliser pour toiletter soi-même son compagnon, ainsi que sur le choix et la fréquence d'utilisation des produits de cosmétologie : shampoing, lotion pour les yeux ou les oreilles, etc.

 

Il peut exercer soit à son compte, soit en tant qu'employé. Dans tous les cas, ses prestations se déroulent le plus souvent dans un salon de toilettage, mais il arrive qu'elles soient proposées également - voire exclusivement - à domicile.

 

Le métier de toiletteur pour chien peut sembler simple, mais en réalité il est loin de l'être. Certes, le propriétaire peut effectuer lui-même les différentes tâches directement à son domicile, mais encore faut-il pour cela qu'il dispose de la technique et du matériel adéquats. Par ailleurs, s'il est généralement assez facile de gérer son propre animal, les choses sont souvent plus compliquées avec un chien qu'on ne connaît pas : ce dernier a tôt fait d'être incommodé voire craintif - au point potentiellement de devenir agressif. Ces raisons font qu'être toiletteur canin ne s'improvise pas : il s'agit d'un véritable métier, qui nécessite une formation et des compétences dignes de ce nom.

Les qualités pour devenir toiletteur canin

Un toiletteur en train de laver un Labrador noir dans son salon

Le métier de toiletteur canin n'est pas aussi facile qu'on pourrait le croire, et certaines qualités sont indispensables pour être en mesure de l'exercer correctement.

 

Ainsi, un bon toiletteur pour chien doit être :

  • un amoureux des chiens, puisqu'il s'agit d'interagir avec eux toute la journée ;
  • en bonne condition physique, car le travail est essentiellement manuel ;
  • appliqué, car il est indispensable d'agir de manière minutieuse : non seulement pour des raisons esthétiques (en particulier dans le cadre de l'entretien du pelage), mais aussi pour éviter de faire mal à l'animal voire de le blesser ;
  • habile de ses mains, puisqu'il faut maîtriser divers instruments : peigne, ciseaux, tondeuse, épilateur, coupe-griffe... ;
  • doté de connaissances sur les différentes races et en particulier sur les éventuelles spécificités de leur entretien, pour prendre en charge correctement les animaux qu'on se voit confier ;
  • capable de calmer un chien agité, nerveux ou craintif : cela suppose notamment de connaître le langage corporel de la gent canine, mais aussi de savoir se montrer patient et rassurant ;
  • doté de quelques notions médicales, car il faut pouvoir le cas échéant repérer les signes d'une infestation parasitaire (puce, poux, aoûtat...) ou d'une maladie (de peau, des yeux, des oreilles...) et orienter alors le maître vers un vétérinaire.

 

En plus de cela, il est évidemment nécessaire d'être capable de bien gérer la relation avec le client. Cela implique notamment de le mettre en confiance lui aussi, d'être à l'écoute de ses souhaits et ses demandes (tout en étant en mesure de lui faire entendre raison s'ils ne sont pas pertinents), de savoir lui conseiller des produits ou des accessoires, d'être suffisamment pédagogue pour lui montrer comment réaliser lui-même tel ou tel soin s'il en fait la demande, etc.

 

Enfin, si l'on souhaite s'installer à son compte, il convient de disposer de compétences commerciales pour développer et fidéliser sa clientèle, de savoir gérer le stock de produits et de matériel, d'être capable de tenir sa comptabilité, etc.

La formation pour devenir toiletteur canin

Une toiletteuse coupe les poils d'un Caniche

La formation de toiletteur canin n'est pas aussi exigeante que celle d'autres professions, comme vétérinaire ou assistant vétérinaire. Elle n'en reste pas moins rigoureuse, car elle doit permettre d'acquérir des compétences nombreuses et variées, très utiles pour exercer correctement ce métier.

 

De fait, même si la réglementation n'impose pas de se former avant de se lancer, il reste tout de même fortement conseillé de le faire. C'est vrai si l'on prévoit de se mettre à son compte, mais aussi si l'on souhaite travailler comme simple employé : un responsable de salon est peu enclin à embaucher une personne ne disposant pas d'une formation sérieuse ou d'une solide expérience.

 

Quel que soit le pays, la formation pour devenir toiletteur porte généralement à la fois sur les chiens et sur les chats, ce qui permet d'être capable de prendre en charge les deux espèces. Cela dit, ce sont clairement les premiers qui représentent le plus gros du marché.

La formation de toiletteur canin en France

Une toiletteuse en train de couper la fourrure d'un chien

En France, la loi ne requiert aucun diplôme spécifique pour exercer le métier de toiletteur canin.

 

Néanmoins, il demeure important de se former sérieusement afin d'être en mesure de l'exercer correctement, et donc de maximiser ses chances de réussite.

 

En l'occurrence, il n'existe qu'un seul titre reconnu officiellement par la Chambre de Métiers et de l'Artisanat (CMA) : le Certificat Technique des Métiers Toiletteur Canin et Félin. On l'obtient au terme d'une formation en alternance, qui se déroule soit :

  • en contrat d'apprentissage (sous réserve d'avoir entre 15 et 25 ans), pendant une durée de deux ans ;
  • en formation continue, pendant une durée de huit mois.

 

Il existe aussi des formations de toiletteur qui ne sont pas reconnues par la CMA, mais permettent tout de même d'acquérir des connaissances théoriques et/ou des compétences pratiques. Certaines se font même à distance : c'est ce que propose par exemple Snob Dog Academy, un centre de formation par correspondance aux métiers avec des chiens.

La formation de toiletteur canin en Belgique

Un toiletteur avec un sèche-cheveux devant un Caniche

Comme en France, il n'est pas nécessaire en Belgique de posséder un diplôme pour exercer comme toiletteur canin, que ce soit en étant employé ou à son compte.

 

Cela étant, on ne peut que recommander vivement de suivre une formation, ne serait-ce que pour acquérir les connaissances théoriques et avoir de premières occasions de les mettre en pratique dans un salon - que ce  soit via des stages ou en alternance.

 

Il existe un diplôme homologué par la Fédération Wallonie-Bruxelles : le diplôme de Chef d'entreprise Gestionnaire d'un salon de toilettage canin. Il est utile aussi bien pour s'installer à son compte que pour travailler comme employé dans un salon et s'obtient au terme d'une formation de trois ans, qui allie cours théoriques dans un centre et mise en pratique en stage ou en alternance. Celle-ci nécessite d'avoir au moins 18 ans et coûte aux alentours de 300 euros.

 

Il existe également d'autres types de formations plus ou moins complètes, que ce soit en présentiel ou en ligne. Les certificats qu'elles délivrent ne sont pas reconnus officiellement, mais elles permettent tout de même d'acquérir des connaissances théoriques ainsi que de l'expérience - ce qui est dans tous les cas fortement utile et recommandé pour se lancer dans le métier. Leur prix est très variable : en fonction des centres, il faut compter de plusieurs centaines à plusieurs milliers d'euros.

La formation de toiletteur canin en Suisse

Un toiletteur tient un peigne et des ciseaux devant un chien

Comme en France et en Belgique, il n'est pas obligatoire en Suisse de posséder tel ou tel diplôme pour exercer comme toiletteur canin.

 

Néanmoins, il est intéressant de suivre une formation permettant d'acquérir les compétences théoriques et pratiques utiles pour exercer dans de bonnes conditions.

 

Contrairement à la France et la Belgique, aucune formation n'est reconnue officiellement par les autorités - du moins en Suisse romande. Cela n'empêche pas un grand nombre de centres privés de proposer des formations plus ou moins complètes couvrant la réalisation des différents soins, les questions d'hygiène, la relation client ainsi que la gestion d'entreprise. Elles ont une durée le plus souvent comprise entre 6 mois et 3 ans, et se font en présentiel ou bien à distance. Toutefois, elles reviennent généralement assez chères, puisqu'il faut habituellement compter plusieurs milliers de francs suisses.

La formation de toiletteur canin au Québec

Une toiletteuse sèche un chien après son bain

Au Québec non plus, il n'est pas nécessaire de disposer d'un diplôme particulier pour devenir toiletteur canin.

 

Toutefois, comme ailleurs, il est fortement conseillé de suivre une formation afin d'apprendre tout ce dont on a besoin afin de bien exercer ce métier.

 

Pour cela, le mieux est d'acquérir une Attestation d'Études Professionnelles (AEP) en toilettage pour animaux de compagnie, reconnue officiellement. Elle s'obtient à l'issue d'une formation que différents centres proposent et qui s'effectue soit à temps complet sur place (elle prend alors quelques mois), soit à temps partiel avec une partie en ligne et l'autre sur place. Quoi qu'il en soit, le prix est généralement compris entre 300 et 450 dollars canadiens (soit 200 à 300 euros), sans compter le matériel que l'on doit acquérir pour les travaux manuels : ciseaux, blouse...

 

Il existe aussi d'autres types de formations, que ce soit en ligne ou en présentiel - voire mêlant les deux. Elles sont toutefois généralement plus courtes et plus chères, et ne sont pas reconnues officiellement.

Le salaire d'un toiletteur canin

Une femme paye une toiletteuse avec une carte bleue

Le salaire qu'un toiletteur canin peut espérer toucher dépend en grande partie de la formation qu'il a suivie, ainsi que de l'endroit où il exerce.

 

Néanmoins, il faut généralement compter, du moins en début de carrière :

  • entre 1500 et 1800 euros / mois en France ;
  • entre 1600 et 2000 euros / mois en Belgique ;
  • entre 3000 et 4000 francs suisses / mois en Suisse (soit 3000 à 4000 euros) ;
  • entre 2200 et 2500 dollars canadiens / mois au Québec (soit 1500 à 1700 euros).

 

Ensuite, avec l'expérience, il devient possible d'obtenir de meilleurs revenus en exerçant ce métier - voire de se lancer à son compte si on le souhaite.

Les difficultés pour devenir toiletteur canin indépendant

Un toiletteur sèche un Jack Russell

On peut choisir d'exercer le métier de toiletteur canin soit comme employé dans une structure existante, soit à son compte. Dans le second cas, plusieurs points méritent une certaine attention afin de maximiser ses chances de réussir.

 

Que l'on prévoie d'ouvrir un salon ou d'exercer à domicile (ou un mix des deux), la première difficulté consiste à trouver un bon endroit où se lancer. Comme pour toute activité commerciale, une étude de marché sérieuse est nécessaire afin de réduire le risque de désillusion : il convient de se pencher sur le quartier (ou la zone que l'on prévoit de couvrir dans le cas de prestations à domicile), le profil des habitants (âge, revenus, mode de vie...), les animaux qu'ils possèdent, etc. Si l'on souhaite ouvrir un salon, il ne faut pas tomber dans le piège de s'installer forcément là où le loyer est le moins cher : un lieu bien placé est crucial pour réussir à avoir une clientèle suffisante.

 

Par ailleurs, mieux vaut s'abstenir de miser sur des prix particulièrement bas. Certes, il peut être tentant au début d'essayer de devenir rapidement rentable en proposant des prix attractifs et en compensant avec les volumes - quitte d'ailleurs à se cantonner aux prestations basiques, et ne pas proposer des choses trop sophistiquées. C'est oublier que le prix n'est pas un facteur crucial dans ce métier : les personnes qui souhaitent faire toiletter leur chien accordent généralement une plus grande importance à la qualité de la prestation qu'au montant à débourser - a fortiori s'il s'agit de le préparer pour une exposition canine. D'ailleurs, quelqu'un qui cherche absolument à économiser s'abstient de toute façon de se rendre chez le toiletteur : elle prend elle-même en charge l'entretien de son animal, d'autant que les soins basiques sont à la portée du plus grand nombre. Mieux vaut donc chercher à développer et fidéliser sa clientèle en proposant des prestations de qualité mais un peu plus onéreuses, plutôt que du travail pas cher mais bâclé.

Conclusion

Devenir toiletteur canin peut s'avérer passionnant dès lors qu'on est passionné(e) de chiens, mais ce métier requiert davantage de qualités et de compétences que ce que l'on pourrait croire de prime abord. Le fait qu'en général aucun diplôme n'est requis pour l'exercer ne doit donc pas induire en erreur : il est important de prendre le temps de se former sérieusement avant de se lancer. C'est d'autant plus vrai qu'il est compliqué de se faire une place dans le milieu sans de solides connaissances ainsi qu'une bonne expérience pratique.

 

Quoi qu'il en soit, il faut savoir rester à sa place : un toiletteur est certes censé être capable de détecter certains problèmes de santé de l'animal (notamment des troubles dermatologiques), mais ce n'est pas un vétérinaire. Par conséquent, si on remarque une anomalie, c'est vers ce dernier qu'il faut orienter le client : il ne saurait être question de prétendre se substituer à lui.

 

Si c'est plutôt ce métier-là que l'on souhaite exercer, c'est possible, mais il faut avoir conscience que la formation requise pour devenir vétérinaire est nettement plus exigeante que celle de toiletteur canin.

Dernière modification : 07/27/2024.