Modérément toxique
Bien connu pour sa capacité à coloniser rapidement de grandes surfaces en rampant ou en grimpant, le lierre est un genre de plantes - plus précisément de lianes - très communes dans les régions tempérées. Il porte le nom scientifique Hedera, et comprend à ce jour une douzaine d'espèces avec une faible variabilité d'apparence de l'une à l'autre. L'espèce la plus répandue est le lierre commun, ou lierre grimpant (Hedera helix) : il pousse naturellement dans les bois et les forêts, et est couramment utilisé dans les jardins pour couvrir des murs et autres façades.
Le lierre n'est pas considéré comme une herbe mais comme un arbrisseau, en raison notamment de ses tiges ligneuses - c'est-à-dire faites dans un matériau de même nature que le bois. Lorsqu'il est encore jeune, il détecte l'ombre créé par les grands arbres et autres supports autour de lui, et rampe vers ces derniers pour y accrocher. Ce n'est qu'une fois qu'il a grimpé suffisamment pour atteindre des zones bien ensoleillées qu'il peut enfin fleurir puis produire des fruits lui permettant de se reproduire. Ces derniers sont de petites boules d'abord vertes puis noires une fois mûres.
Contrairement à une idée répandue, le lierre n'est pas du tout un parasite : il ne se nourrit pas des arbres sur lesquels il grimpe, à l'inverse par exemple de plantes telles que le gui. Il aurait même un effet bénéfique pour eux, car il contribue à les protéger du froid, du gel, de la pluie, des rayons ultraviolets émis par le soleil ou encore de certaines maladies. Il faut dire qu'il est particulièrement résistant et peut facilement vivre plusieurs dizaines voire centaines d'années. Et contrairement à la glycine qui est elle aussi grimpante, il n'étouffe pas l'arbre auquel il s'accroche.
Toutes ces qualités ne doivent pourtant pas faire oublier que le lierre est une plante toxique, notamment pour les chiens.
Comme de nombreuses plantes, le lierre est toxique pour les humains comme pour les animaux. Il contient en effet différents types de toxines, notamment des saponines. Ces substances ont plusieurs particularités, dont celle de causer des irritations lorsqu'elles entrent en contact avec les muqueuses. Il existe un grand nombre de types de saponines différentes, toutes n'ayant pas les mêmes effets. Dans le cas du lierre, on les appelle hédérines.
Ce sont surtout ses baies qui en contiennent le plus, et qui par conséquent sont les plus toxiques. Si elles sont ingérées, elles risquent de détériorer les muqueuses du tube digestif ainsi que différents problèmes de santé - notamment neurologiques ou cardiaques.
En plus de cela, le lierre est susceptible d'être à l'origine d'une allergie, notamment cutanée. Ceci est le fait d'autres substances, en particulier le falcarinol. Le risque existe surtout en cas de contact de feuilles ou de sève avec la peau.
Un chien qui mangerait des feuilles de lierre aurait peu de chances de s'intoxiquer gravement. Le risque existe surtout s'il mange une grande quantité de baies.
Le cas échéant, les symptômes susceptibles d'apparaître sont des troubles digestifs tels que de la diarrhée, des vomissements ou une hypersalivation. Des brûlures au niveau de la gueule sont également possibles : elles conduisent généralement le chien à se détourner rapidement de la plante, et donc à ne pas avoir le temps de s'intoxiquer gravement. C'est d'autant plus vrai que les feuilles et les baies ont un goût amer, et ont donc peu de chances de lui plaire.
Si malgré tout il avale suffisamment de poison pour tomber très malade, d'autres symptômes risquent d'apparaître : de l'agitation, des tremblements, des difficultés respiratoires, des convulsions, un coma voire le décès par arrêt respiratoire dans les cas les plus extrêmes.
Enfin, en cas d'allergie à la suite d'un contact cutané avec du lierre, ce sont surtout des symptômes dermatologiques qui risquent d'apparaître : des démangeaisons, une rougeur, une irritation, des sortes de cloques sur la peau...
En général, l'intoxication par du lierre est peu grave, car le chien n'en mange pas de grandes quantités. Mais mieux vaut tout de même réagir, au cas où justement elle le serait.
La bonne réaction à avoir est de contacter un vétérinaire (si possible son vétérinaire habituel), ou si ce n'est pas possible, un centre antipoison pour animaux. Ces derniers recommandent généralement soit de faire vomir l'animal si l'intoxication est récente, ou lui donner du charbon actif dans le cas contraire. En fonction de la quantité avalée, un lavage gastrique par un vétérinaire peut être utile pour éliminer le maximum de toxines dans le tube digestif.
Selon les cas, ces premières mesures peuvent ne pas suffire pour écarter de potentielles complications. Si le doute existe, il est alors généralement conseillé de faire hospitaliser le chien d'urgence dans une clinique vétérinaire. Divers traitements peuvent alors lui être administrés pour soulager ses symptômes : des anti-vomitifs si les vomissements se poursuivent, des anticonvulsifs s'il souffre de convulsions, des antihistaminiques s'il fait une réaction allergique, une mise sous oxygène en cas de difficultés respiratoires, etc.
En cas de prise en charge rapide et adaptée, le pronostic est globalement bon.