Devenir éducateur canin : qualités requises, formation, revenus…

Une femme tendant une friandise à un chien assis devant elle

À notre époque, il est beaucoup plus courant qu’autrefois qu’un chien soit considéré comme un simple compagnon domestique (plutôt que de servir avant tout pour la chasse, la garde des troupeaux ou le transport de charges) et vive au cœur du foyer.


Cela implique une cohabitation intense avec lui au quotidien. Or, pour que celle-ci se déroule au mieux, il est nécessaire qu’il ait été bien éduqué.


C’est là qu’entrent en jeu les éducateurs canins, qui possèdent en matière d’éducation d’un chien une expertise que tout propriétaire n’a pas forcément – a fortiori dans le cas d’un primo-adoptant.


En quoi ce métier consiste-t-il exactement ? Quelles qualités doit-on posséder si on souhaite l’exercer ? Comment s’y former, et plus largement comment mettre toutes les chances de réussite de son côté ? À quoi s’attendre en termes de revenus ? 

Le métier d'éducateur canin

Un homme faisait asseoir un chien sur son train arrière

Un éducateur canin est un professionnel spécialisé dans l’accompagnement des propriétaires de chiens pour l’éducation de leur animal. On peut ainsi le solliciter notamment pour :

  • les enseignements de base : la propreté, la marche en laisse, le rappel… ;
  • des enseignements plus complexes, y compris par exemple la formation à un sport canin ;
  • la socialisation (avec des humains, avec des congénères et avec des représentants d’autres espèces), indispensable pour qu’il soit agréable à vivre.

La profession a fortement évolué par rapport à ce qu’elle était à la fin du 20ème siècle. En effet, les techniques coercitives ont de moins en moins la côte tant auprès des propriétaires que des professionnels : on leur préfère la méthode d’éducation canine positive, qui consiste à récompenser les bons comportements (à travers des encouragements, des caresses, des friandises…) plutôt que de sanctionner les mauvais. C’est aujourd’hui celle qu’emploient la quasi-totalité des éducateurs canins, ce qui était loin d’être le cas par le passé.

En outre, les chiens vivent davantage qu’autrefois au cœur des foyers, et sont même de plus en plus souvent considérés comme un membre à part entière de la famille. De ce fait, les attentes à leur égard en termes de comportement n’ont jamais été aussi élevées – d’où le besoin d’une éducation de qualité pour qu’effectivement la cohabitation se déroule bien. Dans ce cadre, les maîtres hésitent de moins en moins à faire appel à un professionnel de l’éducation canine pour les épauler – et plus largement, à multiplier les dépenses en lien avec leur animal. Par conséquent, la demande a fortement crû tout au long des dernières décennies : d'ailleurs, trouver une formation d'éducateur canin à distance ou en présentiel n'a jamais été chose aussi aisée.


Dans une moindre mesure, la multiplication depuis les années 2000 des réglementations nationales ou locales liées à la possession de certains chiens dits « dangereux » a également favorisé l’essor du métier d’éducateur canin. En effet, un chien est d’autant moins susceptible d’être dangereux qu’il est bien éduqué. Certaines collectivités locales vont même jusqu’à rendre obligatoire de suivre des cours dispensés par un tel professionnel pour avoir le droit de posséder un chien dépassant tel gabarit ou appartenant à certaines races : c’est le cas notamment de certains cantons de Suisse et certaines municipalités du Québec.

Comment travaille un éducateur canin ?

Une femme agenouillée sur de l'herbe et donnant un ordre à deux chiens assis devant elle

Le plus souvent, un éducateur canin travaille à son propre compte. Toutefois, il est possible également d’exercer comme salarié au sein d’une structure – en particulier un club canin ou une société proposant différents services aux propriétaires de chiens. 


Dans tous les cas, il est important de souligner que l’utilité d’un éducateur canin ne se limite pas à la primo-éducation d’un chien. En effet, un représentant de la gent canine est capable d’apprendre (ou réapprendre) à tout âge.


Par conséquent, il est tout à fait courant qu’on fasse appel à un tel professionnel pour un chien adulte qui lors de sa jeunesse avait reçu une éducation incomplète voire inadaptée. En outre, il arrive parfois qu’un chien « désapprenne » certaines choses, par exemple du fait d’un traumatisme (notamment un abandon ou toute autre forme de maltraitance). Là aussi, il est possible d’y remédier, au besoin en sollicitant l’aide d’un éducateur canin.


Quel que soit le cas de figure, l’intervention de ce dernier commence par un échange avec le propriétaire, afin de recueillir des informations sur son animal et de savoir ce qu’il attend exactement. Il est nécessaire également d’observer comment se comporte le chien, et d’analyser son environnement. Cette première étape permet d’identifier les besoins réels et d’élaborer un programme personnalisé.


Par la suite, une séance avec un éducateur canin dure généralement de 45 minutes à une heure. Le plus souvent, cinq à dix séances sont nécessaires, mais tout dépend bien sûr du ou des objectif(s) ainsi que de l’animal. Un chien intelligent et coopératif comprend facilement ce qu’on attend de lui et ne se fait pas prier pour s’exécuter, mais d’autres donnent nettement plus de fil à retordre – que ce soit dans le cadre de la primo-éducation d’un chiot ou de l’éducation (voire la rééducation) d’un adulte.


Par ailleurs, les séances ont lieu soit au domicile du propriétaire, soit sur un terrain privé choisir par l’éducateur (qu’il possède ou qu’il loue), soit dans l’espace public. La dernière option a l’avantage de permettre de confronter l’animal à toutes sortes de situations réelles : des rencontres avec des congénères ou des représentants d’autres espèces, des odeurs susceptibles de le distraire alors qu’il est en train de marcher avec son maître ou d’écouter les instructions de ce dernier, etc.


Enfin, l’intervention d’un éducateur canin peut prendre plusieurs formes différentes :

  • des séances individuelles, ce qui est souvent le plus adapté pour répondre à un besoin spécifique ;
  • des cours collectifs, notamment pour favoriser la socialisation ;
  • des balades éducatives, qui permettent de travailler en conditions réelles.

 

Évidemment, il est nécessaire pour ce professionnel de savoir s’adapter afin de proposer la solution la plus adaptée à chaque cas : chaque chien et chaque demande sont uniques. 

Les qualités requises pour devenir éducateur canin

Un homme en train de parler à une femme qui tient son chien en laisse

Même si c’est bien sûr indispensable, il ne suffit pas d’aimer les chiens pour espérer réussir en tant qu’éducateur canin. En effet, ce métier nécessite aussi de : 

 

  • posséder des connaissances solides sur leur psychologie et sur l'éthologie canine, c’est-à-dire l’étude scientifique de leurs comportements ;

  • avoir de bonnes capacités d’observation et d’analyse, afin de comprendre en particulier les signaux plus ou moins subtils qu’ils émettent ;

  • avoir le sens du contact humain : on ne cesse d’échanger avec les propriétaires, et le travail consiste en réalité à les former eux aussi ;

  • savoir faire preuve de patience et pédagogie, à la fois vis-à-vis des chiens et des maîtres ;

  • avoir une bonne condition physique, car ce métier exige de nombreux déplacements et implique de faire face parfois à des chiens particulièrement imposants et/ou brusques.

La formation pour devenir éducateur canin

La profession d’éducateur canin n’est pas aussi réglementée que d’autres métiers avec les chiens - par exemple vétérinaire ou éleveur. Néanmoins, son essor au cours des dernières décennies explique que dans certains pays le législateur a décidé d’agir en reconnaissant officiellement certaines formations visant à l’exercer. Cela dit, même là où c’est le cas, il existe en parallèle différents autres programmes proposés par des organismes privés, et l’offre est parfois assez hétéroclite.

En France

Plusieurs personnes tenant chacune un chien en laisse dans un centre de dressage canin

En France, le titre d’éducateur canin n’est pas protégé par la loi : toute personne peut se présenter comme tel, même sans diplôme officiel.


Toutefois, l’Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques (ACACED) est obligatoire pour toute activité amenant à travailler avec des animaux de compagnie – ce qui est le cas évidemment de l’éducation canine. Qu’elle soit en présentiel, en ligne ou un mixte entre les deux, la formation dure 14 heures si on se cantonne aux chiens, mais sa durée monte à 24 heures si on souhaite obtenir une attestation couvrant aussi les chats et les NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie).


Dans tous les cas, c’est évidemment très peu, d’autant que le périmètre couvert est très large. Par conséquent, il est fortement recommandé de suivre aussi une formation qui se focalise en particulier sur le métier d’éducateur canin.


Il existe justement deux diplômes reconnus par l’État et inscrits au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) : le Brevet Professionnel (BP) « Éducateur Canin » et le Brevet de Maîtrise (BM) « Éducateur Comportementaliste Canin, Félin et NAC ». Ils n’ont certes rien d’obligatoires pour exercer ce métier, mais ils offrent l’assurance de recevoir une formation solide et d’obtenir un diplôme reconnu, ce qui évidemment est un gage de sérieux et de crédibilité auprès de clients potentiels.


En parallèle existent également différentes formations privées non reconnues officiellement et de qualité variable.

Le Brevet Professionnel « Éducateur Canin »

Une femme montrant une balle à un chien assis devant elle dans un centre de dressage canin

Le Brevet Professionnel (BP) « Éducateur Canin » (RNCP 37560) est la certification professionnelle de référence pour exercer ce métier en France. Il est délivré par le ministère de l’Agriculture et classé au niveau 4 (c’est-à-dire au niveau du baccalauréat) dans la nomenclature nationale.


Il est possible de l’obtenir au terme d’une formation intensive d’environ neuf mois, ou bien d’une formation en alternance s’étalant sur deux ans. Quoi qu’il en soit, la charge horaire totale est de l’ordre de 1000 à 1200 heures, dont une part importante de stage pratique - généralement au moins quatre semaines dans une structure spécialisée.


Il convient par ailleurs de souligner que la formation ne se cantonne pas à l’éducation ou la rééducation d’un chien : elle met aussi l’accent sur la relation avec son propriétaire ainsi que sur la gestion d’une activité professionnelle.


Son coût se situe autour de 5000 euros, mais il existe des possibilités de financement via l’apprentissage ou le compte personnel de formation (CPF).


En général, aucun diplôme préalable n’est exigé pour s’inscrire. En revanche, certains établissements exigent un niveau scolaire minimal et/ou une première expérience.

Le Brevet de Maîtrise « Éducateur Comportementaliste Canin, Félin et NAC »

Une personne se tenant debout à côté d'un chien qui la regarde

Le Brevet de Maîtrise « Éducateur Comportementaliste Canin, Félin et NAC » (RNCP 37642) constitue une formation de niveau 5, c’est-à-dire équivalente à un bac + 2. Il est délivré par les Chambres des Métiers et de l’Artisanat (CMA).


Il s’inscrit en quelque sorte dans le prolongement du Brevet Professionnel « Éducateur Canin », puisqu’il permet :

  • d’une part, d’étendre ses compétences à l’analyse comportementale, afin de pouvoir intervenir également comme comportementaliste ;
  • d’autre part, de couvrir également les chats et les NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie).

 

La formation permet en outre d’acquérir des compétences plus poussées pour la conception de programmes personnalisés et la gestion d’entreprise.

 

Sa durée se situe normalement entre neuf mois et deux ans, selon qu’on choisit la formation continue, l’apprentissage ou l’alternance. En tout état de cause, le programme comporte généralement environ 600 heures de formation de théorique en centre et au moins autant d’heures de pratique en entreprise.


On trouve une dizaine de centres qui la proposent – en particulier des Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA) ainsi que des Maisons Familiales Rurales (MFR). En termes de budget, il faut compter normalement entre 5.000 et 8.000 euros, en fonction du nombre d’heures.


Dans tous les cas, l’accès à cette formation est réservé aux personnes titulaires d’un diplôme de niveau 4 dans un domaine connexe (par exemple le Brevet Professionnel Éducateur Canin ou un Bac Pro spécialisé) ainsi qu’à celles pouvant se prévaloir d’une expérience professionnelle significative dans le secteur.

Les autres formations

Plusieurs personnes se tenant en ligne, chacune avec un chien en laisse

En parallèle des organismes publics ou privés qui permettent d’obtenir le Brevet Professionnel « Éducateur Canin » ou le Brevet de Maîtrise « Éducateur Comportementaliste Canin, Félin et NAC », certains acteurs privés proposent une formation d'éducateur canin à distance ou en présentiel (ou un mix des deux), à l’issue de laquelle on obtient un certificat ou une attestation. Toutefois, il ne s’agit pas d’un diplôme d'État ou d’un titre reconnu au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) : ils ne bénéficient donc pour leur part d’aucune reconnaissance officielle.


Ces formations sont très disparates en termes de durée, et donc de connaissances acquises : certaines représentent à peine une centaine d’heures voire moins, quand d’autres dépassent les 700 heures en cumulant le volet théorique et les stages pratiques. Elles sont d’ailleurs aussi très inégales en ce qui concerne la durée consacrée à ces derniers.


Leur prix est également très variable, mais se situe le plus souvent entre 2500 et 6000 euros.


Ces formations incluent parfois la préparation à l’ACACED, ce qui peut être pratique pour éviter d’avoir à suivre (et payer) une formation spécifique en vue d’obtenir ce dernier.


Enfin, il est intéressant de noter que certains de ces organismes proposent aussi des modules spécialisés sur tel ou tel aspect en particulier, à destination de personnes qui exercent déjà comme éducateur et/ou comportementaliste canin mais souhaitent renforcer leurs connaissances.

En Belgique

Un homme agenouillé face à un chien blanc qui lui donne la patte

Contrairement à ce qu’on observe en France avec le Brevet Professionnel « Éducateur Canin » et le Brevet de Maîtrise « Éducateur Comportementaliste Canin, Félin et NAC », il n’existe pas en Belgique de diplôme d’État pour le métier d’éducateur canin.


Cela n’empêche pas bien sûr toutes sortes d’organismes de proposer des formations à ce métier, dont la durée ainsi que le coût varient fortement. Ainsi, tandis que certaines sont entièrement à distance, peuvent être faites en quelques dizaines d’heures et coûtent moins de 500 euros, d’autres sont nettement plus professionnalisantes (à la fois parce que les aspects théoriques sont bien plus approfondis et parce qu’elles intègrent beaucoup plus de mise en pratique) mais prennent deux ans et coûtent plutôt dans les 3000 euros.


À défaut de reconnaissance par l’État, certaines formations sont au moins reconnues par la Société Royale Saint-Hubert (SRSH), qui est l’organisme cynologique de référence dans le pays. C’est évidemment un gage de sérieux et de crédibilité : même si ce titre n’a pas un statut officiel, être un éducateur « agrée SRSH » ou « moniteur breveté SRSH » confère une reconnaissance auprès des clubs affiliés et dans le milieu cynophile (ce qui est particulièrement utile si on souhaite exercer comme salarié), mais aussi auprès des propriétaires qui souhaitent faire appel à un professionnel pour les aider dans le cadre de l’éducation de leur animal.


On peut évoquer en particulier la formation d’« instructeur canin » de l’IFAPME (Institut wallon de Formation en Alternance), qui possède plusieurs centres dans le pays. Elle est accessible à partir de 18 ans, s’étale sur deux années et est bien connue des professionnels du secteur canin. Elle a en outre l’avantage d’être économique, puisque le coût total est inférieur à 1000 euros.

En Suisse

Une femme entraînant un chien à marcher sur des plots

Il n’existe pas en Suisse un diplôme fédéral qu’il serait obligatoire de posséder pour être habilité à exercer comme éducateur canin.


En revanche, comme en France et en Belgique, toutes sortes d’acteurs proposent des formations en vue d’exercer ce métier. 


C’est le cas en particulier de la FRC (Fédération Romande de Cynologie), une association qui regroupe des sections et groupements affiliés à la SCS (Société Cynologique Suisse), qui est elle-même l’organisme cynologique de référence du pays. Elle propose une formation permettant d’obtenir un Certificat de Moniteur Canin (CMC) émis par la SCS, qui est évidemment un gage de crédibilité. D’ailleurs, cette dernière publie sur son site une liste de l’ensemble des éducateurs canins ainsi certifiés. Cette formation coûte un peu plus de 3000 francs et s’étale sur environ 160 heures, réparties de manière quasiment égale entre théorie et pratique.


Une autre option judicieuse est de se tourner vers une école privée reconnue par les services vétérinaires cantonaux ou l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), car c’est là aussi un gage de qualité. Au demeurant, suivre une telle formation est un moyen facile d’être habilité à prodiguer les cours obligatoires imposés par certains cantons aux propriétaires de chiens – du moins généralement ceux considérés comme potentiellement dangereux.


À titre d’exemple, l’organisme AoA Éducation et Formation (certifié EduQua) propose moyennant 3400 francs une formation de 22 jours minimum reconnue à la fois par l’OSAV au niveau fédéral et par le Service de la Consommation et des Affaires Vétérinaires (SCAV) du canton de Genève. Différents modules complémentaires optionnels sont proposés, qui font augmenter à la fois la durée et le coût. Certains par exemple permettent justement d’être habilité à assurer la formation obligatoire des propriétaires imposée par la loi.


Enfin, l’Union Canine Suisse (UCS) propose une formation certifiée EduQua destinée à obtenir un Diplôme d’Instructeur Canin (DIC). Celle-ci vise en particulier à être habilité pour former les propriétaires de chiens dans le cadre des cours imposés par la loi dans certains cantons. Elle dure environ neuf mois, et se compose d’une vingtaine de journées de cours ainsi que de diverses mises en application pratiques. Son coût est d’un peu plus de 1000 francs.

Au Québec

Une femme faisant sentir sa main à un chien allongé dans l'herbe

À l’instar de ce qu’on observe notamment en France, en Belgique et en Suisse, le métier d’éducateur canin n’est pas réglementé au Québec : n’importe qui peut se dire éducateur canin.


En revanche, il existe un titre officiellement reconnu pour préparer à ce métier : l’Attestation d’Études Professionnelles « Intervenant en comportement canin » (AEP 4259). Il est certes plutôt pensé pour les personnes se destinant à devenir comportementaliste canin, mais une bonne partie de ce qu’on y apprend est également utile si on souhaite exercer comme éducateur canin – les deux métiers sont au demeurant assez proches.

Différentes institutions publiques offrent une formation permettant d’obtenir cet AEP : c’est le cas notamment de plusieurs Centres de Services Scolaires (CSS) ainsi que du SAE (Service Aux Entreprises) de l’Estrie.


Le programme se compose de 690 heures de cours et la formation est généralement assez intensive, à hauteur de cinq jours de cours par semaine. Le but est d’être en mesure de se lancer rapidement. 


Cette solution a un intérêt non seulement en termes de crédibilité et de rapidité, mais aussi sur le plan financier. En effet, le coût est largement pris en charge par le ministère de l’Éducation du Québec, si bien qu’on doit seulement payer des frais d’inscription – normalement inférieurs à 200 dollars.


En parallèle de cette formation prodiguée par des institutions publiques et permettant d’obtenir un titre reconnu officiellement, il existe aussi quelques formations pour devenir intervenant canin proposées par différents organismes privés. Le coût est alors bien plus élevé, puisqu’il est souvent de l’ordre de 5000 à 6000 dollars. La plupart représentent autour de 200 à 300 heures de cours, dont généralement une majorité consacrées à la mise en pratique.


L’avantage est que l’offre est plus diversifiée en termes de rythme : certaines de ces formations sont à temps plein, mais d’autres en revanche sont davantage modulables. C’est d’autant plus vrai que la partie théorique peut parfois être suivie en ligne et à son propre rythme. 

Les revenus d’un éducateur canin

Une femme comptant de l'argent à l'aide d'une calculatrice

Certains éducateurs canins sont salariés à temps partiel ou à temps plein, par exemple au sein d’un club canin. Néanmoins, c’est loin d’être le cas le plus courant : la plupart du temps, un éducateur canin travaille à son compte plutôt qu’en tant que salarié.


Cela signifie qu’il ne touche pas un salaire fixe tous les mois : ses revenus dépendent du nombre de séances effectuées, et du prix auquel il les facture.


Dans une telle configuration, il est souvent difficile de trouver des clients quand on se lance, et on ne peut bien sûr pas appliquer alors des tarifs aussi élevés qu’une fois qu’on jouit d’une solide expérience – voire d’une excellente réputation. Par conséquent, il est rare d’arriver à vivre correctement de ce métier avant plusieurs mois, et il faut même parfois plusieurs années.


Il est donc fortement recommandé d’avoir de l’argent de côté avant de se lancer, sous peine de se retrouver potentiellement dans une situation financière difficile – voire intenable.


Par ailleurs, il faut avoir conscience que les revenus qu’on peut espérer générer en exerçant ce métier varient assez fortement en fonction de différents facteurs. Les plus importants sont sans doute : 

  • d’une part, le territoire que l’on couvre : le nombre de propriétaires de chiens qui s’y trouvent, leur niveau de vie, la pression concurrentielle... ;
  • d’autre part, le nombre d’heures que l’on travaille ainsi que les éventuelles contraintes qu’on se fixe à ce niveau. En particulier, si l’on ne souhaite pas intervenir le samedi, le dimanche et les jours fériés (c’est-à-dire lorsque les clients sont le plus facilement disponibles), on fait forcément une croix sur du chiffre d’affaires potentiel.

 

Enfin, les revenus d’un éducateur canin diffèrent bien sûr d’un pays à l’autre.

En France

Un chien souriant avec la tour Eiffel en arrière-plan

En France, un éducateur débutant facture généralement entre 30 et 50 euros (en fonction notamment du niveau de vie dans l’endroit où il est installé) pour une séance individuelle de 45 minutes à une heure. Sur une base mensuelle, il peut donc espérer généralement un revenu compris entre 1200 et 2000 euros : tout dépend évidemment du nombre de propriétaires de chiens qui font appel à lui.


Quant à un professionnel plus expérimenté et réputé, il facture le plus souvent entre 60 et 100 euros par séance. Dès lors qu’il a suffisamment de clients, il peut donc générer entre 3000 et 4000 euros par mois – voire sensiblement plus s’il a beaucoup de demandes et n’a pas peur de travailler beaucoup.

En Belgique

Un chien allongé sur un mur en bord de rivière à Bruges

En Belgique, la norme pour un éducateur canin débutant est de facturer entre 25 et 40 euros pour une séance de 45 minutes à une heure. Il peut donc espérer tirer de son activité entre 1000 et 1800 euros par mois, en fonction du nombre de personnes qu’il parvient à convaincre de lui faire confiance.


Un professionnel établi est évidemment en mesure de fixer un tarif plus élevé : celui-ci se situe généralement entre 50 et 80 euros. Ses revenus mensuels se situent donc souvent entre 2500 et 3500 euros, mais peuvent bien sûr être nettement plus élevés s’il jouit d’une solide réputation et n’hésite pas à enchaîner les heures.

En Suisse

Un chien devant des montagnes et un lac en Suisse

En Suisse, un éducateur canin débutant facture généralement entre 60 et 80 francs pour une séance de 45 à 60 minutes.


Dans le cas d’un professionnel expérimenté, le tarif tourne généralement plutôt autour de 100 francs, voire dépasse les 150 francs.


Ainsi, sous réserve d’avoir suffisamment de demande, on peut espérer générer autour de 3000 francs par mois en début de carrière, et de 5000 francs par la suite – voire davantage si on acquiert une solide réputation et si on n’a pas peur de travailler beaucoup.

Au Québec

Un chien assis sur l'herbe dans la ville de Québec, avec le Château Frontenac en arrière-plan

Au Québec, un éducateur canin débutant facture le plus souvent entre 40 et 60 dollars pour une séance de 45 minutes à une heure. Dès lors qu’il a suffisamment de clients, il peut donc tabler sur un revenu mensuel de l’ordre de 1500 à 2500 dollars.


Un professionnel expérimenté est évidemment en mesure de fixer un tarif plus élevé – généralement entre 80 et 120 dollars. Il génère donc le plus souvent entre 3500 et 5000 dollars par mois, mais cela peut bien sûr aller au-delà s’il est reconnu et ne ménage pas ses efforts.

Quelques conseils pour se lancer comme éducateur canin

Dès lors qu’on souhaite se lancer comme éducateur canin, suivre certaines règles permet d’augmente fortement ses chances de succès…

Faire une étude de marché

Une femme travaillant sur un ordinateur

Avant de s’installer comme éducateur canin, encore faut-il s’assurer que le projet est viable, au risque de s’exposer à une cruelle déconvenue…


C’est ce que permet une étude de marché. Même basique et réalisée avec des moyens limités, elle doit aider à y voir plus clair sur plusieurs aspects importants de la zone qu’on prévoit de couvrir, notamment : 

  • le nombre de propriétaires de chiens (et donc de clients potentiels) ;
  • le niveau de vie de la population (qui influence fortement les tarifs qu’on peut pratiquer) ;
  • la pression concurrentielle.

 

Si les paramètres semblent globalement négatifs (nombre de chiens réduit, population assez pauvre et concurrence déjà nombreuse), le risque d’échec est particulièrement élevé : il est potentiellement plus raisonnable soit de renoncer, soit de chercher un endroit plus propice - si tant est qu’on ait une certaine souplesse en la matière.

Se former

Un groupe de personnes suivant une formation

Que ce soit en France, en Belgique, en Suisse ou au Québec, aucun diplôme spécifique n’est requis pour exercer comme éducateur canin. Autrement dit, n’importe qui peut se présenter comme tel.


Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas utile de se former pour exercer ce métier. Au contraire : c’est justement le fait de pouvoir se prévaloir d’une solide formation qui permet d’avoir une certaine légitimité et de faire la différence pour convaincre des maîtres de faire appel à soi.


Consacrer suffisamment de temps (et éventuellement d’argent) à se former est donc sans doute la chose la plus importante à faire pour qui souhaite se lancer comme éducateur canin. De fait, l’éducation d’un chien est un sujet complexe, a fortiori vu la disparité de la gent canine en termes de tempérament : plusieurs centaines d’heures ne sont pas de trop pour acquérir les compétences nécessaires afin d’être capable de travailler correctement.


Par ailleurs, la théorie est bien sûr indispensable, mais il ne saurait être question de s’y cantonner. Ainsi, la formation doit aussi inclure une large part de pratique : études de cas, séances en conditions réelles, etc.


En outre, il n’y a pas que quand on se lance qu’il est judicieux de se former : il est judicieux aussi de le faire régulièrement par la suite. Cela permet de rester compétent et légitime, car les connaissances sur les chiens et leur psychologie (qui joue évidemment un rôle majeur dans le cadre de leur éducation) ne cessent de progresser.

Acquérir de l’expérience pratique

Une personne en train d'entraîner un chien à la marche au pied

Il est important que la formation suivie pour devenir éducateur canin comporte de nombreuses heures de pratique, mais il ne faut pas hésiter à acquérir aussi de l’expérience par soi-même avant de se lancer ou alors qu’on est en train de le faire. En effet, on est alors d’autant mieux à même de répondre correctement aux attentes de ses futurs clients.


On peut ainsi par exemple proposer gratuitement ses services à un club canin et/ou à des proches ou des connaissances. C’est d’autant plus judicieux que cela permet de s’entraîner aussi à la relation avec les maîtres, qui est une composante majeure de ce métier.


Une autre option intéressante est de passer du temps aux côtés d’un éducateur expérimenté – là aussi de manière bénévole. Cela dit, il n’est pas forcément évident de trouver un professionnel prêt à accepter une telle demande.

Communiquer

Une femme regardant un site internet consacré aux chiens

Avoir toutes les qualités requises pour être un bon éducateur canin et s’être formé avec le plus grand sérieux n’est que peu utile si ensuite on ne parvient pas à se faire connaître.


Pour mettre toutes les chances de son côté, il est assez incontournable de créer un site Internet sur lequel on se présente et on explique ce qu’on propose aux propriétaires de chiens. Il est bien sûr également nécessaire d’y faire figurer ses informations de contact : téléphone, adresse e-mail… 


Il est judicieux de disposer aussi d’un compte sur un ou plusieurs réseaux sociaux : Facebook, Instagram…


Que ce soit sur leur site ou sur leurs réseaux sociaux, certains professionnels n’hésitent pas à partager régulièrement des conseils plus ou moins approfondis sur l’éducation d’un chien : c’est un moyen intéressant de montrer son expertise et de se faire connaître auprès de clients potentiels.


Il est également pertinent d'employer différents moyens supplémentaires pour se faire connaître :

  • se référencer dans un annuaire d’éducateurs canins (voire plusieurs) ;
  • ajouter son activité sur Google Maps ;
  • disposer des flyers chez des commerçants des environs ;
  • se faire connaître auprès du ou des club(s) canin(s) situé(s) à proximité ;
  • être présent lors d’évènements locaux ciblant les propriétaires de chiens.

En tout cas, il est indispensable quand on se lance de prévoir du temps et de l’argent pour communiquer afin de trouver des clients. Une fois qu'on commence à être bien établi, on peut potentiellement y consacrer moins de temps et d'énergie, en comptant davantage sur le bouche-à-oreille.

Être à la fois éducateur et comportementaliste canin

Un homme tenant un chien agressif en laisse

Le métier de comportementaliste canin se distingue de celui d’éducateur. Alors que le second aide les propriétaires à réussir l’éducation (ou la rééducation) de leur chien, le premier intervient lorsqu’ils font face à un problème de comportement et cherchent de l’aide pour y remédier : anxiété, agressivité, malpropreté, destructions…


Toutefois, si ces deux métiers sont parfois confondus, ce n’est pas sans raison : ils sont en effet très proches l’un de l’autre, et les connaissances qu’ils requièrent (notamment sur l’éthologie et la psychologie des chiens) se recoupent en partie.


De nombreux professionnels choisissent donc de combiner les deux casquettes, et c’est indéniablement un choix judicieux. En effet, cela permet d’être capable de répondre à davantage de demandes, de diversifier ses activités, voire dans une certaine mesure de fidéliser ses clients (car même un chien ayant bénéficié d’une bonne éducation grâce à l’intervention d’un professionnel est susceptible par la suite de développer des troubles du comportement).


Certains organismes proposent des formations pour devenir éducateur-comportementaliste canin, c’est-à-dire pour être capable d’exercer d’emblée les deux métiers. Néanmoins, si on a choisi plutôt de se spécialiser dans un premier temps sur celui d’éducateur canin, on peut à tout moment par la suite suivre une ou plusieurs formations complémentaires afin d’être en mesure d’intervenir également comme comportementaliste canin.

Conclusion

Le métier d’éducateur canin connaît un développement soutenu, notamment parce que les propriétaires accordent une importance grandissante à leur animal et sont de plus en plus conscients que la qualité de son éducation détermine en bonne partie la qualité de la cohabitation avec lui tout au long des années qui suivent.


Contrairement par exemple à celle de vétérinaire, ce n’est pas une profession réglementée. Elle n’en est pas moins exigeante et requiert une solide formation ainsi que différentes qualités personnelles.


Elle s’exerce le plus souvent de manière indépendante, et les débuts peuvent indéniablement être difficiles – surtout si on ne s’est pas bien informé et préparé en amont. Néanmoins, une fois bien établi et reconnu, il est possible d’en vivre assez confortablement.


En outre, elle est très valorisante, tant elle s’avère utile pour aider les propriétaires à vivre en harmonie avec leur compagnon. C’est d’ailleurs aussi le rôle d’un comportementaliste canin, un métier qu’il est tout à fait possible d’exercer en parallèle de celui d’éducateur.

Dernière modification : 09/20/2025.

Commentaires sur cet article

bonjour je suis en recherche d'emploi et veux faire une formation par un organisme qui delivrerait a l'issue un diplome du ministere de l'agriculture en tant que educateur canin, mais la question que je me pose c'est qu'il ya 11 ans de ca j'ai été engagé dans l'armée de l'air en tant que conducteur de chien et dresseur dont j'ai eu une attestation de formation d'aptitude militaire de conducteur de chiens ou l'ont s'occupait des chiens et dressait avec la connaissance de la psycologie canine en cours.est ce que ce diplmoe est reconnu dans le civil et par vous? pour savoir si je fais quand meme cette formation par l'organisme en question?

   
Par roulet
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