Si, chez les chiots, les morsures et autres mordillements représentent un comportement instinctif courant lié à la formation de leur dentition, les morsures causées par les chiens adolescents et adultes peuvent avoir des conséquences nettement plus graves.
Ainsi, chaque année, sont publiées des statistiques alarmantes mettant en cause les chiens dans des cas d'agression, voire d'hospitalisation. Ces accidents provoquent de la méfiance envers certaines races, notamment les chiens catégorisés, mais aussi la crainte, pour les maîtres, de devoir gérer un comportement agressif à l'occasion par exemple d'une rencontre entre chiens ou de la venue d'amis à la maison.
Il y a là comme une contradiction. En effet, les études portant sur le comportement canin sont de plus en plus nombreuses, et l'Homme comprend mieux que jamais ce compagnon à quatre pattes. Pourtant, dans le même temps, le nombre d'accidents et de morsures ne diminue pas. En cause : un manque de prévention au sein des familles, mais aussi la persistance d'idées reçues sur les chiens, qui s'avèrent très souvent dangereuses.
De nombreuses études révèlent, et cela depuis des années, que non seulement les morsures par des chiens sont fréquentes, mais également que leur nombre ne diminue pas.
En France, le Centre de Documentation et d'Information de l'Assurance (CDIA) évalue le nombre de morsures annuelles à environ 500.000, dont 60.000 nécessitent des soins hospitaliers. Il ne s'agit toutefois là que d'une estimation, car il n’existe pas en France de données vraiment exhaustives sur le nombre de morsures annuelles provoquées par les chiens, ni de chiffres permettant l’évaluation financière de ces accidents. On estime d'ailleurs que malgré l'obligation de déclarer en mairie tout cas de morsure de chien, moins de la moitié font effectivement l'objet d'une telle déclaration.
D'après une enquête publiée en 2019 par l'Institut National de Veille Sanitaire sur les facteurs de gravité des morsures de chien en France, les victimes étaient âgées en moyenne de 29 ans, et plus d'un tiers avait moins de 15 ans. L'enquête a également mis en lumière que près de 39% des victimes avaient des séquelles un mois après l'accident, qu'elles soient esthétiques (80% des cas), physiques (15% des cas) ou psychologiques (5% des cas). Sur les 413 cas de morsures étudiés pour lesquelles la race du chien a pu être identifiée, on dénombre près d'une centaine de races différentes. Les plus impliquées étaient le Berger Allemand, le Labrador et le Jack Russel Terrier. Il n'y a toutefois pas lieu d'en tirer une quelconque conclusion quant leur éventuelle dangerosité, puisqu'il s'agit simplement des races de chien les plus nombreuses en France.
Seuls 18 chiens considérés comme dangereux étaient impliqués, soit un peu plus de 4% du total des cas : 15 Rottweilers et 3 Staffordshire Terriers. Il faut dire que les chiens catégorisés ne représentent en moyenne que 3% de la population canine française, et que 98% d'entre eux représentent un risque de dangerosité faible, voire très faible, d'après les résultats de leurs évaluations comportementales obligatoires.
En Belgique, une étude de la Katholieke Universiteit Leuven (KUL) publiée en 2016 a évalué à 35.000 le nombre annuel de victimes de morsures de chien.
Le chiffre réel pourrait néanmoins être encore plus important : en effet, une grande part des morsures (80% d'après cette même étude) est causée par un chien de l'entourage de la victime, ce qui dissuade souvent cette dernière de déclarer l'accident. Ainsi, l'association Sans Collier estime qu'il pourrait y avoir au total près de 100.000 victimes de morsures de chiens chaque année en Belgique.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les chiens dits dangereux ne sont pas nécessairement les plus impliqués dans les attaques. En effet, parmi les races responsables du plus grand nombre de morsures dans le pays, on trouve le Berger Allemand, le Rottweiler, le Doberman, mais aussi le Labrador, le Jack Russel ou encore le Cocker : ce sont globalement les chiens les plus répandus en Belgique.
En Suisse, les autorités estimaient en 2010 que le nombre de personnes mordues chaque année atteint les 10.000, avec à la clef un montant cumulé de près de 3,3 millions de francs suisses de dédommagements versés par les assurances. Pour contenir ces accidents, le gouvernement a rendu obligatoire en 2010 la détention d'un permis pour tout acquéreur de chiens, avec effet rétroactif sur les deux années précédentes, soit depuis 2008.
Dans le canton de Neuchâtel, les chiens se sont rendus responsables de 70 morsures en 2009, d'après d'après les statistiques de morsures de chiens du Service de la Consommation et des Affaires Vétérinaires (SCAV). Sur ces 70 cas recensés, tous concernaient des adultes, et six morsures se sont révélées graves (déchirures tissulaires massives). Plus étonnant encore : sur les quelques 400 molosses que contenait le canton en 2009, aucun n'a été impliqué dans les accidents graves répertoriés. Ceux-ci ont été provoqués par un Saint-Bernard, deux Bouviers Bernois, un Berger Belge Malinois, un Husky Sibérien et un Jack Russel Terrier.
Si, statistiquement, on peut attribuer 8 à 12% du total des morsures aux American Staffordshire Terriers et autres gueules d'acier de ce genre, la très large majorité (environ 80%) de leurs morsures se produisent en réalité lors de bagarres entre chiens, lorsque les propriétaires tentent de les séparer. Les attaques de molosses sur des humains sont quant à elles devenues rarissimes, dans le canton en tout cas.
Aux Etats-Unis, d'après une estimation faite en 2015 par l'American Veterinary Medical Association, on compte chaque année environ 4,5 millions de victimes, dont 800.000 nécessitant des soins médicaux. La moitié de ces cas correspond à des morsures de chien sur des enfants.
Le dédommagement des victimes par les propriétaire du chien mordeur incite le plus souvent à un dépôt de plainte, ce qui rend de fait plus précises les statistiques sur le nombre de morsures et leurs coûts. En effet, on estime qu'une plainte pour morsure de chien aux Etats-Unis entraîne en moyenne le versement de 24.000 dollars à la victime ! Ainsi, elles représentent chaque année pour les assureurs un coût cumulé de 412 millions de dollars...
Au Québec, un sondage réalisé en 2010 par l'Association des Médecins Vétérinaires du Québec (AMVQ) estimait à environ 164.000 le nombre de cas de morsures de chiens dans la province, dont 45.000 (soit plus d'un quart) sur des enfants de moins de 12 ans.
Cela revient à dire qu'il y a à peu près 450 cas de morsures de chiens par jour, ce qui est considérable. Dans la moitié des cas, le chien impliqué était connu de la victime.
Dans les pays dans lesquels le nombre de chiens errants est important, les morsures de chiens sur des humains sont de fait nombreuses. En cause, les décharges sauvages le long des routes ainsi que les amoncellements d'ordures dans les villes et villages, liés généralement à des défaillances dans les politiques publiques de gestion des déchets et/ou à l’incivisme des citoyens.
Ces attaques inquiètent, car même des morsures apparemment bénignes peuvent avoir de graves conséquences sanitaires, en particulier dans les pays où la rage est encore très présente. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.), 55.000 cas de rage humaine sont enregistrés annuellement dans le monde, et la très grande majorité d'entre elles est causée par des morsures de chiens. En parallèle, la vaccination antirabique préventive des victimes de morsures de chien a un coût économique très important : par exemple, rien qu'en Algérie, elle a coûté près de 31 millions de dollars en 2010 et 30 millions de dollars en 2011.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les morsures ne sont pas forcément le fait de chiens inconnus : le plus souvent, elles sont causées par l'animal de la famille ou par un chien du voisinage. Certaines populations sont tout particulièrement à risque...
La plupart des études effectuées à travers le monde indiquent que les enfants et les adolescents, plus confiants et plus brusques que les adultes, sont davantage mordus par des chiens que les autres tranches d'âge.
En cause donc, une conscience insuffisante des risques et une attitude perçue par le chien comme trop invasive (caresses, jeux...) voire franchement agressive (mouvements brusques, saisie de la queue ou des oreilles...). Or l'enfant ne perçoit généralement pas les signaux d'apaisement émis par le chien pour le faire cesser. Ses avertissements étant ignorés, ce dernier finit par montrer les crocs.
Une enquête effectuée entre 1986 et 1988 dans des hôpitaux français par l'EHLASS (European Home and Leisure Accidents Surveillance System) avait ainsi démontré que 40% des accidents (morsures, chutes ou chocs) provoqués par des chiens surviennent chez des jeunes de moins de 15 ans, et dont 40% (soit 16% du total) chez des enfants entre 1 et 5 ans. Les études menées dans d'autres pays aboutissent aux mêmes conclusions.
Les morsures de chien sur des enfants sont donc un véritable problème : aux États-Unis, pays où ont été effectuées le plus grand nombre de recherches à ce sujet, une étude par cinq chercheurs américains, dont les résultats ont été rendus publics au sein d'un article intitulé « Pediatric dog bites : a population-based profile » paru en 2017 dans la revue Injury Prevention, a évalué à environ 50% la part d'enfants parmi les victimes de morsures de chien. Parmi ces enfants, un tiers seraient âgés de 6 à 12 ans, et presque autant auraient moins de 2 ans. La gravité des morsures semble plus importante chez les garçons que chez les filles.
En France, l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) aurait même recensé, entre 1990 et 2010, 33 décès consécutifs à des morsures de chiens, dont 21 (soit les deux tiers) d'enfants de moins de 15 ans. Parmi ces 21 victimes, 16 avaient même moins de 5 ans. Autrement dit, la moitié du total des décès causés par des morsures de chiens concerne des enfants de moins de 5 ans.
Sans aller jusqu'à la mort, il est établi que les morsures de chiens sont d'autant plus graves que l'enfant est jeune. En effet, les enfants de moins de 10 ans représenteraient entre 75 et 80% des hospitalisations à la suite d'une morsure de chien, alors qu'ils représentent en nombre moins de 40% des victimes. En outre, le taux de mortalité consécutive à une morsure de chien serait 139 fois plus élevé chez les nouveaux-nés que chez les personnes âgées de 30 à 40 ans.
Par ailleurs, un enfant mordu par un chien garde souvent des séquelles psychologiques, mais aussi, dans 4 cas sur 5, physiques. Celles-ci peuvent d'ailleurs être importantes, car, les morsures sur les plus jeunes sont majoritairement portées au cou, à la tête et au visage, qui sont davantage à la hauteur de la mâchoire du chien.
Les adultes, bien que généralement plus conscients des risques de morsures, ne sont pas épargnés pour autant.
Les plus exposés sont généralement les cyclistes et les randonneurs. Leur déplacement rapide a en effet tendance à provoquer des réactions de poursuite de la part des chiens - qui n'a jamais vu un chien qui poursuit frénétiquement les vélos ou les voitures ?
Viennent ensuite les personnes qui, à cause de leur activité professionnelle, sont obligées d'entrer dans ce que le chien considère comme un territoire à défendre : démarcheurs, représentants de commerce, employés de services publics, et bien sûr les facteurs. Les attaques de facteurs par des chiens sont un fléau dans tous les pays, et un risque auquel ils sont de plus en plus souvent formés. On compte chaque année environ 1500 agressions de ce type en France, et plus d'une centaine en Suisse. Néanmoins, une très large majorité s'avèrent sans gravité : d'ailleurs, les morsures de chiens ne représentent qu'une part infime des accidents qui touchent la profession (en France par exemple, les chutes à vélo sont environ 30 fois plus nombreuses).
Enfin, les morsures chez les adultes peuvent survenir lorsque la victime cherche à séparer deux chiens qui se battent.
Quel que soit le cas de figure, il semble que la proportion de morsures déclarées soit plus importante lorsqu'elles touchent les femmes. Les morsures d'hommes et d'enfants sont moins souvent signalées.
Il est tout à fait normal que les très jeunes chiots mordent ou mordillent. Pour autant, il est impératif d'encadrer ce comportement très rapidement. En effet, si la morsure d'un chiot inflige le plus souvent des blessures bénignes, celle d'un chien adolescent ou adulte peut faire beaucoup de dégâts, quand bien même il est de petite taille.
Il faut donc faire preuve de responsabilité : il faut veiller à ce que la socialisation soit menée correctement pour que le chien puisse ensuite cohabiter avec d'autres chiens, des humains ou d'autres animaux une fois adulte et ne montre pas les crocs à tout instant. Toutefois, cela ne suffit pas : il faut aussi connaître le caractère de son chien pour ne pas le mettre involontairement dans des situations où il serait mal à l'aise, et qui pourraient le conduire à attaquer.
Un surplus d'énergie du chien, notamment lorsqu'il est jeune, peut le pousser à mordre.
Dans ce cas, avant de songer à punir son chien, il est important de se demander si on lui offre suffisamment d'occasions de se défouler. S'il ne tient pas en place, il convient vraisemblablement d'accroître le nombre et/ou la fréquence des promenades, des séances de jeu, et de façon générale des activités lui permettant de faire de l'exercice. Se lancer dans la pratique d'un sport canin peut également être une option intéressante pour qu'il emploie son trop-plein d'énergie de manière positive.
En outre, le contact avec d'autres chiens de son âge est un très bon moyen de lui apprendre à maîtriser sa force. À travers des jeux et des situations dans lesquelles il peut exprimer son éventuel instinct de domination, il doit parvenir à distinguer les morsures liées au jeu et celles provoquées par pure agressivité.
Une situation dans laquelle le chien se sent menacé mène généralement à une réponse agressive. Néanmoins, un chien ne mord jamais spontanément : c'est pour lui le stade ultime de la défense, et il n'y a recours qu'à contrecoeur, préférant s'enfuir s'il le peut.
Il est d'ailleurs intéressant de relever qu'un chien tenu en laisse serait 2,8 fois plus susceptible de mordre qu'un chien laissé libre, et que 25% des attaques mortelles sont causées par des chiens attachés, d'après un ouvrage intitulé Fatal Dogs Attacks et publié en 2002 par la chercheuse américaine Karen Delise. Cela paraît peu surprenant aux yeux de toute personne qui connaît l'éthologie canine, mais n'empêche pas que bien souvent la loi impose que les chiens soient tenus en laisse - même s'il faut reconnaître qu'il y a aussi généralement d'autres justifications à cette obligation.
Le stress, engendré par un enfermement, une situation contraignante où il subit des choses qu'il ne comprend pas, l'absence prolongée de son maître ou encore un environnement peu adapté à ses besoins, peut aussi avoir des effets dommageables. Il est donc nécessaire d'être attentif au bien-être de son chien et de lui fournir des distractions pour qu'il se sente à l'aise.
Au demeurant, s'il pense voire constate que seule la morsure fonctionne pour le sortir d'une situation désagréable et qu'elle constitue la seule réponse efficace dans ce type de situations, il se mettra à l'automatiser, et donc à mordre sans prévenir.
Un chien peut mordre si l'on tente de le déloger du lit, du canapé, de la voiture ou encore de sa caisse de transport. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est très important de ne pas chercher à attraper et déplacer un chien de force avec les mains, mais de veiller à toujours lui apprendre à venir quand on l'appelle. Il faut donc, très tôt, apprendre le rappel à son chien, en même temps que l'apprentissage des ordres de base (assis, couché, debout).
Afin d'éviter tout risque de morsure, le chien doit faire les mouvements de lui-même ; c'est à lui de se déplacer pour rejoindre son maître. Il doit associer la demande à du plaisir, plutôt que de se sentir contraint. Et s'il se montre vraiment réfractaire, vous pouvez touours tenter de l'attirer à l'aide d'une friandise - tout en veillant à bien réduire sa ration alimentaire du jour en conséquence, pour éviter tout risque de surpoids ou d'obésité du chien.
Un chien blessé ou malade, s'il en souffre, peut mordre si on tente de le caresser ou de le manipuler à un endroit qui lui fait mal. Dans ce cas, il est important de consulter un vétérinaire pour en comprendre les causes et apaiser ses maux. Les situations potentiellement concernées sont légion : une otite qui rend ses oreilles douloureuses, une plaie sur les coussinets du chien, un épillet coincé dans son oeil et qui provoque une infection, une maladie chronique telle que l'arthrite qui cause des douleurs articulaires, etc.
Mais la morsure peut aussi être un symptôme de maladie à part entière, qu'elle soit ou non associée à la douleur. C'est le cas de certaines maladies neurologiques, dont l'exemple le plus parlant est la rage : un chien atteint de rage devient très souvent agressif et s'en prend aux personnes qui l'entourent à coups de crocs. L'hydrocéphalie ainsi que certaines encéphalites sont également susceptibles de provoquer un comportement agressif.
Lorsque la place du chien dans la famille n'est pas claire dans son esprit, il peut mordre pour s'affirmer dans la hiérarchie. On considère d'ailleurs qu'un chien en bonne santé physique et émotionnelle n'a pas de raison "valable" de mordre : s'il le fait, c'est qu'il s'y sent autorisé en tant que dominant, c'est-à-dire en tant que "chef de famille".
Pour que cette situation ne se produise pas, il est important de faire comprendre à son chien qui est le maître dès son plus jeune âge et de ne pas le laisser prendre l'ascendant sur les humains du foyer, quel que soit leur âge. Par exemple, il faut faire manger le chien après ses maîtres et en leur absence, ne pas laisser le chien franchir les portes en premier, ou encore le faire obéir aux ordres élémentaires (assis, couché, debout) sans broncher.
Avant toute chose, il convient de tordre le cou à une idée reçue : au même titre que la race d'un chien ne détermine pas son caractère, elle ne détermine pas sa propension à mordre. L'hérédité, le sexe, la socialisation du chiot et son apprentissage, l'état de santé, le statut de reproduction ou encore la qualité de l'environnement ont une influence bien plus déterminante sur le comportement d'un chien - et son éventuelle agressivité - que la race à laquelle il appartient.
Ainsi, alors que les nombreuses études statistiques sur les morsures de chien établissent sans équivoquent que le sexe de l'animal influe clairement sur sa propension à mordre, aucun lien ne semble en revanche exister avec la race. De manière générale, les races responsables du plus grand nombre d'attaques sur un territoire donné sont simplement... les plus nombreuses sur le territoire en question. On constate donc partout dans le monde que les chiens désignés comme dangereux sont loin d'être les seuls responsables des morsures, y compris dans les cas graves. Ainsi, sur les 30 personnes tuées par des chiens en France entre 1989 et 2007, seul un tiers l'ont été par des molosses. Au final, la loi française de 1999 sur les chiens dangereux ainsi que les lois équivalentes dans les autres pays ont focalisé l'attention du public sur certaines races de chiens dites dangereuses, faisant oublier que, dans les faits, tous les chiens peuvent mordre, y compris le plus petit et le plus mignon d'entre eux.
Cela dit, si la race du chien n'a pas d'influence quant à sa propension à mordre, elle en a en revanche sur la puissance de la morsure, et donc la gravité de la blessure. De façon générale, cette dernière est généralement moins grave quand elle est le fait d'un petit chien. Au passage, on peut relever que certains grands chiens comme le Briard ou le Dogue Allemand sont bien plus puissants que certains molossoïdes : ils sont donc susceptibles de causer de sérieux dégâts en cas de morsures, quand bien même ils ne sont pas des chiens catégorisés comme dangereux.
Une étude américaine commanditée par l'US National Center for Injury Prevention and Control a montré que les chiens mâles sont 6,2 fois plus susceptibles de mordre que les femelles, et que les chiens entiers présentent un risque d'attaque 2,6 fois plus élevé que les chiens castrés. Cette propension accrue à passer à l'acte d'agression est certainement reliée au fait que l'importance de la hiérarchie chez le chien est plus forte pour un mâle entier - même si l'étude ne se prononce pas sur ce sujet.
En effet, à l'origine, le comportement éthologique d'agression sociale du mâle vivant au sein d'un groupe d'individus est utile et nécessaire au maintien de la cohésion, de l'équilibre et de la bonne organisation sociale de la meute de chiens. La nécessité impérieuse de reconnaissance de la position statuaire de chaque individu par chaque membre du groupe conduit à l'expression fréquente de comportements d'agression sociale entre les mâles, d'où cette tendance plus forte à mordre. Il faut aussi ajouter que le comportement d'agression entre mâles pour l'accès à la reproduction est un élément éthologique essentiel à la survie du groupe, puisqu'il permet de sélectionner les mâles les plus robustes.
S'il n'est pas facile de trouver un lien indiscutable entre la morphologie et la tendance à mordre, il semble que dans un nombre important de cas, le chien soit connu de la victime et appartienne soit à un voisin, soit à la victime elle-même. Mais dans la mesure où de tels blessés ont moins tendance à déclarer ces accidents, il est difficile d'évaluer précisément le nombre de cas que cela représente.
On estime que, dans le cas de morsures d'enfants par un chien, ce dernier est connu dans 44 à 90% des cas (Filiatre et al., 1990 et Sokol et al., 1997). De même, l'Association des Médecins Vétérinaires du Québec (AMVQ) estimait dans une étude parue en 2010 que la moitié des cas de morsures de chien survenus dans la province était le fait de chiens de l'entourage proche de la victime (chien de la famille ou du voisinage). Une étude réalisée en France entre mai 2009 et juin 2010 auprès des services d'urgences de 8 hôpitaux confirme également que les morsures de chien sont plus nombreuses et plus graves lorsque la victime connaît l'animal.
Contrairement à ce que beaucoup de personnes peuvent croire, tout morsure de chien a une raison. En effet, un chien ne mord jamais par plaisir : il s'agit pour lui de l'ultime moyen de se faire comprendre, lorsque le reste est impossible ou a échoué. De fait, les morsures résultent en très grande majorité d'une mauvaise.
Par conséquent, on peut éviter un nombre considérables d'accidents en connaissant les causes des morsures, en apprenant à reconnaître les signaux d'apaisement que le chien envoie, et en ne relâchant jamais son attention, tout particulièrement lorsqu'il est entouré d'enfants.
Il est établi qu'un chien prévient toujours avant de mordre. Malheureusement, rares sont les personnes capables de comprendre ces signaux, c'est-à-dire de déchiffrer le leur langage corporel : oreilles rabattues sur la tête, queue courbée entre les jambes, poils hérissés sur le dessus du dos, retroussement des babines et grognements. Si on constate un ou plusieurs de ces avertissements, il ne faut en aucun cas insister. Pas question non plus de le punir, car cela ne ferait que l'inciter à attaquer sans prévenir la fois suivante.
Pour s'épargner une morsure, il y a bien des situations dans lesquelles il suffit de ne pas approcher l'animal ou de ne pas l'importuner. C'est le cas par exemple s'il est en train de poursuivre une proie, de défendre son territoire, de protéger ses bébés ou encore quand un mâle non castré est attiré par une femelle.
Pour prévenir les accidents et transmettre au grand public - y compris les personnes ne possédant pas de chien - les bonnes pratiques à adopter, les actions de prévention se multiplient. Vétérinaires, éducateurs canins et associations de passionnés de chiens organisent par exemple des sessions de sensibilisation pour les jeunes et leurs parents dans les écoles ou les centres de loisirs. On voit également de plus en plus de formations destinées aux personnes exerçant un métier à risque, tels que les facteurs.
Sachant qu'un chien est tout à fait susceptible de mordre son maître, il est important de bien se renseigner sur les antécédents et le vécu du chien que l'on adopte (voire dans une moindre mesure ceux de ses parents), quel que soit celui que l'on souhaite choisir entre un chiot ou un chien. En particulier, comme chez l'Homme, un traumatisme subi alors qu'il était petit peut laisser des traces à vie.
L'aspect le plus déterminant est la socialisation dès son plus jeune âge, c'est-à-dire de la naissance jusqu'à son 4ème mois. En effet, elle est absolument déterminante pour limiter le risque d'agressivité une fois adulte. Ainsi, le chiot doit avoir eu un contact continu avec sa mère pendant les 8 premières semaines de sa vie, tout en ayant un contact régulier et positif avec l'Homme et si possible d'autres animaux. Malheureusement, dans les animaleries, de nombreux chiots proviennent d'élevages clandestins où ils sont séparés trop tôt de leur mère : le risque de comportement agressif à plus ou moins brève échéance est donc accru.
Par ailleurs, un chiot découvre la peur à l'âge de 8 semaines et apprend comment la gérer jusqu'à sa douzième semaine. Il est donc primordial à cet âge-là de le mettre en présence d'un grand nombre de situations et stimuli divers (visuels, auditifs, tactiles, etc.). C'est également à partir de ce moment-là qu'il faut commencer à l'habituer à être manipulé : c'est la meilleure façon d'éviter qu'il devienne plus tard craintif et qu'il morde un jour par simple réaction de peur.
L'éducation joue également un rôle essentiel ; en particulier, s'il fait partie d'une race réputée pour avoir souvent un comportement de dominant, il faut savoir faire montre de fermeté pour rappeler à son chien qui est le maître, afin qu'il intègre parfaitement sa place dans la hiérarchie familiale et ne cherche pas à la remettre en question.
Par ailleurs, il ne faut jamais oublier qu'une race de chien est adaptée à un certain mode de vie : les conditions d'existence qui lui sont offertes doivent être cohérentes par rapport à cette contrainte. Par exemple, le Jack Russel est très populaire, y compris en ville, alors qu'il s'agit d'un chien de chasse qui a besoin de beaucoup d'exercice pour son équilibre et son bien-être. S'il est en manque de dépense physique, des problèmes comportementaux risquent de surgir rapidement.
Lorsqu'on cherche à approcher un chien inconnu dans la rue, ne serait-ce que pour déterminer s'il est perdu ou a fugué, il est primordial de prendre quelques précautions pour éviter de se faire mordre.
Tout d'abord, il faut chercher à créer un contact avec lui et à le mettre en confiance. Pour ce faire, on commence par l'approcher doucement, en restant calme, sans faire de geste brusque et sans le regarder dans les yeux, car il pourrait l'interpréter comme un signe d'agression.
Le mieux reste de l'appeler, de le laisser venir et de lui laisser le temps de renifler son interlocuteur pour établir un contact. Une fois cette étape franchie, on peut l'approcher par le côté, le caresser.
Si on cherche à le manipuler car il est semble mal en point ou qu'on suspecte qu'il est perdu, il faut alors lui museler la gueule (sans trop serrer), par exemple avec un foulard ou une ceinture. C'est seulement une fois cette précaution prise qu'on peut lui donner à boire ou à manger et l'examiner à la recherche de blessures et/ou d'un éventuel signe d'identification du chien (tatouage ou collier).
La conduite à adopter sera ensuite différente selon que l'on se trouve dans le cas d'un chien abandonné ou errant, ou si ce dernier appartient à un propriétaire.
Pour tenter de contenir le nombre très élevé de morsures de chien dans le monde, les Etats ne cessent de légiférer sur le sujet. De l'obligation du port de la muselière à l'interdiction pure et simple de certaines races de chiens dites dangereuses, beaucoup de tentatives ont été faites à travers le monde... avec plus ou moins de succès.
Ces mesures ne valent d'ailleurs pas que pour les résidents de chaque pays, puisque même les touristes peuvent y être astreints dans le cas d'un voyage avec un chien à l'étranger.
Face au nombre considérables de morsures de chien au Québec (en moyenne 450 par jour en 2010), la ville de Montréal a pris en 2012 une décision radicale : quelle que soit sa race, tout chien accusé d'avoir mordu quelqu'un est automatiquement considéré comme dangereux, et un avis systématique d'euthanasie est ordonné.
Le propriétaire a alors 24 heures pour contester l'avis en question, s'il le souhaite : pour cela, il doit trouver un expert animalier qui accepte de discuter de la dangerosité de son compagnon avec l'expert désigné par la ville. Jusqu'en 2012, le délai de recours du maître était de 48 heures, ce qui était déjà bien peu au regard de l'enjeu - à savoir l'euthanasie.
Cette législation a pour objectif d'inciter les propriétaires de chien à la vigilance et d'éviter les récidives. Mais elle est contestée par un certain nombre d'associations de protection animale, comme la SPCA de Montréal, puisque même un chien qui mord "légitimement" pour se défendre ou pour défendre son maître peut ainsi être condamné à mort. Certains ont même été euthanasiés sans qu'il n'ait été établi de façon certaine qu'ils avaient réellement mordu quelqu'un...
D'autres pays, comme la France, la Belgique et la Suisse, ont opté pour une approche un peu moins expéditive. Dans le cas d'une morsure de chien, celui-ci est considéré comme potentiellement dangereux : une évaluation comportementale du chien est donc effectuée par un vétérinaire agréé. À l'issue de cette évaluation, le professionnel peut demander son euthanasie s'il estime qu'il représente un danger grave et immédiat. Il peut aussi, dans les autres cas, contraindre le propriétaire du chien à suivre une formation portant sur l'éducation et le comportement d'un chien, ainsi que sur la prévention des accidents. Si le maître tente de se soustraire à ces obligations, le maire de la commune concernée peut ordonner la mise en fourrière du chien, voire son euthanasie.
Sans aller jusqu'à interdire certaines races de chiens qui font peur, il est possible d'opter pour une solution moins radicale : l'obligation de disposer d'un permis de détention.
La délivrance de ce permis est le plus souvent conditionnée à une formation spécifique du futur maître, afin que ce dernier :
Cette formation peut être assortie d'une évaluation comportementale du chien qui, comme son nom l'indique, a pour objectif d'évaluer sa propension à passer à l'attaque.
Ce type de dispositions trouve à s'appliquer par exemple en France : depuis 2009, les propriétaires de chiens de catégories 1 et 2 doivent posséder un permis de détention.
La Suisse était même allée encore plus loin, puisqu'entre 2008 et 2017, tous les propriétaires d'un chien - quelle que soit sa race - devaient disposer d'une telle autorisation, obtenue en assistant à une formation d'une poignée d'heures. Cette mesure a finalement été abandonnée, notamment parce qu'elle n'a pas permis une baisse significative du nombre de morsures - il faut dire aussi qu'une part importante des propriétaires ne respectaient pas cette obligation. Certains cantons ont toutefois fait le choix de garder ces cours obligatoires, quitte à les restreindre à certaines races.
Le débat concernant la dangerosité de certaines races défraie la chronique d'un grand nombre de pays depuis des années. Beaucoup sont ainsi parvenus à la conclusion qu'il fallait interdire certaines races jugées trop dangereuses. Une des races les plus ostracisées est l'American Pitbull Terrier, qui commença à être interdit dans plusieurs pays ou localités (Pays-Bas, Royaume-Uni, Italie, certaines villes des Etats-Unis et du Canada, etc.) à partir de la fin du 20ème siècle.
Toutefois, devant une absence d'amélioration de la situation - voire une augmentation du nombre de morsures - à la suite de cette décision, certains d'entre eux ont depuis fait machine arrière : par exemple, les villes de Vancouver et Halifax au Canada ont levé l'interdiction en 2005, l'Italie en 2007, et le Royaume-Uni en 2008.
Il faut dire que si certains grands chiens sont effectivement dotés d'une mâchoire très puissante, il n'a jamais été établi de manière scientifique que telle ou telle race a une plus grande propension à l'attaque. Les chiens les plus impliqués dans les accidents au sein d'un territoire donné sont tout simplement ceux qui y sont les plus nombreux, et le fait de concentrer l'attention de la population sur certaines races dites "méchantes" tend à faire oublier le rôle essentiel du maître dans l'éducation, ce qui ne peut qu'aggraver le phénomène. On constate d'ailleurs que les chiens qui ont la réputation d'être "gentils" (tels que le Labrador ou le Golden Retriever) mordent au moins autant que les autres, car on s'en méfie moins et on les sollicite davantage, sans imaginer un instant qu'ils puissent ne pas apprécier d'être caressés et manipulés dans tous les sens.
Certains pays, tels que la France, l'Espagne ou l'Italie, ont rendu obligatoire le port de la laisse et/ou de la muselière pour chien dans les lieux publics. Mais si ces mesures visent à limiter le risque d'accidents dans des lieux fréquentés par un grand nombre de gens (a fortiori par des enfants ou des personnes fragiles), elles ne peuvent en aucun cas garantir un risque zéro. On constate même qu'un chien tenu en laisse est en général plus enclin à mordre quelqu'un qui l'importune, car il n'a pas la possibilité de fuir.
De manière générale, un chien vit la laisse ou la muselière comme une entrave : il ne saurait être question de les lui faire subir toute la journée. Ces accessoires ont également tendance à faire oublier les causes des morsures : il s'agit en quelque sorte d'une solution symptomatique, qui ne permet pas de régler à la source l'éventuel comportement agressif, ni d'empêcher d'ailleurs les accidents au domicile, lorsque la muselière est retirée.
Les causes de morsures de chien sont nombreuses, et ce n'est pas parce qu'un chien mord une fois qu'il doit forcément être considéré comme dangereux. Il n'y a pas forcément lieu de s'alarmer, voire envisager de s'en séparer, mais il convient en revanche de bien analyser ce qui s'est passé et de prendre les choses en main afin de déterminer les différentes responsabilités, pour pouvoir faire en sorte que la situation ne se répète pas. L'évaluation comportementale des chiens mordeurs est d'ailleurs obligatoire suite à une morsure, précisément dans l'optique de déterminer quelle part de responsabilité doit être imputée au chien.
Quoi qu'il en soit, il faut bien avoir conscience du fait que, quelle que soit sa race, un chien reste un animal qui peut se montrer imprévisible. Nul n'arrivera à éliminer totalement les cas de blessures par morsure, que ce soit par des dispositions légales ou par des formations miracles, fussent-elles des plus pertinentes. La seule manière de parvenir au risque zéro serait... d'interdire tous les chiens. Une idée que même les pourfendeurs les plus zélés de la gente canine auraient sans doute du mal à défendre.
En tout état de cause, les morsures ne sont pas inéluctables : dans l'immense majorité des cas, un chien prévient avant de mordre. S'il en est réduit à cette extrémité, c'est probablement qu'il a auparavant envoyé des signaux d'apaisement qui ont été ignorés.
bravo a toi severine et continue tout comme moi a te battre pour "sauver" cette race moi j'en ai trois et je les aiment a donf et j'ai 53 ans ce ne sont pas que des chiens de jeunes et d'irresponsables merci
Ca fait plaisir ,pour une fois on ne cite pas de race. En effet,depuis quelque temps,nous entendons parler de morsures quand il s'agit de molosses type: trop souvent rottweiller,staff...ect.
Par contre,quand il s'agit de chien autre ne faisant pas partie de catégorie,on n'entend rien à la radio,télé,journaux.Il faut pas nous faire croire que dans toutes les morsures de chien seuls les rott mordent et sont agressif. Armelle à raison, mais il faudrai aussi regarder dans quel condition sont détenu certain chiens. Notamment dans des caves ou ils sont dans le noir privés de nourriture et dressés à être agressifs et méchants. Ainsi que toutes ces animaleries qui disent fonctionner avec des éleveurs, il s'agit en faite des pays de l'est, ils ne pensent qu'a l'argent et se foutent de s'occuper d'être vivant.
Beaucoup de morsures sont dues à la méconnaissance des maitres, ou au non-respect de certaines règles de base : chien dérangé lorsqu'il dort, ou mange. Un plus grande information réduirait sûrement le nombre de ces morsures...
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