Les concours de travail de chien à l'eau et le brevet sauvetage en mer

La création des niveaux d'apprentissage du travail du chien à l'eau

La création des niveaux d'apprentissage du travail du chien à l'eau

Le travail à l'eau et ses épreuves ont vu le jour en 1876, conçus par un certain M.C Marshall. En voyage au Canada, cet Anglais fut le témoin de scènes surprenantes. En effet, des chiens de race, tels que le Labrador et le Terre-Neuve, aidaient fréquemment les pêcheurs d'une île située à l'embouchure du Saint-Laurent, en plongeant par exemple pour ramasser le poisson tombé du filet, ou encore en portant secours à des pêcheurs en difficulté.

 

À son retour en Angleterre, il décida d'utiliser des tests d'aptitudes similaires à ce qu'effectuaient les chiens qu'il avait vu au Canada pour tester ceux qui devaient pratiquer le travail à l'eau, et ainsi s'épargner le même fiasco que les chiens plongeurs du Préfet Lépine.

 

Les exercices que devaient effectuer les chiens consistaient par exemple à plonger pour ramener des mannequins ou des objets, tirer une barque, nager à contre-courant, apporter un cordage de la berge à un canot en péril, etc.


Ce fut le début des concours de travail à l'eau, dont le but était - et est toujours - de conserver les aptitudes naturelles des races concernées.

Les épreuves pour les chiens de sauvetage à l'eau

Le premier degré 

Le premier degré 

Le premier degré est accessible pour les chiens à partir de 12 mois. Il s'agit d'un degré de découverte de la discipline, composé de 4 épreuves :

 

  • Assouplissement à terre : il s'agit d'une présentation du chien au juge. L'examinateur note le chien sur son calme, son obéissance, sa marche en laisse à la main gauche sur 20 mètres, son demi-tour et son retour vers lui. 

 

  • Natation : le chien embarque sur le canot avec son conducteur. À 200 mètres de la rive, le chien doit sauter de lui-même, ou sur ordre de son conducteur s'il ne s'est pas exécuté au bout d'une minute. Ensuite, le canot revient lentement vers la rive, suivi du chien. Le conducteur peut encourager l'animal du geste et de la voix.

 

  • Apportable lancé depuis la rive : le chien se tient à côté de son conducteur, au bord de l'eau. À la demande du juge, le conducteur ou une tierce personne lance l'apportable à 15 mètres minimum de la rive. Le chien doit immédiatement nager jusqu'à l'objet et le rapporter à son conducteur. 

  • Apportable lancé depuis le canot : le chien se tient à côté de son conducteur au bord de l'eau. L'apportable est lancé du canot situé à 20-25 mètres de la rive. Le chien doit immédiatement nager jusqu'à l'objet et le rapporter à son conducteur. 

 

Pour le rapport d'objet, il est toléré que le chien lâche l'apportable dès qu'il a pied, et deux essais sont autorisés.

 

Les épreuves sont notées sur 100 points : 20 points sur l'assouplissement à terre, 20 points pour la natation, 20 points pour l'apportable lancé depuis la rive, 20 points pour l'apportable lancé depuis le canot et 20 points d'impression générale.

Le deuxième degré

Le deuxième degré

Le deuxième degré est accessible pour un chien âgé de plus de 15 mois et titulaire du premier degré. Il est conseillé d'entraîner régulièrement l'animal afin qu'il acquière l'endurance et la musculature nécessaire. Il comporte 4 épreuves : 

 

  • Assouplissement à terre : il s'agit d'une présentation du chien au juge. Celui-ci note la marche en laisse du chien à la main gauche sur 20 mètres, la réponse aux ordres « halte », « assis » et « debout », puis son demi-tour à droite, sa marche retour sur 20 mètres et sa réponse aux ordres « halte » et « couché ».

 

  • Natation : le chien embarque sur le canot avec son conducteur. À 500 mètres de la rive, le chien doit sauter de lui-même, ou sur ordre de son conducteur s'il ne s'est pas exécuté au bout d'une minute. Ensuite, le canot revient lentement vers la rive, suivi du chien. Le conducteur peut encourager l'animal du geste et de la voix.

 

  • Rapport d'un mannequin : le chien se tient à côté de son conducteur, au bord de l'eau. Le mannequin est lancé du canot à environ 30 mètres de la rive. Sur ordre du conducteur, le chien doit immédiatement nager jusqu'au mannequin, lui saisir le bras et le rapporter à son conducteur. Le canot attend la fin de l'épreuve pour revenir.

 

  • Rapport d'un nageur en difficulté : le chien se tient à côté de son conducteur, au bord de l'eau. Un plongeur saute du canot situé à environ 30 mètres de la rive et simule l'affolement, sans appeler l'animal par son nom. Le chien doit immédiatement nager vers le plongeur, lui saisir le bras et le ramener.

 

Pour le rapport du mannequin ou du nageur en difficulté, il est toléré que le chien lâche l'objet ou le bras dès qu'il a pied.

 

Les épreuves sont notées sur 100 points : 20 points pour les assouplissements à terre, 20 points pour la natation, 20 points pour le rapport du mannequin, 20 points pour le rapport du nageur en difficulté et 20 points d'impression générale. En ce qui concerne les épreuves de rapport, deux essais sont autorisés.

Le troisième degré

Le troisième degré

Le troisième degré est accessible à partir de 18 mois aux chiens titulaires du deuxième degré. Ce troisième degré est le dernier avant l'accomplissement de la formation du chien et l'accès aux sélectifs pour le Championnat de France en mer des chiens de sauvetage à l'eau, qui a lieu tous les ans et réunit les 15 meilleurs chiens de France. 

 

Le troisième degré ne comporte pas d'épreuve de natation, mais compte 5 épreuves : 

 

  • Assouplissement au sol : il s'agit d'une présentation du chien au juge. Le chien doit marcher sans laisse à la main gauche sur 20 mètres, puis faire un aller-retour. Au bout de 10 mètres, sur ordre de son conducteur, le chien doit effectuer les ordres « halte », « assis » et « pas bougé ». Le conducteur revient alors seul vers le juge. Au rappel de ce dernier, le chien doit le rejoindre et se replacer assis à la gauche.

 

  • Rapport d'un nageur inanimé : le chien se tient à côté de son conducteur, au bord de l'eau. Un plongeur (nageur inanimé) saute du canot à environ 50 mètres de la rive, pendant que le canot effectue encore 20 mètres vers le large. De lui-même ou sur ordre de son conducteur, le chien doit nager jusqu'au noyé, lui saisir le bras et le ramener au canot. Noyé et chien sont remontés à bord.

 

  • Rapport de deux nageurs : le chien se tient à côté de son conducteur, au bord de l'eau. Un premier plongeur (noyé) saute à environ 50 mètres de la rive. Le second plongeur (sauveteur) saute 20 mètres plus loin pour nager aussitôt vers le noyé en sollicitant l'aide du chien, sans l'appeler par son nom. Le chien doit nager vers le sauveteur et le ramener à la rive pendant que le sauveteur s'agrippe au harnais du chien en maintenant le noyé hors de danger.

 

  • Rapport d'un canot : le chien embarque dans un canot avec quatre personnes. Il doit plonger à environ 50 mètres de la rive, saisir l'extrémité d'un cordage et ramener le canot vers la rive.

 

  • Apport d'un apportable au canot : le chien se tient à côté de son conducteur, au bord de l'eau. Le canot est situé à environ 30 mètres de la rive. Le conducteur donne l'apportable (souvent un gilet de sauvetage) au chien, qui l'apporte au canot. Le chien est remonté à bord.

 

Pour le rapport d'un nageur inanimé et de deux nageurs, il est toléré que le chien choisisse le chemin le plus court ou les courants favorables.

 

Les épreuves du troisième degré sont notées sur 100 points : 20 points pour l'assouplissement à terre, 20 points pour le rapport d'un nageur inanimé, 20 points pour le rapport de deux nageurs, 20 points pour le rapport d'un canot et 20 points pour l'apport d'un apportable au canot. Deux essais sont autorisés pour les 4 exercices d'apport ou de rapport. 

 

Seuls les chiens ayant reçu le qualificatif « Excellent » peuvent accéder aux sélectifs et au brevet de sauvetage en mer.

Le brevet de sauvetage en mer

Le brevet de sauvetage en mer

Le Brevet de sauvetage en mer est l'ultime étape pour concrétiser le travail du chien à l'eau, et, comme son nom l'indique, se déroule impérativement en mer.

 

Il n'est accessible qu'aux chiens âgés d'au moins 24 mois et titulaires d'un troisième degré qualificatif « Excellent ». Il marque la fin de la formation et est la consécration de la phase d'apprentissage que constitue les premier, deuxième et troisième degré. Le chien aura alors acquis toutes les compétences nécessaires pour exécuter tous les exercices du règlement et devenir un sportif de très haut niveau. 

 

Le brevet de sauvetage en mer comporte 5 épreuves : 

 

  • Nage d'endurance : chien et conducteur embarquent sur le canot. À 50 mètres de la rive, le chien plonge sur ordre du conducteur. Si le chien est aidé, il en est tenu compte dans sa notation. Il suit ensuite le canot vers le large pendant 30 minutes. À la fin du temps imparti, l'exercice se termine soit par un retour à la rive, soit en remontant le chien à bord. 

 

  • Deux épreuves de rapport : une épreuve de rapport d'un nageur inanimé et une épreuve tirée au sort (soit rapport de deux nageurs en difficulté, soit rapport d'un planchiste sur sa planche, soit rapport d'un bateau à la dérive, soit rapport d'un noyé sur un matelas pneumatique). L'épreuve choisie au sort sera la même pour tous les chiens participant au brevet. Ces épreuves se font à partir de la rive. 

 

  • Deux épreuves d'apport : le chien effectue deux épreuves d'apport tirées au sort parmi 4 épreuves. Les épreuves possibles sont l'apport d'un cordage au départ de la rive, l'apport d'un cordage de canot à canot, l'apport d'une bouée de sauvetage à un nageur en difficulté au départ de la rive pour ensuite le ramener jusqu'au rivage, et enfin l'apport d'une bouée de sauvetage à un nageur en difficulté au départ d'un canot, pour ensuite le rapporter au canot. 

 

Pour tous les exercices de rapport à terre, il est toléré que le chien lâche dès qu'il a pied. 

 

Les épreuves du brevet de sauvetage en mer sont notées sur 100 points : 20 points pour la natation, 20 points pour le rapport d'un nageur inanimé, 20 points pour le rapport et 20 points chacune pour les épreuves d'apport. Pour toutes les épreuves du brevet, un seul essai est autorisé, et seul le qualificatif « Excellent » donne lieu à son obtention.

Conclusion

Pour la petite histoire, lorsque Napoléon 1er quitta l'île d'Elbe pour revenir en France, il eut à embarquer sur un navire mouillé à proximité. En voulant monter dans la chaloupe qui venait le chercher, il glissa sur un rocher et tomba à l'eau. Ce fut alors l'affolement général, car Napoléon ne savait pas nager, et l'on ne parvenait pas à le trouver dans la nuit noire.

 

Le Terre-Neuve qui accompagnait l'un des matelots sauta brusquement à l'eau. Quelques secondes plus tard, le chien ramenait l'Empereur en le tirant par le col de son paletot, surpris mais vivant...

Dernière modification : 04/28/2020.