Chien démineur : les chiens détecteurs de mines

Chien brun démineur entre deux militaires

« Une mine antipersonnel est un soldat parfait. Elle ne dort pas, elle attend, avec une patience sans limite. » Ces mots sont attribués au dictateur cambodgien Pol Pot (1926-1998), dont le pays aurait encore dans son sol plus de quatre millions de ces engins explosifs.


Heureusement, que ce soit au Cambodge ou ailleurs, les efforts dans lesquels la communauté internationale et les organisations locales s’impliquent fortement depuis les années 90 commencent à porter leurs fruits. Dans le cas de ce qui fut autrefois l’Empire khmer, plus d’un million de mines ont été neutralisées depuis cette époque.


Ce que l’on ne sait peu, en revanche, c’est que partout dans le monde, ce travail est effectué avec l’aide d’un allié qui a du flair : le chien.


Comment l’humain est-il parvenu à transformer les chiens en détecteurs de mines ? Quels sont les avantages d’un chien de détection de mines par rapport aux autres techniques disponibles ? Comment exactement travaille un chien détecteur de mines ?

L’histoire de l’utilisation des chiens démineurs

L'apparition du métier de chien démineur

duo de chien avec son maitre militaire alignés

Des chiens sont utilisés pour la détection d’explosifs depuis la Seconde Guerre Mondiale. Ce sont donc des chiens de guerre qui en premier ont joué ce rôle.

Ainsi, pendant la Guerre du Pacifique, dans le cadre d’un programme entamé en 1943, les Américains entraînaient des chiens soldats à détecter les mines en passant des fils électrifiés sous la terre : lorsqu’ils mettaient la patte dessus, les chiens recevaient une décharge, ce qui leur permettait d’associer la présence d’une mine à la peur d’être électrocuté. Toutefois, ce stimulus négatif les rendait extrêmement nerveux, si bien qu’ils ne pouvaient travailler plus de 20 à 30 minutes par jour. Des expériences équivalentes sur des rats montrèrent d'ailleurs que certains d'entre eux avaient été traumatisés par le processus au point de ne plus vouloir bouger du tout de peur de recevoir une nouvelle décharge. En outre, des tests menés en Italie en 1944 par l’armée américaine conclurent que les chiens n’avaient qu’un taux de détection d’environ 30%.

Un rapport écrit par deux ingénieurs de l’armée canadienne à propos des opérations de déminage avec des chiens réalisés par les Pays-Bas en 1945 alla dans le même sens, jugeant les aptitudes de détection des chiens démineurs comme n’étant « pas 100% efficaces ». Il faut préciser toutefois que les chiens étudiés n’étaient pas utilisés dans les endroits où on suspectait effectivement la présence de mines, mais plus sur les voies ferrées et les routes, pour s’assurer de leur absence. Le rapport estimait en tout cas que les chiens démineurs avaient un grand potentiel, et mentionnait le besoin de mieux former les maîtres pour en tirer pleinement profit.

Les chiens démineurs commencèrent à réellement faire leurs preuves dans les années 70, lorsque les organisations de déminage améliorèrent leur dressage. En 2003, un guide pour l’entraînement des chiens démineurs fut établi dans un rapport produit par le GICHD, le Geneva International Centre for Humanitarian Demining (Centre international de déminage humanitaire de Genève). Il fait figure de document de référence à la disposition des différents pays pour les aider à établir leurs propres standards d’entraînement de chiens démineurs.

 

Les chiens démineurs ont depuis été utilisés - et le sont toujours - principalement au Cambodge, au Mozambique, au Soudan, en Afghanistan ou encore dans les Balkans.

Les chiens démineurs aujourd'hui

Panneau jaune avec une tête de mort signalant un danger avec des mines

Il n’existe pas de base de données fiable sur le déminage dans le monde, mais on estime à près d’un millier le nombre de chiens démineurs en action aujourd’hui.

Malheureusement, ils ont encore vraisemblablement de beaux jours devant eux : on évalue en effet à plus de 110 millions le nombre de ces engins cachés à quelques centimètres de la surface du sol. Ce nombre est peut-être surévalué, mais il n’en reste pas moins que les coûts sociaux et économiques affectent grandement les pays touchés, qui généralement ont déjà été bien affaiblis par les conflits au cours desquels ils ont été posées.

Les coûts que représente une zone minée sont difficiles à mesurer, mais on peut citer notamment :

  • l’impossibilité pour les réfugiés déplacés lors du conflit de retourner habiter leurs anciennes terres ;
  • le manque à gagner que représente une surface arable inexploitée en raison du risque pour les agriculteurs ;
  • le coût physique et psychologique que doivent payer les victimes des mines et leur entourage. L’ONU estime ainsi que les mines antipersonnel tuent chaque année environ 5.000 personnes et en blessent environ 20.000, majoritairement des civils. Si les adultes survivent la plupart du temps à l’explosion d’une mine, ils restent le plus souvent lourdement handicapés.

 

On comprend dès lors tout l’intérêt qu’il y a à petit à petit sécuriser les zones comportant des mines en retirant ces dernières l’une après l’autre. Et pour ce faire, le formidable flair du chien est un appui de taille.

Pourquoi utiliser un chien démineur ?

Gros chien brun clair reniflant le sol

Les opérations de déminage prennent un temps considérable, mais peuvent être accélérées par l’utilisation de chiens démineurs. Des équipes de chiens et de maîtres (on compte la plupart du temps deux chiens par maître) sont ainsi engagées dans la lutte contre les mines partout dans le monde. Les chiens font partie intégrante du processus d’ensemble, dont l'efficacité repose sur la synergie entre l'homme, l'animal et les machines de déminage.

En moyenne, une telle équipe peut travailler de 3 à 10 fois plus rapidement qu’un démineur manuel. Les chiens sont particulièrement utiles dans les zones où on retrouve beaucoup de métaux qui contaminent le sol, car en repérant les odeurs d'explosif, ils permettent d’éviter de creuser à tort, à l'inverse des détecteurs de métaux qui sonnent même pour un objet en métal inoffensif. Le Cambodian Mine Action Centre affirme d'ailleurs que 99,6 % du temps, les démineurs manuels ne déterrent que des déchets de métal, alors que ce problème ne se pose pas avec les chiens détecteurs. En outre, puisqu’eux ne repèrent pas le métal mais bien les molécules des explosifs, ils peuvent aussi trouver des mines faites en plastique ou en bois.

 

Chaque jour, aux quatre coins de la planète, des chiens démineurs accomplissent donc leur mission et contribuent ainsi à sauver des vies. Ils forment avec leur maître une véritable équipe : une confiance s'installe entre eux, qui permet à tous de travailler en toute sécurité et au chien de prendre un réel plaisir à effectuer son travail.

 

Le Mozambique est un parfait exemple de pays où cette méthode de déminage à l’aide de chiens détecteurs a fait ses preuves. Alors qu’il comptait parmi les Etats les plus contaminés au monde dans les années 90, il a été en 2015 déclaré complètement dépollué après le retrait de plus de 200.000 mines de son sol, honorant ainsi l'engagement pris par l'État lorsqu'en 1997 il signa le Traité d'Ottawa.

Comment travaille un chien démineur ?

La détection de mines in situ

Personnes creusant un trou dans le sol

Dans les endroits où la végétation est très dense, la première étape est d’utiliser des machines de débroussaillage afin d’effectuer un premier nettoyage. Une fois que le terrain le permet, les chiens interviennent.

Dès qu’un chien détecteur de mines marque l’arrêt, son maître marque l’endroit où l’explosif a été détecté (généralement avec un drapeau rouge) et fait appel à un démineur manuel pour sonder la zone et identifier l'objet. Sachant que le chien s’approche à environ un mètre de la mine, il faut alors fouiller une zone d’environ un mètre carré. Le démineur pénètre sur la parcelle sécurisée, fouille délicatement chaque centimètre carré de la zone indiquée par le chien et neutralise l'engin explosif qui s'y cache.

 

Cette technique permet de déminer de 300 à 2000 m² par jour, le chiffre variant fortement en fonction des conditions météorologiques, du type de sol ou encore de l’environnement, qui sont autant de facteurs impactant directement l’efficacité du chien. À titre de comparaison, un humain seul ne peut couvrir que de 5 à 150 m² par jour.

La détection de mines à distance

Chien au pelage blanc reniflant des échantillons de sol dans un pot en verre

Les chiens sont aussi utilisés pour faire de la détection à distance : la technique consiste à collecter des échantillons d’air ou de poussière autour des possibles endroits minés et de les faire sentir par un chien détecteur pour vérifier la présence de molécules reliées aux explosifs.

 

Depuis le début du 21ème siècle, près de 90 % des routes déminées par des organisations spécialisées (notamment au Soudan, au Mozambique et en Afrique du Sud) l’ont été grâce à cette technique.

Animaux démineurs : les chiens ont-ils de la concurrence ?

Rat démineur reniflant le sol

Le meilleur ami de l’Homme a un réel talent pour détecter ces mines qui peuvent le blesser, voire le tuer. Mais il ne s'agit pas du seul animal employé à cette fin.

Son principal « compétiteur » en la matière est le rat. Ainsi, un démineur utilisant un rat entraîné pour détecter la présence d’explosifs dans le sol serait 10 fois plus efficace qu’un démineur équipé d’un détecteur de métal. De fait, les rats pourraient être aussi efficaces que les chiens, et ils sont beaucoup plus faciles à entraîner. Néanmoins, comme ils vivent moins longtemps que leurs collègues canins, leur usage peut s’avérer moins intéressant à long terme.

 

En outre, malgré des résultats prometteurs, l'efficacité des rats démineurs est grandement altérée sur des terrains où la végétation est touffue : en effet, lorsque le rat est en-dessous du couvert végétal, le démineur n’a plus de contact visuel avec lui, si bien qu’il peut manquer les signes de détection envoyés par l’animal. Le rat n’est donc employable pour détecter les mines que sur des terrains où la végétation est rase ou inexistante.

Par ailleurs, afin de diriger ces petits rongeurs qui, contrairement à un chien, ne peuvent pas être dressés pour suivre un corridor de détection, il faut les attacher au bout d’un long bâton ou d’une corde et les déposer sur les zones à renifler. Cette pratique ne manque donc pas de soulever des questions d’ordre éthique, car cela revient un peu au même que si nous humains étions toute la journée harnachés sur une perche, balancés et déposés au sol. Difficile de ne pas définir le procédé comme cruel.

D’autres animaux comme les abeilles et les mangoustes ont aussi été entraînés à détecter les mines, mais leur utilisation est plus compliquée et/ou plus coûteuse.

Au final, le chien est clairement l’animal que privilégient les organisations spécialisées dans le déminage.

La sélection et la formation des chiens détecteurs de mine

Quels types de chiens pour détecter des mines ?

Deux chiens en posture couchée sur un muret dont un en muselière

Les races de chiens privilégiées par les organisations de déminage sont les Bergers Belges Malinois et les Bergers Allemands. Des Labradors et des Beagles sont parfois aussi utilisés comme chiens démineurs, mais leur nombre est bien moins élevé.

 

Le guide du GICHD préconise de sélectionner des chiots de parents qui sont adaptables, courageux, calmes, qui ont de bonnes relations avec leurs congénères ainsi qu'un goût prononcé pour la chasse et le travail.

La formation initiale des chiens démineurs

Chiot couché dans les bras d'une personne

Un des grands défis du déminage avec un chien réside dans l’environnement. Il doit en effet souvent travailler dans des conditions climatiques difficiles et/ou des environnements bruyants ou chaotiques. La formation du chien démineur doit donc obligatoirement prendre en compte ces facteurs, car entraîner un chien à détecter une mine dans un hangar isolé n'est pas suffisant pour lui permettre de faire son travail efficacement en conditions réelles, une fois sur le terrain.

Le GCHD préconise que les chiots sélectionnés soient légèrement soumis au stress dès les premières semaines de leur vie via des manipulations faites par un humain. Les manipulations consistent par exemple à toucher les pattes et les oreilles du chien, à lui appliquer de légères pressions sur l’abdomen, ou encore à lui mettre la tête en bas. Ce léger stress du chien lui permet de mieux résister à la pression et aux stimuli externes lorsqu’il grandit, et améliore également son développement cognitif.

À partir de l’âge de 3 semaines, le chiot est exposé lors de son repas aux sons de détonation à une distance d’au moins 200 mètres. Ainsi, en associant ces détonations à quelque chose de positif pour lui (le moment du repas), on réduit la réponse négative aux bruits rencontrés dans une zone de guerre et on atténue leur portée psychologique.

 

Deux chiens assis sur de la terre

Les semaines qui suivent comportent un mélange d’entraînement physique, de socialisation du chiot et de préparation à ses futures missions. Cette étape est cruciale, car le chiot découvre la peur entre la 8ème et la 12ème semaine : plus il est confronté à des stimuli variés à cette période, plus il sera équilibré à l'âge adulte et capable de s'adapter à tous types de situations dans des environnements bruyants et stressants. L’apprentissage de la marche en laisse, également effectué à cet âge-là, revêt elle aussi une certaine importance, dans la mesure où la plupart des chiens démineurs travaillent toute leur vie en laisse.

À partir de la 12ème semaine, les coups de feu tirés lorsque le chien se nourrit le sont à seulement 5 à 10 mètres de distance. L'animal est alors normalement déjà complètement désensibilisé aux bruits forts et aux véhicules, à sa cage de transport ainsi qu’aux étrangers.

À partir de l’âge d’un an, une sélection a lieu, basée sur la maturité, l'obéissance et l'intelligence du chien. Les individus choisis sont alors formés à détecter les explosifs pendant six à neuf mois, après quoi ils sont fin prêts à entrer en service.

 

Il convient au passage de mentionner que les avancées récentes dans la compréhension de la psychologie des chiens et dans la mise au point de programmes d’entraînement ont fait en sorte qu’un lien très fort entre le maître et son chien n’est désormais plus nécessaire, contrairement à ce qui était le cas par le passé. En utilisant des techniques d’éducation canine modernes, focalisées nettement plus sur l'animal lui-même que sur la relation maître/chien, on lui permet désormais d'être en mesure de travailler efficacement avec différents humains, plutôt qu'avec une personne en particulier.

La formation continue des chiens démineurs

Chien noir se stoppe et s'assied suite à l'ordre de son maître.

Comme pour de nombreuses autres utilisations, la formation des chiens démineurs ne se cantonne pas à l’apprentissage initial : afin de rester efficaces, ils continuent à être entraînés pendant toute leur carrière. Ils éprouvent d'ailleurs un plaisir naturel et bien réel à participer à ces activités de déminage, car elles leur permettent de solliciter leurs sens (et plus particulièrement leur odorat).

Toutefois, la tâche étant relativement répétitive, les chiens démineurs peuvent commencer à s’ennuyer au bout de quelques années, dès lors que le travail qu’on leur demande n’est plus vraiment stimulant à leurs yeux. Il faut donc autant que faire se peut les entraîner et les faire travailler dans des environnements variés et à les faire changer d’endroit le plus souvent possible, afin de stimuler et maintenir leur motivation.

Les limites des chiens démineurs

Un usage impossible dans certaines zones

Mines antipersonnel empilées sur une pelouse

Les chiens démineurs – comme d’ailleurs les rats employés à cette fin - sont efficaces lorsqu’ils sont combinés avec d’autres techniques de neutralisation des mines, comme le déminage avec un détecteur de métal ou le déminage mécanique (utilisant des véhicules spécialisés).

 

En effet, dans les zones avec une très grande densité de mines, ils deviennent confus et perdent leur efficacité de détection ; mieux vaut donc être en mesure de mobiliser plusieurs techniques en parallèle, d’autant que les endroits à sécuriser sont rarement homogènes en termes de densité de mines dans le sol.

L'importance d'une équipe maître-chien efficace

Berger Allemand et son maître de la brigade canine

Un bon chien démineur n’est rien sans son maître, et l’Histoire l’a bien montré : ce n’est qu’à partir du moment où ces chiens commencèrent à être correctement formés puis encadrés qu’il devint possible de les utiliser de manière systématique et d’exploiter pleinement leur potentiel.

 

Les entraîneurs et les maîtres ont donc un rôle déterminant dans l’usage de ces animaux et la réussite de leur mission ; le chien lui-même ne fait pas tout.

La lassitude du chien démineur

Berger Allemand et son maître devant une barrière

Le travail de déminage, s’il a le mérite de stimuler les sens du chien, présente en revanche l’inconvénient d’être assez répétitif. De ce fait, après plusieurs années d’expérience, le chien peut être lassé et sa motivation diminuer, ce qui augmente le risque d’erreurs et omissions, avec à la clef des conséquences potentiellement dramatiques. Ceci est d’autant plus problématique qu’il est difficile d’évaluer si un chien est lassé et manque de stimulations.

Une bonne façon de s’assurer qu’un chien est toujours efficace est de faire passer un deuxième chien démineur aux mêmes endroits. Si ce dernier détecte les mêmes mines que le premier et n’en trouve aucune supplémentaire, on peut estimer que le premier chien est toujours efficace. D’ailleurs, les équipes constituées par un maître démineur et ses chiens travaillent toujours accompagnées d’une autre équipe de démineurs canins : partout où un chien passe, un autre chien passe après lui pour s’assurer de ne rien oublier.

Des chiens démineurs non infaillibles

Personne africaine unijambiste sur des béquilles

Même avec un maître de choc et en veillant à éviter toute lassitude, la fiabilité totale d'un chien démineur reste un objectif difficile à atteindre. L’actualité l’a cruellement rappelé en 2017 au Mozambique, lorsque l’explosion d’une mine qui n’avait pas été détectée lors des opérations de déminage tua quatre personnes d’une même famille.

 

Quant à la détection à distance, il existe peu de données scientifiques visant à mesurer l’efficacité de la technique et éventuellement l’améliorer, ce que déplorent d’ailleurs des organisations comme le GICHD ou l’Humanitarian Mine Action (HMA).

La question éthique des chiens démineurs

Pancarte d'une manifestation contre l'usage des chiens démineurs

Même s’il n’existe aucune information officielle faisant état d’un chien démineur utilisé dans une situation humanitaire (donc non militaire) qui serait mort lors de son travail à cause de l’explosion d’une mine, cet usage pour un travail où il risque d’être gravement blessé ou de perdre la vie sans même en avoir conscience pose un sérieux problème éthique. Et on ne parle même pas  du contexte de l’intervention, souvent lui-même éprouvant et/ou dangereux pour l'animal, par exemple du fait du danger des maladies tropicales ou du risque de morsures et piqûres par des animaux venimeux.

Les humains ne pourraient-ils pas compenser le nez du chien par la technologie, évitant ainsi de mettre en danger un animal ? C’est en tout cas ce que tentent de faire certaines organisations, mais les détecteurs de vapeurs d’explosifs modernes n’arrivent pas encore à imiter la précision fascinante de l'odorat des chiens.

Conclusion

En un peu plus d’un demi-siècle, les techniques de déminage à l’aide de chiens se sont grandement perfectionnées, au point qu’ils sont devenus incontournables pour ce genre d’opérations. Les organisations humanitaires et les armées travaillent à la mise au point de techniques de détection de mines qui tentent de rivaliser avec l’odorat du chien, mais pour l’instant, aucune n’y parvient. Le meilleur ami de l'Homme est donc toujours un allié indispensable pour retirer du sols ces « soldats parfaits », qui continuent de tuer en majorité des civils.

De fait, nul doute que les chiens démineurs continueront encore longtemps de sauver des vies, accompagnés des humains qui travaillent avec eux. En effet, de nouveaux conflits éclatent régulièrement autour du globe, alors que plus d’une trentaine d’Etats (dont des acteurs majeurs comme les États-Unis, la Chine ou la Russie) n’ont toujours pas ratifié le Traité d’Ottawa visant à bannir la production et l'utilisation de mines antipersonnel.

Dernière modification : 01/09/2020.