Le chien antichar

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Le chien de combat
Statue d'un chien couché sur les restes d'un char

Les chiens antichar, que l'on appelait également chiens-bombe ou chiens-mine, étaient des chiens de guerre dressés pour transporter des explosifs sous des chars et des véhicules blindés dans le but de les détruire. On estime que les premiers chiens antichar ont été formés aux alentours de 1930, mais ils ont surtout été utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale par l'Union Soviétique pour lutter contre les chars allemands. Ces derniers représentaient en effet une grande menace pour l'armée soviétique, qui ne possédait alors pas d'équipement efficace contre les véhicules blindés.


Le dressage de ces chiens était particulièrement discutable : on les privait de nourriture pendant plusieurs jours et on cachait de la nourriture sous un char placé à proximité. Les chiens se précipitaient alors sous le char pour y chercher de quoi manger dès qu'on les lâchait, et acquéraient ainsi le réflexe de courir sous un véhicule dès qu'ils en apercevaient un.

 

Une fois entraînés, on amenait les chiens au front et on les sanglait avec des poches remplies d'explosifs. Ils étaient ensuite lâchés devant des chars ou véhicules blindés ennemis, et conformément à ce qu'on leur avait inculqué, se jetaient dessus. Un détonateur rudimentaire (parfois un simple bâton de bois) s'enclenchait dès que le chien passait sous le véhicule et faisait exploser le blindé en même temps que le pauvre animal. On estime que fin 1941, l'Armée Soviétique comptait dans ses rangs plus de mille chiens antichar, et que leur nombre a doublé l'année suivante.


La propagande nazie puis les experts militaires occidentaux de la Guerre Froide prétendirent que ce programme n'avait pas eu beaucoup de succès. Les Allemands expliquaient notamment que les Hundeminen (le nom qu'ils donnaient à ces chiens), entraînés exclusivement avec des véhicules russes fonctionnant au diesel, étaient parfois désorientés pendant les combats et se réfugiaient sous les chars soviétiques au lieu des chars allemands qui tournaient à l'essence. D'autres étaient effrayés par le bruit de la guerre et fuyaient le champ de bataille sans remplir leur mission.

 

Les sources soviétiques établissent quant à elles que les chiens antichar sont parvenus à détruire 300 chars allemands, et qu'ils étaient suffisamment efficaces pour que les Allemands prennent des mesures pour les contrer. Les soldats allemands reçurent par exemple l'ordre d'abattre tout chien qu'ils apercevaient. Les mitrailleuses en haut des chars n'étant pas assez efficaces pour atteindre des cibles aussi basses, rapides et difficiles à voir, les Allemands finirent par recourir à des lance-flammes pour éloigner les chiens. La méthode fut efficace sans être infaillible, certains chiens comme les Dobermanns ne renonçant pas à leur mission pour autant.

 

En 1942, un grand contingent de chiens antichar fut désorienté et les animaux partirent en tous sens, mettant en danger tous ceux présents dans la bataille et forçant le retrait de toute une division soviétique. Peu de temps après, les chiens antichar furent retirés du service pour être remplacés par des armes antichar traditionnelles. On sait toutefois que l'entraînement de chiens antichar a duré au moins jusqu'en 1996.

 

Le 21 juin 2013, un monument intitulé "Front dog", représentant un chien reposant sur les restes d'un char détruit, fut inauguré à Moscou en hommage aux nombreux canidés qui se battirent aux côtés de l'Armée Rouge et perdirent la vie pendant la Seconde Guerre mondiale.

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Le chien de combat
Dernière modification : 01/10/2020.

Commentaires sur cet article

Si vous aimez les mascottes embarquées à bord des navires de guerre, j'ai ouvert un poste forum sur le site anciens cols bleus et pompons rouges. Bienvenue aux invités.

   
Par mercier romain

Bonjour à toutes et à tous,
Je me présente, je suis un spécialiste de la bête du Gévaudan. Je résume : Si aujourd'hui presque tout le monde est d'accord sur l'identité de la bête; un hybride de chienne et de loup, il y a encore beaucoup de flou. Certains historiens pensent que la bête ( les bêtes ) ? portait une sorte de cataphractaire en cuir avec des écailles de métal insérées pour pouvoir survivre à tous ces coups de feu reçus à courte distance et tous ces coups de baïonnette. Possible ou pas ? Pourtant, tous les témoins signalent la grande facilité de l'animal à se retourner sur elle-même, sa souplesse. "bondissante" "plus souple qu'un loup" "ne ressemble pas tout à fait un loup". Et tous ceux qui se sont battus corps à corps avec elle se seraient bien aperçus de la présence de métal ? Elle est toujours blessée, jamais morte ! Est-ce qu'un cuir avec un renforcement particulier, spécifique aurait pu suffire pour atténuer l'effet des balles, lingots et postes reçus ? J'aimerais avoir votre avis. Merci.

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Par sebastien

On leur a vraiment tout fait faire à nos chiens ....

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Par Maxime