Quelle que soit l'origine de son malaise, un chien qui a peur adopte une attitude caractéristique : tremblements, gémissements ou grognements, évitement de la source d'inquiétude, tendance à la fuite, et en dernier recours agression et morsure, si la fuite n'est pas possible.
Tous les chiens peuvent manifester de la peur, en particulier face à une situation nouvelle. Il s'agit d'un comportement naturel, que l'on trouve chez un très grand nombre d'espèces animales, et qui leur permet de réagir de façon appropriée face à un danger potentiel.
Pour autant, certains chiens sont tout de même plus à même de développer un tempérament peureux que d'autres, en fonction de leur race, de leur socialisation et des expériences qu'elles ont vécues.
Depuis la domestication du chien par l'Homme il y a plus de 10.000 ans, ce dernier a tenté de faire de son compagnon un bon protecteur de troupeaux, de biens et de personnes, entre autres.
Ainsi, la méfiance envers les étrangers - et plus largement envers tout ce qui est inhabituel - est une caractéristique qui a été savamment entretenue par les éleveurs au fil des siècles, et que l'on trouve naturellement aujourd'hui chez un grand nombre de races.
En voie de conséquence, il existe des races naturellement plus méfiantes que d'autres, qui font d'ailleurs généralement d'excellents gardiens. C'est le cas notamment de l'Akita Inu.
Même si certaines races ont une méfiance naturellement plus marquée que d'autres, il faut savoir qu'un chien ne naît pas peureux a priori. Il peut en revanche le devenir, en fonction de la façon dont il est éduqué lors des premiers mois de sa vie.
En effet, lorsqu'il est présent, ce côté craintif trahit le plus souvent une mauvaise socialisation du chiot entre le 2ème et le 3ème mois, période à laquelle il découvre la peur et est censé apprendre à la gérer. Lorsque la socialisation est mal effectuée (par exemple s'il est confronté à très peu de situations nouvelles quand il est petit), il ne développe jamais la capacité de savoir quoi faire : c'est alors qu'il risque fortement d'évoluer vers un tempérament peureux.
Un chien peut aussi devenir craintif à la suite d'évènements traumatisants qu'il a vécus par le passé et qu'il a assimilés (à tort ou à raison) à un lieu, une personne ou encore un objet.
C'est ainsi qu'un chien au tempérament soumis, s'il est éduqué avec brutalité et puni de manière exagérée, peut à terme perdre toute confiance en lui et devenir craintif.
La méfiance naturelle qui existe chez tous les mammifères devient problématique lorsqu'elle se transforme en une peur anormale lors d'un grand nombre de situations du quotidien qui sont pourtant sans danger particulier : un bruit un peu trop fort, un nouvel objet ou un nouveau meuble dans la maison, la rencontre avec un congénère ou la présence d'une personne extérieure au foyer, etc.
Bien évidemment, un animal n'a pas les mêmes capacité d'analyse ni les mêmes critères qu'un humain pour définir ce qui est une potentielle source de danger ; à ce titre, des "fausses alertes" et des comportements de peur injustifiés sont inévitables, quel que soit le chien. Pour autant, la question se pose dès lors que les crises de panique se produisent souvent et/ou qu'elles mettent en danger l'animal lui-même ou son entourage (par exemple si la peur le conduit à mordre toute personne qu'il ne connaît pas ou qui tente de l'approcher).
Pour canaliser le comportement d'un chien au tempérament peureux, il est important de procéder à un déconditionnement, qui peut être long et fastidieux.
La première règle est surtout d'ignorer le chien lorsqu'il a peur. Même si cela peut être difficile, il ne faut en aucun cas tenter de le rassurer en le caressant, ni à l'inverse le gronder ou le punir, car ces attitudes auraient au contraire pour effet de légitimer son inquiétude (« si mon maître cherche à me rassurer, c'est qu'il y a effectivement des raisons de s'inquiéter »). Le chien apprenant par mimétisme, en imitant son maître, le meilleur moyen de le calmer est de rester calme soi-même et d'agir comme si de rien n'était.
On peut également détourner son attention en lui proposant des jeux ou en lui offrant une friandise, de façon à ce qu'il finisse par assimiler la situation à du plaisir, plutôt qu'à des souvenirs négatifs.