« Soirée à Cap Cod », de Edward Hopper (1939)

Le tableau « Soirée à Cap Cod (Cape Cod Evening) », d'Edward Hopper, qui représente un chien et ses maîtres devant leur maison

Edward Hopper (1882-1967) a peint Soirée à Cap Cod (Cape Cod Evening) en 1939 dans un petit village de pêcheurs de la presqu’île de Cape Cod, dans le Massachusetts (Etats-Unis). Ce tableau est exposé au National Gallery of Art (musée national des beaux-arts) de Washington.

 

Faisant partie du mouvement réaliste, le peintre et graveur américain avait donné par la suite une explication de son intention créatrice : « Il ne s'agit pas de la transcription d'un lieu, mais d'un assemblage de croquis et d'impressions mentales de ce qui se trouve dans les environs. […] On peut voir l'herbe sèche et soufflante de la fenêtre de mon atelier à la fin de l'été ou à l'automne. Dans la femme, j'ai essayé d'obtenir le visage large, la mâchoire forte et les cheveux blonds d'un type finlandais dont il y a beaucoup sur le Cap. L'homme est un Yankee aux cheveux foncés. Le chien écoute quelque chose, probablement un engoulevent ou un bruit du soir. »

 

Cette composition énigmatique est le résultat d'un long processus de délibération qui peut être retracé dans les dessins préparatoires de Hopper. Plusieurs aspects de la scène sont troublants :

  • l'homme et la femme - vraisemblablement un couple qui s’est disputé - s'ignorent mutuellement et semblent regarder en direction du sol ;
  • l'herbe non coupée qui s'étend dans le jardin contraste avec la maison bien entretenue ;
  • la position d'alerte du chien semble annoncer un danger imminent ;
  • l'obscurité avancée du soir donne un air mélancolique à la composition.

 

Hopper présente ainsi un ensemble de dissonances soigneusement orchestrées qui traduisent une attitude sceptique à l'égard de l’humanité, mais aussi de la relation des êtres humains entre eux et avec la nature. Symbole de loyauté et de fidélité, le chien ne semble pas affecté par la situation, jouant simplement son rôle de chien de gardien et de compagnon.

Sommaire de l'article

  1. Page 1 : La place du chien dans la peinture au cours de l’Histoire
  2. Page 2 : « Vénus d’Urbin », de Titien (1538)
  3. Page 3 : « Chasseurs dans la neige », de Pieter Brueghel l'Ancien (1565)
  4. Page 4 : « Portrait d’une noble », de Lavinia Fontana (1580)
  5. Page 5 : « Nain avec un chien », de Vélasquez (1645)
  6. Page 6 : « La joyeuse famille », de Jan Steen (1670)
  7. Page 7 : « Misse et Turlu, levrettes de Louis XV », de Jean-Baptiste Oudry (1725)
  8. Page 8 : « Le peintre et son Carlin » ou « Autoportrait au chien », de William Hogarth (1745)
  9. Page 9 : « Jeune femme avec Carlin », de François Boucher (1740)
  10. Page 10 : « La partie de chasse », de Francisco de Goya (1775)
  11. Page 11 : « Lady Hamilton au naturel », de George Romney (1782)
  12. Page 12 : « Un couple de Foxhounds », de George Stubbs (1792)
  13. Page 13 : « Un membre distingué de la Humane Society », de Edwin Landseer (1838)
  14. Page 14 : « The Cavalier's Pet », de Edwin Landseer (1845)
  15. Page 15 : « Femme nue au chien », de Gustave Courbet (1862)
  16. Page 16 : « Tama : le chien japonais », de Edouard Manet (1875)
  17. Page 17 : « Arearea ou Joyeusetés », de Paul Gauguin (1892)
  18. Page 18 : « Julie Manet et son Lévrier Laerte », de Berthe Morisot (1893)
  19. Page 19 : « Un ami dans le besoin », de Cassius Marcellus Coolidge (1903)
  20. Page 20 : « Le chien qui hurle », de Paul Klee (1928)
  21. Page 21 : « L’enfant au taco », de Diego Rivera (1932)
  22. Page 22 : « Autoportrait avec un chien », de Frida Kahlo (1938)
  23. Page 23 : « Soirée à Cap Cod », de Edward Hopper (1939)
  24. Page 24 : « Chiens d’Europe », de Hashimoto Kansetsu (1941)
  25. Page 25 : « Portrait de Maurice », de Andy Warhol (1976)
  26. Page 26 : « Chiens qui dansent », de Keith Haring (1982)