Le commissaire Maigret est à l’auteur belge Georges Simenon (1903-1989) ce que le détective Sherlock Holmes est à Arthur Conan Doyle (1859-1930) : un enquêteur hors pair aux méthodes insolites, qui parvient toujours à démasquer le coupable.
Par coïncidence, il s’avère que l’aventure la plus célèbre des deux détectives tourne autour d’un chien : celui qui hante la famille des Baskerville pour Sherlock Holmes dans Le Chien des Baskerville (1902), celui associé au tueur qui sème la terreur au sein de la petite ville bretonne de Concarneau dans Le Chien Jaune pour Jules Maigret.
Comme dans le roman de Conan Doyle, la présence d’un chien mystérieux (en l’occurrence de couleur jaune) qui apparait sur les lieux de différentes scènes de crime suscite l’angoisse chez les habitants un brin superstitieux de la commune.
Les deux romans utilisent aussi la figure du chien comme un emprunt à la tradition gothique qui l’associe fréquemment au surnaturel. Ainsi, le chien jaune de Simenon est-il un fantôme, un monstre, ou quelque chose de complètement différent ? C’est la question que le roman doit élucider…
L’auteur utilise aussi la figure du chien jaune pour dénoncer le caractère irrationnel des petites gens ainsi que les dommages que sont susceptibles de provoquer les rumeurs au sein d’une communauté.