George Washington, amateur de chiens de chasse et créateur d’une nouvelle race

Tableau de George Washington avec un de ses chiens de chasse

Chef militaire durant la guerre d’indépendance (1775–1783) puis premier président du pays (de 1789 à 1797), George Washington (1732–1799) est une des figures emblématiques de l’histoire des États-Unis. Les Américains voient d’ailleurs chaque jour son visage sur leurs billets d’un dollar. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il nourrissait une passion sans borne pour ses chiens, et fut à l’origine de la création d’une nouvelle race.

Pratiquant la chasse à courre de manière intense, il disposait de plusieurs meutes, et voulait bien sûr qu’elles soient efficaces. Pour autant, il ne faudrait pas croire qu’il considérait ses chiens comme de simples outils au service de son divertissement. En effet, différents témoignages prouvent que le héros de l’indépendance était attaché à eux et aimait passer du temps à leurs côtés (au point parfois de leur rendre visite dans leur chenil pendant la nuit), ne manquant pas de leur prodiguer de l’affection et de prendre soin d’eux. Il possédait en outre une connaissance très fine des particularités et du tempérament de chacun. Sa correspondance montre même qu’il se souciait encore de leur santé tandis qu’il combattait loin de sa plantation de Mount Vernon.

Washington ne considérait cependant pas les chiens comme étant destinés à tenir compagnie à leur maître dans leur quotidien – et notamment à s’inviter dans le domicile. D’ailleurs, les portées qui ne correspondaient pas à ses attentes étaient noyées - une pratique courante à cette époque chez les éleveurs. Selon un article de l’historienne Mary V. Thompson intitulé « The Private Life of George Washington’s Slaves » et publié en 1999 dans le magazine Virginia Cavalcade, il fit également tuer les chiens de ses esclaves en représailles lorsqu’il soupçonnait ces derniers de s’en prendre à ses moutons ou de les voler.

Grand amateur de chasse au renard, Washington possédait notamment des Foxhounds Anglais, race créée en Grande-Bretagne au cours du siècle précédent pour cette activité – comme son nom l’indique. Il avait aussi des Brooke Hounds, un autre type de chien de chasse au renard créé quant à lui par Robert Brooke Sr. (1602-1655), un homme politique à qui l’on doit l’importation de cette activité en Amérique.

Alors qu’il cherchait à obtenir des chiens encore plus rapides, Washington se fit offrir en 1785 un groupe de Grands Bleus de Gascogne par son ami français le marquis de La Fayette (1757-1834), qui s’était engagé aux côtés des Américains lors de la guerre d’Indépendance. Il décida de croiser ces animaux particulièrement agressifs avec ses autres chiens destinés à la chasse au renard. L’initiative fut couronnée de succès, et donna naissance au Foxhound Américain. Cette race a bien sûr une apparence assez proche de son ancêtre anglais, mais s’en distingue par quelques détails – à commencer par sa taille en moyenne plus élevée et ses pattes plus longues.

Les deux continuent d’exister de nos jours, et leur population aux États-Unis est assez comparable. Elle est toutefois très réduite : ils se situent aux alentours de la 180ème place (sur un peu plus de 200) au classement des races en fonction du nombre d’enregistrements annuels auprès de l’American Kennel Club (AKC), l’organisme cynologique de référence du pays.

En tout cas, George Washingon n’utilisait pas systématiquement ce type de chiens lorsqu’il chassait : il variait en fonction du gibier ciblé. Ainsi, on sait qu’il eut également un Terre-Neuve qu’il employait pour chasser le canard, et des Springers Anglais pour la chasse aux oiseaux. Il employa également des terriers pour chasser les rats de sa plantation de Mount Vernon. Selon un manuscrit qu’il écrivit en 1786 et qui est aujourd’hui conservé dans la Bibliothèque du Congrès, il se procura également un Dalmatien femelle prénommé Madame Moose.
 
Plusieurs chiens de chasse de George Washington sont restés dans l’Histoire comme étant parmi ses favoris. Leurs noms sont passés à la postérité grâce à différerents écrits privés les mentionnant, et montrent que celui-ci ne manquait pas d’imagination. En effet, certains avaient été baptisés de manière plutôt surprenante, à l’instar de Drunkard (« ivrogne ») ou Tipsy (« eméché »).