César de Notts, chien-auteur du roi Édouard VII

Le chien César suivant le cortège funéraire de son maître le roi Édouard VII

Né en 1898 dans le chenil de Kathleen, duchesse de Newcastle, César était un Fox Terrier à Poil Dur pas tout à fait comme les autres. Le collier qu’il portait annonçait la couleur, puisqu'il comportait une inscription « Je suis César. J’appartiens au Roi ».

 

César était donc le compagnon du roi d’Angleterre Édouard VII (1841-1910), et menait une existence conforme à son rang : il bénéficiait des soins d’un valet de pied attitré, et dormait sur un fauteuil installé à proximité du lit royal. Ces privilèges ne lui épargnèrent toutefois pas le surnom peu amène de Stinky (« le puant ») donné par certains courtisans.

 

Si ces derniers étaient mus notamment par une certaine jalousie, cette dernière fut sûrement décuplée au décès du roi. En effet, ce fut César qui mena le cortège funéraire, placé notamment devant les chefs d’État et les neuf rois qui assistent aux funérailles – y compris George V (1865-1936), le successeur du souverain décédé, ainsi que l’empereur allemand Guillaume II (1859-1941). Ce dernier fit d’ailleurs ouvertement savoir qu’il n’appréciait guère cette initiative.

 

Ce n’était toutefois pas la première fois que le chien du souverain était à l’origine de tensions diplomatiques. En effet, quelques années plus tôt, César avait occis les lapins des filles du baron Redesdale, diplomate britannique influent. Il prenait également un malin plaisir à s’acharner sur le bas des pantalons des interlocuteurs du roi, ainsi que le rapporte le premier baron Hardinge de Penshurst, qui en fit les frais à l’occasion d’une croisière à bord du yacht royal. Ces écarts de conduite étaient si fréquents qu’ils firent craindre au souverain que son compagnon fasse échouer l’Entente Cordiale, qui scella en 1904 les relations entre la France et le Royaume-Uni.

 

César continua à faire parler de lui après le décès de son propriétaire. En effet, il fut l’auteur désigné du livre Where’s Master? (« Où est mon maître ? »), une chronique de la vie à Buckingham en l’absence d’Édouard VII publiée un mois après la mort du souverain. Le livre fut un succès, au point d’être réédité à neuf reprises dans la première année suivant sa sortie.

 

César occupait une place tellement importante dans la vie de son maître qu’il fut représenté aux pieds de son gisant par le sculpteur anglais Bertram MacKennal, choisi pour réaliser le monument funéraire du couple royal.

Dernière modification : 01/19/2022.