Publié en feuilleton de 1901 à 1902 puis sous forme de livre en 1902, Le Chien des Baskerville est un roman de l’écrivain écossais Arthur Conan Doyle (1859-1930). C’est l’ouvrage le plus célèbre mettant en scène Sherlock Holmes, le personnage imaginé par ce dernier en 1887 – au point d’ailleurs d’avoir fait l’objet de plus d’une vingtaine d’adaptations à la télévision comme au cinéma.
Le détective privé s’y rend dans le sud-ouest de l’Angleterre pour enquêter sur la légende d’un chien démoniaque cracheur de feu qu’on soupçonne d’être impliqué dans le mystérieux décès de Charles Baskerville, un baronnet ayant fait fortune en Afrique du Sud avant de regagner son pays natal.
Pour créer ce personnage surnaturel, l’auteur s’est notamment inspiré de la légende ancienne du châtelain Richard Cabell, soupçonné d’avoir assassiné sa femme et vendu son âme au diable. Chaque année, à l’anniversaire de sa mort, Cabell reviendrait d’entre les morts pour prendre la tête d’une meute de chiens fantômes et hanter les landes le temps d’une nuit.
Le chien imaginé par Doyle constitue aussi un vibrant hommage à la tradition littéraire gothique, dans laquelle le meilleur ami de l’Homme occupe une place importante. On le retrouve ainsi associé au surnaturel dans Le Château d’Otrante (The Castle of Otranto), publié en 1764 par l’écrivain britannique Horace Walpole (1717-1797), ou encore dans Le Moine (The Monk), écrit en 1796 par le romancier anglais Matthew Gregory Lewis (1775-1818). Plus précisément, les chiens qui figurent dans le premier sont capables de détecter des phénomènes paranormaux, tandis qu’un de ceux présents dans le second hante le personnage principal, Ambrosio, alors que celui-ci se trouve dans un cimetière à un moment clé du récit. C’est aussi une des espèces dans lesquelles le célèbre conte vampirique Dracula peut se métamorphoser dans le roman éponyme publié en 1897 par l’Irlandais Bram Stoker (1847-1912).
Doyle s’inscrit clairement dans le sillage de ces écrivains, prouvant avec son roman que les superstitions concernant les chiens ont la vie dure.