« Baltique », de Renaud (2002)

François Mitterrand accompagné de Jean Glavany et de son chien Baltique

Baltique était le chien de l’ancien président François Mitterrand. Cette femelle Labrador noir est connue notamment pour être resté sur le perron de l’église de Jarnac lors de l’enterrement de son maître, en 1996. En effet, comme il n’aurait pas été convenable qu’un chien entre dans le lieu saint, Baltique est resté dehors tout le temps de la cérémonie.

 

Dans sa chanson éponyme, sortie en 2002, Renaud se met dans la peau de Baltique ce jour-là, et le dote de la parole. En narrateur omniscient qu’il est, il raconte ce que les humains pensent de sa présence à l’Église, et tout particulièrement pourquoi il n’est pas le bienvenu dans son antre, pour dire au revoir à son maître une dernière fois.

 

Il parle également de l’amour que Baltique éprouvait pour François Mitterrand en disant :

« Prévenez-moi lorsque quelqu'un
Aimera un homme comme moi
Comme j'ai aimé cet humain
Que je pleure tout autant que toi »

 

Quant au refrain, difficile de savoir s’il relève plus de l’ironie ou de l’espoir :
« Un jour pourtant, je le sais bien
Dieu reconnaîtra les chiens ».

Paroles de la chanson « Baltique »

lls ont peut-être eu peur que je pisse

Sur le marbre du bénitier

Ou pire que je m’accroupisse

Devant l’autel immaculé

Peur que je ne lève la patte

Quelque part dans les allées

Où siège cette foule ingrate

Qui nous parle d’humanité

Ils ont considéré peut-être

Que c’est un amour pas très catholique

Que celui d’un chien pour son maître

Alors, ils m’ont privé de cantiques

 

Un jour pourtant je le sais bien

Dieu reconnaîtra les chiens

 

Me voilà devant la chapelle

Sous cette pluie qui m’indiffère

Tenu en laisse par un fidèle

Allergique aux lieux de prières

Les gens parlent à côté de moi

Tu as de la chance toi au moins

La souffrance ne t’atteint pas

L’émotion c’est pour les humains

Et dire que ça se veut chrétien

Et ça ne comprend même pas

Que l’amour dans le cœur d’un chien

C’est le plus grand amour qu’il soit

 

Un jour pourtant je le sais bien

Dieu reconnaîtra les chiens

 

Je pourrais vivre dans la rue

Etre bourré de coups de pieds

Manger beaucoup moins que mon dû

Dormir sur le pavé mouillé

En échange d’une caresse

De temps en temps d’un bout de pain

Je donne toute ma tendresse

Pour l’éternité ou plus loin

Prévenez-moi lorsque quelqu'un

Aimera un homme comme moi

Comme j’ai aimé cet humain

Que je pleure tout autant que toi

 

Un jour pourtant je le sais bien

Dieu reconnaîtra les chiens

Un jour pourtant je le sais bien

Dieu reconnaîtra les chiens 

Musique de la chanson « Baltique »

Dernière modification : 10/31/2023.