A défaut d’avoir été intégrée dans le dernier album proposé par Alain Bashung de son vivant, Bleu Pétrole, Seul le chien trouva sa place dans son album posthume En Amont, paru en 2018. Dans Seul le chien, Bashung évoque l’affection et la fidélité sans faille que les chiens éprouvent pour leur maître, soulignant ce que l’amour d’un chien apporte à l’Homme. Il évoque aussi avec amertume le peu de temps qu‘un chien passe auprès de son maître (« Dommage qu’il vive si peu de temps »), même si en l’occurrence c’est lui qui avait déjà disparu lorsque le morceau sortit. Une ode au meilleur ami de l’Homme aussi simple et sobre que touchante.
Seul le chien se souvient
Seul le chien nous attend
Dommage qu'il vive si peu de temps
La paume est cette enclume
Ou tout est dessiné
Et l'étoile et la lune
Et le cœur des marais
Toutes les lignes tracées
Roulent pour la solitude
Ce ventre constellé
De manquer d'habitudes
Seul le chien se souvient
Seul le chien nous attend
Dommage qu'il vive si peu de temps
Type tordu
Corps fiévreux
Aux mains en plot romance
Promise aux contredanses
Aux créneaux hasardeux
Y nargue des sirènes
Leur chantent des adieux
Du feutre sur les yeux
Plus tard quand ils reviennent
Seul le chien se souvient
Seul le chien les attend
Dommage qu'il vive si peu de temps
C'est la dernière étoile
Que je voie s'allumer
C'est le dernier soupir
Que je m'entends pousser
Qu'on me porte qu'on m'installe
Qu'on me donne à chauffer
Une dernière salle
Que je voie défiler
Un à un ces visages
Pour qui j'aurais compté
Mais l'heure a beau tourner
Au milieu de la salle
Seul un chien me regarde
Seul le chien se souvient
Seul le chien nous attend
Dommage qu'il vive si peu de temps