Dormie, le chien américain accusé de meurtre

Dormie en train de se faire relever ses empreintes

Si les procès faits aux animaux existent dès le Moyen Âge, cette pratique disparaît ensuite au fil des siècles. Toutefois, le 21 décembre 1921, se tient à San Francisco une audience où le prévenu n’est autre qu’un chien – plus précisément un Airedale Terrier pure race du nom de Dormie, très sérieusement accusé du meurtre de 14 chats. Certains témoins rapportent même que la cour envisage un temps de l’accuser de 126 meurtres, considérant que les chats sont réputés avoir neuf vies. On peut se hasarder à supposer que cette accusation n’a pas été retenue en raison de l’impossibilité de savoir dans laquelle de ses vies était chaque victime... Il est également envisagé que le jury soit exclusivement composé de chiens, puisque l’usage veut que l’accusé soit jugé par ses pairs.

 

Au cours des débats, la bonne réputation de Dormie est établie. Les enfants du voisinage témoignent de leur attachement en organisant une collecte pour participer au financement de sa défense, et un témoin de moralité est entendu. Il s’agit de Rowdy, lui aussi un Airedale Terrier, qui n’est autre que le frère de Laddie Boy, le chien du président des États-Unis d’alors, Warren G. Harding (1865-1923). Rowdy a longtemps été le compagnon et le protecteur d’un Persan, au point de porter le deuil plusieurs jours après la mort de ce dernier ; ainsi est-il établi que, contrairement à ce que l’accusation prétend, les Airedales ne détestent pas les chats.

 

La délibération du jury se clôt sur un désaccord : 11 jurés se déclarent pour l’acquittement, un pour la peine de mort. Le juge prononce finalement un non-lieu, au motif que l’ordonnance de la ville de San Francisco ayant permis la mise en accusation de Dormie est contraire à la constitution de l’État de Californie. Celle-ci prévoit en effet que le maître et son chien sont responsables conjointement des crimes commis par ce dernier : le premier encourt une amende, tandis que le second risque l’exécution. Toutefois, la loi de l’époque permet à un chien dûment enregistré de se promener librement, au contraire des chats qui, eux, ne sont pas enregistrés. Par conséquent, si un chat errant rencontre un chien en liberté qui appartient à quelqu’un, ce dernier est dégagé de toute responsabilité en cas de blessure éventuellement occasionnée au petit félin.

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