Bobby, le Skye Terrier d'Edimbourg devenu une célébrité écossaise

La statue de Bobby à Edimbourgh

Depuis plus d’un siècle et demi, le chien Bobby figure dans le patrimoine de l’Écosse. Au même titre que Nessie (le monstre du Loch Ness), William Wallace (chevalier indépendantiste, 1270-1305) ou Andrew Carnegie (magnat de la métallurgie, 1835-1919), il a toute sa place dans les documentations touristiques.

 

L’histoire de ce petit Skye Terrier originaire d’Edimburgh commence le 15 février 1858, quand son maître John Gray – dit « Auld Jock » – décède de la tuberculose. Ce dernier était gardien de nuit pour la police de la ville, ce qui lui permettait d’emmener son chien à son travail, et donc le garder en permanence avec lui.

 

Après avoir mené la procession funéraire jusqu’au cimetière de Greyfriars, Bobby refuse obstinément de quitter la tombe de son maître à l’issue de la cérémonie puis les jours qui suivent. Malgré les aléas du climat et les tentatives du fossoyeur, de la famille du défunt et des voisins pour l’en éloigner, Bobby revient sans cesse veiller son maître. Bien que les chiens soient interdits dans le cimetière, la population émue accepte sa présence, et décide d’y construire un abri pour lui. Tous les jours à 13 heures, au son du canon, Bobby part se nourrir à la cantine qu’il fréquentait avec Auld Jock puis revient au cimetière.

 

La rumeur de la fidélité du petit terrier gagne le pays entier, et on vient de loin pour le voir. En 1867, alors qu’une nouvelle loi impose que les chiens errants soient abattus, le Lord Provost d’Edimburgh (l’équivalent du maire) lui fait confectionner un collier portant la mention « Grefriars Bobby, par le Lord Provost enregistré en 1867 », afin qu’il ne soit pas considéré comme un animal errant.

 

Pendant les 15 années qui suivent le décès de son maître, Bobby passe toutes ses journées sur la tombe de ce dernier, ne la quittant que pour accompagner jusqu’au canon le soldat qui tire le coup de 13 heures et se rendre avec lui à la cantine. Ce n’est qu’au cours de la dernière année de sa vie qu’il accepte de dormir chez la famille du restaurateur qui le nourrit tous les jours.

 

Bobby meurt à son tour en 1874, et est inhumé à proximité de son maître. La même année, la baronne Burdett-Coutts fait ériger près du cimetière une fontaine surmontée d’une statue de Bobby grandeur nature. Toujours visible actuellement, cette statue est devenue un monument écossais célèbre ; la truffe a déjà dû être restaurée deux fois, car il est dit que la toucher porte bonheur !

 

Ainsi, plus d'un demi-siècle avant avant le chien japonais Hachiko, un autre représentant de la gent canine était devenu célèbre pour son incroyable fidélité à son maître par-delà la mort.