Les chaleurs chez la chienne : âge, durée, symptômes...

Les chaleurs désignent l'étape du cycle sexuel de la chienne pendant laquelle celle-ci est en état de se reproduire et cherche à s'accoupler avec le mâle.

En effet, dans la nature, les mammifères ne peuvent généralement pas se reproduire à n'importe quel moment. Il est courant en particulier que les femelles ne puissent le faire qu'à certaines périodes de l'année, souvent du milieu de l'hiver au printemps : de cette façon, elles mettent bas au cours d'une saison favorable à la croissance de leurs petits.

Les chaleurs se traduisent par certains changements de comportement, et même par certains signes physiques - en particulier des écoulements vaginaux.

Comme c'est seulement au cours de cette période qu'elle peut se reproduire, c'est la phase du cycle sexuel la plus importante pour toute personne désireuse de faire faire une saillie à sa chienne.

Chez les mammifères, les petits ne peuvent pas se reproduire dès leur naissance : ils doivent atteindre la maturité sexuelle (c'est-à-dire la puberté) pour pouvoir commencer à le faire.

Chez le chien, la femelle devient pubère très tôt, généralement entre le 5ème et le 18ème mois selon la race : c'est à partir de ce moment-là qu'elle est en mesure de s'accoupler, et qu'elle commence à avoir des chaleurs.

Ces dernières ont souvent lieu en automne et au printemps, mais ce n'est pas une obligation : elles peuvent techniquement survenir à tout moment de l'année. En tout cas, si plusieurs femelles cohabitent, les cycles sont généralement synchronisés : cela est lié au fait que le chien est un animal de meute. Dans la nature, cette synchronisation permet ainsi que tous les petits naissent à peu près en même temps, et donc que la meute s'en occupe tous ensemble.

Une chienne continue d'avoir ses chaleurs jusqu'à la fin de ses jours, car la ménopause n'existe pas chez les canidés. Elle peut donc - en théorie - s'accoupler jusqu'à la mort, mais avec l'âge la reproduction devient plus incertaine et même risquée - tant pour elle que pour les petits.

En règle générale, les chiennes sont en chaleur pendant environ 3 semaines tous les 6 à 7 mois. Cela se produit donc bien moins souvent que chez les femmes par exemple.

On constate toutefois de grandes disparités d'une race à l'autre, puisqu'en fait l'intervalle entre deux périodes de chaleurs va en fait de 4 à 12 mois. Par exemple, certaines comme le Basenji et le Chien Nu du Mexique n'ont généralement leurs chaleurs qu'une fois par an. Pour savoir ce qu'il en est d'une race donnée, le mieux est de se tourner vers son vétérinaire.

Par ailleurs, comme chez les humains, il existe une certaine variabilité d'une chienne à l'autre, y compris au sein d'une race donnée. Par exemple, chez le Berger Allemand et le Rottweiler, les chaleurs sont censées survenir deux fois par an, mais certaines femelles appartenant à ces races les ont plutôt trois fois par an. À l'inverse, alors qu'elles sont également supposées survenir tous les 6 mois chez le Labrador, une partie des chiennes de cette race les ont plutôt tous les 8 mois - sans pour autant que cela ne soit anormal.

En tout cas, les chaleurs sont supposées être à peu près régulières pour un individu donnée, mais une irrégularité passagère n'est pas inquiétante : un grand nombre de facteurs (fatigue, stress...) sont susceptibles de décaler plus ou moins le cycle.

Au demeurant, il n'est pas rare que les premières chaleurs soient plus rapprochées que les suivantes : les choses rentrent naturellement dans l'ordre au bout d'un an ou deux, une fois que le cycle s'est bien mis en place. À l'inverse, on note généralement une diminution de la fréquence des chaleurs avec l'âge, en même temps que l'activité sexuelle s'amenuise.

Le cycle sexuel de la chienne comprend quatre phases au total : le pro-oestrus, l'oestrus, le dioestrus et l'anoestrus.

Les chaleurs correspondent aux deux premières phases, à savoir le pro-oestrus et l'oestrus. Chacune d'entre elles dure autour de 10 jours, et l'ensemble s'étale donc sur environ 3 semaines.

Le pro-oestrus correspond à la première étape des chaleurs : l'organisme se prépare à un éventuel accouplement. Sa durée est généralement comprise entre 3 et 17 jours, avec une moyenne autour de 9 ou 10 jours.

Concrètement, on constate alors que la vulve est enflée et qu'il y a des écoulements sanguins plus ou moins importants au niveau des lèvres vulvaires. En effet, contrairement à ce que l'on observe chez une femme, les pertes de sang d'une chienne ont lieu lors de la période favorable à la reproduction, et non après.

Par ailleurs, celles-ci émet des odeurs fortes, chargées en phéromones sexuelles appelées copulines, qui attirent fortement les mâles alentour - potentiellement jusqu'à un ou deux kilomètres de distance. Toutefois, à ce stade, elle refuse qu'ils la chevauchent, et peut même se montrer agressive envers eux ainsi qu'envers les autres femelles de son entourage.

Enfin, une modification de l'appétit, de la fatigue, de l'agitation, un manque d'entrain pour les activités quotidiennes (jeux, sorties, etc.) ou encore une demande inhabituelle d'attention ou de contacts sont possibles. De plus, une fugue est possible, en particulier si la femelle n'a pas de mâle à proximité immédiate.

Seconde étape des chaleurs, l'oestrus correspond à la phase pendant laquelle la femelle accepte enfin de s'accoupler avec un ou plusieurs mâles. Sa durée est généralement d'environ 9 jours. Elle peut toutefois être assez variable d'un individu à l'autre, puisqu'elle va globalement de 3-4 jours à environ 3 semaines.

Quoi qu'il en soit, c'est à ce moment-là que l'ovulation se produit : les ovaires de la chienne libèrent des ovules qui mûrissent pendant 2 à 4 jours dans son appareil génital avant de pouvoir être fécondés. Les chances qu'un accouplement aboutisse à une gestation sont alors maximales. Si en revanche les ovules ne sont pas fécondés au bout de 4 jours, ils meurent : même si une saillie a lieu, aucune gestation n'est possible jusqu'à la période d'oestrus suivante.

Pendant l'oestrus, les saignements deviennent généralement plus clairs et plus épais. Toutefois, ils peuvent aussi rester très sanguinolents, ou au contraire disparaître totalement. Quant aux changements de comportement éventuellement présents pendant le pro-oestrus (fatigue, agitation, baisse d'appétit, demande accrue d'attention, fugue...), ils ont tendance à se poursuivre pendant cette phase.

Par ailleurs, si au cours de cette période un mâle est intéressé pour la saillir, la femelle lui signale qu'elle est disponible pour l'accouplement en plaçant sa queue sur le côté et en fléchissant légèrement les pattes arrière.

En général, les chaleurs d'une chienne durent environ 18 jours. Il faut en effet compter autour de 9 jours pour la première phase (le pro-oestrus) et à peu près autant pour la seconde (l'oestrus).

Cela étant, il existe une certaine variabilité d'une femelle à l'autre : dans la pratique, les chaleurs durent globalement d'une dizaine de jours à plus d'un mois.

Par contre, la durée est censée être globalement la même pour une femelle donnée d'une période à l'autre, même si elle évolue légèrement avec le temps. En particulier, elle est souvent un peu plus courte peu après la puberté, ainsi que lorsque l'animal vieillit et que son activité sexuelle tend à diminuer.

Les chaleurs d'une chienne vont généralement de pair avec un certain nombre de désagréments, que ce soit pour elle-même ou pour son entourage. En particulier, il existe un risque de salissures (notamment dans le logement), et le fait que toutes sortes de mâles cherchent à s'accoupler avec elle peut être source de problèmes.

Voici quelques astuces pour que tout se passe du mieux possible pendant cette période.

Pendant ses chaleurs, une chienne peut perdre une quantité plus ou moins importante de sang ou de liquide vaginal. Si les écoulements sont abondants, elle risque alors de salir toutes sortes d'objets et d'endroits : son panier, le lit, le canapé, un fauteuil, le parquet ou la moquette...

Pour éviter ce type de désagréments, on peut alors lui faire porter une culotte de protection pour chienne, destinée à absorber les écoulements - il s'agit de l'équivalent d'une serviette hygiénique pour femme. Cela s'avère tout à fait efficace, mais elle peut avoir besoin d'un peu de temps pour s'y habituer - et risque d'être tentée de l'arracher, au moins dans les premiers temps. L'idéal est de choisir une culotte dotée d'une attache réglable afin qu'elle épouse bien la forme du corps et qu'il soit moins facile pour l'intéressée de s'en débarrasser d'un coup de dents.

Le prix d'une culotte de protection pour chienne est généralement inférieur à 5 euros, même si bien sûr on en trouve qui sont plus chères. Une solution économique et écologique consiste à opter pour un modèle lavable en machine, et qui est donc réutilisable d'une période de chaleur à l'autre. Cela représente d'ailleurs la majorité de l'offre disponible sur le marché.

Quand une femelle a ses chaleurs, elle émet des odeurs que l'on nomme copulines et qui attirent fortement les mâles entiers (c'est-à-dire non stérilisés) situés aux alentours. Si on ne désire pas la faire se reproduire, il faut alors veiller à ce que ces derniers ne s'approchent pas trop d'elle, et en particulier qu'ils ne tentent pas de la saillir lorsqu'on a le dos tourné.

Tout d'abord, il existe diverses possibilités pour limiter les émanations odorantes d'une chienne en chaleur. La plus simple consiste à lui faire porter une culotte de protection lors des promenades, mais on peut aussi lui donner des comprimés « anti-odeurs » vendus chez certains vétérinaires. Une dernière option est de frotter ses fesses avant chaque sortie avec un spray conçu pour repousser les mâles lors des chaleurs : il faut généralement compter entre 5 et 10 euros pour 150 mL de produit.

Néanmoins, mieux vaut de toute façon éviter de la sortir dans des endroits fréquentés par beaucoup d'autres chiens. Par exemple, si on a l'habitude de l'emmener dans un parc municipal où se rendent également nombre de ses congénères, on peut remplacer si possible par des sorties dans un endroit plus reculé - par exemple une forêt ou un pré.

Enfin, même si la réglementation du lieu où on se trouve ne l'impose pas, mieux vaut systématiquement la tenir en laisse pendant cette période, afin de la garder près de soi et sous surveillance. Cela permet d'intervenir rapidement si un mâle s'intéresse un peu trop à elle, et l'empêche également de fuguer pour partir à la recherche de partenaires potentiels.

Il est courant d'observer une modification de l'appétit d'une chienne pendant ses chaleurs : elle peut avoir moins envie de manger, ou au contraire avoir plus faim que d'habitude. C'est la conséquence des changements hormonaux qui se produisent au cours de cette période ; tout rentre dans l'ordre une fois cette dernière achevée.

Le cas échéant, il est pertinent d'ajuster alors temporairement la quantité de nourriture qu'on lui donne afin de l'adapter à son appétit. En revanche, il n'est pas spécialement nécessaire de changer de type d'alimentation.

En cas de doute, le vétérinaire peut évidemment être de bon conseil.

Les chaleurs d'une chienne ne surviennent pas souvent, mais elles ne sont pas un moment très agréable. En particulier, son état attire les mâles entiers des environs et augmente fortement le risque de fugue ainsi que de bagarre.

Il peut donc être tentant de chercher à les retarder, voire à les stopper.

Il est possible de retarder les chaleurs d'une chienne, par exemple si l'on ne veut pas qu'elles tombent pendant une période où on passe beaucoup de temps au dehors avec elle - typiquement, parce qu'on l'emmène en vacances avec soi.

Une première solution consiste à l'emmener chez un vétérinaire afin que celui-ci lui fasse une injection d'hormones : cela a pour conséquence de décaler le cycle d'environ 5 ou 6 mois. Il faut globalement compter autour de 50 euros par injection.

Une autre option est la pilule pour chien : il s'agit d'un comprimé à lui faire avaler chaque jour, et qui bloque le cycle de reproduction. Il faut commencer un peu avant la survenue des chaleurs puis continuer aussi longtemps qu'on le souhaite, en faisant éventuellement des pauses de temps en temps pour laisser l'organisme récupérer. Contrairement aux injections, on peut s'en occuper soi-même, sans passer par un vétérinaire. Il faut généralement compter autour de 20 euros pour une boîte de 30 comprimés, soit un traitement de 30 jours.

L'avantage de ces deux méthodes est que leur action est temporaire et réversible : les chaleurs (et donc la possibilité pour la femelle de se reproduire) reviennent ensuite naturellement. Leur principal inconvénient est qu'elles ne sont pas sans conséquences sur la santé de l'animal : il est courant que ce dernier souffre pendant toute la durée du traitement d'une fatigue persistante et potentiellement handicapante, et à terme il existe un risque réel d'inflammation de l'appareil génital ou de tumeur. Mieux vaut donc n'y avoir recours que de manière exceptionnelle, après consultation d'un vétérinaire.

Les injections d'hormones et les pilules contraceptives visent à empêcher ponctuellement qu'une chienne soit en chaleur, mais rien n'empêche d'y avoir recours de manière récurrente pour faire en sorte qu'elle ne le soit jamais. Toutefois, c'est loin d'être idéal : non seulement pour des questions de coût, mais aussi en raison du risque de problèmes de santé que cela est susceptible d'engendrer sur la durée : fatigue, inflammation...

La meilleure option pour stopper définitivement les chaleurs est de faire stériliser sa chienne : les cycles disparaissent alors à jamais.

L'opération est toutefois assez lourde et coûteuse, puisqu'il faut compter généralement entre 200 et 300 euros. Par ailleurs, elle est évidemment irréversible : une chienne stérilisée ne pourra plus jamais se reproduire.

La stérilisation a toutefois l'avantage de réduire la probabilité d'un certain nombre de maladies génitales, en particulier si elle est réalisée très tôt dans la vie de l'animal : infection, cancer de l'utérus ou des mamelles... Il est donc d'autant plus pertinent d'y recourir si de toute façon l'on n'a pas l'intention de faire reproduire sa chienne.