CANADA - Ils vivent dans une tente depuis deux mois

03/09/2006


Après s'être vu refuser des logements à cause de leurs animaux et de leur situation financière, Louise Pleau et son conjoint Normand Charbonneau de Saint-Jérôme vivent dans une tente, et ce, depuis deux mois.
Si l'on croit qu'en 2006 ce genre de situation existe seulement à Montréal et bien non. Atteinte d'un cancer des ganglions en plus d'avoir des problèmes d'arthrose, Louise Pleau a subi huit opérations au cours des deux dernières années. Elle ne peut donc travailler à cause de son invalidité. Le couple vit de l'aide sociale. Cette situation est plus qu'intolérable pour le couple qui est à la recherche d'un logement depuis le 28 juin dernier. «Nous avons quitté notre ancien logement sur la rue De Martigny à cause des locataires trop bruyants et à la suite des recommandations de la police», a expliqué le couple. Ça faisait six ans que Louise et Normand demeuraient à cet endroit.
Pour l'instant, le couple a trouvé refuge dans la cour arrière d'une amie à Bellefeuille. «Les nuits sont de plus en plus fraîches et ça devient difficile pour ma santé», a lancé Louise d'un ton émotif. À bout de ressources, désespéré, le couple ne sait plus quoi faire. «On visite continuellement des logements, mais sans réponse positive», a déclaré Normand. Le fait d'être prestataire d'aide sociale et d'avoir deux chiens, Bonnie et Merlin, et un chat, Youna, dérange les propriétaires, pense le couple. «Pourtant, je ne comprends pas, car j'ai toujours payé mon loyer, j'ai un bon crédit et mes animaux sont très bien domptés», a ajouté Louise.
Mes animaux, ma famille
Lorsqu'une personne est gravement malade, il y a souvent peu de choses qui peuvent la soutenir moralement ou, du moins, lui rendre la vie un peu plus agréable. «Mes animaux représentent pour moi ma famille et je ne peux pas m'en débarrasser. C'est grâce à eux, si je suis toujours en vie», a confié Louise. Le couple a fait des démarches auprès des organismes comme l'Office municipal d'habitation, mais en vain. «Pour obtenir un HLM à Saint-Jérôme, on nous a répondu de remplir un formulaire, sauf que le temps d'attente est de deux ans», a mentionné Normand.
Comble de malheur, la poste a informé le couple que s'il n'avait pas d'adresse prochainement les reçus de prestations allaient être retournés au gouvernement. Par conséquent, le couple risque de ne plus avoir de revenus. Malgré sa situation, le couple espère trouver bientôt un logement (4 1/2 ou 5 1/2) confortable dans un endroit paisible, où Louise pourra enfin apprécier les plaisirs de la vie.
Par Caroline Rioux