La popularité du Bull Terrier

Comme d’autres chiens ayant été créés et utilisés pour les combats d’animaux, le Bull Terrier a une réputation entachée par son passé. Cela constitue indéniablement un frein à sa popularité, mais ne l’empêche pas de compter moult admirateurs un peu partout dans le monde.

 

Il faut dire que son physique atypique ne laisse pas indifférent, et constitue un atout aux yeux de nombreux amoureux de la gent canine.

 

Ainsi, sans faire partie des races les plus populaires, il jouit d’une certaine notoriété et est bien implanté dans de nombreux pays.

Popularité du Bull Terrier dans son pays d'origine

Un Bull Terrier tenu en laisse au cours d'une promenade dans un paysage montagneux en Ecosse

Même si elle est un peu en dents de scie, le Bull Terrier jouit globalement d’une bonne popularité dans son pays d’origine, le Royaume-Uni.

 

Au milieu des années 2000, il figurait un peu au-dessus de la 20ème place dans le classement des races établi par le Kennel Club en fonction du nombre d’enregistrements annuels.

 

Au cours des années suivantes, la plupart des terriers (dont le Border Terrier, le Cairn Terrier, le Staffordshire Bull Terrier ou le West Highland White Terrier) connurent un recul prononcé : les préférences des Britanniques évoluèrent vers des chiens d’autres groupes. Le Bull Terrier ne fut pas épargné : il recula vers le 25ème rang, ses enregistrements annuels passant d’environ 3300 spécimens au milieu des années 2000 à environ 1500 une décennie plus tard. Ils se stabilisèrent ensuite quelques années autour de ce niveau.

 

Les chiffres sont toutefois orientés à la hausse au début des années 2020, puisque le nombre de naissances remonte à nouveau ; la race revient d’ailleurs à proximité de la 20ème place au classement. 

Popularité du Bull Terrier en France

Un Bull Terrier allongé dans l'herbe avec un aqueduc en arrière-plan.

En France, il fallut attendre les années 80 pour que le Bull Terrier commence réellement à s’implanter. Avant cela, on dénombrait moins de 10 inscriptions par an au Livre des Origines Français (LOF). Ce nombre dépassa la cinquantaine en 1985, la centaine en 1991, et se situait à plus de 250 à la fin des années 90.

 

Ainsi, alors que dans les années 70 il se situait en queue de peloton à la fois toutes races confondues et au sein du groupe des terriers, il gagna progressivement des places. Avec près de 350 nouvelles inscriptions par an au tournant des années 2000, il restait néanmoins loin derrière l’American Staffordshire Terrier (Amstaff) et le West Highland White Terrier (Westie), qui à la même époque enregistraient tous deux plus de 2700 naissances annuelles.

 

Les choses s’accélérèrent dans les années 2000 : la race connut un succès grandissant, finit par dépasser le millier de naissances en 2007 et poursuivit sa progression jusqu’en 2011, avec une stabilisation autour de 1300 naissances annuelles au cours des années qui suivirent. Un pic à un peu plus de 1400 naissances fut atteint en 2016. À cette époque, le Bull Terrier figurait autour de la 40ème place au classement des races les plus adoptées par les Français, et parmi les 5 terriers les plus populaires - loin devant le Bull Terrier Miniature.

 

Néanmoins, on observa un très net reflux dès 2017, si bien qu’au début des années 2020 le nombre d’inscriptions annuelles au LOF n’était plus que de l’ordre de 700, et la race rétrograda ainsi autour de la 65ème position du classement. Il semble que l’explosion de la popularité de ses cousins le Staffordshire Bull Terrier et l’American Staffordshire Terrier, ainsi que celle de sa version miniature, se fassent en partie à son détriment.

Popularité du Bull Terrier en Belgique

Un Bull Terrier blanc, en laisse, courant dans un parc avec de la végétation en arrière-plan

Le Bull Terrier est présent en Belgique depuis les années 1920, et il existe depuis 1972 un club de race qui lui est dédié : le Bull Terrier Club Belgique (BTCB). Toutefois, ce dernier recense moins de 10 élevages sur l’ensemble du territoire – et encore, certains sont spécialisés uniquement dans la version miniature de la race…

 

Autrement dit, la race est loin d’être très répandue en Belgique.

 

Si l’on considère seulement les terriers, elle est largement distancée notamment par le Jack Russell, le Yorkshire et l’Amstaff.

 

Il faut dire que sa diffusion est limitée par le fait que les communes peuvent interdire ou réglementer la possession de chiens considérés comme dangereux. Plusieurs communes wallonnes ont ainsi pris des mesures en ce sens, et le Bull Terrier figure souvent parmi les races visées. Cela a forcément un impact sur son nombre d’adoptants ainsi que d’éleveurs.

Popularité du Bull Terrier en Suisse

Un Bull Terrier noir et blanc qui se tient au bord d'un lac sur un ponton en bois

Plusieurs cantons suisses restreignent ou interdisent totalement la possession d’un Bull Terrier. Cela contribue à expliquer pourquoi il n’est pas aussi bien implanté dans le pays que d’autres terriers, comme le Yorkshire ou le Jack Russell.

 

La race connaît malgré tout une progression, comme l’atteste le nombre de spécimens enregistrés dans la base de données Amicus : il est passé d’un peu moins de 500 en 2015 à un peu moins de 600 en 2021.

 

Ainsi, le Bull Terrier se situait à l’aube des années 2020 autour de la 110ème place au classement, sur un total d’environ 400 races. Il est d’ailleurs légèrement devancé par sa version miniature, qui émarge autour de la 100ème position.

Popularité du Bull Terrier au Canada

Un Bull Terrier se tenant sur des rochers au bord d’un lac avec une forêt en fond

Le Bull Terrier a au Canada un club de race qui lui est dédié depuis le tournant des années 70 : le Bull Terrier Club of Canada (BTCC). Son implantation dans le pays reste toutefois limitée : ainsi, le BTCC ne recense guère plus d’une quinzaine d’éleveurs, dont environ la moitié se trouvent en Ontario.

 

Moins d’une dizaine d’entre eux sont membres du Club Canin Canadien (CCC).

 

Les statistiques des enregistrements annuels auprès de ce dernier montrent que le Bull Terrier est largement distancé tant par d’autres terriers (à commencer par le Yorkshire Terrier) que par d’autres chiens de type bull (en particulier le Bouledogue Français et le Bouledogue Anglais).

Popularité du Bull Terrier ailleurs dans le monde

Un Bull terrier au pelage noir sur les rochers à proximité d'une plage.

En Europe

 

Le Bull Terrier est présent dans toute l’Europe, mais sa popularité diffère sensiblement d’un pays à l’autre.

 

En Irlande, pays voisin de sa terre natale, on recense un peu moins d’une dizaine d’éleveurs de la race.

 

Aux Pays-Bas, il figurait au début des années 2020 autour de la 60ème position au classement des races les plus populaires, avec près de 200 inscriptions annuelles au Raad van Beheer, l’organisme cynologique de référence du pays.

 

En Allemagne, les statistiques du Verband für das Deutsche Hundewesen (VDH) montrent qu’il se fait assez discret. En effet, tant dans la deuxième moitié des années 2000 qu’au cours de la décennie suivante, on comptait en moyenne à peine 110 inscriptions par an auprès de l’organisme - avec d’ailleurs des variations assez importantes d’une année à l’autre. Sa version miniature est nettement plus populaire : à l’aube des années 2020, elle figurait autour de la 25ème position au classement des races établi en fonction du nombre d’enregistrements annuels auprès du VDH, alors que lui était plutôt autour du 100ème rang.

 

En Espagne, sa popularité dégringola dans la deuxième moitié des années 2010 : alors qu’il gravitait alors autour de la 30ème place au classement de la Real Sociedad Canina de España (RSCE), il ne se situait plus qu’au niveau du 70ème rang au tournant des années 2020. Il faut dire que dans l’intervalle, son nombre d’enregistrements annuels a chuté de plus de 500 à environ 150. Il a d’ailleurs été dépassé par sa version miniature à l’aube des années 2020.

 

En Italie, la situation du Bull Terrier est un peu plus positive, puisque les données de l’Ente Nazionale della Cinofilia Italiana (ENCI) font état d’environ 500 naissances depuis le début des années 2010. On constate cela dit une certaine volatilité, puisqu’au cours de cette décennie ce nombre a évolué entre un peu moins de 380 et un peu moins de 680, c’est-à-dire dans une fourchette allant quasiment du simple au double.

 

Aux États-Unis

 

Les États-Unis sont un des premiers pays où le Bull Terrier se diffusa, puisque de premiers spécimens y furent importés dès les années 1870. Il fut d’ailleurs reconnu par l’American Kennel Club (AKC) dès 1885, soit l’année suivant la fondation de ce dernier.

 

Dans la seconde moitié des années 1950, entre 150 et 200 spécimens étaient enregistrés chaque année auprès de l’organisme. Il se situait ainsi un peu au-dessus de la 70ème place au classement, sur un total d’une centaine de races.

Malgré un nombre d’inscriptions qui doubla, il perdit un peu de terrain tout au long des années 60, oscillant globalement autour de la 75ème position.

 

La croissance du nombre de naissances se poursuivit et s’accéléra dans les années 70 : l’année 1971 vit la race franchir le cap des 500 naissances annuelles, et 1977 celle du millier. Elle se mit même à remonter un peu au classement, revenant entre la 65ème et la 70ème place.

 

Les statistiques de l’AKC font ensuite état d’une relative stagnation jusqu’en 1987, à la fois en termes de nombre de naissances (entre 1000 et 1200 par an) et de position. En revanche, les années 1987 à 1993 furent celles de l’apogée, avec en moyenne un peu plus de 1300 naissances annuelles, et même certaines années un pic à 1500. Toutefois, en termes de place au classement, les choses demeurèrent globalement inchangées.

 

Les années suivantes furent nettement moins positives pour le Bull Terrier, probablement en raison des polémiques ravivées à cette époque concernant les races liées historiquement ou morphologiquement aux chiens de type bull. Le nombre de naissances annuelles passa même brièvement en dessous du millier en 1998, si bien qu’il se situait alors un peu au-delà de la 80ème place au classement.

 

Cet épisode difficile ne dura toutefois pas longtemps : le Bull Terrier reprit rapidement des couleurs, et connut même par la suite une croissance qui le porta à des niveaux jamais connus jusqu’alors. En 2004, il franchit la barre symbolique des 1500 naissances annuelles, et revint un peu au-dessus de la 70ème place au classement. Il continua ensuite sa progression, au point de se trouver aux portes du Top 50 au début des années 2010. Il ne fut d’ailleurs pas le seul à bénéficier d’un regain d’intérêt, puisque l’AKC fit état d’un comeback général des terriers à cette époque.

 

Le Bull Terrier ne monta toutefois jamais plus haut qu’un peu au-delà de la 50ème place : dans les années 2010, il perdit de nouveau du terrain, si bien qu’au tournant de la décennie suivante il se situait plutôt entre la 60ème et la 65ème place.

 

En Australie

 

Le Bull Terrier bénéficiait d’une grande popularité en Australie au milieu des années 80 : on comptait alors près de 3500 inscriptions annuelles de représentants de la race auprès de l’Australian National Kennel Council (ANKC). Il était alors au coude-à-coude avec le Cocker Spaniel, le Dobermann et le Labrador Retriever pour la 4ème place au classement des chiens les plus populaires dans le pays, et était nettement plus répandu que tous les autres terriers.

 

Cette époque est bien révolue : dès les années qui suivirent, ce nombre ne fit que baisser au cours des années suivantes, au point de passer sous la barre du millier au milieu des années 1990. La chute se poursuivit jusqu’à un point bas atteint en 2003, avec un peu moins de 700 naissances annuelles. Quatrième parmi l’ensemble des races environ deux décennies plus tôt, le Bull Terrier n’était alors plus que quatrième parmi les seuls terriers (derrière le Staffordshire Bull Terrier, le Jack Russell et le Westie), et autour du 25ème rang toutes races confondues.

 

Il parvint toutefois à retrouver un peu de sa superbe dans les années suivantes, et dans la première moitié des années 2010 s’était stabilisé autour de 1100 naissances annuelles. La seconde moitié de la décennie fut nettement moins à son avantage : au tournant des années 2020, on ne comptait plus qu’environ 700 inscriptions par an dans les registres de l’ANKC. Il ne se situait alors plus qu’aux alentours de la 35ème place au classement.

 

En Afrique du Sud

 

L’Afrique du Sud fait assurément partie des pays où le Bull Terrier remporte le plus de succès.

 

Les chiffres du Kennel Union of South Africa (KUSA) montrent en effet qu’il fait partie des 10 races les plus répandues sur le territoire. Plus précisément, avec environ 700 naissances annuelles, il figurait au tournant des années 2020 autour de la 7ème place au classement.

 

Cela dit, il faisait même encore mieux par le passé. Ainsi, en 2009, on comptait environ deux fois plus de naissances, si bien que le Bull Terrier était la 3ème race avec le plus d’enregistrements. Il perdit ensuite régulièrement du terrain tout au long des années suivantes.

 

Au Brésil

 

Le Bull Terrier a su trouver son public au Brésil. Au cours de la deuxième moitié des années 2010, on le trouvait même vers la 20ème place des races les plus adoptées dans le pays, avec autour de 1700 inscriptions annuelles auprès de la Confederação Brasileira de Cinofilia (CBKC). Cela dit, il était devancé notamment par l’American Pit Bull Terrier et l’American Staffordshire Terrier.

 

La race connut une légère baisse de popularité au tournant des années 2020, mais demeurait toutefois autour de la 30ème place des races les plus plébiscitées par les Brésiliens - devant par exemple son cousin le Staffordshire Bull Terrier.