L'histoire du Berger Hollandais

La genèse du Berger Hollandais

Comme son nom l’indique, le Berger Hollandais provient de Hollande. Ses origines exactes demeurent assez floues, mais on estime qu’il serait issu de croisements variés opérés au 19ème siècle par des bergers entre différents chiens locaux. D’ailleurs, jusqu’en 1878, il était appelé « chien de berger indigène », en raison de ses origines très diverses.

 

Ses ancêtres contribuèrent d’ailleurs aussi à l’élaboration du Berger Belge, avec lequel il présente de grandes similitudes en termes de physionomie - qu’il s’agisse du Groenendael, du Laekenois, du Malinois ou encore du Tervueren.

 

En sélectionnant et faisant se reproduire des individus ayant des capacités intéressantes dans le cadre du travail à la ferme, les bergers souhaitaient obtenir des chiens faciles à entretenir et à éduquer, à même de les aider au quotidien dans différentes tâches de surveillance, de protection, de traction et de gardiennage des animaux de rente. Les premiers Bergers Hollandais furent ainsi utilisés notamment pour garder les troupeaux d’ovins et de bovins, ainsi que les poules et autres animaux de basse-cour. Il était alors nommé « chien de berger indigène » en raison de ses origines très diverses.

 

En 1898, un club de race vit le jour, le Nederlandse Herdershonden Club (NHC), et celui-ci établit alors un premier standard. Cependant, ce dernier était peu précis, ce qui reflétait bien la situation d’alors : les représentants de la race étaient peu homogènes sur le plan physique. Le standard soulignait néanmoins la grande ressemblance de ce chien avec le loup, et le fait qu’il possédait plusieurs types de poils (long, court ou dur), sans toutefois parler de variétés à proprement parler.

 

De fait, les individus étaient surtout sélectionnés pour leur caractère et leurs aptitudes, les propriétaires et éleveurs cherchant plus un animal utile que présentant telle ou telle apparence bien spécifique. En effet, la plupart des représentants de la race étaient simplement utilisés comme chiens de travail ; elle n’était par exemple que peu présente en expositions canines.

La diffusion du Berger Hollandais dans son pays d'origine

Dès le début du 20ème siècle, l’activité d’élevage de troupeaux connut un net recul en Hollande. Se distinguant par sa polyvalence, le Berger Hollandais fut alors utilisé pour d’autres tâches, notamment la surveillance et le pistage. Il fut également employé par la police et comme chien guide d’aveugle.


Soucieux de mieux cadrer l’évolution de la race, le Nederlandse Herdershonden Club (NHC) décida en 1914 de fixer des critères plus précis en termes d’apparence. En particulier, il se mit à n’accepter plus que les individus arborant une robe bringée et à interdire le blanc. Toutefois, comme la race ne comptait alors que peu de représentants, cela eut pour effet de limiter grandement le nombre de reproducteurs. Qui plus est, la Première guerre mondiale eut des conséquences désastreuses sur sa population, qui diminua fortement.


Cela amena l’organisme à autoriser à nouveau d’autres robes dans les années 30, afin de relancer la race tout en définissant cette fois clairement trois variétés distinctes : les poils courts, longs et durs. Les couleurs de robes acceptées étaient plus variées que celles admises aujourd’hui (bringé sur fond brun ou gris) et différaient selon le type de pelage, puisque :

  • les individus à poils courts pouvaient être rouges, bruns, unicolores ou bringés ;
  • chez ceux à poils longs, une seule robe était admise : brun-marron bringé ;
  • ceux à poils durs pouvaient être fauves, bruns, gris cendrés et gris bleu voire poivre et sel, rouges ou bringés.


Des croisements avec des Bergers Allemands et des Bergers Belges de couleur bringée contribuèrent également à consolider la race.


En 1954, cette dernière étant devenue stable, il fut décidé que seuls les reproducteurs officiellement enregistrés en tant que Berger Hollandais seraient admis. Autrement dit, les croisements avec d’autres races devinrent interdits.


Le travail mené au cours des décennies précédentes fut récompensé dès l’année suivante, c'est-à-dire en 1955, avec la reconnaissance officielle du Berger Hollandais par la Fédération Cynologique Internationale (FCI).


Toutefois, ce n’est qu’à partir des années 80 que les éleveurs se penchèrent plus rigoureusement sur la sélection et l’amélioration de la race en termes d’aptitudes et de caractère, au-delà du seul aspect physique. C’est également à cette époque qu’ils commencèrent à en faire la promotion en vue de la diffuser plus largement. Ce travail permit de développer l’exportation de ce chien en dehors de ses terres d’origine et le faire connaître à un plus large public, notamment à l’étranger.

La diffusion internationale du Berger Hollandais

Le Berger Hollandais reste aujourd’hui peu connu en dehors de son pays d’origine, bien qu’à partir des années 80 les éleveurs se soient investis dans la promotion de la race, afin de favoriser sa diffusion à l’international et sa reconnaissance.

 

En France par exemple, des premiers spécimens furent importés en 1975, mais il fallut attendre 1990 pour qu’un club de race voie le jour, le Berger Hollandais Club.

 

Toutefois, sa reconnaissance est aujourd’hui encore très incomplète : certains organismes nationaux majeurs n’ont pas encore franchi le pas, ce qui évidemment limite d’autant sa diffusion – en particulier dans les pays en question.

 

Il convient en tout cas de souligner que c’est la variété à poil court qui s’est le plus répandue à l’international.

La reconnaissance du Berger Hollandais par les organismes officiels

Le Berger Hollandais est reconnu depuis 1955 par la Fédération Cynologique Internationale (FCI), qui chapeaute les organismes cynologiques nationaux d’une centaine de pays – à l’image de la Société Centrale Canine (SCC) française, de la Société Royale Saint-Hubert (SRSH) belge ou encore de la Société Cynologique Suisse (SCS).  

 

En revanche, il lui reste encore du chemin à parcourir en Amérique du Nord. En effet, si l’United Kennel Club (UKC) américain le reconnaît depuis 1995, ce n’est pas le cas du Club Canin Canadien (CCC). Du côté de l’American Kennel Club (AKC), l’organisme de référence aux États-Unis, il figure depuis 2017 dans le Foundation Stock Service (FSS), dernière étape avant une reconnaissance pleine et entière.

 

En revanche, la race n’est pas encore reconnue par le prestigieux et influent Kennel Club (KC) britannique, qui tout comme ses homologues nord-américains n’est pas non plus membre de la FCI.