Vladimir Poutine : les chiens comme symboles du pouvoir

Vladimir Poutine portant dans ses bras un Berger Bulgare

La passion de Vladimir Poutine (né en 1952) pour les chiens n’est pas un secret. Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, l’homme fort de la Russie a toujours été accompagné dans son parcours politique par de nombreux compagnons à quatre pattes. Il est d’ailleurs fréquent que le président se voie offrir un chien par des dirigeants étrangers et des diplomates en visite officielle.

Toutefois, Poutine ne laisse jamais rien au hasard en matière de communication. Au même titre que les photos censées illustrer ses prouesses sportives ou ses talents de chasseur, celles où il s’affiche avec ses compagnons canins viennent appuyer l’image paternaliste d’un chef.

Évidemment, comme l’objectif est d’envoyer un message à la nation, il n’est pas question pour Poutine de s’afficher avec un Caniche ou un Chihuahua. Le chef du pays des tsars privilégie les chiens réputés pour leurs capacités physiques supérieures, mais aussi pour leur loyauté et leur obéissance. C’est ainsi que le premier canidé présidentiel à avoir marqué les esprits était un Labrador Retriever noir femelle du nom de Konni (1999-2014). Cette chienne était tout sauf ordinaire, puisqu’avant d’être offerte au président elle était passée par une formation de chien de sauvetage auprès du ministère des Situations d’urgences. D’après Steven Lee Myers, correspondant en Russie du New York Times, Konni descendait peut-être d’un Labrador ayant appartenu à Leonid Brejnev (1906-1982), qui dirigea l’URSS de 1964 à 1982.

Quoi qu’il en soit, elle accompagnait régulièrement son illustre propriétaire, y compris lors de rencontres avec d’autres chefs d’État. George W. Bush (né en 1946), le 43ème président des États-Unis (de 2001 à 2009), eut par exemple l’occasion de l’apercevoir en 2006 lors d’une visite officielle à Novo-Ogaryovo, la résidence officielle du président située près de Moscou. Poutine déclara alors au sujet de sa chienne qu’elle était « plus grande, plus costaud, plus forte, plus rapide et plus méchante » que Barney (2000-2013), le Scottish Terrier de son visiteur. Si la remarque fut prise comme une simple boutade par Bush et son équipe, la chancelière allemande Angela Merkel (née en 1954) apprécia beaucoup moins la présence du Labrador Retriever lors d’une rencontre avec Poutine en 2007. Alors que la peur des chiens de la dirigeante allemande était déjà à l’époque de notoriété publique, le président russe décida de garder son animal à ses côtés durant tout le temps que dura leur échange, et même de le laisser s’installer aux pieds de son invitée. Il nia par la suite avoir voulu intimider cette dernière, tandis que de son côté elle décrivit ainsi la situation auprès de quelques journalistes  : « Je comprends pourquoi il a fait ça. Il voulait prouver que c’est un homme. Il a peur de ses propres faiblesses. La Russie n’a rien, sa politique et son économie sont un échec. Tout ce qu’elle a, c’est ça. »

Poutine possède également quelques chiens rares. C’est le cas notamment d’un Berger Bulgare (Karakachan) mâle à la robe blanc et caramel qui fut baptisé Buffy (né en 2010) à l’issue d’un concours national remporté par un enfant de 5 ans, d’un Berger d’Asie Centrale mâle à la robe blanc et marron prénommé Verni (né en 2017) ainsi que d’un Chien de Berger d'Illyrie mâle à la robe marron clair baptisé Pasha (né en 2019). Aucun d’entre eux ne semble cependant pouvoir rivaliser avec Konni en termes de popularité. Cette dernière fut même l’héroïne d’un livre pour enfants publié en 2004, intitulé Connie’s Stories, écrit en anglais par l’auteur russe Irina Borisova et qui raconte ses aventures. Elle fut aussi mise en scène en 2005 au sein d’une série de bandes dessinées satiriques publiées dans le magazine russe Ogoniok, dans laquelle elle conseille le président sur les affaires étrangères.