Généralement, le loup a plutôt une mauvaise réputation. Nombreux sont d'ailleurs les contes populaires de notre enfance qui le présentent comme un animal méchant et dangereux pour l'Homme. Qui ne connaît pas par exemple l'histoire du Petit Chaperon rouge ou encore celle des 3 petits cochons ?
Dans le même temps, il est aussi souvent comparé au chien, considéré lui comme le meilleur ami de l'Homme. Il est même généralement présenté comme étant son ancêtre.
Indéniablement, les deux espèces se ressemblent beaucoup, et ont certains comportements similaires. Il existe toutefois d'importantes différences morphologiques et comportementales entre le chien et le loup, qu'il est intéressant de connaître...
Le loup, aussi appelé loup gris ou loup commun, est une espèce de la famille des canidés, dans laquelle on trouve notamment le chien, le renard, le chacal ou encore le lycaon. Son nom scientifique est Canis Lupus ; la femelle s'appelle la louve et son petit le louveteau. Il s'agit vraisemblablement de l'ancêtre unique de nos chiens domestiques : ces derniers, dont le nom latin est Canis Lupus Familiaris, sont d'ailleurs considérés comme une sous-espèce du loup.
Comme tous les canidés, il s'agit d'un animal carnivore. Il serait apparu il y a un peu moins de 2 millions d'années sur le continent américain, plus particulièrement en Amérique du Nord, et aurait ensuite colonisé l'Eurasie en passant par le détroit de Béring. Son ancêtre le plus probable est Canis Lepophagus, un petit canidé apparu il y a environ 5 millions d'années et qui pourrait être aussi l'ancêtre du coyote.
Le loup est l'une des espèces les plus étudiées et les mieux connues du règne animal. Il a été reconnu en tant qu'espèce à part entière dès 1758 par le célèbre naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), qui est considéré comme étant à l'origine de la nomenclature et de la classification des espèces animales et végétales.
L'apparence du loup varie grandement selon les régions dans lesquelles il vit. Pour cette raison, les spécialistes ont longtemps considéré qu'il existait une quarantaine de sous-espèces différentes : environ 25 sur le continent américain, et une quinzaine en Eurasie.
Toutefois, les études génétiques menées au tout début du 21ème siècle ont conclu qu'il n'existe en réalité qu'une vingtaine de sous-espèces distinctes, dont deux éteintes :
Cette classification est toutefois en perpétuelle évolution au fur et à mesure des analyses génétiques effectuées. Par exemple, il existe un débat pour savoir si le loup d'Italie et le loup ibérique sont bel et bien des sous-espèces distinctes, ou simplement des expressions locales du loup européen. De la même façon, le loup mongol et le loup des Indes pourraient en réalité être des espèces de canidés à part entière, et non des sous-espèces de loup.
Le loup commun est l'un des plus gros canidés, puisqu'il pèse généralement de 30 à 50 kg et mesure en moyenne 1,60 mètre de long (queue comprise), pour 65 à 80 cm de hauteur au garrot : il a donc globalement les mêmes dimensions que les plus grandes races de chiens.
Il faut toutefois noter qu'il existe de fortes disparités en fonction des sous-espèces. Ainsi, le loup d'Arabie, considéré comme le plus petit des loups, pèse seulement une vingtaine de kg à l'âge adulte. À l'inverse, le plus gros spécimen jamais rencontré (un mâle abattu dans les Carpates en 1942) pesait presque 100 kg.
Le loup possède un corps plus massif que celui des autres canidés : ses oreilles triangulaires sont moins longues et plus étroites, son museau moins affiné, son cou et son torse plus courts et plus musclés. Ses yeux sont obliques et de couleur jaune. L'aspect triangulaire de sa tête est dû à ses muscles masticateurs très développés, qui lui permettent par exemple de briser le fémur d'un élan adulte d'un coup de dents. La puissance de sa mâchoire dépasse les 10.000 kPa (kilopascals). À titre de comparaison, la puissance de la mâchoire d'un chien est bien moindre : par exemple, celle d'un Berger Allemand est "seulement" de 5.200 kPa en moyenne.
Ses pattes (tout comme d'ailleurs sa queue) sont un peu plus longues que celles des autres canidés : elles lui permettent de se déplacer rapidement, mais aussi de marcher facilement dans la neige même profonde. Il se déplace en levant et en posant ensemble les deux membres du même côté, ce qui donne à ses déplacements un balancement caractéristique et lui permet de franchir de grandes distances de manière ample, souple et rasante, sans trop se fatiguer. Il peut ainsi parcourir pas moins de 60 km en une nuit, faire des bonds de 5 mètres de longueur, trottiner à une dizaine de km/h pendant des heures ou encore faire des pointes à plus de 60 km/h sur de courtes distances.
Le loup possède un poil de couverture plutôt long et dense (en particulier en hiver) ainsi qu'un sous-poil également long. L'ensemble lui assure une très bonne protection contre le froid. Ainsi, les individus vivant dans les climats les plus rudes peuvent sans problème supporter des températures allant jusqu'à -40°C. Ceux vivant dans les climats plus chauds (Italie, Espagne, Inde, etc.) possèdent quant à eux un pelage moins dense que leurs cousins des pays froids.
Quelle que soit la sous-espèce, les poils les plus longs se situent au niveau de la queue, au sommet du dos, sur les épaules et au niveau du cou, où ils forment une petite collerette qui n'est pas sans rappeler la crinière du lion. Par ailleurs, comme c'est d'ailleurs aussi le cas de la plupart des chiens, le loup mue deux fois, à l'automne et au printemps : sa fourrure d'été est alors remplacée par celle d'hiver (plus longue et plus chaude), ou inversement.
Enfin, bien qu'on l'appelle communément "loup gris", la couleur de son pelage varie grandement d'une région à l'autre. Elle peut aller du blanc au noir en passant par le crème, le blond, l'ocre, le brun et évidemment le gris, selon le milieu dans lequel il vit.
Le loup a beau être l'ancêtre du chien, on ne peut pas vraiment dire que tous deux ont le même caractère.
Tout d'abord, il a tendance à être très craintif et méfiant envers ce qu'il ne connaît pas. Ceci est notamment dû au fait que sa période de socialisation est trop courte pour faire de lui un animal malléable et capable de s'adapter facilement. Il n'est donc pas vraiment enclin aux comportements imprudents, et préfère observer une situation de loin, avec discrétion.
Cette méfiance s'exprime tout particulièrement envers les humains : le loup en a naturellement peur et ne s'en approche pas, contrairement à ce que sa réputation d'animal assoiffé de sang laisse croire.
Dans le même temps, le loup est tout aussi intelligent (voire même probablement plus) que le chien. Il est ainsi en mesure de développer des techniques très élaborées pour attraper ses proies, ce qui en fait un chasseur très efficace.
Il est aussi très social, et vit dans des groupes organisés dans lesquels chacun a une place bien précise.
Le loup est, comme les autres canidés, un carnivore : il se nourrit quasi exclusivement de viande. C'est donc un prédateur, qui développe des techniques de chasse élaborées pour attraper de quoi s'alimenter.
Lorsqu'il vit seul, il se contente généralement de petits animaux, tels que des rongeurs ou des oiseaux. En revanche, lorsqu'il évolue en meute, l'effet de groupe lui donne la possibilité de s'attaquer à beaucoup plus gros. Ses proies de prédilection sont alors les grands herbivores, tels que les cerfs, les élans, les mouflons, les rennes, les bisons... Cela dit, même en groupe, il peut aussi se nourrir à l'occasion de rongeurs, d'oiseaux, de reptiles, de charognes, de bétail, et également de certains fruits comme le raisin (qui est pourtant un aliment déconseillé pour le chien, car il provoque chez lui une insuffisance rénale).
Il existe toutefois des disparités d'une région du monde à l'autre, et donc d'une sous-espèce à l'autre : par exemple, au Canada, les loups préfèrent se nourrir de rongeurs tels que les lemmings, plutôt que de grands ongulés tels que les rennes. Ceci est probablement dû au fait que les rongeurs sont plus gras en proportion de leur taille : la graisse ainsi consommée par les loups est stockée dans leur organisme et les aide à mieux résister au froid.
Même lorsqu'il chasse en groupe, le loup ne s'en prend qu'à un petit nombre de proies en même temps : s'il attaque un troupeau, il tente d'en isoler un ou deux membres et se concentre sur eux. Il peut poursuivre sa proie sur des kilomètres : une fois celle-ci épuisée, il lui donne le coup de grâce puis commence à manger, en respectant la hiérarchie de la meute (les plus hauts gradés en premier). Une fois repu, il peut rester quasiment une semaine sans se nourrir.
Par ailleurs, comme le font également d'autres animaux carnivores tels que le renard roux, le coyote ou encore les espèces de chats sauvages, il pratique ce qu'on appelle l'abattage excessif : même si la proie achevée est de taille suffisante pour nourrir la meute, il peut continuer à abattre celles restées à proximité afin de constituer des réserves. C'est la raison pour laquelle une attaque de loups peut provoquer une véritable hécatombe au sein d'un troupeau de moutons, si ces derniers n'ont pas la possibilité de s'enfuir.
Le loup est un animal capable de s'adapter à un grand nombre d'environnements : il peut ainsi vivre dans les forêts, les prairies, les toundras et même les déserts. Le choix et la viabilité du territoire semblent de fait dépendre davantage de l'abondance des proies, de la topographie et de l'éventuelle présence humaine à proximité, que du type de climat à proprement parler. Néanmoins, les tanières sont généralement établies à moins de 500 mètres d'un point d'eau et orientées vers le sud.
Chaque sous-espèce s'est adaptée à son milieu naturel et aux conditions locales, de sorte qu'il existe de grandes disparités morphologiques selon les milieux. Par exemple, les loups des pays froids disposent d'un pelage très dense et aux couleurs plus claires, tandis que ceux des pays chauds ont des oreilles plus grandes et plus larges qui les aident à évacuer la chaleur.
C'est bien connu : les loups vivent en meute, comme d'autres prédateurs. Ces meutes plus ou moins grandes sont hiérarchisées : chaque individu a un rang bien précis et un rôle particulier à jouer dans le groupe.
Le loup est un animal social, qui vit donc en meutes organisées, régies par des règles précises et strictes. Certains individus peuvent vivre seuls pour diverses raisons (exclus pour mauvais comportements, raisons personnelles...), mais ils ne perdent jamais complètement le contact avec le groupe dont ils sont issus : ils interagissent à distance avec leurs anciens congénères par l'intermédiaire de signes et de repères tels que les excréments, l'urine, les restes de repas, les hurlements…
Une meute de loups compte généralement une dizaine d'individus au maximum. Elle est fondée par un couple reproducteur, qui donne naissance à une portée de louveteaux par an. En règle générale, les jeunes restent au sein du groupe pour une durée allant de 1 à 4 ans, en fonction notamment de l'âge auquel ils atteignent leur maturité sexuelle, mais aussi de l'abondance de la nourriture. Lorsqu'ils finissent par quitter la meute, ils se mettent à la recherche d'un loup solitaire du sexe opposé issu d'un autre clan pour fonder ensemble une famille.
À moins qu'elle n'ait besoin de remplacer un reproducteur disparu, une meute déjà constituée n'accepte pas dans ses rangs un loup adulte issu d'une autre famille : si elle en croise un sur son territoire, elle le chasse, et même souvent le tue. D'ailleurs, les combats entre loups de familles différentes sont particulièrement meurtriers, au point qu'il pourrait s'agir de la deuxième cause de mortalité chez cette espèce, d'après une étude intitulée « Buffer Zones of Territories of Gray Wolves as Regions of Intraspecific Strife » et publiée en 1994 dans la revue scientifique Journal of Mammalogy. La meute peut par contre recueillir un jeune orphelin, ou tolérer la présence de quelques individus âgés qui ne présentent pas de menace pour le couple reproducteur. Plusieurs familles peuvent aussi s'unir temporairement, par exemple lorsque les proies sont très abondantes. Les groupes ainsi formés atteignent parfois jusqu'à une quarantaine d'individus.
Au sein d'une meute de loups, une hiérarchie basée sur l'âge est établie entre les membres : le couple reproducteur en premier, puis leurs petits nés la première année, puis ceux de la deuxième année, etc. Cette organisation permet de définir le rôle et les priorités de chacun : elle limite donc le risque de conflits fratricides. La hiérarchie est marquée par des signes de dominance et de soumission qui sont sans cesse rappelés lors des interactions sociales.
Lorsqu'un conflit survient dans le groupe, les loups adoptent des comportements typiques (stratégie d'évitement, signaux d'apaisement...) qui ont pour but d'éviter à la fois le combat et la dégradation des liens sociaux. Si la bagarre éclate tout de même, elle n'est jamais menée à mort. Après l'agression, le loup victime est "consolé" par ses congénères (léchage, salutation, jeu, etc.) afin de ressouder immédiatement les liens du groupe ; il peut aussi de lui-même réclamer une consolation en allant à leur rencontre. Ce comportement ne semble pas exister au sein d'une meute de chiens.
Une meute s'établit sur un territoire dont la taille est généralement comprise entre 300 et 700 km². Cette dernière dépend fortement de l'abondance des proies, de la présence éventuelle de bandes concurrentes à proximité et des besoins alimentaires du groupe (qui dépend non seulement du nombre de membres qu'il compte, mais aussi de la présence éventuelle en son sein d'individus ayant des besoins spécifiques : femelles allaitantes, louveteaux en pleine croissance, etc).
Le plus petit territoire observé dépassait à peine les 30 km² ; le plus grand en mesurait quant à lui plus de 6000. La meute marque son domaine en urinant, déféquant et grattant le sol au niveau des limites. Une fois établie, elle change rarement d'endroit, à moins que les proies fassent défaut au point que sa survie soit menacée.
Il est important de noter que l'organisation de la meute de loups précédemment décrite est surtout vraie dans la nature, à l'état sauvage. En effet, l'observation d'individus en captivité a montré qu'en raison notamment de leurs conditions de vie et du territoire restreint sur lequel ils évoluent, les loups constituent leur meute différemment, en intégrant par exemple des congénères d'autres familles.
De plus, en captivité, la hiérarchie n'est pas figée : si un subordonné estime être "meilleur" qu'un de ses supérieurs, il peut le provoquer pour tenter d'obtenir sa place. Le couple reproducteur ne reste ainsi pas à la tête du groupe toute sa vie : avec le temps, les deux alpha finissent par être détrônés par des subalternes plus jeunes, plus forts et/ou plus rusés.
Ces observations ont pendant longtemps induit les scientifiques en erreur sur le comportement social normal des loups. C'est seulement en 1999 qu'une étude intitulée « Alpha Status, Dominance, and Division of Labor in Wolf Packs » et publiée dans la revue Canadian Journal of Zoology a permis de mettre en lumière le véritable fonctionnement d'une meute à l'état sauvage, après plus d'un demi-siècle d'incompréhension.
En général, dans une meute de loups, seul le couple qui en est à l'origine peut se reproduire : on l'appelle le couple reproducteur. Il est constitué de deux individus issus de deux familles différentes, qui ont quitté leurs meutes respectives peu après leur maturité sexuelle.
Lorsqu'un mâle et une femelle loups se rencontrent, ils partent à la recherche d'un territoire viable, avec suffisamment de proies disponibles et dépourvu de meutes hostiles à proximité. Une fois qu'ils l'ont trouvé, ils peuvent commencer à se reproduire. Le loup commun est généralement monogame : une fois formé, le couple reste uni jusqu'à la mort d'un des partenaires.
Les loups se reproduisent une fois par an, entre janvier et mars. La gestation dure entre 62 et 75 jours, soit à peine plus que la gestation de la chienne. Au printemps, la mère donne naissance à des portées de 2 à 8 louveteaux, mais les jeunes femelles ont d'abord des portées de taille plus réduite, entre 1 et 3 petits seulement. La taille de la portée dépend aussi en partie de l'abondance de nourriture : plus les proies sont nombreuses et le couple reproducteur bien nourri, plus la portée a des chances d'être nombreuse.
Les louveteaux naissent sourds et aveugles, et pèsent à peine 300 à 500 grammes. Leur croissance est rapide : ils sont socialisés dès le 15ème jour, quittent leur tanière dès la 3ème semaine, commencent à manger de la viande dès l'âge de 3 ou 4 semaines, établissent une hiérarchie entre eux entre le 1er et le 2ème mois, et participent à la chasse aux grandes proies dès le 6ème mois. Ils atteignent généralement leur maturité sexuelle entre la 2ème et la 4ème année, mais les facteurs environnementaux ont une grande influence en la matière : plus les proies sont nombreuses, plus le loup devient pubère rapidement. Il reste ensuite capable de se reproduire jusqu'à sa mort.
L'espérance de vie d'un loup à l'état sauvage est de l'ordre de 5 à 6 ans, une valeur légèrement inférieure à celle des races de chien qui vivent le moins longtemps - qui sont toutes des races de grande taille. Les principales causes de mortalité sont les bagarres entre meutes, les accidents routiers, la chasse et le braconnage.
En captivité en revanche, la durée de vie d'un loup est estimée à une quinzaine d'années, le record à ce jour étant de 20 ans. C'est donc du même ordre de grandeur que les races de chiens qui vivent le plus longtemps.
Situation | Espérance de vie |
---|---|
Loup à l'état sauvage | environ 5-6 ans |
Loup en captivité | environ 15 ans |
Il n'est pas surprenant qu'un animal vive bien plus longtemps en captivité que dans la nature, puisqu'il est alors nourri, soigné, et que les accidents et bagarres sont peu fréquents. Pourtant, dans le cas du loup, l'écart va quasiment du simple au triple, ce qui est assez rare chez les mammifères. Cela signifie que dans la nature, les loups atteignent très rarement un âge avancé et meurent précocement.
Le chien a beau descendre du loup, il n'en existe pas moins de nombreuses différences entre les deux espèces. En effet, la domestication du chien il y a plusieurs dizaines de milliers d'années ainsi que les différentes sélections opérées par les éleveurs ont considérablement altéré à la fois la morphologie et le caractère de celui qui est devenu le meilleur ami de l'Homme.
Même s'ils se ressemblent effectivement, il existe des différences morphologiques évidentes entre le chien et le loup, tant au niveau de l'apparence qu'au niveau des organes.
Il existe une bien plus grande diversité d'apparence chez le chien que chez le loup, conséquence directe de la domestication et du travail de sélection réalisé par les éleveurs depuis des siècles :
Sur le plan physiologique, si l'on compare un loup et un chien de même poids, on peut dire que le second possède :
Par ailleurs, l'appareil digestif du chien est capable de digérer une partie de l'amidon contenu dans les aliments, contrairement à celui du loup. Cela signifie qu'il ne serait pas possible (ou en tout cas pas recommandé) de nourrir un loup avec de la nourriture pour chien, qui contient en général une part non négligeable d'amidon.
Le chien et le loup ne diffèrent pas que dans leurs caractéristiques morphologiques : ils ont aussi des comportements différents.
Le chien et le loup n'utilisent pas les mêmes vocalises pour communiquer. Le premier aboie souvent, que ce soit pour signaler un danger, demander de l'attention, exprimer de la peur ou de l'excitation, etc. Le loup lui aboie très peu, mais s'exprime beaucoup plus par des grognements et des hurlements.
Cette différence pourrait être la conséquence de la domestication il y a plusieurs millénaires : le chien aurait développé cette faculté pour pouvoir mieux communiquer avec ses propriétaires, notamment en cas de danger.
Le loup est un animal autosuffisant : il est capable de trouver sa nourriture de lui-même, persévère en cas d'échecs face à un problème, et possède un instinct de prédation et de survie beaucoup plus prononcés que celui du chien. Ce dernier à l'inverse est grandement dépendant de l'être humain (y compris pour ses besoins fondamentaux) et se montre moins persévérant en cas d'échecs, préférant rapidement se tourner vers son maître pour demander de l'aide.
Ceci est probablement lié au fait que son cerveau est plus petit que celui du loup : il fait moins bien le lien entre une cause et son effet, et est donc moins capable de résoudre des problèmes complexes que son cousin sauvage.
Le loup mâle ne peut se reproduire qu'en hiver, entre janvier et mars : le reste de l'année, ses testicules diminuent de volume, et il n'est pas capable de saillir une femelle. Cette particularité permet aux louveteaux de naître au printemps, lorsque les conditions sont favorables et les proies abondantes.
Le chien mâle peut par contre se reproduire toute l'année dès lors qu'il est en présence d'une chienne en chaleur.
La phase de socialisation dure beaucoup plus longtemps chez le chien que celle du loup : 3 à 4 mois pour le premier, contre seulement 15 à 20 jours pour le second !
Ceci expliquerait le fait que le chien possède une formidable capacité d'adaptation aux situations nouvelles et qu'il est davantage capable de se lier d'amitié avec des membres d'autres espèces, comme le chat ou l'Homme. À l'inverse, le loup est par nature beaucoup plus prudent et craintif dans ses relations et lors de situations qu'il ne connaît pas : il est aussi plus sensible aux bruits nouveaux, puisqu'il est encore sourd lorsque sa socialisation prend fin.
Les deux animaux évoluent en meute, mais la construction et le fonctionnement de cette dernière diffèrent.
Par exemple, une meute de loups n'intègre quasiment jamais de membre étranger. De plus, la prise de décision est plutôt collective, alors que chez le chien, les individus dominants ont tendance à décider seuls et à se faire respecter par des menaces et des réprimandes.
Par ailleurs, les conflits et les bagarres entre chiens d'un même groupe sont plus fréquents et plus violents, mais dans le même temps, les affrontements entre meutes rivales sont moins meurtriers.
Enfin, à l'état sauvage, un chien est moins dépendant de son groupe : par exemple, une mère élève généralement seule ses petits, alors qu'un louveteau est élevé et éduqué par l'ensemble de la famille.
La mauvaise réputation du loup n'est pas nouvelle. Déjà au 18ème siècle, le naturaliste Buffon le décrivait injustement dans les termes suivants : « Désagréable en tout, la mine basse, l'aspect sauvage, la voix effrayante, l'odeur insupportable, le naturel pervers, les mœurs féroces, il est odieux, nuisible de son vivant, inutile après sa mort ! ». Un animal que bien peu de monde semble porter dans son coeur...
Il faut dire que les attaques de loups inquiètent, aussi bien sur les humains que sur le bétail.
L'une des principales causes de conflits entre le loup et l'être humain est la prédation du bétail. En effet, dans le cas où ses proies naturelles se font rares (par exemple quand elles ont elles-mêmes été chassées massivement par l'Homme), le loup reporte son attention sur le bétail local : moutons en Europe, bovidés et volailles en Amérique du Nord, chevaux en Mongolie, etc.
Les animaux d'élevage constituent des proies faciles pour lui, car du fait de leur cohabitation prolongée avec l'Homme et de la protection dont ils bénéficient depuis des siècles, ils ne sont pas capables de se défendre ou de fuir aussi efficacement que les animaux sauvages. La plupart du temps, les loups attaquent pendant que le bétail broute dans les pâturages, mais ils peuvent aussi parfois s'introduire dans les enclos. Ils réalisent alors un véritable carnage, car leurs proies n'ont pas la possibilité de s'enfuir.
À ce jour, aucune solution infaillible n'a été trouvée pour défendre les animaux d'élevage sans avoir à abattre les loups qui vivent à proximité. Une des techniques les plus répandues consiste à recourir à des chiens de protection de troupeaux. Ces derniers ont avant tout un rôle dissuasif du fait de leur taille imposante et de leurs aboiements profonds et rauques, mais ils doivent aussi être capables de tenir tête aux loups si ceux-ci attaquent malgré tout. S'il s'agit à ce jour de la méthode de protection la plus efficace à partir du moment où on exclut de tuer les loups, elle n'est pas infaillible pour autant, en particulier si c'est toute une meute qui lance l'assaut : ainsi, il arrive fréquemment que des chiens de berger soient tués en même temps que les animaux qu'ils étaient chargés de défendre.
Au demeurant, le loup peut nuire aux éleveurs même quand il n'attaque pas directement : en effet, sa seule présence à proximité est perçue par les animaux d'élevage et provoque chez eux un stress qui peut causer une perte de poids, une diminution de la qualité de leur viande ou de leur lait, et même des fausses couches.
Le loup a longtemps alimenté les fantasmes les plus fous, et nombreuses sont les fables et légendes à travers les siècles qui parlent de loups mangeurs d'Hommes. Un des exemples les plus célèbres est la Bête du Gévaudan, surnom donné à un animal de grande taille (probablement un grand loup) qui terrorisa le centre et le sud de la France entre 1764 et 1767, et auquel on attribua pas moins d'une centaine de morts.
En réalité, contrairement à la croyance populaire, le loup n'est pas d'un prédateur naturel de l'Homme. Il en a même plutôt peur et préfère fuir sa présence, quand bien même il serait beaucoup plus fort que lui. Sa réputation de mangeur d'hommes pourrait découler du fait que certains individus ont parfois été observés se nourrissant de cadavres d'êtres humains, par exemple sur les champs de bataille après des affrontements.
Si les plus anciennes traces écrites d'attaques de loups sur des êtres humains datent de l'Antiquité, le premier recensement global du phénomène n'a été réalisé qu'au début du 21ème siècle. Les résultats de ce travail ont été publiés en 2002 dans une étude intitulée « The Fear of Wolves: a Review of Wolf Attacks on Humans ». Il en ressort que les attaques sur des Hommes sont relativement rares, qu'elles touchent davantage l'Europe et l'Asie que l'Amérique du Nord, et qu'elles sont principalement le fait d'individus enragés. En effet, comme le chien ou le renard, le loup peut être victime de la rage : il devient alors très agressif et attaque férocement tous ceux qu'il croise sur sa route, humains comme animaux.
Quelques cas d'attaques par des loups non enragés sont tout de même recensés à intervalle régulier, encore une fois surtout en Eurasie. Ces attaques revêtent toutefois un caractère exceptionnel et sont souvent le fait d'individus qui ont côtoyé l'Homme pendant longtemps, si bien qu'ils n'en ont plus vraiment peur. Elles sont plus fréquentes en été, saison propice aux sorties en forêt et aux travaux dans les champs, et période à laquelle les meutes ont plus de bouches à nourrir. La plupart des victimes de ces attaques sont des personnes isolées : principalement des enfants, et presque toujours des femmes lorsqu'il s'agit d'adultes.
Si sa mauvaise réputation le précède depuis des siècles, le loup occupe en réalité une place indispensable dans l'écosystème :
Aux Etats-Unis, et plus précisément dans le parc naturel de Yellowstone, où le loup a été réintroduit en 1995 après en avoir été absent pendant quasiment 70 ans, de nombreuses études ont été menées afin d'évaluer les conséquences positives et négatives du retour de ce grand carnivore. Les conclusions sont sans appel : la réintroduction du loup a permis de réduire les populations de wapitis qui détruisaient la végétation et bouleversaient tout l'écosystème à force d'être en surnombre.
Une étude intitulée « Restoring Yellowstone’s aspen with wolves » publiée en 2007 dans la revue scientifique ScienceDirect a par exemple mis en évidence le fait que le tremble, un arbre de la famille des peupliers, a pu à nouveau se développer du fait de la réduction des populations d'ongulés, tout comme d'autres espèces d'arbres et de plantes. Ceci a permis aux oiseaux et aux castors de retrouver un milieu adapté à leurs conditions de vie. Le retour des castors a eu à son tour pour conséquence de faire réapparaître de grandes retenues d'eau, qui ont elles-mêmes favorisé la réapparition d'animaux aquatiques jusqu'alors fragilisés, tels que les loutres, les poissons, les canards, les batraciens...
En parallèle, la présence du loup a contribué à réduire les populations de coyotes qui, en l'absence de concurrents directs, avaient proliféré de manière alarmante et exerçaient une prédation trop importante sur les petits mammifères. Paradoxalement, le retour du loup a donc permis une augmentation des populations de souris et de lapins, entraînant de fait une réapparition de petits prédateurs, tels que les renards, les blaireaux ou les rapaces.
Pendant plusieurs millénaires, le loup a été très présent en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Mais finalement considéré comme un concurrent par les humains du fait qu'il chassait les mêmes proies, puis perçu carrément comme une menace directe à cause de sa réputation de mangeur d'hommes, il a été soumis à une chasse plus ou moins intense selon les époques et les pays, au point que ses populations ont largement décru.
La chasse au loup remonte au moins à la période du Néolithique (entre 3000 et 8500 ans avant notre ère), mais c'est surtout aux alentours du 14ème siècle que sa traque est devenue un véritable enjeu, en particulier en Europe centrale. Il a alors été chassé impitoyablement, jusqu'à finir par disparaître totalement d'un grand nombre de pays européens, parmi lesquels la France, la Suisse, l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande. Quelques populations conséquentes ont toutefois échappé aux massacres en Italie, en Espagne et dans les Balkans.
En Amérique du Nord, berceau ancestral du loup, les populations ont commencé à décroître à la fin du 19ème siècle, notamment du fait de l'expansion de l'agriculture et de la chasse par l'Homme des grands ongulés, ses proies de prédilection. Ainsi, en 1960, il ne restait plus de loups aux Etats-Unis, hormis en Alaska et dans une partie du Minnesota. Au début du 20ème siècle, l'espèce a également disparu d'une grande partie du Canada, notamment au Québec, en Nouvelle-Ecosse, en Ontario et au Nouveau-Brunswick. Entre 1930 et 1950, la limitation et l'encadrement de la chasse au gros gibier ont permis de reconstituer les populations d'ongulés, permettant aux loups de proliférer à nouveau, mais une campagne d'extermination lancée entre 1950 et 1970 a causé la mort de plusieurs milliers d'individus, faisant de nouveau chuter les effectifs dans le pays.
En Asie, le loup commun est resté présent sur une grande partie de son territoire naturel jusqu'à la fin du 19ème siècle, avant que ses effectifs se mettent à diminuer drastiquement du fait de sa persécution par l'être humain. En Inde, alors sous gouvernement britannique, plus de 100.000 loups ont été exterminés entre 1870 et 1920 pour protéger le bétail. Au Japon, des campagnes d'extermination ont même été menées dès la fin du 19ème siècle dans le but de développer l'élevage, et ont conduit en 1905 à la disparition officielle des deux sous-espèces locales : le loup de Honshu et le loup d'Hokkaido.
En Union soviétique, plusieurs dizaines de milliers de loups ont été tués après chacune des deux Guerres mondiales, faisant passer la population de 200.000 individus au début du siècle à environ 40.000 en 1980.
Au Liban, en Syrie, en Israël et dans d'autres pays du Levant, les éleveurs l'ont exterminé en masse entre 1965 et 1980 pour protéger leurs troupeaux.
Le loup ayant longtemps été chassé sans relâche, cela se ressent encore sur ses populations actuelles. En Europe, il recommence à s'étendre pour reprendre possession de son ancien domaine, grâce aux différentes mesures de protection prises en sa faveur. En Asie et en Amérique du Nord, il est nettement moins nombreux que par le passé, mais reste tout de même bien implanté.
À l'heure actuelle, en Europe, les plus grandes populations de loups se situent en Espagne (2500 individus), en Italie (2000 individus), en Pologne (1000 à 1500 individus) et dans les pays baltes (1200 individus au total). Il s'agit essentiellement des zones dans lesquelles ce grand carnivore n'a jamais été complètement éradiqué au fil des siècles.
Dans le reste du continent, on constate une recolonisation de son ancien territoire à partir de ces quelques régions, grâce aux législations de différents états pour sauvegarder les dernières populations.
Ainsi, par exemple :
Plusieurs autres pays européens ont fait des constats similaires depuis le début du 21ème siècle : l'Allemagne, les Pays-Bas...
En Asie, le loup gris est principalement présent dans toute la Chine continentale (plusieurs dizaines de milliers d'individus), en Mongolie (entre 10.000 et 30.000 individus), en Russie (environ 20.000), en Inde (entre 1000 et 3000) et en Arabie Saoudite (300 à 600).
On en trouve aussi en Turquie, en Afghanistan, au Pakistan, en Israël, et dans une moindre proportion en Syrie et en Iran.
Il est également présent dans les autres pays d'Asie et du Moyen-Orient, mais le manque de données et de suivi ne permet pas d'avoir une idée précise du nombre d'individus qui s'y trouvent.
En Amérique du Nord, le loup se trouve principalement au Canada (entre 50 et 60.000 spécimens) et en Alaska (6000 à 7000).
Des populations sont également présentes dans d'autres Etats des Etats-Unis, comme par exemple dans le Minnesota, le Wisconsin et le Michigan, mais elles ne dépassent pas quelques centaines d'individus, et restent donc assez réduites.
Le loup n'est quasiment pas présent en dehors de l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord. Les seules exceptions sont le Mexique, l'Egypte et l'Ethiopie, pays où subsistent quelques populations très réduites.
wowowwowowowowwow belle histoire charmante de chien et loup & loutte . jadore bien ! WOWOOWOW :)
le chien c'est mon animal prefere
Bonjour à toutes et à tous, Nous avons discuté d’une éventuelle adoption avec mon mari. Nous avons un grand...