Les chiens renifleurs sont connus pour être capable de détecter des substances illicites, et interviennent régulièrement dans les aéroports, les gares et autres lieux publics. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il est également possible d’y recourir pour un usage privé.
Des parents d’adolescents dépendants ou consommateurs de drogues peuvent ainsi faire appel à leurs services en cas de suspicion, afin de fouiller la maison.
Si l’idée peut paraître surprenante, l’utilisation d’un chien détecteur de drogue au sein d’un domicile permet de sauver des vies.
L’enjeu est réel : aux États-Unis par exemple, une enquête du NIDA (National Institute on Drug Abuse, institution fédérale spécialisée dans la lutte contre la toxicomanie) a établi qu’en 2015 pas moins de 4 235 jeunes âgés de 15 à 24 ans sont décédés d'une overdose.
La même année, 5,1 % des Canadiens dans la même tranche d’âge déclaraient consommer du cannabis quotidiennement ou presque, selon un rapport de l’INSPQ (Institut National de Santé Publique du Québec).
Cette consommation s’avère parfois excessive et peut virer au drame : toujours en 2015, les opioïdes étaient alors à l’origine de 10% des décès chez les adolescents en Ontario.
L’Europe n’est pas épargnée : cette année-là, l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies (EMCDDA) recensait dans son rapport européen sur les drogues 9 400 décès liés à ces substances, dont 262 chez des moins de 25 ans.
Pour les parents confrontés à un enfant dépendant, il n’est donc pas absurde d’explorer des solutions novatrices afin de lutter contre ce fléau. De fait, avoir recours à une société spécialisée permet d’utiliser l’excellent flair du chien pour détecter n’importe quelle trace de drogue dans une habitation de manière à la fois discrète, rapide et efficace.
Les entreprises mettant à disposition des chiens détecteurs de drogues à domicile s’engagent systématiquement à respecter la plus stricte confidentialité quant aux résultats obtenus. Les informations privées de la famille sont donc protégées contractuellement.
Aux États-Unis, elles facturent leur intervention entre 200 et 500 dollars (environ 170 à 420 euros), selon la taille du domicile.
En moins d’une heure, le chien fouille minutieusement les pièces de la maison. Il inspecte également l’extérieur de l’habitation, ainsi que les véhicules.
Les substances qu’il est capable de détecter sont les mêmes que celles qu’il recherche dans un lieu public (aéroport, gare…), et le taux d’efficacité est bien plus élevé que dans le cas d’une recherche par l’Homme.
Si des drogues sont effectivement trouvées par l’animal, l’entreprise les identifie immédiatement grâce à un kit de dépistage. Conformément à son engagement contractuel, elle ne prévient pas les forces de l’ordre, le but n’étant pas de dénoncer ou de punir, mais d’établir les faits et d’orienter les parents vers des organismes aptes à leur venir en aide. Elle leur fournit donc les coordonnées de centres de désintoxication et de groupes anti-drogue, afin de s’assurer que l’enfant bénéficie d’un suivi adéquat.
Cette pratique est pour l’instant répandue principalement aux États-Unis, où les premiers acteurs proposant ce type de service ont vu le jour en 2010. Le succès est globalement au rendez-vous, puisqu’ils sont désormais plusieurs dizaines.
À peine une poignée d’années plus tard, en Allemagne, un Malinois formé au Texas est devenu le premier chien renifleur privé du pays. Son intervention coûte une centaine d’euros.
