10 Pokémon inspirés des chiens

Une image de différents Pokémon inspirés de chiens

Depuis le lancement de la licence en 1996, l’univers Pokémon ne cesse de captiver petits et grands partout dans le monde grâce à ses créatures étonnantes et attachantes. Puisant dans la nature, les légendes et la culture de différents pays, les développeurs ont conçu un bestiaire riche et varié, où chaque créature incarne un ou plusieurs archétype(s) ou concept(s) relatif(s) au monde réel.


Les chiens y tiennent une place de choix. Il faut dire qu’avec son image de compagnon fidèle ainsi que de symbole de courage et de vigilance, le meilleur ami de l’Homme offre une base idéale pour imaginer des Pokémon puissants, loyaux et amicaux. Que ce soit en s’inspirant de races réelles ou de certains canidés de la mythologie (par exemple le le dieu égyptien Anubis ou le monstre japonais Inugami), les créateurs lui ont fait une place dans la série dès ses débuts.


Voici donc 10 Pokémon inspirés par les chiens, précédés d’un propos sur le rôle des représentants de la gent canine dans la saga et les raisons pour lesquelles ils y occupent une place si marquante.

Une réussite inattendue

Satoshi Tajiri assis à une table à côté d'une peluche de Pikachu
Satoshi Tajiri et Pikachu

À la fin des années 1980, Satoshi Tajiri (né en 1965), un créateur japonais de jeux vidéo passionné d’entomologie (l’étude des insectes), commence à développer ce qui deviendra l’une des licences les plus influentes de l’histoire du jeu vidéo. L’idée fondatrice de Pokémon (appelé à ses débuts au Japon Pocket Monsters) lui vient de son enfance, passée à capturer des insectes dans la campagne tokyoïte.


En 1989, Nintendo dévoile le câble Game Link, un accessoire permettant de connecter deux consoles Game Boy pour jouer à plusieurs. Tajiri imagine aussitôt un jeu dans lequel les joueurs pourraient non seulement se combattre, mais aussi échanger des créatures numériques entre leurs consoles. C’est ce concept, à la fois simple et novateur, qui servira de base au futur phénomène mondial.


Pour donner vie à ses créatures, Tajiri fait appel à Ken Sugimori (né en 1966), illustrateur de talent et cofondateur avec lui du studio Game Freak.


Tajiri souhaite faire de Pokémon un véritable jeu de rôle, où le joueur incarne un personnage qu’il guide librement dans un monde ouvert à l’exploration. Toutefois, contrairement à Dragon Quest et Final Fantasy (les deux piliers du genre au Japon à cette époque), Pokémon ne se déroule pas dans un univers médiéval-fantastique. Son action prend place dans un monde inspiré du nôtre (avec ses villes, ses routes, ses campagnes, ses boutiques…), à mi-chemin entre réalisme et imaginaire.


En 1990, Tajiri présente son projet à Nintendo. Les dirigeants de la firme kyotoïte sont d’abord dubitatifs, peinant à comprendre le principe du jeu. Mais Taijiri a acquis une solide réputation dans le milieu depuis la sortie en 1989 de Mendel Palace (Quinty, en version originale), un jeu de réflexion original qui a rencontré un vrai succès auprès du public. Nintendo décide donc de faire confiance à ce développeur prometteur et de soutenir son projet. Shigeru Miyamoto (né en 1952), créateur légendaire de Mario, devient son mentor et l’aide à structurer le développement. C’est d’ailleurs lui qui propose une idée décisive : sortir deux versions différentes du jeu en même temps, chacune contenant des Pokémon exclusifs, afin d’encourager les échanges entre joueurs — et donc booster les ventes.


Le développement de ces deux premiers titres sur Game Boy se révèle néanmoins long et difficile. Vers la fin, Game Freak manque cruellement d’argent pour terminer le projet, au point que Tajiri doit renoncer à se verser un salaire. En 1996, après six ans de travail, Pokémon Rouge et Pokémon Vert (Poketto Monsutā Aka et Poketto Monsutā Midori en version originale) finissent quand même enfin par sortir au Japon.


Nintendo ne croit guère en un éventuel succès de cet OVNI vidéoludique et limite les dépenses marketing et publicitaires destinées à en faire la promotion. Malgré cela, Pokémon rencontre un succès colossal, presque entièrement dû au bouche-à-oreille dans les cours de récréation.


En 1998, le jeu est lancé en Amérique du Nord, cette fois accompagné d’une campagne promotionnelle massive. La version verte est remplacée à cette occasion par une version bleue, avec des graphismes retouchés et une nouvelle répartition des Pokémon exclusifs entre les deux éditions. Un an plus tard, Pokémon Rouge et Pokémon Bleu débarquent en Europe. La conquête du monde peut commencer.

De jeu vidéo à phénomène mondial

Sacha tenant dans ses bras Pikachu
Sacha et Pikachu

Le succès des premières versions de Pokémon (au Japon comme à l’étranger) dépasse rapidement toutes les attentes. Les dirigeants de Nintendo comprennent alors qu’ils tiennent là une nouvelle poule aux œufs d’or. Ils lancent donc une série animée intitulée tout simplement Pokémon (Poketto Monsutā au Japon) et qui suit les aventures de Sacha (Satoshi en japonais, Ash en anglais) ainsi que de son inséparable Pikachu, une créature jaune inspirée d’une souris qui s’impose très vite comme la mascotte de la licence. Diffusée à partir de 1997 au Japon puis dès l’année suivante à l’international, l'adaptation de la série à l'écran joue un rôle central dans la conquête du public en donnant aux différentes créatures une personnalité et une voix.


Celle-ci s’étend alors rapidement au-delà des consoles. Jeux de cartes à collectionner, mangas, films, jouets, peluches, vêtements… : Pokémon devient un véritable phénomène de société


En outre, à chaque nouvel épisode (communément appelé « génération »), l’univers s’étoffe avec de nouvelles régions souvent inspirées de lieux réels (notamment la France, l’Espagne ou Hawaï) et ayant une culture, une mythologie et des créatures qui leur sont propres.


Ainsi, alors que les Pokémon étaient au nombre de 151 en 1996, on en compte aujourd’hui plus d’un millier. Ils sont inspirés de choses très variées : la faune et la flore de la Terre, diverses légendes, des objets du quotidien, des machines industrielles... Sans surprise compte tenu de leur proximité avec les humains depuis des millénaires, les chiens figurent parmi les principales sources d’inspiration.

Le plus vieil ami du dresseur

Le Pokémon Évoli
Évoli

Compagnons fidèles et toujours prêts à protéger leur maître (ou plutôt leur dresseur, si on reprend le terme employé dans la série), les chiens occupent très tôt une place de choix dans l’univers Pokémon. Dès la première génération, c’est-à-dire Pokémon Rouge et Pokémon Vert au Japon (1996) puis Pokémon Rouge et Pokémon Bleu ailleurs dans le monde (à partir de 1998), des créatures comme Caninos (Gardie en japonais, Growlithe en anglais) et Arcanin (Windie en japonais, Arcanine en anglais) captivent les joueurs grâce à leur charisme et leur puissance. Solidement ancré dans l’imaginaire collectif, le lien profond entre les humains et les chiens se manifeste dans le jeu par des créatures incarnant bravoure, force et loyauté.


Les développeurs s’inspirent de races canines existantes, mais pas seulement. Par exemple, Caninos et Arcanin tiennent autant de l’Akita Inu, une race japonaise emblématique, que des Komainus, ces statues de chien-lion protectrices qu’on trouve à l’entrée des sanctuaires shintoïstes. Quant à leur pelage orange et noir, il rappelle celui des tigres d’Asie.


Évoli (Eievui en japonais, Eevee en anglais), un autre Pokémon célèbre de la première génération, est lui aussi un canidé hybride. Selon son concepteur Motofumi Fujiwara (né en 1963), ce petit monstre ressemble à une créature indéfinie aperçue dans son enfance et qui se situe à la croisée entre le chien, le chat et le renard. Ce sont donc ces trois animaux qui lui ont servi de base pour imaginer ce personnage.


Comme la majorité des Pokémon, Évoli peut « évoluer », c’est-à-dire se transformer de façon permanente en une autre créature plus puissante. Parmi les nombreuses évolutions possibles de ce monstre, certaines ressemblent davantage à des chiens, comme Voltali (Thunders en japonais, Jolteon en anglais) et Pyroli (Booster en japonais, Flareon en anglais). D’autres en revanche sont clairement des Pokémon chats : c’est le cas notamment de Mentali (Eifie en japonais, Espeon en anglais) et Nymphali (Nymphia en japonais, Sylveon en anglais).

Une inspiration de plus en plus assumée

Les Pokémon Voltoutou et Fulgudog
Voltoutou et Fulgudog

Au fil des générations, l’inspiration canine devient de plus en plus explicite. À partir de Pokémon Noir et Pokémon Blanc (Poketto Monsutā Burakku et Poketto Monsutā Howaito en version originale), qui sortent en 2010 sur Nintendo DS, certaines créatures sont même presque des copier-coller de races réelles. C’est le cas en particulier de Ponchiot (Yorterrie en japonais, Lillipup en anglais) : comme son nom original le souligne, il est clairement inspiré du Yorkshire Terrier. Ponchien (Herderrie en japonais, Herdier en anglais), son évolution, ressemble quant à lui pour beaucoup au Terrier Écossais (Scottish Terrier) ou au Terrier Australien à Poil Soyeux (Silky Terrier)


En 2013, Pokémon X et Pokémon Y (Poketto Monsutā Ekkusu et Poketto Monsutā Wai en japonais), qui sortent sur Nintendo 3DS et sont basés sur la culture française, reprennent à leur compte l’idée selon laquelle les Français adorent les Caniches et proposent un Pokémon baptisé Couafarel (Trimmien en japonais, Furfrou en anglais) qui ressemble pour beaucoup au Caniche Royal. On peut même l’emmener chez le toiletteur pour changer son apparence et en faire une vraie bête de concours canins.


Dans la huitième génération de la série, ce sont le Welsh Corgi Pembroke et le Lévrier Greyhound qui sont croqués à la sauce Pokémon. Parus en 2018 sur Nintendo Switch, Pokémon Épée et Pokémon Bouclier (Poketto Monsutā Sōdo et Poketto Monsutā Shīrudo en version originale) introduisent en effet les personnages de Voltoutou (Wanpachi en japonais, Yamper en anglais) et Fulgudog (Pulsewan en japonais, Boltund en anglais).


En 2022, la neuvième génération cherche à réintroduire une touche de fantaisie dans des designs devenus parfois un peu trop terre à terre. Disponibles sur Nintendo Switch, Pokémon Écarlate et Pokémon Violet (Poketto Monsutā Sukāretto et Poketto Monsutā Baioretto en version originale) marquent ainsi l’apparition notamment de deux Pokémon canins qui se distinguent en ayant l’apparence de viennoiseries : Pâtachio (Pupimocchi en japonais, Fidough en anglais) et son évolution Briochien (Bowtzel en japonais, Dachsbun en anglais). Le premier a des airs de pâte à pétrir, tandis que le second ressemble à un Teckel (le célèbre « chien saucisse ») sur lequel on aurait ajouté une bonne couche de beurre avant de le passer au four.

Lucario, le plus célèbre des Pokémon canins

Méga-Lucario, méga-évolution du Pokémon Lucario
Méga-Lucario

Il existe des dizaines de Pokémon inspirés des chiens, mais rares sont ceux capables de rivaliser en termes de notoriété avec les Pokémon inspirés des chats - et en particulier avec Miaouss, qui devient une véritable mascotte pour la licence dès la diffusion du dessin animé en 1997.


Une exception notable émerge toutefois en 2005 avec Lucario. Ce Pokémon bipède aux allures de fier combattant devient rapidement une des créatures les plus emblématiques de la saga. Sorte de croisement entre un chien et un chacal, Lucario séduit autant par son design élégant que par son aura mystique


Ce n’est pas dans un jeu qu’il fait sa première apparition, mais dans le film d’animation Pokémon : Lucario et le Mystère de Mew (Gekijōban Poketto Monsutā Adobansu Jenerēshon Myū to Hadō no Yūsha Rukario en version originale) réalisé par le Japonais Kunihio Yuyama (né en 1952) et qui sort en 2005 au Japon. Très apprécié du public, il est ensuite intégré au casting de Pokémon Diamant et Pokémon Perle (Poketto Monsutā Daiyamondo et Poketto Monsutā Pāru en japonais), les deux versions de la quatrième génération qui sortent en 2006 sur Nintendo DS.


Signe de sa popularité, Lucario est également un des rares Pokémon à figurer dans un titre n’ayant rien à voir avec l’univers de Pokémon : Super Smash Bros. Brawl (Dairantō Smash Brothers X en version originale), un jeu de combat qui sort en 2008 sur Wii et dans lequel des personnages de différentes licences (la plupart appartenant à Nintendo) s’affrontent au cours de joutes mêlant deux à quatre combattants.


Lucario est aussi présent sur toutes sortes de produits dérivés : des figurines aux peluches en passant par les cartes à collectionner, ceux-ci connaissent également un succès important. Ainsi, sa notoriété dépasse largement le cadre des jeux vidéo de la licence


Il est toutefois loin d’être le seul Pokémon inspiré des chiens, même s’il est indéniablement le plus célèbre. Voici une sélection de dix d’entre eux, ce qui peut d’ailleurs permettre aux amoureux de la gent canine de se constituer une véritable équipe canine de choc.

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Par Nicolas C. - Dernière modification : 12/05/2025.