Milou dans « Les aventures de Tintin » (1991)

Tintin et Milou en train de marcher sur un chemin à la campagne

Créé en 1991 par le journaliste et animateur français Philippe Gildas (1935-2018) et coproduit par les studios Ellipse et Nelvana, le dessin animé Les Aventures de Tintin vise à faire découvrir à une nouvelle génération d’enfants les personnages de la célèbre bande dessinée éponyme écrite et dessinée de 1930 à 1976 par Hergé (1907-1983).


Tout au long de ses 39 épisodes, il adapte fidèlement la majorité des albums de la série en reprenant à la lettre le design des personnages de l’auteur belge. Comme dans la BD, le journaliste Tintin voyage aux quatre coins du monde et est toujours accompagné de Milou, son Fox Terrier à Poil Dur au pelage blanc. Ce dernier n’est toutefois pas un animal de compagnie comme les autres : il intervient à de nombreuses reprises pour aider son maître, et même parfois lui sauver la vie. En outre, il est capable de le suivre dans des lieux improbables, comme les tréfonds des océans ou la surface de la lune.


Le portage à l’écran oblige toutefois ses auteurs à revoir en partie le traitement du personnage. En effet, dans la bande dessinée, les lecteurs peuvent lire les pensées de Milou – du moins dans les premiers épisodes. Or, ce procédé est impossible à reproduire tel quel en dessin animé. À la place, c’est par son langage corporel, ses grognements et ses aboiements que Milou s’exprime. Cela implique toutefois que les aspects les plus subtils de son tempérament ne sont pas aussi bien représentés.


D'ailleurs, alors que dans la bande dessinée il est manifeste que le compagnon de Tintin est aussi loyal qu’arrogant au possible, moqueur, susceptible et superstitieux (autant de traits de caractère qui souvent apportent une dose d’humour au scénario), cela est nettement moins perceptible à l’écran.


Ce qui ne change pas en revanche, c’est que Milou y demeure aussi vif d’esprit que ses compagnons humains, tout en conservant quelques caractéristiques typiques de son espèce – à commencer par la gourmandise. L’appât de la nourriture lui pose ainsi fréquemment des dilemmes moraux lors de situations où il doit choisir entre aider son maître et manger. Son penchant pour l’alcool est en revanche plus surprenant, et le dessin animé ne fait pas l’impasse sur cet étrange aspect de sa personnalité.