Au sein d'un groupe ou d'une meute de chiens, l'agression hiérarchique n'est pas faite pour tuer, mais pour marquer sa supériorité et affirmer son pouvoir sur les autres. Toujours impressionnante, parfois violente mais souvent brève, elle est plus courante entre mâles, même si elle existe aussi chez les femelles. Chaque individu tente de se faire plus fort, plus bruyant, plus grand qu’il n’est pour impressionner son adversaire, aussi bien dans la phase de menace que dans celle de l’attaque.
Très souvent, l'agression est stoppée nette dès lors que l'un des chiens adopte une attitude de soumission. Celle-ci peut être très claire, comme le fait de se coucher sur le dos ou de prendre la fuite, mais aussi très discrète, comme un simple détournement de regard.
Sur le même principe, le chien de la famille peut agresser un de ses maîtres pour défendre des privilèges qui lui ont été laissés au quotidien, et qui sont soudainement remis en cause. L'exemple le plus connu est celui du chien qui occupe librement fauteuils et canapés, et qui grogne voire mord quand on le pousse pour s’y installer. Sa réaction est naturelle, car les positions hautes comme les meubles ou les chaises sont à ses yeux des lieux de pouvoir et des marques de dominance : il ne permet donc pas qu'on tente de l'en déloger.
Les chiens de petite taille sont également souvent responsables d'agressions hiérarchiques dans les familles. En effet, en raison de leur gabarit et de leur adorable bouille, ils sont parfois considérés davantage comme des enfants que comme des animaux de compagnie. Ils sont alors trop choyés et ne reçoivent pas une éducation correcte. Comme ils sont de surcroît souvent dotés d'un caractère bien trempé, ils ont tôt fait de devenir de vrais petits diables à la maison : refus d'obéir aux ordres, aboiements intempestifs, agressivité pour se faire respecter par leurs maîtres... Ce trouble du comportement est d'ailleurs appelé syndrome du petit chien.