Autres noms : Dogue Anglais, English Mastiff ou Mastiff Anglais
Nom d'origine : Old England Mastiff
Pays d'origine : Royaume-Uni
Groupe : Chien de type Pinscher ou Schnauzer - Molossoïde - Chien de montagne et de bouvier suisse
Le Mastiff Anglais est un géant parmi les géants. Seuls quelques rares chiens le dépassent en termes de taille, mais aucun ne souffre la comparaison sur la balance.
Son corps rectangulaire est large et massif, avec une musculature bien dessinée. Il est bien charpenté et puissant, mais reste harmonieux. Les pattes sont larges, dotées d’une ossature forte, et se terminent par de grands pieds ronds aux ongles noirs. La queue, assez longue, est large à la base et s’effile à son extrémité. Elle est portée basse, mais se redresse lorsqu’il est en action, sans jamais être portée sur le dos.
Sa tête est large et impressionnante. Le crâne, au stop bien marqué, laisse place à un museau tronqué se terminant par une grande truffe noire. Les lèvres sont légèrement pendantes. Les yeux, de taille moyenne, ont une couleur noisette, le plus foncé possible. Les oreilles, relativement petites et fines, tombent à plat sur les joues.
Le pelage du Mastiff, court et couché le long du corps, est plus dense au niveau du cou, des épaules et du dos. La robe doit être de couleur fauve, mais les nuances abricot et bringée sont acceptées. Le museau, les oreilles et le poil autour des yeux doivent être noirs. Quelques petites taches blanches sur la poitrine ou les pattes sont acceptables, mais non recherchées.
Quant à la peau, elle est assez lâche, formant des rides au niveau du visage, du cou et des épaules. Celles-ci ne sont cependant pas excessives et ne font pas de plis profonds.
Enfin, le dimorphisme sexuel est bien marqué chez cette race : le mâle est plus grand et nettement plus massif que la femelle.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Mastiff doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
Le Mastiff Anglais est un descendant des molosses apparus en Asie Centrale il y a plusieurs milliers d’années. Ils se répandirent ensuite à travers toute l’Eurasie, si bien qu’on retrouve des références à ces chiens aussi bien dans la Grèce antique que dans l’ancienne Babylone, par exemple. Personne ne sait exactement comment ils arrivèrent sur les iles britanniques, mais la théorie la plus partagée est qu’ils voyagèrent avec les marchands phéniciens environ 1500 ans avant J.-C.
Ce qui est certain, c’est que des molosses vivaient déjà au Royaume-Uni lors de l’invasion romaine. Jules César (100 av. JC – 44 avant J.-C.) fut très impressionné par ces chiens qui dépassaient en taille et en poids les molosses de l’armée romaine, et en ramena plusieurs à Rome pour lutter dans l’arène contre des lions et des gladiateurs.
Le Mastiff Anglais fut utilisé pendant des siècles pour protéger les fermes et les villages, mais aussi comme chien de combat. Il accompagnait les armées, mais était aussi utilisé pour le divertissement en temps de paix. Les lions étant relativement rares en Grande-Bretagne, c’est contre les ours qu’il luttait sur la place du village. Ces derniers disparurent toutefois du pays dès le début du Moyen Âge, et ce sont ensuite des combats de chiens qui furent organisés, jusqu’à ce que ce sport soit banni en 1835.
Le mot Mastiff apparut au cours du 14ème siècle en Angleterre et dérive du vieux français « mastin », devenu aujourd’hui « mâtin ». L’origine du nom vient du latin « mansuetus », signifiant « dompter ».
L’histoire moderne de la race débute peu de temps après, plus précisément en 1415 lors de la bataille d’Azincourt, dans le nord de la France. Sir Peers Legh, blessé lors des combats, fut protégé sur le champ de bataille pendant des heures par son Mastiff, en attendant l’arrivée des secours. Suite à ce fait d’armes retentissant, ce chien fut utilisé pour lancer l’un des premiers élevages canins, le Lyme Hall Kennel, où fut développée la race telle qu’on la connaît actuellement.
L’évolution de l’armement, puis l’interdiction progressive des combats de chiens, firent que l’intérêt qu’elle exerçait déclina fortement aux 18ème et 19ème siècles. Le Mastiff Anglais continua cependant à être un formidable chien de garde et survécut à cette désaffection. Durant cette période, l’agressivité, qui était auparavant recherchée, fut progressivement éliminée pour ne conserver que les individus les plus sociables.
La première moitié du 20ème siècle faillit cependant lui être fatal. En premier lieu, bien qu’il fut reconnu dès 1885 par le tout jeune American Kennel Club (AKC), il ne réussit pas à s’imposer aux États-Unis ; à la fin de la Première Guerre Mondiale, la race était considérée comme inexistante en dehors du Royaume-Uni.
Son salut en Amérique du Nord vint du Canada, où en 1918 naquit un chiot du nom de Beowulf, fruit des amours d’un couple de Mastiffs Anglais importés de Grande-Bretagne. Or, ses descendants, ainsi que ceux de quelques autres individus importés dans les années 20 et 30, sauvèrent la race de l’extinction quelques années plus tard.
En effet, la Seconde Guerre Mondiale eut un effet dramatique sur la population de Mastiff du Royaume-Uni. Les bombardements, l’effort de guerre et les restrictions eurent pour conséquence la quasi-disparition de la race. Seule une femelle, Nydia of Frithend, survécut. Une fois les hostilités terminées, des passionnés importèrent 14 spécimens des États-Unis et relancèrent un programme d’élevage, qui fut un succès.
En 1964, la Fédération Cynologique Internationale (FCI) reconnut à son tour le Mastiff, confirmant ainsi le renouveau de la race. De fait, elle est aujourd’hui est acceptée par toutes les plus grandes organisations canines nationales, dont le United Kennel Club (UKC) américain, le Club Canin Canadien (CCC) et, bien évidemment, le Kennel Club (KC) britannique.
Il est d’ailleurs actuellement l’une des races de chien géantes les plus courantes dans le monde. Aux États-Unis, on le trouve un peu au-dessus de la 30ème place (sur presque 200) dans le classement des races par popularité établi par l’AKC sur la base du nombre d’enregistrements annuels auprès de l’organisme. Cela représente un gain d’une dizaine de places par rapport au début des années 2000.
En France aussi, sa popularité va crescendo. Alors que le nombre d’enregistrements annuels auprès du Livre des Origines Français (LOF) gravitaient autour de la centaine dans les années 80 et 90, il doubla dans la décennie suivante, pour se situer autour de 200 au début des années 2010. Il poursuivit ensuite sa progression, au point de se situer aujourd’hui aux environs de 300.
En comparaison, les chiffres de son pays d’origine, la Grande-Bretagne, font un peu pâle figure. En effet, ce sont « seulement » autour de 150 naissances qui sont signalées chaque année au Kennel Club.
Le Mastiff Anglais est un chien calme, un gentil géant proche de sa famille et très loyal envers elle. Il a un instinct très protecteur et ne manque pas de courage, n’hésitant pas à s’interposer entre les siens et n’importe quelle menace.
Il se montre particulièrement affectueux avec les enfants du foyer et aime passer du temps avec eux. Sa taille peut toutefois être une source de risques, et mieux vaut donc qu’ils aient déjà un certain âge : il est hors de question par exemple de le laisser seul avec un tout-petit, qu’il pourrait écraser sans s’en rendre compte.
Son gabarit et sa force peuvent aussi être un problème pour des personnes âgées, ainsi que plus largement pour tout individu ayant pour une raison ou une autre une faiblesse en termes de mobilité ou d’équilibre. En effet, de par son poids, un Mastiff Anglais a vite fait de renverser n’importe quel adulte en le bousculant ou tout simplement en tirant brusquement sur sa laisse. Une personne vulnérable aux chutes et accidents ferait mieux d’éviter d’avoir à gérer ce chien.
En revanche, lors d’éventuelles rencontres avec de telles personnes qui lui seraient inconnues, le risque de problème est très limité. En effet, un Mastiff ayant été socialisé dès son plus jeune âge se montre le plus souvent indifférent envers le reste du monde. Les étrangers ne l’intéressent pas, et ne sont généralement pas vus comme une menace. Par contre, si un geste de leur part est perçu comme une agression, il réagit immédiatement et prend la défense des siens.
Il en va de même avec ses congénères, les chats et les autres animaux. Ceux du foyer sont des membres de la famille qu’il considère devoir eux aussi protéger contre les agressions, tandis que les autres sont libres de vivre leur vie comme bon leur semble, tant qu’ils ne font rien qu’il juge dangereux à l’encontre des siens.
Par ailleurs, le Mastiff Anglais est plutôt du genre paresseux, et est ravi de passer ses journées sur le tapis à songer au repas du soir. Un maître sportif souhaitant un compagnon pour son jogging ou ses sorties à vélo ferait mieux de se tourner vers une autre race. C’est d’autant plus vrai qu’il vaut mieux lui éviter tout effort trop intense ou prolongé, dans la mesure où il est sujet aux problèmes articulaires et aux coups de chaleur.
Il a cependant besoin d’exercice, même s’il ne s’en rend pas forcément compte. Une ou deux sorties par jour d’une petite demi-heure chacune lui permettent de se dégourdir les pattes et de passer de bons moments de complicité avec son maître. Ces sorties permettent aussi d’éviter qu’il ne s’ennuie, ce qui pourrait être à l’origine de comportements destructeurs. Or, vu combien ses mâchoires sont puissantes, il peut rapidement détruire chaussures, meubles et objets en tout genre s’il décide de les ronger pour passer le temps. Même s’il n’est pas particulièrement demandeur, il faut donc au besoin lui forcer un peu la patte pour qu’il fasse chaque jour un peu d’exercice.
Malgré sa taille imposante, c’est une race de chien adaptée à la vie en appartement, à condition bien sûr que celui-ci soit suffisamment grand pour l’accueillir. Il faut toutefois prendre en compte le fait qu’au-delà d’un certain âge (ou s’il se blesse), il risque de ne plus être en mesure de monter ou descendre des marches. Cela est à prendre en compte pour une personne habitant dans un logement accessible uniquement via un escalier, et qui envisagerait d’adopter ce chien…
En tout cas, s’il est sorti tous les jours, passer ses journées à attendre patiemment le retour de son maître dans la chaleur douillette de la maison suffit à son bonheur ; il n’est pas du genre à souffrir d’anxiété de séparation s’il en est séparé quelques heures.
Tant que cela n’implique pas qu’il soit mis à l’écart de sa famille et n’ait pas suffisamment de contacts avec elle (il aurait alors toutes les chances d’être triste et/ou de devenir destructeur), il peut aussi vivre dans un jardin, mais celui-ci doit être parfaitement clos. Ce n’est pas vraiment parce qu’il est du genre à avoir des velléités d’exploration, mais plutôt que cette clôture limite les contacts avec le monde extérieur, et diminue ainsi la probabilité de situations dans lesquelles il a l’impression - potentiellement erronée - que sa famille est en danger.
L’intelligence n’est pas le trait le plus marquant de la race. Malgré une volonté de faire plaisir qui ne laisse aucun doute, ce chien a bien du mal à apprendre autre chose que quelques commandes de base. Quelqu’un qui souhaite aller très loin dans l’éducation de son chien ferait mieux de choisir une autre race.
Il en va de même pour une personne très attachée à la propreté ou aux bonnes manières. En effet, comme de nombreux autres molosses, le Mastiff Anglais n’est que peu au fait de ces dernières et se distingue par une grande variété de bruits corporels sonores, allant des ronflements aux flatulences. Pour compléter ce charmant tableau, il a aussi tendance à baver, bien que dans des proportions moindres par rapport à d’autres géants.
Quant à son aboiement, il est à la mesure de son gabarit. Heureusement, il est rare qu’il donne de la voix ; il ne le fait généralement que s’il a perçu un danger dans les environs.
Plus que pour toute autre race, la socialisation du Mastiff Anglais revêt une importance capitale. Dès son plus jeune âge, il doit s’habituer à la présence d’autres personnes, d’autres animaux, et vivre de nombreuses expériences dans tous types d’endroits. Il y gagne à la fois en sérénité et en capacité de discernement. Ainsi, une fois adulte, il ne risque pas de mal interpréter les intentions du jogger qui passe en courant sur le trottoir ou du chien aboyant pour l’inviter à jouer, voire d’être effrayé par tel ou tel bruit inconnu et déclencher alors des mécanismes de défense pouvant aller du simple aboiement menaçant à la morsure.
Quoi qu’il en soit, il est important de comprendre que le Mastiff n’est en aucun cas agressif, mais protecteur. Il ne s’en prendra jamais à une personne ou un animal sans raison valable – du moins à ses yeux. Le risque peut donc venir du fait qu’il interprète mal un geste anodin et le voit comme une menace nécessitant une intervention de sa part. C’est pour cela que cette socialisation dès les premières semaines est essentielle pour avoir un adulte calme et équilibré, ce qui n’est pas un luxe vu son gabarit.
C’est aussi ce dernier qui rend indispensable de l’habituer dès son plus jeune âge à être manipulé lors des séances de toilettage, afin qu’elles lui semblent on ne peut plus normales, voire soient l’occasion de moments de complicité et de tendresse avec son maître. En tout état de cause, il serait fort éprouvant – voire dangereux - de devoir essayer de faire prendre un bain à un chien de 100 kg qui se montre récalcitrant et cherche à tout prix à éviter la baignoire.
De fait, son gabarit implique qu’il n’est absolument pas adapté à un maître non expérimenté. Même un chiot Mastiff d’un an est dans la plupart des cas déjà plus fort que son maître. Et une fois adulte, c’est encore pire ; nul ne pourrait prétendre de manière réaliste être capable de retenir physiquement un tel chien. Il a donc besoin d’un maître ferme et autoritaire, qui sait se faire respecter et lui inspire confiance. C’est seulement à cette condition qu’il peut par exemple s’abstenir de tirer sur sa laisse lors des promenades ou de sauter sur les personnes qu’il connaît pour leur souhaiter la bienvenue. À défaut d’avoir un tel maître en face de lui, il a toutes les chances d’être ingérable.
Il est difficile en tout cas d’aller très loin dans l’éducation d’un Mastiff, car il rare qu’il réussisse à assimiler beaucoup plus que les quelques commandes de base. Sa bonne volonté n’est pas en cause, mais il a simplement le plus grand mal à comprendre ce que l’on attend de lui et n’apprend que lentement. Les séances d’éducation basées sur le renforcement positif ont toutefois un intérêt non négligeable, même si elles ne donnent que peu de résultats. En effet, elles aident à affirmer constamment l’autorité du maître, tout en renforçant le lien qui l’unit à son compagnon.
En tout cas, il est souhaitable d’arriver à lui faire comprendre qu’il ne faut pas mâchouiller tout ce qui lui passe sous les dents, mais seulement les jouets qui lui sont donnés à cette fin. À défaut, ses mâchoires puissantes ont tôt fait de détruire tout ce qui traîne dans la maison, qu’il s’agisse de chaussures, d’appareils électroniques ou même de meubles.
Le Mastiff Anglais est une race de chien à la santé fragile, comme c’est d’ailleurs souvent le cas de ses congénères de très grande taille. Dans la plupart des cas, il ne fête jamais son dixième anniversaire.
En outre, son poil court ne le protège que modérément du froid, tandis que son gabarit imposant fait qu’il souffre quand le mercure grimpe – le risque de coup de chaleur du chien est d’ailleurs réel en été. En clair, les températures extrêmes ne sont pas faites pour lui ; il est plutôt adapté aux climats tempérés.
Parmi les maladies auxquelles il est prédisposé, on peut citer :
Pour augmenter les chances d’adopter un chiot en bonne santé - et qui le restera -, il est recommandé de s’adresser à un éleveur de Mastiff à la réputation établie. Il doit être en mesure de présenter un carnet de santé ou vaccination à jour, ainsi qu’un certificat médical de bonne santé signé par un vétérinaire. Surtout, il doit avoir fait effectuer des tests génétiques sur les parents voire le petit, afin d’écarter le risque de maladies héréditaires.
Le nouveau maître doit par ailleurs être conscient que grande taille ne rime pas forcément avec robustesse. C’est même plutôt le contraire : tout au long de sa jeunesse, les articulations du chiot Mastiff Anglais, en plein développement, sont particulièrement fragiles et peuvent facilement être endommagées irrémédiablement en cas d’efforts trop intenses ou trop prolongés. Il faut donc veiller à limiter ses activités, et ne les augmenter que progressivement au fur et à mesure qu’il grandit.
Par ailleurs, une visite de routine chez le vétérinaire doit être faite au minimum une fois par an, afin que le professionnel procède à un bilan de santé du chien et détecte ainsi d’éventuels problèmes invisibles jusqu’alors. C’est aussi l’occasion de s’assurer que ses vaccins restent bien à jour en effectuant les rappels nécessaires. De son côté, le maître doit tout au long de l’année renouveler les divers traitements antiparasitaires de son chien chaque fois que cela s’avère nécessaire, afin qu’il ne cesse jamais d’être protégé.
Entretenir un Mastiff Anglais demande du temps et de la patience.
Il doit en effet être brossé chaque semaine et, vu sa taille, cela peut prendre près d’une heure pour le faire dans les règles de l’art. Au printemps et à l’automne, il perd ses poils en plus grande quantité, et le brossage doit alors devenir quotidien pour y faire face.
Le brossage du pelage est également l’occasion de s’assurer que les rides au niveau du cou et du visage n’ont pas accumulé de saleté, et de les nettoyer et sécher le cas échéant.
Brosser son chien régulièrement permet de bien répartir le sébum de la peau, mais n’empêche pas la formation de l’odeur typique de nombreux chiens. Il est donc nécessaire de régulièrement lui faire prendre un bain et utiliser un shampooing pour chien afin de le nettoyer. Pour autant, il ne saurait être question de le faire trop souvent, au risque d’endommager sa peau ; tous les 1 à 2 mois semble une bonne moyenne.
Par ailleurs, ses oreilles tombantes ont tôt fait d’accumuler de la saleté et de l’humidité ; les nettoyer chaque semaine chaque semaine permet de réduire le risque d’otites et autres infections. Un chiffon permet d’enlever l’excédent de cire et les éventuels débris.
Cette séance hebdomadaire est aussi l’occasion de vérifier ses yeux et de les frotter doucement avec un tissu humide pour éliminer les dépôts qui ont tendance à s’accumuler au coin de l’œil et peuvent être sources d’infection.
Pour diminuer les risques de problème bucco-dentaires (mauvaise haleine, caries et autres maladies), un brossage de dents quotidien est idéal, mais il demeure acceptable de ne le faire qu’une fois par semaine. Quoi qu’il en soit, il faut utiliser systématiquement un dentifrice conçu spécifiquement pour la gent canine.
Quant à ses griffes larges et dures, elles ne s’usent que difficilement et ont donc besoin d’être taillées en moyenne tous les mois pour éviter qu’il ne soit gêné, ou qu’elles se cassent et potentiellement le blessent par la même occasion.
Enfin, comme de nombreuses races de molosses, le Mastiff a tendance à baver abondamment, notamment lorsqu’il est excité ou quand il mange. Il est donc utile d’avoir toujours une serviette à portée de main afin de pouvoir lui nettoyer le visage.
Il va sans dire que manipuler un tel chien n’est pas chose aisée. Il est donc indispensable de l’y habituer dès son plus jeune âge, c’est-à-dire lorsqu’il est le plus souple et malléable, pour que les séances de toilettage soient vues comme un moment de plaisir et qu’il fasse de son mieux pour faciliter la tâche de son maître. La première fois, il est vivement conseillé de le faire aux côtés d’un toiletteur professionnel ou d’un vétérinaire, qui peut enseigner les bons gestes afin à la fois d’être efficace et d’éviter de risquer de faire mal à son chien, voire le blesser.
Le Mastiff Anglais peut sans difficulté être nourri avec les aliments industriels pour chiens du commerce, à condition de choisir des produits et des quantités en mesure de lui apporter tous les nutriments dont il a besoin pour être en bonne santé, et qui soient adaptés à son âge, sa taille et son niveau d’activité. Des flatulences fréquentes et nauséabondes sont un signe que son système digestif n’apprécie pas vraiment le produit choisi, et mieux vaut alors en choisir un autre plus adapté.
Pendant sa phase de croissance, qui dure environ 2 ans, il est important de ne pas lui donner une nourriture trop riche ou trop abondante : alors qu’il connaît déjà de fortes poussées de croissance, elle risquerait d’accentuer encore le phénomène, avec potentiellement à la clef de graves conséquences pour ses articulations.
Par ailleurs, quel que soit son âge, il convient de le prémunir contre le risque de retournement d’estomac. Pour ce faire, il est impératif de séparer sa ration quotidienne en 2 ou 3 repas, de faire en sorte que ces derniers soient pris au calme, et de lui éviter toute activité intense dans l’heure qui précède et surtout dans celle qui suit.
Étant donné son gabarit, le Mastiff a besoin de manger en grandes quantités. Il n’est que rarement victime d’obésité, mais il n’en demeure pas moins conseillé de le peser tous les mois pour détecter une éventuelle prise de poids injustifiée. Si elle se confirme – voire s’amplifie – au cours des mesures suivantes, un vétérinaire doit être consulté afin d’y voir plus clair sur l’origine du problème (maladie, réaction à un traitement, aliments inadaptés ou donnés en trop grande quantité…) et de savoir comment y remédier.
Enfin, il va sans dire que ce chien doit avoir en permanence accès à de grandes quantités d’eau fraîche pour étancher sa soif à sa guise.
Par le passé, la taille du Mastiff Anglais a souvent été mobilisée pour des missions nécessitant force et agressivité. Il fut ainsi chien de guerre, chien de combat (contre les lions, les gladiateurs, les ours, puis d’autres chiens) et chien de protection utilisé dans les villages pour mettre en fuite les éventuels voleurs ou assaillants.
L’agressivité a été éliminée de la race depuis près de deux siècles, et le Mastiff est aujourd’hui essentiellement un chien de compagnie calme, apprécié par les personnes qui disposent de suffisamment d’espace pour l’accueillir convenablement et n’attendent pas de leur chien qu’il soit une boule d’énergie ou un athlète.
Il a toutefois conservé sa force et son instinct de protection, ce qui en fait un excellent chien de garde ; il n’hésite pas à se mettre entre les siens et une éventuelle menace, et son gabarit le rend évidemment assez dissuasif. Le plus souvent, il n’a même pas à bouger ou se faire entendre pour que sa famille soit en sécurité : sa simple présence est suffisante pour dissuader un éventuel voleur ou agresseur.
Le prix d’un chiot Mastiff Anglais se situe aux alentours de 2200 euros. Ce montant est plus élevé que de nombreuses autres races, mais il s’explique en partie par le coût plus important qu’il représente pour un éleveur en termes de nourriture, d’espace, de vaccins, etc. Au demeurant, cette moyenne cache de grandes disparités, puisque la fourchette de prix va de 1500 à 2800 euros.
Au Canada, adopter un Mastiff est un peu moins onéreux, puisque le prix moyen se situe aux environs de 2000 dollars canadiens.
Quel que soit le pays, le prix d’un Mastiff Anglais dépend de la renommée de l’élevage, mais aussi du prestige de la lignée dont il est issu. Un chiot qui compte plusieurs champions parmi ses ancêtres a toutes les chances d’être vendu plus cher. Ses caractéristiques propres sont elles aussi déterminantes, en particulier pour ce qui concerne son niveau de proximité avec le standard de la race ; elles peuvent d’ailleurs être la raison d’une différence de prix à l’intérieur d’une même portée. En revanche, le sexe de l’animal n’a que peu d’impact sur son prix.