Chien peureux : pourquoi mon chien est-il timide ?

Chien peureux : pourquoi mon chien est-il timide ?

Certains chiens ont peur des humains et de leur environnement, mais si on les laisse en liberté avec leurs congénères, ils ont un comportement tout à fait normal. D’autres tentent de fuir à l’approche d’un autre chien, mais sont parfaitement socialisés en présence d’humains, et capables d’évoluer avec aisance dans n’importe quelle foule ou au milieu d’enfants turbulents. D'autres encore prennent peur au moindre bruit ou à chaque approche d'une personne étrangère.


Pourquoi un chien est-il peureux, et comment tenter de lui faire vaincre ses appréhensions ?

L’importance de la socialisation dans la crainte du chien

L’importance de la socialisation dans la crainte du chien

Si la méfiance est normale chez les canidés sauvages, elle l’est moins chez les chiens domestiques. Cependant, il faut garder en tête que la méfiance est un mécanisme naturel qui permet d’éviter les dangers. Chez le chiot, cette peur de l’inconnu apparaît autour de la huitième semaine de vie. Heureusement, l’éleveur de chiens est là pour lui offrir un milieu enrichi et exempt de tout traumatisme. Cela fait partie de la socialisation du chiot, et s'avère très important pour l’équilibre du futur adulte qu’il sera.

 

Ainsi, pour préparer le chien à vivre dans la société humaine, on doit lui fournir des expériences variées faisant appel à tous ses sens : des sons, des odeurs, des objets animés qu’il peut tester avec sa mâchoire, ses pattes et tout son corps.

 

C’est dans la période de l’enfance du chien que va se créer le seuil de tolérance aux stimulations. Il est évident qu’un chiot élevé au fond d’une grange, sans contact avec le monde extérieur, sans aire de jeu ni jouet pour chien, va devenir plus tard un animal hyper-craintif qui a peur de tout. Ce phénomène, appelé « timidité des chenils », atteint bon nombre de chiens dits « de beauté », élevés uniquement pour leur aspect extérieur. Or, après quatre mois d’une telle existence, il est difficile de « récupérer » ces chiens, qui seront peu adaptables à d’autres milieux.

 

En effet, il existe chez le chiot un phénomène que l’on nomme imprégnation, qui sert à reconnaître les autres espèces avec lesquelles il aura à vivre plus tard. Cette phase sensible a lieu entre deux et treize semaines environ, période durant laquelle il devra être mis en contact avec différentes catégories d’humains : hommes, femmes, enfants de tous âges… Dans l’idéal, ces personnes doivent être variées, et il ne faut pas hésiter à solliciter des individus extérieurs pour jouer et caresser le chiot, ou encore lui faire offrir des friandises par des enfants. En faisant cela, on prépare un chien aimable, à l’aise dans toutes les situations. Alors que si au contraire le chiot ne voit que l’éleveur canin, il se méfiera plus tard des personnes inconnues.

 

Pour autant, bien que le rôle de l’éleveur soit primordial dans la timidité du chien, il ne faut pas oublier également celui du maître. Ainsi, même si l’éleveur doit faire en sorte de multiplier les contacts réguliers, cela ne dispense pas le maître de continuer, sous peine d’entraîner une désocialisation partielle du chiot. Ainsi, dès que le chiot sera vacciné, il ne faudra pas hésiter à le promener dans la rue et en voiture dans des endroits de plus en plus fréquentés.

 

Enfin, la peur peut aussi trouver son origine dans un traumatisme brutal ayant engendré une douleur. En une seule expérience désagréable, il peut devenir méfiant et paniqué. C’est par exemple le cas du chien confronté brusquement aux feux d’artifice ou qui est blessé par une voiture. En ce qui concerne la peur des humains, c’est en général dû à un mauvais départ dans l’élevage.

Le rôle de la mère dans la timidité du chien

Le rôle de la mère dans la timidité du chien

La mère des chiots a aussi un rôle à jouer, et le futur acquéreur ou adoptant aura tout intérêt à observer le comportement de la chienne. En effet, il ne faut pas oublier que les chiots vivent avec elle, et calquent donc leur comportement sur le sien. Si elle est stoïque devant les bruits, les pétards, les situations nouvelles ou les animaux d’une autre espèce, ses petits l’imiteront.

La crainte héréditaire du chien

La crainte héréditaire du chien

Il arrive aussi que la peur du chien soit héréditaire. Dans ce cas, on ne peut malheureusement pas faire grand-chose. La crainte héréditaire du chiot est facile à reconnaître, car elle n’est pas liée en apparence aux événements qui se présentent. En observant des portées sur plusieurs générations, on peut mettre en évidence de tels antécédents familiaux.

 

La transmission héréditaire de la peur a été étudiée aux États-Unis en 1972. Par analyse statistique mathématique, on a observé plusieurs générations de Pointers, qui sont des chiens de chasse. Cela a permis d’identifier des lignées émotives et des lignées stables en observant, par exemple, quelle intensité d’un coup de sifflet était nécessaire pour les faire tressauter.

 

On en a conclu que pour ce trait de caractère et de tempérament, l’influence de la mère, aussi stable soit-elle, est totalement nulle. En outre, le traumatisme héréditaire (c’est-à-dire lié à un gène) de la peur, face à des bruits soudains et violents, se fait sur un mode polygénique dominant : plusieurs gènes interviennent dans la transmission.

Comment se manifeste la peur chez un chien ?

Les différents degrés de la peur

Les différents degrés de la peur

On peut parler d’anxiété légère lorsque le chien est inquiet mais qu’il est capable d’apprendre. Pour ce genre de chien, il faut un maître ayant du doigté.

 

L’anxiété modérée désigne un chien qui tremble légèrement et regarde dans tous les sens. Sa queue se rabat entre les pattes et sa respiration s’accélère. Le chien peut être pris par cette émotion à n’importe quel moment, et il est difficile de demander quoi que ce soit à un animal qui est dans cette situation. 

 

Enfin, en cas d’anxiété grave, le chien est incapable de sortir de chez lui sans trembler de tous ses membres. Il a peur de tout, ses yeux sont dilatés, et il est sans cesse en mouvement, la queue collée au ventre. L’arrière-train, quant à lui, tremble et est à moitié fléchi. Un chien gravement anxieux est incapable de faire ses besoins ailleurs que chez lui, et il est capable d’attaquer de panique si un enfant s’approche ou si un autre chien vient le renifler.

Les manifestations de la peur du chien

Un chien qui a peur, même s’il est normalement très doux, peut mordre, car il est à ce moment-là incapable de traiter correctement les informations issues du milieu dans lequel il évolue. Il fait ce que l’on nomme de l’autodéfense. Son inhibition met en déroute tous les autres instincts, que ce soient ceux en rapport avec la vie sociale ou alimentaire. Il est incapable de communiquer et se réfugie souvent dans des activités de substitution. Ainsi, la peur peut être une cause explicative face à un chien qui se gratte, un chien qui fait des trous ou encore un chien qui détruit tout.

 

Cet écart des normes peut aller jusqu’à un comportement auto-destructif de mutilation pouvant par exemple conduire le chien à se lécher à tel point qu’il s’amputera un doigt.

Comment réagir lorsque son chien a peur

Comment réagir lorsque son chien a peur

Devant un chien terrifié, certains maîtres s’énervent et brusquent l’animal à les suivre, espérant le forcer à surmonter ses craintes. En réalité, c’est l’exact opposé qu’il faut faire, car en montrant son excitation, on augmente les appréhensions du chien.

 

D’autres maîtres sont à l'inverse trop protecteurs et ont tendance à couver leur chien de manière exagérée, l’empêchant ainsi de faire des expériences (fussent-elles dans certains cas mauvaises) et le préservant de toute stimulation. Il est nécessaire au contraire de montrer au chien une stabilité de caractère et une indifférence totale face aux événements.

Guérir la timidité de son chien

Soigner la peur par l’homéopathie

Soigner la peur par l’homéopathie

L’homéopathie pour chiens offre aujourd’hui de nombreux produits élaborés qui peuvent aider l'animal. Le vétérinaire adoptera le traitement spécifiquement au chien. Ainsi, pour un chien peureux de constitution carbonique (c'est-à-dire dont les tissus tels que les dents et les os sont constitués d'une plus grande part de carbone que chez les autres individus), il pourra prescrire Calcarca Carbonica. Pour un chien plutôt atteint de peur panique, il préférera du Straminium.

Habituer le chien à toutes sortes de situations

L'habituation du chien consiste à apprendre à son chien à gérer toutes sortes de situations et de sollicitations. L’idéal est de le sortir d’abord dans des endroits calmes, puis dans des zones de plus en plus mouvementées. Dès qu’apparaît l’objet dont le chien a peur ou la situation qu’il appréhende, on dévie l’attention avec quelque chose d’agréable : une balle pour chien ou une friandise, par exemple.

Dédramatiser la situation

Le maître ne doit pas transmettre sa crainte au chien. En sachant que son chien va réagir en fonction, le maître doit jouer le rôle de celui qui est indifférent ou, mieux encore, de celui qui devient joyeux dès qu’apparaît une situation conflictuelle. On peut par exemple courir avec son chien, ou fredonner une chanson. Il ne faut en aucun cas caresser le chien ou tenter de calmer ses craintes, car cela produirait l'effet inverse de ce qui est recherché.

Rééduquer le chien à l'aide d'un autre chien

Les canidés sont faits pour vivre en meute, et l’imitation du comportement d’un congénère est une règle de société chez eux. Il est donc possible de mettre en contact le chien peureux avec un autre chien, très joueur et au caractère parfaitement équilibré, et laisser le chien timide s’amuser avec son congénère dans des endroits où, normalement, il serait paniqué.

Recourir à une thérapie comportementale

Si la peur du chien n’est pas héréditaire, il est possible de faire appel à un comportementaliste canin, spécialite du comportement des chiens, pour mettre en place une thérapie comportementale afin d’essayer de le soigner.

Conclusion

La peur et la timidité du chien se jouent sur plusieurs tableaux à la fois : la génétique des parents, le comportement de la mère, ainsi que l’expérience et la socialisation du chiot. L’éleveur canin a un rôle important à jouer dans cette dernière : pour être socialisé aux humains, aux autres chiens et aux animaux qu’il rencontrera plus tard, le chiot doit impérativement être mis en contact avec ces espèces durant la période adéquate. Par la suite, les maîtres auront à entretenir les aptitudes de leur chiot en le sortant en ville et en le plongeant dans toutes sortes de situations. S’occuper de son chiot est un investissement pour l’avenir.

 

Quant aux clubs de race, ils ont le devoir de se préoccuper de l’équilibre caractériel des étalons et des lices voués à la reproduction, notamment en rendant les tests de sociabilité et de résistance au stress obligatoires, même pour les races de chiens de compagnie.

Dernière modification : 07/20/2018.

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