On a beau les adorer : nos chiens font tout de même pas mal de bêtises ! Et s'ils sont nettement moins désobéissants que les chats, ils n'en demeurent pas moins doués pour faire la sourde oreille quand cela les arrange.
Un moyen de faire en sorte que les interdits soient mieux respectés est donc de leur apprendre le « non » : ce n'est pas l'ordre le plus facile à enseigner, mais son utilité est réelle dans bien des situations.
Comment donc faire en sorte que son chien apprenne à obéir quand on lui dit non ?
Ce que l'on appelle couramment le « non » dans le langage de l'éducation canine est un ordre qui permet de faire comprendre à un chien que ce qu'il s'apprête à faire est interdit, afin qu'il ne le fasse pas.
C'est le mot « non » qui est le plus souvent utilisé à cette fin, raison pour laquelle on désigne cet ordre ainsi. Néanmoins, l'appellation exacte est le « renoncement », puisque cela consiste à faire en sorte que le chien renonce à faire ce qu'il était sur le point de faire si on le lui demande.
Il existe plusieurs avantages différents au fait d'enseigner le non à son chien, le principal étant qu'il vaut mieux prévenir les bêtises plutôt que de le réprimer une fois qu'elles ont été commises.
L'un des avantages du non est que cela permet d'agir avant que le chien ait fait des bêtises, ce qui est beaucoup plus efficace que de le gronder ou de le punir après coup.
En effet, nos compagnons ne comprennent pas forcément ce qu'ils font de mal par exemple lorsqu'ils jouent avec une paire de chaussures, qu'ils chipent un morceau de nourriture posé sur la table ou qu'ils font leurs besoins au mauvais endroit. Le fait de les gronder après coup n'a donc pas beaucoup de sens à leurs yeux, a fortiori si la punition arrive longtemps après la bêtise : cela risque simplement de susciter du stress chez eux, ce qui in fine soulève encore plus de problèmes que cela n'en règle.
Pour cette raison, mieux vaut les dissuader d'agir, plutôt que de les laisser faire pour ensuite les punir.
Si beaucoup de bêtises sont plus embêtantes que réellement problématiques, ce n'est pas le cas de toutes.
En effet, certaines ont des conséquences graves et parfois même irréversibles. C'est le cas par exemple si le chien s'empoisonne en avalant un produit chimique (antigel, mort-aux-rats...) ou s'il se fait renverser après s'être soudainement lancé sur la route pour poursuivre un petit animal ou un véhicule.
Pour éviter les accidents graves, mieux vaut donc être capable d'arrêter son chien avant qu'il ne commette l'irréparable, en lui enseignant le sens de l'ordre « non ».
L'éducation d'un chien doit passer par la bienveillance pour être efficace et ne doit pas recourir à la violence, que celle-ci soit physique ou verbale. Pour autant, cela ne signifie aucunement qu'il ne faut pas lui fixer de limites.
En effet, un chien a besoin qu'on lui définisse des règles et un cadre de vie pour être épanoui : cela lui permet de savoir ce qu'il a le droit de faire et ce qui lui est interdit. Sans cela, il risque de vivre dans un stress permanent, de peur de ne pas savoir où se trouve sa place dans le foyer.
Utiliser la technique du renoncement permet donc de lui montrer les interdits (les pièces où il n'a pas le droit d'entrer, les meubles sur lesquels il ne doit pas monter...) et de définir un cadre de vie pour lui.
Comme l'être humain, le chien peut ressentir de la frustration s'il ne parvient pas à faire ou à obtenir immédiatement ce qu'il souhaite. C'est une réponse émotionnelle naturelle, qui le pousse à combler ses besoins élémentaires (chasse, nourriture, reproduction...) mais qui peut poser problème dans la cohabitation avec des humains ou d'autres animaux.
En effet, un chien qui ne sait pas bien gérer sa frustration développe des comportements indésirables (aboiements, stress, gémissements...) voire dangereux (grognements, pincements, morsures...) envers celui qui lui refuse ce qu'il réclame : nourriture, jouet, accès au lit ou au canapé...
Le renoncement est justement un bon moyen de lui enseigner l'auto-contrôle et la patience. Ainsi, il apprend à obtenir ce qu'il convoite par son bon comportement plutôt que par de l'agressivité.
La méthode qui permet d'enseigner le non à un chien n'est en soi pas bien compliquée à mettre en place, mais peut mettre quelque temps avant de porter ses fruits. Il faut donc faire preuve de patience.
Bien que l'ordre soit couramment appelé « non », rien n'empêche d'utiliser un autre mot à la place pour faire comprendre au chien ce qu'on attend de lui. C'est même d'ailleurs plutôt recommandé, car le mot « non » est fréquemment utilisé au cours d'une journée, en toutes sortes d'occasions : le chien pourrait donc avoir du mal à savoir quand cela lui est destiné et quand ça ne l'est pas.
Pour cette raison, beaucoup lui préfèrent l'expression « tu laisses », mais le choix est en réalité assez large. L'essentiel est d'opter pour un ordre plutôt court (pas plus de deux ou trois syllabes), qui ne ressemble pas à un autre ordre qu'il connaît déjà ni à son propre nom, pour qu'il ne puisse pas les confondre.
Comme le renoncement n'est pas un exercice facile, il est recommandé de commencer l'apprentissage dans un environnement pauvre en stimulations, afin que le chien ne soit pas distrait par ce qu'il se passe autour (voitures, passants, aboiements d'autres chiens...).
Pour les premiers essais, il faut opter pour un objet qui lui plaît sans pour autant qu'il en raffole : cela peut être par exemple des croquettes, ou un de ses jouets habituels. On le prend en main, puis on lui tend la main ouverte comme pour l'inciter à s'en saisir. Au moment où il s'approche et juste avant qu'il ait eu le temps de s'en emparer, il faut lui dire « tu laisses » (ou l'ordre qui a été choisi) d'une voix ferme mais sans crier.
Deux situations sont alors possibles :
L'exercice doit être répété jusqu'à ce que le chien s'arrête parfaitement dès qu'il entend l'ordre, sans hésiter. Cela prend en moyenne entre 10 et 20 séances.
Au fur et à mesure que le chien fait des progrès, il est possible d'augmenter progressivement la difficulté, en :
La récompense doit être « proportionnelle » à la difficulté : il faut le féliciter davantage si on lui demande de renoncer à un morceau de viande qu'à une croquette, par exemple.
S'il ne parvient pas à réaliser une étape, il est inutile et même contreproductif de le gronder ou de le punir. Mieux vaut revenir à l'étape précédente pendant quelques séances, avant de retenter sa chance.
Dans l'idéal, il est préférable d'enseigner le renoncement à son chien dès qu'il arrive dans le foyer, car c'est grâce à cela qu'il sera ensuite possible de lui expliquer ce qu'il a le droit de faire ou non.
Sans cet ordre, il risque en effet d'être difficile de définir un cadre de vie et de lui poser des limites : or, plus on tarde pour le faire, plus il prend de mauvaises habitudes, et plus il devient compliqué ensuite de rectifier son comportement. C'est d'ailleurs pour cette raison que le non fait partie des 10 choses à apprendre en priorité à son chien.
Néanmoins, un chien peut en réalité être éduqué à tout âge : si personne ne lui a appris le renoncement alors qu'il était encore petit, il reste possible de le lui enseigner plus tard. Cela prend simplement plus de temps et demande d'effort que lorsqu'il est encore jeune ; cela peut même nécessiter de faire appel à un expert en éducation canine si les mauvaises habitudes sont vraiment bien ancrées en lui, mais c'est faisable.
En résumé, l'apprentissage peut commencer dès l'âge de 2 ou 3 mois, même s'il est en fait possible de lui apprendre à tout âge.
Pour qu'il soit efficace, il est essentiel de ne pas utiliser l'ordre « non » n'importe comment, car cela risque sinon d'être contreproductif.
Qu'on se le dise : le non doit être utilisé pour définir un cadre et des règles, et non pas pour interdire tout et n'importe quoi. En effet, il faut que le chien puisse tout de même disposer d'une certaine liberté au quotidien, et qu'il ne développe pas une forme de stress à force que les interdits se multiplient.
Ainsi, le non peut être utilisé notamment pour :
En dehors de tels cas de figure, mieux vaut éviter d'y recourir et utiliser des alternatives (par exemple ne pas laisser traîner d'objets au sol plutôt que de l'arrêter avant qu'il les prenne), pour qu'il puisse vivre dans un environnement serein sans avoir l'impression de se faire réprimander en permanence.
Comme pour les autres ordres, il est essentiel de faire preuve de constance avec le non. En effet, il n'y a pas pire pour la compréhension d'un chien qu'une chose lui soit autorisée à certains moments et interdite à d'autres : c'est le meilleur moyen qu'il soit perdu.
Pour cette raison, il faut choisir les interdits avec précaution, pour être sûr de pouvoir les respecter en toutes circonstances, et pas seulement dans certaines occasions. Par exemple, empêcher un chien de monter sur le canapé ou d'entrer dans la chambre n'a de sens que si c'est valable tous les jours, et pas seulement quand il rentre tout sale de sa promenade ou du jardin.
De plus, le non doit être utilisé globalement de la même façon par tous les membres du foyer : si l'un d'entre eux utilise le non pour interdire une action quelconque, il ne faut pas que quelqu'un d'autre la permette.
Pour que le non soit efficace, mieux vaut le réserver à des interdits bien concrets et faciles à comprendre, plutôt que des situations assez floues. En effet, les chiens ont beau être très intelligents, ils ne sont pas en mesure de comprendre des notions trop abstraites, et cernent beaucoup mieux les ordres et les interdits bien précis.
Par exemple, ils sont parfaitement capables d'assimiler qu'ils ne doivent pas monter sur tel meuble ni prendre tel objet dans leur gueule ; en revanche, il est beaucoup plus difficile pour eux de comprendre qu'ils ne doivent pas se rendre dans telle partie d'une pièce s'il n'existe pas de limite physique à cette zone (barrière, porte...).
Ils peuvent aussi avoir beaucoup de mal à identifier lequel de leurs gestes est problématique dans une situation complexe. Par exemple, un chien qui se fait réprimander alors qu'il fait la fête à quelqu'un pour le saluer ne sait pas lequel de ses gestes lui vaut cette remontrance : est-ce le fait de s'approcher de cette personne ? De lui sauter dessus ? D'aboyer ? D'être dans cette pièce ? Les quatre à la fois ?
Pour cette raison, le non doit être réservé pour les interdits concrets et qu'il peut facilement cerner : c'est le meilleur moyen qu'il les intègre bien et donc ensuite qu'il les respecte.
Interdire, c'est bien, mais proposer une alternative, c'est encore mieux. En effet, pour que l'ordre soit efficace, il ne suffit pas de dire non : il faut également montrer au chien la bonne attitude à adopter, et le féliciter quand il s'est exécuté. C'est le meilleur moyen pour qu'il ne reproduise pas le mauvais comportement et se tourne spontanément vers le bon.
Pour lui proposer une alternative lorsqu'il s'apprête à commettre une bêtise, on peut par exemple :
Une fois qu'il a accepté l'alternative qu'on lui a proposée, il faut bien penser à le féliciter, pour qu'il comprenne qu'il a plus à gagner en agissant bien qu'en ne respectant pas les interdits.
L'ordre « non » n'est pas très difficile à enseigner, à condition toutefois de faire preuve de patience. En effet, cela n'a rien d'évident de faire comprendre à un chien qu'il a davantage intérêt à renoncer quand on le lui demande, plutôt que de céder à son instinct et son envie du moment. Heureusement, avec la bonne méthode et suffisamment de temps, les résultats sont au rendez-vous.
Lui apprendre à renoncer ne suffit toutefois pas, car cet ordre ne peut être efficace que s'il est utilisé à bon escient, c'est-à-dire dans seulement quelques situations particulières. En cas de doute, mieux vaut demander conseil à un éducateur canin : ce dernier pourra proposer des alternatives pour ne pas avoir à employer cet ordre à tort et à travers.
Bonjour, Quand je suis à la maison, mon chien ( mon bichon maltais de 8kilos et de 1 an et demi ) est très...