Quand on aime les chiens, on se dit souvent que l’on aimerait pouvoir communiquer plus facilement avec eux. Les propriétaires américains de Bunny n’ont pas ce problème, puisque leur chien sait parler. Enfin presque : cette femelle Sheepadoodle noir et blanc née en 2019 utilise un clavier sur lequel elle appuie pour s’exprimer, et maîtriserait ainsi au moins 92 mots !
Immortalisés en vidéos, ses exploits ne laissent évidemment pas Internet indifférent… Ainsi, son compte TikTok, créé l’année de sa naissance, totalise environ 9 millions d’abonnés. Elle est également suivie par 1,5 million de personnes sur Instagram, un demi-million sur Facebook et environ 300.000 sur YouTube – où elle est présente depuis respectivement 2019, 2020 et 2021.
Si Bunny est aussi douée, c’est notamment parce que son propriétaire Alexis Devine fait en sorte qu’elle commence très tôt à utiliser son clavier sonore : dès son arrivée à la maison, son premier bouton (« outside »), est déjà prêt. Il faut dire qu’avant même son adoption, Alexis Devine se renseigne de manière approfondie sur les capacités cognitives des chiens. Elle décide en outre de s’inspirer de Stella, un autre chien connu pour ses capacités de communication.
« Pendant longtemps, Bunny parlait exclusivement de caca. Mais c’est ce que font les bébés aussi, non ? », raconte non sans humour Alexis Devine au New York Times lorsqu’en 2021 ce dernier consacre un article à son chien. Le célèbre quotidien américain y explique qu’un être humain de deux ans maîtrise en général une cinquantaine de mots, contre 92 pour Bunny au même âge.
Par la suite, la Sheepadoodle continue d’apprendre à communiquer avec sa maîtresse. Elle peut par exemple lui poser des questions sur ses émotions, ou lui dire qu’il pleut dehors. Évidemment, nombre d’internautes doutent des capacités « suranimales » de Bunny, comme le montrent certains commentaires sur presque toutes ses vidéos…
Federico Rossano, professeur en cognition à l’Université de Californie de San Diego, fait aussi partie des sceptiques. En 2020, il décide donc de se lancer dans une étude destinée à tenter d’en savoir plus. Celle-ci porte sur 2500 spécimens, dont Bunny, et est prévue pour durer plusieurs années. L’objectif est de déterminer si les chiens possèdent effectivement des capacités cognitives suffisantes pour maîtriser le langage humain (via des appareils dédiés), ou s’ils utilisent simplement ces claviers de manière aléatoire – simplement parce qu’ils constatent que cela fait plaisir à leurs propriétaires.