L'histoire du Drahthaar

La genèse du Drahthaar

Aussi connu sous le nom de Chien d’Arrêt Allemand à poil dur ou de Braque Allemand à poil dur, le Drahthaar, comme tous les chiens d’arrêt originaires de ce pays, a comme ancêtre lointain le Chien d’Oysel, un chasseur et leveur de gibier allemand.

La race est relativement récente, puisqu’elle fut créée à la fin du 19ème siècle par Sigismund Hegewald, baron de Zedlitz (une commune de Thuringe sise à la frontière germano-tchèque) et de Neukirch (une commune du Bade-Wurtemberg située à la frontière de la Suisse). Il fédéra un groupe d'éleveurs allemands pour mettre au point un chien d'arrêt polyvalent capable de chasser en plaine, au bois, au marais, de braver les terrains et les climats les plus difficiles et d’être, en plus d’un excellent chasseur, un bon animal de compagnie.

Commença alors un long travail de sélection afin de réunir toutes ces qualités. Celui-ci fit appel à des sujets de plusieurs races à poil dur qui émergeaient à l’époque, car ce type de pelage est le plus adapté pour braver les terrains et les climats les plus difficiles : Stichelhaar (Chien d’Arrêt Allemand à poil raide), Pudel-Pointer (une autre race dont Sigismund Hegewald est à l’origine, et qui résulte d’un croisement entre le Pointer et le Caniche ou le Barbet) et Griffon Korthals. Ils furent croisés avec des Braques Allemands à poil court pour obtenir le chien recherché, qui hérita de plusieurs traits caractéristiques du Griffon Korthals, notamment la barbe et les sourcils.

Dès son lancement, le programme d’élevage fit la part belle à un principe édicté par le baron Sigismund Hegewald : « l’efficacité et la performance conditionnent le type ». Autrement dit, le Drahthaar est conçu d’abord et avant tout comme un chien de travail : plus que des critères esthétiques, c’est la capacité des sujets à remplir la tâche à laquelle ils sont destinés qui est privilégiée. Ce principe est d’ailleurs toujours en vigueur de nos jours. En effet, tout éleveur souhaitant organiser une saillie doit faire approuver au préalable les reproducteurs par le club de race pour que les chiots obtenus soient reconnus : les reproducteurs sont alors rigoureusement testés en fonction de critères de travail et de performance avant d’être validés. Ainsi, en plus d’un classique examen physique, leur persévérance, leur capacité à pointer et à suivre la trace du gibier blessé sont également mises à l’épreuve, afin de s’assurer de leurs qualités pour la chasse.

En 1902, le groupe d'éleveurs réuni autour de Sigismund Hegewald fonda un club de race : le Verein Deutsch Drahthaar (VDD). C’est à cette occasion que fut établi un premier standard de la race, qui ajouta quelques critères supplémentaires de sélection que devaient respecter les éleveurs, notamment sur le plan physique.

La diffusion internationale du Drahthaar

Dans les années 1920, des premiers Drahthaars furent importés aux États-Unis. Le phénomène s’amplifia après la Seconde Guerre mondiale, et le German Wirehaired Pointer (son nom en anglais) fut reconnu par l’United Kennel Club (UKC) en 1948.

Toutefois, à partir des années 50, les élevages locaux prirent leurs distances par rapport aux normes assez drastiques en vigueur en Allemagne, destinées à faire la part belle aux critères de performance.

 

Ainsi, la version nord-américaine du Braque Allemand à poil dur divergea petit à petit de la version européenne. Cela fut entériné notamment dès 1959, lorsque l’American Kennel Club (AKC), l’autre organisme de référence du pays, octroya à son tour sa reconnaissance à la race. En effet, le standard établi par l’organisme différa d’emblée de celui du VDD. L’année 1959 fut également marquée par la création d’un club de race, le German Wirehaired Pointer Club of America (GWPCA).

Les années 50 furent d’autant plus décisives pour le Drahthaar qu’elles furent également celles de la reconnaissance de la race en 1954 par la Fédération Cynologique Internationale (FCI). Cette dernière rassemble les organismes nationaux d'une centaine de pays, dont la Société Centrale Canine français, la Société Royale Saint-Hubert belge et la Société Cynologique Suisse.

Le Kennel Club (KC) britannique, autre organisme très influent au niveau mondial, en fit de même en 1973. Plus généralement, la race est aujourd’hui reconnue par l’ensemble des organismes nationaux d’envergure du monde entier, y compris notamment le Club Canin Canadien (CCC).