Compte tenu de son gabarit, du fait qu’il lui faut se dépenser entre une et deux heures par jour pour être bien dans ses pattes ainsi que de son besoin de faire inlassablement le tour de son territoire, le cadre de vie idéal pour un Cane Corso est une maison avec un grand jardin, de préférence à l’écart d’autres habitations : on peut ainsi éviter plus facilement les rencontres avec des congénères inconnus, lesquelles sont généralement conflictuelles.
Cependant, le fait d’être avec les siens étant plus important pour lui que le lieu où il vit, il peut s’accommoder d’une existence en appartement dès lors que celui-ci est assez grand et qu’il a la possibilité de se dépenser suffisamment à l’extérieur, dans un endroit où il y a peu – voire pas – d’autres chiens.
Bien qu’il soit proche de ses maîtres, le Cane Corso ne fait pas partie des races qui ont constamment besoin d’attention. Par conséquent, il peut passer beaucoup de temps à l’extérieur du domicile, voire y vivre. Sa raison de vivre étant de protéger son territoire ainsi que tous ceux qui s’y trouvent, savoir les siens à proximité lui suffit – sous réserve toutefois qu’il ait un tant soit peu d’interactions avec eux, car il ne s’agirait pas bien sûr de le laisser tout le temps livré à lui-même.
En tout cas, l’attacher dans le jardin est totalement à exclure : d’une part parce qu’il doit pouvoir se dépenser physiquement entre une et deux heures par jour pour être bien dans ses pattes, et d’autre part parce qu’il a besoin de patrouiller pour s’assurer que tout va bien et être bien dans sa tête. Il est louable de vouloir l’empêcher de fuguer pour chasser un chat ou un petit animal qui passe par là, mais cela doit plutôt se faire en investissant dans une bonne clôture dont on vérifie régulièrement l’état.
Par ailleurs, il ne saurait davantage être question de laisser le Cane Corso sans abri. Il n’est certes pas particulièrement sensible au froid ni à la chaleur, mais s’il passe beaucoup de temps dehors il doit disposer d’un endroit qui le protège du froid, des intempéries et du soleil - par exemple une niche.
Enfin, comme il aime creuser, il a tôt fait de transformer le jardin en champ de mines pour peu qu’on le laisse faire. Bien évidemment, si on aime jardiner ou du moins qu’on attache de l’importance au fait d’avoir un extérieur présentable, c’est problématique… Il n’est pas possible d’empêcher cette pratique, mais on peut au moins la canaliser en délimitant un espace dans lequel il est autorisé à s’en donner à cœur joie, et en lui apprenant qu’il n’a pas le droit de le faire ailleurs. Plus on s’y prend tôt, plus c’est efficace.
Du fait de son gabarit, de sa puissance mais aussi de son caractère têtu et volontiers dominant, le Cane Corso n’est clairement pas adapté comme premier chien, même si on est bien informé sur cette race et ses particularités.
Son éducation, qui du reste n’est jamais terminée tant il est enclin à remettre régulièrement l’autorité en question, requiert en permanence de la fermeté ainsi que beaucoup de cohérence et de constance. On ne peut jamais relâcher sa vigilance avec lui, au risque de se retrouver avec un chien instable – et donc potentiellement dangereux.
Seule une personne expérimentée, bien informée et prête à se faire aider au besoin par un éducateur canin professionnel, peut espérer éduquer correctement un représentant de cette race.
Le Cane Corso jouit d’une bonne santé générale : normalement, ce n’est pas le genre de chien qu’on doit souvent emmener chez le vétérinaire.
En outre, il est assez peu exigeant – et donc chronophage - en termes d’entretien.
En revanche, il a besoin d’au moins une heure d’exercice physique intense tous les jours. En outre, son éducation demande un vrai investissement en termes de temps, d’autant que des rappels sont nécessaires tout au long de sa vie. Enfin, il n’aime pas rester seul très souvent ni très longtemps, car le fait de se sentir alors impuissant à protéger les siens est susceptible d’engendrer de l’angoisse et des troubles du comportement.
Par conséquent, le Cane Corso a besoin de maîtres assez disponibles, même si le problème de la solitude peut être atténué par la présence au sein du foyer d’un autre animal. Cela dit, il n’y a qu’un nombre limité de cas de figure dans lesquels une telle cohabitation a de bonnes chances de se dérouler sereinement.
Du fait de son besoin d’exercice physique relativement élevé (il a besoin de se dépenser au moins une heure par jour pour être bien dans ses pattes et dans sa tête) ainsi que de son endurance, le Cane Corso est tout à fait apte à accompagner un maître sportif lors de ses activités en extérieur : jogging, balades à vélo, trottinette, randonnées…
Néanmoins, ce type d’activités se pratiquent dans des lieux où on a généralement de grandes chances de croiser d’autres chiens ainsi que des chats et/ou d’autres petits animaux. Il en résulte que les partager avec lui peut ne pas être de tout repos - voire particulièrement éprouvant -, du fait de sa propension à se battre avec les premiers et de poursuivre les seconds.
Cela dit, dès lors qu’il a reçu une très bonne éducation, il accepte plus facilement ses congénères et les autres animaux, en particulier lorsqu’il est hors de son territoire. Cela ne dispense pas de toujours rester vigilant, voire de potentiellement savoir renoncer à l’emmener avec soi quand il y a un risque trop prononcé.
Le fait qu’un chien ait une santé robuste et que son entretien ne soit pas très complexe est un atout pour une personne âgée – et c’est le cas du Cane Corso.
Toutefois, son gabarit, sa puissance, son caractère têtu et dominant, son instinct de prédation très prononcé ainsi que ses relations souvent conflictuelles avec ses congénères – en particulier ceux de même sexe – font qu’il n’est clairement pas adapté pour un tel profil.
C’est d’autant plus vrai que son éducation demande beaucoup de temps et d’énergie, qu’elle n’est jamais vraiment terminée tant il a régulièrement tendance à vouloir prendre le dessus, et qu’il a un besoin d’exercice assez élevé - au moins une heure par jour de course ou de marche rapide.
En revanche, il peut convenir à de jeunes retraités actifs ayant déjà une expérience avec les chiens de ce type, prêts à consacrer le temps et l’énergie nécessaires à son éducation, sachant se montrer fermes, cohérents et constants en toutes circonstances. C’est surtout vrai en cas d’adoption d’un sujet déjà adulte : si on envisage d’opter un chiot, il convient de se projeter dans l’avenir et de se demander dans quelle mesure il est probable qu’on ait soi-même autant de vigueur dans quelques années. Lui sera en pleine force de l’âge, imposant, puissant, et aura besoin d’au moins une heure par jour d’exercice intense… Il ne faut pas perdre de vue en effet que l’espérance de vie du Cane Corso est de 10 à 12 ans.
Le Cane Corso perd une quantité importante de poils lors des mues d’automne et surtout de printemps, mais surtout il bave beaucoup tout au long de l’année. Or, les substances à l’origine de l’allergie aux chiens ne se trouvent pas seulement dans les poils et les squames, mais aussi notamment dans la salive. Par conséquent, ce chien est tout à fait déconseillé pour les personnes souffrant d’allergie.
Le Cane Corso n’a pas besoin qu’on l’emmène régulièrement chez un toiletteur professionnel, et sa bonne santé générale implique normalement des dépenses de santé limitées.
Pour autant, il n’est pas économique et n’est pas adapté pour une personne au budget serré. En effet, au-delà du fait que son prix d’achat est relativement élevé, son gabarit implique tout au long de sa vie un budget alimentation nettement supérieur à la moyenne.
Par ailleurs, le fait qu’il soit robuste ne dispense pas de lui administrer régulièrement des traitements antiparasitaires. Or, les prix de ces derniers dépendent du poids de l’animal : de ce point de vue aussi, il coûte plus cher qu’un petit chien.
