La santé du Carlin : espérance de vie, maladies, conseils...

Espérance de vie du Carlin

Un Carlin en visite chez le vétérinaire

Bien qu’il soit réputé fragile du fait que son visage écrasé implique une capacité respiratoire assez limitée, le Carlin jouit généralement d’une bonne santé dès lors qu’on veille à respecter certaines précautions. Son espérance de vie de 13 à 15 ans est d’ailleurs dans la moyenne des races de taille similaire.

Article détaillé : L'espérance de vie du chien

Résistance du Carlin au froid et à la chaleur

Le Carlin n’est clairement pas fait pour vivre sous un climat très chaud, très froid ou humide, car les températures extrêmes et l’humidité peuvent s’avérer dangereuses pour lui.

 

En effet, son nez très court et sa face aplatie font qu’il respire plus difficilement que la plupart de ses congénères. Or, c’est en haletant qu’un chien se rafraîchit lorsqu’il a chaud. Ces particularités morphologiques impliquent donc qu’il peut plus bien facilement être victime d’un coup de chaleur, avec à la clef des conséquences très graves - voire fatales. En été, il faut donc lui éviter les sorties aux heures les plus chaudes, et s’assurer qu’il dispose toujours d’un endroit où se mettre au frais lorsque le mercure grimpe.

 

Un temps humide ou une météo hivernale ne sont pas mieux pour lui. En effet, comme son nez est trop court pour que l’air ait le temps de se réchauffer (ou de s’assécher) avant de pénétrer dans ses poumons, il est particulièrement sensible aux maladies respiratoires. On peut limiter le risque en évitant par exemple de le sortir dans un environnement très humide, ainsi que quand il fait très froid. Au demeurant, il peut être judicieux de lui faire porter un manteau pour chien lors des sorties hivernales.

Maladies du Carlin

Comme toutes les races pour lesquelles il existe beaucoup de documentation sur le sujet, la liste des problèmes de santé auxquels le Carlin est prédisposé est longue et peut faire peur. Il ne faut toutefois pas s’inquiéter inutilement : malgré certaines fragilités qui nécessitent certaines précautions (en particulier quand il fait très chaud, très froid ou très humide), c'est globalement un chien plutôt robuste. D'ailleurs, une bonne partie des représentants de la race ne souffrent d’aucune de ces maladies tout au long de leur vie.

 

Il est néanmoins utile de s’informer sur ces différents problèmes : cela peut permettre de les déceler rapidement le cas échéant (et donc d’y faire face dans les meilleures conditions), voire de les prévenir quand c’est possible.

 

Les maladies articulaires

 

Le Carlin a des articulations plutôt fragiles, et plusieurs affections auxquelles il est prédisposé touchent ces dernières :

  • la dysplasie de la hanche, qui correspond au fait que la tête du fémur ne tient pas bien dans son logement. Cela entraîne des douleurs, des boiteries, des difficultés à bouger puis de l’arthrose – et même à terme la paralysie du ou des membres atteints, dans bien des cas. Ce problème touche le plus souvent les deux hanches, et son apparition peut être favorisée par un facteur héréditaire. On peut le traiter par voie chirurgicale s’il est diagnostiqué suffisamment tôt. Dans le cas contraire, des traitements chirurgicaux et médicamenteux permettent potentiellement d’atténuer les symptômes ;

  • la dysplasie du coude, qui est similaire à celle de la hanche mais touche l’articulation du coude. La tête de l’humérus ne tient alors pas correctement en place, ce qui provoque des douleurs, des boiteries ainsi que des difficultés à se mouvoir. La situation va en se dégradant, et de l’arthrose finit par apparaître. Cette affection peut toutefois être guérie par voie chirurgicale si elle est décelée très tôt. À défaut, des traitements chirurgicaux et médicamenteux permettent dans certains cas d’atténuer les symptômes ;

  • la luxation de la rotule, qui concerne particulièrement les races de petite taille. La rotule sort alors de la trachée fémorale, ce qui entraîne des douleurs et une boiterie plus ou moins importante. L’origine de ce problème peut être en partie génétique, car il résulte souvent d’une malformation congénitale. Dans les cas les plus simples, la rotule peut être remise en place par un vétérinaire ; en revanche, dans les cas les plus graves, il n’y a d’autre choix que de recourir à la chirurgie, mais le succès n’est pas forcément au rendez-vous ; 

  • la maladie de Legg-Calve-Perthes ou nécrose aseptique de la tête fémorale, une affection parfois héréditaire qui concerne surtout les petites races et les individus de moins d’un an. La tête du fémur est alors déformée, ce qui endommage le cartilage et provoque une inflammation de l’articulation ainsi que l’apparition d’arthrose, avec pour conséquences des douleurs et une boiterie croissante du membre touché. Sans prise en charge, celui-ci finit par devenir complètement raide. Une guérison totale est cependant possible via une intervention chirurgicale suivie de séances de rééducation.

Les maladies osseuses

  • la myélopathie du Carlin, une maladie de la colonne vertébrale identifiée assez récemment et qui ne semble toucher que cette race. Elle correspond à un ensemble d’anomalies impliquant les vertèbres et une possible compression de la moelle épinière. Ses causes peuvent être diverses : un problème au niveau des disques vertébraux, une atrophie de la moelle épinière… Au contraire de la myélopathie dégénérative, seul l’arrière-train est généralement affecté. Cette affection se manifeste d’abord par une faiblesse de ce dernier et un défaut de coordination des pattes postérieures (ataxie) : difficultés à marcher et à sauter, chancellement, incontinence urinaire et fécale… Elle évolue ensuite vers la paralysie totale en l’espace d’un à quatre ans. On ne peut la guérir, mais une prise en charge chirurgicale très précoce, c’est-à-dire dès les premiers symptômes, permet de retarder la paralysie. On peut aussi le faire en stimulant l’envie et la capacité de marcher de l’animal, à l’aide par exemple d’un chariot à roulettes. C’est d’autant plus pertinent que cette affection n’est généralement pas douloureuse ;

  • l’hémi-vertèbre, une malformation qui touche surtout les races de chien brachycéphales de petite taille et qui peut être d’origine héréditaire. Certaines vertèbres – souvent celles situées au centre de la région thoracique, et notamment la T8 – ne sont alors pas correctement formées, si bien que la colonne vertébrale comporte un angle susceptible d’entraîner une compression de la moelle épinière. La maladie se déclare souvent avant l’âge d’un an, et entraîne des troubles de la motricité pouvant aller jusqu’à la paralysie. Dans certains cas, on peut traiter le problème par voie chirurgicale, mais le pronostic dépend de la durée et de la gravité de la compression.

Les maladies neurologiques

  • la méningo-encéphalite nécrosante (appelée aussi parfois encéphalite du Carlin), une maladie mal connue qui correspond à une inflammation du système nerveux central. Cette affection apparaît souvent vers l’âge de 2 ans et touche principalement des races de petite taille. Chez le Carlin, il semble que les femelles à robe fauve soient particulièrement concernées. Les symptômes sont progressifs : on constate d’abord une ataxie (c’est-à-dire des troubles de la coordination), puis l’animal a des convulsions, devient dépressif et/ou aveugle. Il finit généralement par tomber dans le coma puis décéder en l’espace de quelques semaines à quelques mois. Il existe toutefois un traitement médicamenteux, mais qui s’avère inefficace dans la plupart des cas ;

  • la myélopathie dégénérative, une maladie à caractère héréditaire qui correspond à une dégénérescence des fibres nerveuses de la moelle épinière et qui ne peut être guérie. Les symptômes sont progressifs : démarche perturbée, paralysie croissante des pattes arrière puis des pattes avant, jusqu’à la paralysie totale. Cette dernière conduit généralement à décider d’euthanasier l’animal pour abréger ses souffrances ;

  • l’épilepsie idiopathique ou épilepsie essentielle du chien, une pathologie qui touche surtout les jeunes sujets (entre 6 mois et 6 ans) et peut être d’origine héréditaire. Elle se manifeste par des crises convulsives récidivantes parfois accompagnées d’hypersalivation, d’émission d’urine et de selles, ainsi que de perte de conscience. Des traitements antiépileptiques permettent de réduire la fréquence et l’intensité de ces crises, mais ils doivent souvent être pris à vie.

Les maladies oculaires

  • la sécheresse oculaire ou kérato-conjonctivite sèche (KCS), une affection assez répandue au sein de la race et qui correspond au fait que les glandes lacrymales ne produisent pas assez de larmes. Cela provoque des douleurs, des rougeurs et un excès de mucus. Ce trouble est souvent associé à l’apparition de taches noires dans le coin interne de l’œil ou sur la cornée. Connue sous le nom de kératopathie pigmentaire ou PK, cette dernière affection peut conduire à la cécité complète si elle n’est pas prise en charge alors que le pigment s’étend sur la cornée jusqu’à la recouvrir. Les deux problèmes peuvent être traités au moyen de médicaments visant à disperser les taches en stimulant les glandes lacrymales. Si cela s’avère insuffisant, une intervention chirurgicale est envisageable. Cependant, les résultats de cette dernière sont aléatoires, si bien qu’elle ne dispense pas forcément de devoir administrer un traitement à l’animal toute sa vie durant ;

  • le distichiasis, une anomalie qui consiste en la présence anormale d’une rangée supplémentaire de cils le long de la paupière. Chez certains individus, elle n’entraîne aucun symptôme ; chez d’autres en revanche, le frottement de ces cils sur le globe oculaire occasionne des irritations (rougeur, démangeaisons, larmoiements…), voire un ulcère cornéen. On peut régler le problème temporairement en épilant régulièrement la zone, ou définitivement en recourant à la chirurgie pour détruire les follicules pileux en cause ;

  • la proptose ou exophtalmie, qui correspond au fait que le globe oculaire sort excessivement de son orbite, ce qui entraîne des dommages au niveau de la vue. Le Carlin ayant des yeux proéminents, il est particulièrement prédisposé à ce problème : un choc ou une morsure près de l’œil peut suffire à le provoquer. Le cas échéant, une prise en charge chirurgicale rapide permet normalement de replacer l’œil correctement et de limiter la perte de vision ;

  • l’entropion, une affection parfois héréditaire dans laquelle la paupière roule vers l’intérieur de l’œil et se retrouve alors au contact du globe oculaire. Il s’ensuit une irritation importante et douloureuse de ce dernier : le frottement des cils ou des poils entraîne des rougeurs, des larmoiements.... Une intervention chirurgicale permet toutefois une guérison totale ;

  • l’ulcère cornéen, un problème qui de façon générale touche surtout les chiens âgés et auquel le Carlin est prédisposé en raison de ses yeux proéminents. Il s’agit d’une déchirure de la cornée, et celle-ci peut être causée par une simple égratignure - par exemple quand il traverse un buisson épineux. Les symptômes sont une tendance à plisser les yeux, des douleurs, un œil rouge et/ou larmoyant, ainsi qu’une sensibilité à la lumière. Si la lésion est prise en charge rapidement et si elle n’est pas profonde, on peut le traiter par voie médicamenteuse : collyres, pommades… En revanche, si elle est profonde, la chirurgie s’impose. Dans tous les cas, l’ulcère doit être traité en urgence, car les conséquences peuvent être graves – notamment une perforation du globe oculaire en cas de surinfection, voire la perte de l’œil atteint ;

  • la luxation du cristallin, une affection parfois héréditaire qui consiste en un déplacement anormal du cristallin. Les conséquences sont des douleurs, mais surtout un décollement de la rétine, des hémorragies et/ou une dégénérescence du nerf optique, avec souvent une perte irréversible de la vision en l’espace de quelques jours. On peut toutefois la guérir via une intervention chirurgicale.

Les maladies cutanées

  • l'intertrigo, ou dermatite des plis cutanés, un problème qui concerne les races dotées de rides faciales – ce qui est le cas du Carlin. Comme celles-ci sont repliées sur elles-mêmes, la peau a du mal à respirer, ce qui favorise les irritations et les infections à l’origine de la dermatite. Pour éviter le problème, un nettoyage quotidien de ces plis s’impose ;

  • la démodécie ou gale démodécique, une maladie dermatologique causée par des acariens et dont l’apparition peut être favorisée par une prédisposition héréditaire. Elle touche surtout les chiots, car leur système immunitaire est plus faible. Elle provoque des pertes de poils localisées ainsi que des rougeurs, des démangeaisons, des points noirs, des pellicules… Elle guérit souvent spontanément si elle est localisée. En revanche, un traitement médicamenteux est indispensable en cas de forme généralisée ;

  • la cheyletiellose, une autre maladie causée par un acarien et qui elle aussi atteint principalement les jeunes chiens. Elle se manifeste à travers des irritations, des démangeaisons et l’apparition de pellicules. Cette affection est une zoonose, c’est-à-dire que le chien est susceptible de la transmettre à l’Homme, mais on peut la guérir au moyen de traitements antiparasitaires.

Les maladies dentaires

Les mâchoires courtes du Carlin font qu’il est fréquent que ses dents se chevauchent, et de ce fait retiennent facilement des débris de nourriture. En outre, sa mâchoire inférieure dépasse souvent sa mâchoire supérieure (une particularité morphologique nommée prognathisme), ce qui favorise l’accumulation de plaque dentaire - et donc la formation de tartre.

 

Tout ceci explique qu’il est prédisposé aux problèmes dentaires de toutes sortes :

  • la carie, qui se développe au niveau de la racine d’une ou plusieurs dents. Comme chez l’humain, elle est douloureuse et provoque une pulpite, c’est-à-dire une inflammation de la partie interne de la dent (la pulpe dentaire) puis à terme la destruction de celle-ci. Le traitement consiste à extraire la ou les dent(s) malade(s), notamment afin d’éviter que le problème se propage aux dents voisines;

  • l’abcès dentaire, qui correspond à une infection de l’os alvéolaire, c’est-à-dire la partie de la mâchoire où sont implantées les dents. Elle se manifeste par l’apparition d’une protubérance douloureuse sur la gencive, et se traite généralement au moyen d’antibiotiques. Il arrive cependant que cela ne suffise pas : il faut alors extraire la dent atteinte ;

  • la gingivite, une inflammation des gencives due à l’accumulation de tartre. Les symptômes les plus courants sont une mauvaise haleine ainsi qu’un gonflement et un saignement des gencives. Un détartrage est alors nécessaire pour traiter le problème et éviter qu’il ne s’aggrave, avec par exemple l’apparition d’une parodontose ;

  • la parodontite et la parodontose, des maladies d’origine bactérienne qui affectent les tissus de soutien des dents, et notamment l’os alvéolaire et la gencive, généralement touchés en même temps. On constate alors une inflammation très importante de cette dernière, qui, si rien n’est fait, entraîne à terme la destruction de l’os et la chute des dents. Non traitées, ces pathologies peuvent même être très graves voire fatales, car les bactéries en cause sont susceptibles de passer dans le sang et d’infecter divers organes : le foie, les poumons, le cœur… Le traitement consiste à administrer des antibiotiques, à procéder à un détartrage complet et à extraire la ou les dent(s) malade(s).

Les autres maladies

  • le syndrome brachycéphale ou syndrome obstructif des voies respiratoires, une affection qui concerne le Carlin ainsi que les autres races brachycéphales, c’est-à-dire au crâne raccourci et au nez écrasé. En effet, ces particularités morphologiques impliquent souvent des narines trop étroites et/ou un voile du palais trop épais et trop long pour permettre une respiration correcte. Les conséquences sont des difficultés respiratoires, voire un affaissement du larynx (collapsus), et dans certains cas une insuffisance cardiaque pouvant à terme être fatale. Il est toutefois possible de corriger chirurgicalement ces anomalies physiques si elles sont prononcées au point d’affecter sensiblement le quotidien de l’animal, voire de menacer fortement sa santé ;

  • le shunt porto-systémique congénital, une anomalie au niveau du foie qui fait qu’une partie du sang ne transite pas par ce dernier. Les symptômes possibles sont nombreux mais peuvent rester discrets jusqu’à un certain âge : retard de croissance, amaigrissement, troubles neurologiques et/ou digestifs… On peut régler ce problème via une intervention chirurgicale ;

  • le déficit en pyruvate kinase, une maladie évolutive à caractère héréditaire qui se déclare très tôt, vers l’âge de 8 semaines. Elle correspond au fait que l’organisme ne produit pas assez de pyruvate kinase, une enzyme nécessaire au bon fonctionnement des globules rouges. Ce déficit commence par provoquer une anémie sévère aux symptômes divers : faiblesse généralisée, difficultés à l’effort, tachycardie (battements de cœur trop rapides), muqueuses pâles ou jaunâtres, augmentation de la taille de la rate, et parfois apparition d’un souffle cardiaque. Les crises se produisent souvent après un effort et sont parfois accompagnées d’une coloration foncée des urines. En s’aggravant, la maladie peut entraîner des lésions hépatiques ainsi qu’une fibrose médullaire (c’est-à-dire que la moelle épinière devient fibreuse). En l’absence de traitement spécifique, cette dernière conduit généralement au décès de l’animal entre sa première et sa cinquième année. Un traitement à base de fer semble permettre d’augmenter l’espérance de vie des chiens atteints, mais les études sur le sujet sont encore limitées, et pour le moment le pronostic reste réservé.

Risque d'obésité du Carlin

N’étant pas très actif et vouant une véritable passion à la nourriture, le Carlin a une forte prédisposition à l’obésité, et le risque est encore plus grand dans le cas d'un individu stérilisé. Il est donc indispensable de surveiller son poids en le pesant deux ou trois fois par mois.

 

Si on constate un dérapage qui se confirme – voire s’amplifie – au fur et à mesure des pesées, une consultation chez le vétérinaire s’impose. En effet, seul un professionnel de santé est à même de déterminer si cette prise de poids a des causes médicales (maladie, réaction à un médicament…) ou alimentaires (nourriture trop riche ou donnée en trop grande quantité).

 

Il convient d’ailleurs de souligner qu’il s’agit d’une petite race, et que par conséquent une variation de quelques centaines de grammes par rapport à son poids normal représente déjà un écart non négligeable et qui ne saurait être ignoré.

 

De fait, il importe de réagir rapidement en cas de début de surpoids, afin d’éviter un cercle vicieux : un chien en surpoids devenant moins actif, le problème a de fortes chances de s’aggraver. Or, l’obésité peut avoir de graves conséquences sur sa santé, que ce soit en aggravant des pathologies préexistantes ou en en provoquant des nouvelles. Par ailleurs, comme elle entraîne une pression accrue sur le squelette et les articulations, elle favorise l’apparition de problèmes articulaires – alors même que déjà le Carlin est prédisposé à certains d’entre eux.

Causes de mortalité du Carlin

Selon une étude menée en 2004 par le Kennel Club britannique et la British Small Animal Veterinary Association, la première cause de mortalité chez le Carlin est la vieillesse, qui représentait environ 25% des décès étudiés. Cela confirme la bonne santé générale de cette race, et c'est d'ailleurs supérieur au pourcentage toutes races confondues (18%).

 

Viennent ensuite les maladies cardiaques (autour de 12%, soit un chiffre comparable à celui toutes races confondues) et le cancer (11%). Le Carlin est donc moins impacté par ce dernier que ses semblables, puisqu'au niveau de la population canine dans son ensemble il s'agit de la première cause de mortalité.

Adopter un Carlin en bonne santé

Bien que le Carlin ne soit pas aussi fragile qu’on pourrait le penser, on ne peut ignorer que plusieurs maladies auxquelles il est prédisposé sont d’origine héréditaire ou peuvent être favorisées par un facteur héréditaire. Il est donc indispensable de s’adresser à un éleveur responsable quand on envisage d’adopter un représentant de cette race.

 

En effet, un tel professionnel veille à faire réaliser des tests génétiques sur ses reproducteurs potentiels, afin d’écarter de la reproduction ceux qui présentent un risque de transmission d’une tare héréditaire à leur descendance : déficit en pyruvate kinase, myélopathie dégénérative, luxation du cristallin… Il leur fait également passer des examens radiographiques pour être sûr qu’ils ne sont pas atteints de dysplasie de la hanche ou du coude.

 

Il doit être en mesure de présenter les résultats de ces tests et examens (que ceux-ci aient été effectués sur les parents ou sur le petit), ainsi que de fournir le détail des vaccins reçus par le chiot et un certificat de bonne santé établi par un vétérinaire.

 

Par ailleurs, un éleveur sérieux veille à ménager ses reproducteurs, notamment en faisant en sorte qu’une femelle ait au maximum une portée par an.

 

Il veille également au bon développement des petits et ne ménage pas ses efforts pour qu’ils naissent et grandissent en bonne santé, en leur offrant un suivi vétérinaire régulier ainsi que de bonnes conditions sanitaires. Il est d’ailleurs recommandé de vérifier ce qu’il en est à l'occasion d'une visite de l’élevage avant l’adoption.

 

Tout cela augmente les chances d’adopter un chiot en bonne santé et qui le reste, mais a également un coût, qu’il est normal de voir répercuté sur le prix demandé. Il est toutefois parfaitement justifié de dépenser un peu plus dès lors que cela permet effectivement d’accroître la probabilité d’adopter un animal qui traverse l’existence en parfaite santé.

Fragilité du Carlin en période de croissance

Comme pour toutes les races, c’est au cours de ses premiers mois qu’un chiot Carlin est le plus joueur, voire téméraire et inconscient des risques.

 

Or, un chiot en pleine croissance est assez fragile, notamment au niveau des os et des articulations. En cas de problème, il pourrait payer très cher son enthousiasme excessif, que ce soit à court terme en se blessant ou à plus long terme – voire à vie – en développant des fragilités ou des malformations. C’est d’autant plus vrai dans le cas du Carlin qu’il est prédisposé à plusieurs problèmes articulaires, comme la dysplasie de la hanche, la dysplasie du coude et la luxation de la rotule.

 

Par conséquent, il est important de canaliser son énergie débordante et lui éviter les exercices physiques trop intenses ou trop longs jusqu’à ce qu’il ait atteint sa taille adulte, c’est-à-dire vers l’âge de 12 mois.

 

Par ailleurs, un bon développement physique et psychique passe aussi par un bon sommeil, qui ne lui sert pas qu’à récupérer des forces. Il ne faut donc pas le réveiller quand il dort. Il est du reste tout à fait normal qu’un chiot dorme plus de 15 heures par jour, et même près de 20 durant ses premiers mois. Il convient d'ailleurs de s'assurer qu’il dispose en permanence d’un endroit au calme où il peut dormir sans être dérangé.

Maintenir un Carlin en bonne santé

La meilleure chose à faire pour garder son compagnon en bonne santé est de lui faire passer régulièrement un bilan de santé complet, d’abord une fois par an puis plus souvent quand il prend de l’âge. Cela permet de déceler au plus tôt un problème éventuel (potentiellement avant même l’apparition de premiers symptômes) et alors d’y faire face dans les meilleures conditions possibles, mais c’est aussi un bon moyen de ne pas oublier ses rappels de vaccins, qui le protègent contre des maladies potentiellement fatales.

 

 En parallèle, il est indispensable de lui administrer tout au long de l’année les traitements antiparasitaires internes (vermifuges) et externes qui s’imposent, afin que là aussi il soit protégé en permanence.

 

En plus de ces considérations assez générales, il convient de garder à l’esprit plusieurs points importants spécifiques au Carlin.

 

En premier lieu, sa brachycéphalie (c’est-à-dire le fait d’avoir le nez court et une face aplatie) implique une capacité respiratoire moindre : il se fatigue donc assez vite, et a davantage de mal à rafraîchir son corps en haletant lorsqu’il fait très chaud. Il est donc particulièrement sensible aux températures élevées et prédisposé aux coups de chaleur, lesquels peuvent avoir de graves conséquences sur sa santé – voire s’avérer fatals. Il est donc primordial de lui éviter tout exercice physique long ou intense aux heures les plus chaudes, voire de lui faire porter un manteau rafraîchissant lors des promenades estivales.

 

Cette particularité morphologique le prédispose également aux problèmes respiratoires par temps froid et/ou humide. En effet, son nez très court ne permet pas à l’air de se réchauffer ni de s’assécher avant d’atteindre ses poumons. Il est donc judicieux de limiter la durée des sorties quand il fait froid ou humide. On peut aussi lui faire porter un manteau lorsque les températures sont basses

 

Par ailleurs, le Carlin arbore des plis faciaux qui retiennent facilement les saletés et l’humidité, ce qui favorise le développement de bactéries et de levures (champignons) à l’origine d’infections cutanées. Afin d’éviter cela, il est fortement recommandé de nettoyer quotidiennement les rides de son visage et de s’assurer ce faisant que sa peau reste saine.

 

Enfin, il convient de garder en tête sa très grande attirance pour la nourriture et sa propension au surpoids. Le garder en bonne santé passe donc aussi par le fait de ne pas laisser libre court à sa gourmandise et de suivre de près son alimentation ainsi que son poids.

Assurer un Carlin

Bien que le Carlin soit globalement plus solide qu’on ne pourrait le croire à première vue, nul n’est à l’abri d’une grave maladie ou d’un accident. Or ces aléas peuvent impliquer des traitements lourds et très coûteux, parfois à vie. Par conséquent, même si on fait preuve d’une grande vigilance et d’une grande prudence pour tout ce qui a trait à la santé de son animal, il peut être judicieux de souscrire une assurance santé pour lui : cela permet d’être soutenu en cas de coup dur et d’éviter de potentiellement se retrouver dans une situation financière difficile.

 

L’offre est très vaste et il peut être difficile de choisir, d’autant que le prix varie fortement selon le taux de prise en charge, ce qui est couvert ou pas, l’obligation ou non d’avancer les frais, l’existence éventuelle d’un forfait prévention, etc. Il ne faut donc pas hésiter à demander plusieurs devis, afin de comparer les différentes formules et de choisir celle qui convient le mieux.

 

En tout état de cause, le coût d’une assurance santé pour un chiot Carlin de 6 mois se situe entre un peu moins d’une dizaine et une trentaine d’euros par mois pour une formule d’entrée de gamme. Si on préfère bénéficier d’une couverture plus complète et donc opter pour un contrat premium, il faut alors compter plutôt autour de 20 à 60 euros par mois.

 

Dans le cas d’un adulte âgé de 4 ans, les tarifs des formules économiques se situent également entre un peu moins d’une dizaine et une trentaine d’euros par mois. Pour une prise en charge plus importante, il faut débourser environ de 30 à 70 euros par mois.

 

On constate en tout cas qu’assurer un Carlin représente un coût assez peu élevé en comparaison d’autres races. Cela confirme que, malgré la réputation qu’il a d’être fragile, ce chien jouit en moyenne d’une bonne santé.