Comment donner ses repas à un chiot ?

On n'en est pas forcément conscient, mais la façon dont on donne à manger à un chiot a beaucoup d'importance.

Pour commencer, une bonne habitude à adopter est de ne pas prendre ses repas en sa présence : c'est un bon moyen d'instaurer la hiérarchie dans le foyer, et d'éviter qu'il ne quémande. L'idéal est de l'habituer à rester sagement dans son panier ou dans une autre pièce pendant que l'on mange, et de lui donner ses repas à lui dans un second temps. Si pour des raisons pratiques il n'est pas possible de le faire manger après soi, mieux vaut le nourrir un moment avant : l'essentiel est que les deux ne coïncident pas.

Par ailleurs, il faut si possible lui donner à manger dans un lieu calme et à l'abri des regards, pour qu'il puisse se sustenter tranquillement. Une fois que l'on a trouvé un emplacement adéquat, il est préférable de ne pas en changer : en effet, le chiot est un être d'habitude, qui risque d'être perturbé si sa gamelle change sans cesse d'endroit.

Par ailleurs, il doit être habitué dès le plus jeune âge à ce que l'on s'approche de sa gamelle, qu'on la touche voire qu'on la lui retire sans manifester le moindre signe de menace ou d'agressivité.

Enfin, chaque repas du chiot ne doit pas durer plus de 20 à 30 minutes. Après ce délai, il faut donc lui retirer sa gamelle même s'il n'a pas fini : cela le dissuadera de chipoter avec la nourriture à l'avenir - une attitude que certains chiens au tempérament bien trempé adoptent pour tenter de s'imposer comme chef de la meute familiale.

Un chiot doit à tout moment avoir de l'eau propre et fraîche à sa disposition, quels que soient le lieu et la situation. En effet, ses reins ne sont pas aussi efficaces que ceux d'un chien adulte : il donc donc boire beaucoup et uriner souvent.

C'est d'autant plus important qu'il est davantage susceptible d'être victime de déshydratation ou d'un coup de chaleur, car il régule encore mal sa température corporelle. S'assurer qu'il a accès à tout moment à de l'eau est donc particulièrement crucial lorsqu'il fait chaud.

S'il ne boit pas suffisamment, on peut humidifier ses croquettes pour qu'elles soient moins sèches, ou mieux encore opter pour de la pâtée. De cette manière, son alimentation lui apporte déjà une bonne quantité d'eau, si bien qu'il a moins besoin de se désaltérer souvent pour être en bonne santé.

Même si on suit à la lettre différents conseils pour bien nourrir son compagnon, il existe toujours un écart entre la théorie et la pratique. En effet, chaque animal est différent : ce qui fonctionne bien pour l'un n'est pas forcément adapté pour un autre. Néanmoins, il est assez facile d'y voir plus clair et de savoir si on agit correctement.

En effet, les symptômes d'un chien mal nourri sont nombreux : des selles molles ou à l'inverse très dures, un appétit anormalement élevé ou faible, une peau et un pelage en mauvais état, une mauvaise haleine, des problèmes de comportement (agressivité, gloutonnerie...), etc. Si au moins plusieurs de ces signes font leur apparition, c'est vraisemblablement que quelque chose ne va pas sur le plan alimentaire. Le mieux est alors de consulter un vétérinaire, afin d'identifier le problème et d'y remédier.

Par ailleurs, il est important de peser son chiot toutes les une à deux semaines, pour s'assurer qu'il grandit et grossit correctement. En cas de doute, le mieux est là encore de se tourner vers un vétérinaire : c'est la personne la mieux placée pour identifier un éventuel retard de croissance ou à l'inverse une prise de poids anormale.

Enfin, il est bon de savoir qu'un chiot a fréquemment le hoquet : il s'agit d'un phénomène normal, qui disparaît lorsqu'il grandit. Il n'y a donc pas lieu de croire que c'est un signe qu'il est mal nourri, et de s'inquiéter inutilement.

Un chien ne doit pas réclamer à manger, et cela vaut aussi bien pour un chiot que pour un adulte.

En effet, dans une meute, aucun individu dominé ne quémande : il attend patiemment et sans histoire que ce soit son tour, sachant qu'il vient en dernier. Sachant que le chien doit se situer en bas de la hiérarchie familiale, la même règle vaut donc dans le foyer : un chiot dont les rations sont bien équilibrées et dont le planning des repas est correctement établi n'a aucune raison valable de réclamer sa pitance. S'il le fait malgré tout, c'est sans doute un caprice de sa part, voire une volonté de s'imposer.

Cela dit, il est rare qu'un chiot pose ce genre de problèmes hiérarchiques, a fortiori lorsqu'il est encore très jeune. Ceux-ci apparaissent plutôt après la puberté, c'est-à-dire pendant l'adolescence ou lorsqu'il devient adulte. Certains individus au caractère bien trempé n'hésitent toutefois pas à tester leur maître dès leurs premiers mois.

Dans tous les cas, il est important de ne pas céder à ce genre de caprices, car cela ne ferait qu'encourager l'intéressé à continuer. Or, plus on attend pour rectifier le tir, plus il est difficile de corriger une mauvaise habitude.

Si un chiot se montre difficile avec la nourriture, il peut être tentant de ne lui donner que ce qu'il aime, à la fois pour lui faire plaisir et pour éviter que le problème ne se pose. En réalité, ce serait une erreur : cela l'encouragerait à adopter de tels comportements et à devenir capricieux avec le contenu de sa gamelle.

De manière générale, un chiot élevé avec des congénères se fait rarement prier pour finir sa pitance, car une sorte de concurrence s'installe entre eux lors des repas. Il a donc peu de chances de faire des caprices avec la nourriture. Il en va autrement pour un chiot élevé seul : pour peu qu'il ait un caractère bien trempé, il risque d'essayer d'obtenir mieux que sa pitance habituelle en faisant mine de la bouder - tout particulièrement s'il s'agit de croquettes, qui n'ont pas beaucoup de goût.

Ce comportement peut sembler inquiétant, a fortiori s'il se répète plusieurs fois d'affilée. Il faut toutefois savoir que l'instinct de survie est le plus fort : s'il est en bonne santé, un chiot même très capricieux ne se laisse jamais mourir de faim. Par conséquent, s'il ne montre aucun signe de fatigue ou de maladie, il n'est pas utile de s'inquiéter outre mesure : il y a de grandes chances que rapidement il fasse moins la fine bouche et retrouve de l'appétit. Il convient ainsi de lui retirer sa gamelle au bout de 20 ou 30 minutes et de la lui proposer de nouveau au repas suivant, en espérant qu'il soit alors mieux disposé. S'il ne s'agit que d'un caprice, cela devrait effectivement être le cas.

Si toutefois ce comportement se répète à intervalles réguliers, le chiot n'apprécie peut-être pas sa nourriture : il existe alors des techniques pour la rendre plus appétente. Dans le cas des croquettes, on peut par exemple ajouter dessus un peu d'eau tiède ou de bouillon de viande, afin qu'elles soient plus faciles à mâcher et aient davantage de goût. Si c'est de la pâtée qu'on lui donne, on peut la passer quelques secondes au micro-ondes avant de la servir. Dans le cas où la situation perdure malgré ces changements, on peut se rabattre sur un autre type d'aliment, en espérant avoir cette fois plus de succès.

Si ce n'est pas le cas et qu'il continue de refuser sa nourriture, ce n'est potentiellement pas cette dernière qui est cause, mais plutôt un problème de santé. Dès lors qu'un chiot n'a pas mangé depuis plus de 24 heures, mieux vaut consulter un vétérinaire pour tâcher de tirer les choses au clair.