Le chien et son comportement restent un mystère pour bon nombre de maîtres. Ils sont nombreux par exemple à se demander à quoi est dû le comportement destructeur d'un chien, ou encore pourquoi un chien est agressif, parfois même contre son propre maître.
Ce type de situations est en constante augmentation, faisant la fortune des comportementalistes canins. Mais à quoi est due cette recrudescence de problèmes de comportement du chien ?
Afin de comprendre pourquoi les problèmes comportementaux du chien croissent, il est primordial de prendre du recul sur l'évolution de la place du chien au sein de la société.
Premier animal à avoir été domestiqué par l'Homme il y a plus de 15.000 ans, le chien était alors destiné à accomplir des tâches utilitaires. Un chien de berger était chargé de surveiller et de guider le troupeau sous les ordres du berger, alors qu'un chien de chasse partait débusquer le gibier afin que le maître et sa famille puissent se nourrir. Certains chiens, très robustes, étaient aussi utilisés pour porter ou tirer de lourdes charges. Le chien n'avait aucune autre utilité pour l'Homme, qui voyait en lui un fidèle bras droit qui ne se plaignait pas. Excepté la noblesse, personne n'avait un chien pour le simple plaisir d'en être le propriétaire et de le choyer.
Au cours du XXe siècle, le rôle du chien a légèrement évolué. Même si sa tâche principale restait d'être utile à l'Homme, un certain rapprochement social a commencé à s'opérer. Néanmoins, il vivait encore dehors et dormait dans sa niche, toujours située à l'extérieur. Son principal rôle était d'être un bon chien de garde de la maison familiale. Son repas était constitué des restes du repas familial, et son éducation, si elle existait, était très sommaire et basée sur la contrainte. Il n'était plus exploité comme aux origines de sa domestication, mais il vivait tout de même à l'écart de son maître et du domicile familial.
En raison de cet éloignement, il conservait une relative indépendance. Et si des problèmes de comportement étaient perceptibles, le maître n'y prêtait guère attention, pensant que c'était dans sa nature, et étant généralement peu impacté lui-même.
Le chien a vu sa place au sein du foyer changer soudainement. Du chien de garde à qui on ne prête pas trop attention, il est devenu un membre à part entière de la famille. Il mange et dort dans la maison, est (parfois trop) proche de son propriétaire, a sa place sur le canapé et même parfois dans le lit de ses maîtres. Le chien est devenu un véritable acteur social, apportant à l'homme réconfort émotionnel voire soutien psychologique. Il sert aussi de "faire-valoir", comme par exemple lorsque le maître le présente à des concours et expositions canines. Enfin, certains peuvent se targuer de posséder un chien de race cher, et cela dope leur égo.
Le chien parvient malgré tout à s'adapter, parfois avec beaucoup de réussite. On le voit tenir de nombreux rôles au sein de la famille : compagnon de jeu pour enfant unique, confident pour personne isolée, voire médiateur d'un couple en crise. Enfin, il est aussi formé, de nos jours, à la réalisation de tâches complexes, notamment en tant que chien d'aide aux personnes handicapées.
La relation entre un chien et son maître est désormais souvent plus intense que par le passé. Le maître tend à considérer son compagnon comme son meilleur ami, sa fierté, voire carrément parfois sa raison de vivre. Cependant, l'anthropomorphisme est monnaie courante, conduisant le chien à perdre ses repères et souffrir psychologiquement. Son adaptation à sa nouvelle place n'est pas toujours chose aisée. Mais est-ce de sa faute si son maître tend à ignorer les différences (nombreuses et majeures) entre chien et Humain ?
En l'humanisant, le maître ne rend pas service à son compagnon. Le chien est transformé en attraction de la famille, occupe parfois la place du roi de la maison, tous ses caprices lui sont cédés et ses bêtises sont parfois passées sous silence pour "son bien-être". Comme si cela ne suffisait pas, il devient parfois un véritable confident pour son maître, qui se sert de lui comme d'un pansement affectif. Inconsciemment, le maître crée lui-même une dépendance psychologique de son chien à son égard. Cette proximité, poussée à l'extrême, fait oublier au maître que son chien est une entité différente.
Ainsi, le langage des chiens n'est pas le même que le langage humain, il est régi par des codes qui lui sont propres. Et il en va de même de sa psychologie et de ses besoins. Être conscient de tout cela, respecter ces différences, c'est respecter son compagnon et lui permettre de s'épanouir sereinement à ses côtés.
De nombreux maîtres offrent à leur chien ce qu'ils aimeraient eux-mêmes recevoir de la part d'une autre personne : de l'affection, encore et encore. Malheureusement, ils oublient de répondre à une question fondamentale : est-ce ce dont le chien a besoin ? Souhaite-t-il tout cet amour, toute cette affection ? Est-ce que surprotéger son chien et le faire dormir dans son lit, c'est le comprendre lui et ses besoins ?
La méconnaissance de l'animal est le principal déclencheur de problèmes de comportement. Projeter ses propres attentes sur le chien est très nocif pour ce dernier, qui finit par être frustré de ne pas pouvoir assouvir ses besoins essentiels. Ce que souhaite le chien n'est pas automatiquement ce que l'Homme veut. Comme d'ailleurs pour un enfant, lorsqu'un maître surprotège son chien, il l'infantilise et le rend dépendant. Un tel comportement rend par exemple plus probable l'anxiété de séparation chez le chien.
Par ailleurs, un chien excessivement couvert d'amour a tendance à vouloir prendre l'ascendant sur son maître et devenir le chef de la meute. Or, un chien a besoin de hiérarchie pour s'épanouir. Sans elle, il se comporte en véritable enfant-roi trop gâté, se donnant même la prérogative de gérer la vie de famille. À sa manière, il devient un chien rebelle, refuse toute autorité et éventuellement devient agressif, se retournant contre son maître en le grognant voire le mordant. Incompris, humanisé alors qu'il ne l'a pas demandé, le chien souffre de cette situation et l'exprime à sa manière. Comme lorsque, victime d'anxiété de séparation, le chien détruit tout dans la maison ou qu'il aboie trop. Enfin, un chien trop couvé par son maître, tenu à l'écart des autres humains et/ou des autres chiens par crainte qu'il lui arrive malheur, voit sa sociabilité impactée, au point parfois de devenir incapable de faire face à des situations aussi basiques qu'une interaction avec un être humain ou un congénère, voire d'être paniqué par certains bruits de la vie courante.
Son maître, totalement désarmé, affirme pourtant tout faire pour que son chien soit à l'aise. En réalité, il ne le comprend pas et lui donne ce dont lui-même aurait besoin. Le chien, en souffrance, est jugé comme ingrat et peu reconnaissant des efforts réalisés par son maître. Cette incompréhension peut aller jusqu'à conduire le maître à abandonner son chien dans un refuge. Pourtant, comprendre son chien, en ayant recours si besoin à l'éclairage d'un professionnel, peut résoudre la grande majorité de ces problèmes.
En plus de ne pas être compris par son maître, le chien doit subir les changements dans la vie de ce dernier. Auparavant, le maître et sa famille formaient un cadre stable où le chien, à défaut d'être proche du cocon familial, avait son rôle. Cette stabilité permettait au chien de trouver progressivement ses repères. Le maître ne se souciait pas forcément que son chien soit heureux ou non, mais la stabilité avait au moins le mérite d'éviter à l'animal les mauvaises surprises et les événements imprévus - ce que le chien n'apprécie guère.
Aujourd'hui, l'Homme est moins stable qu'avant. La notion de famille a changé, et le nombre de séparations s'est fortement accru - ce qui pose d'ailleurs parfois problème, lorsqu'il faut déterminer qui doit garder le chien en cas de divorce. L'Homme déménage plus qu'avant, change plus souvent de travail et d'horaires de travail, etc. Tous ces changements, le chien ne les demande et ne les souhaite pas. Pourtant, il les subit. À force de mouvements autour de lui, le chien est perdu, et a du mal à avoir des repères. Ainsi, lorsque le maître déménage et emporte avec lui son chien, ce dernier doit se réacclimater à un tout nouveau territoire. Lorsque le maître rompt avec sa femme, le chien peut être soumis à la présence d'éventuels enfants une semaine sur deux, sans comprendre pourquoi. Lorsque le maître change d'horaires de travail, le chien, qui s'était habitué à vivre sa vie sans ce dernier pendant des horaires précis, est forcé de changer ses habitudes.
Tous ces changements, imposés à l'animal, augmentent la probabilité qu'il soit sujet à des troubles psychologiques et/ou de comportement. Si le chien a une certaine capacité d'adaptation au changement (nettement plus que le chat, par exemple) et s'accommode parfois à merveille d'une situation nouvelle, il ne faut pas surestimer cette capacité, et le croire en mesure de surmonter plus de difficultés qu'il n'en est capable réellement.
Le chien a, de tout temps, accompagné l'Homme dans ses pérégrinations. Toutefois, par le passé, il n'était bon qu'à accomplir des tâches diverses et variées pour assurer un plus grand confort à son maître, tel un outil vivant. De nos jours, sa place au sein de la famille est celle d'un membre à part entière, quand n'y occupe pas carrément la place centrale. Ce qui pousse d'ailleurs certains humains à le considérer, à tort, comme un être humain. Or, le maître qui fait ainsi preuve d'anthropomorphisme envers son compagnon ne lui rend pas service, bien au contraire. Enfin, la vie de l'Homme est souvent moins stable à notre époque, davantage sujette à de grands changements, tels qu'un déménagement ou une séparation - autant d'évènements qui affectent le chien, d'autant plus qu'il est davantage qu'autrefois intégré dans le foyer.
Ce sont toutes ces raisons qui font que le maître a bien souvent un rôle central dans l'apparition de problèmes comportementaux chez le chien. Il est crucial que chaque maître soit conscient de l'impact qu'il a sur le moral et la santé de son compagnon, pour lui permettre une vie heureuse et épanouie.
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