L'alopécie désigne une chute excessive de poils, au point de provoquer un éclaircissement du pelage voire de laisser des zones de peau entièrement dégarnies. Il ne s'agit pas d'une pathologie, mais d'un symptôme d'une maladie sous-jacente. Elle est très fréquente chez le chien, mais aussi peu spécifique, dans la mesure où des causes très diverses peuvent en être à l'origine.
Elle est dite acquise lorsqu'elle est le fait d'une maladie, du stress, d'un traumatisme... qui surviennent pendant la vie de l'animal. Elle peut aussi être génétique et/ou congénitale : elle est alors due à une malformation de certaines structures de la peau ou du pelage. Selon les cas, elle apparaît subitement ou au contraire de manière très progressive. Enfin, elle peut concerner aussi bien les chiots que les adultes.
L'alopécie est parfois confondue avec la pelade, en particulier dans le langage courant. Il s'agit pourtant de deux choses différentes.
En effet, la pelade est le nom d'une maladie auto-immune, c'est-à-dire causée par un dysfonctionnement du système immunitaire. Elle se traduit par une destruction des parties profondes des follicules pileux (les petites enveloppes dans la peau dans lesquelles naissent les poils). Elle entraîne à terme une perte de poils mais ne se limite pas à cela.
Une alopécie en revanche désigne une perte de poils anormale, sans en préciser la cause. Celle-ci peut être due à une maladie, mais aussi au stress, à un dérèglement hormonal, à certains médicaments...
Ainsi, la pelade est une des causes possibles d'alopécie, et non un mot de sens équivalent.
L'alopécie peut avoir un très grand nombre de causes possibles, certaines étant très graves et d'autres beaucoup plus bénignes.
Bon nombre de maladies parasitaires sont susceptibles de causer une alopécie, soit parce que les parasites attaquent la peau et détruisent les poils, soit parce qu'ils causent des démangeaisons qui conduisent le chien à se lécher et/ou se gratter beaucoup.
Parmi les maladies parasitaires susceptibles d'entraîner une alopécie chez le chien, on peut citer :
Il en existe d'autres, mais celles-ci sont les plus courantes.
Les maladies parasitaires ne sont pas les seules à pouvoir causer une alopécie : c'est le cas aussi de diverses maladies de peau. En effet, les poils prenant racine dans l'épiderme, si ce dernier n'est pas en bon état, il y a des chances que le pelage ne le soit pas non plus.
Parmi les maladies de peau susceptibles d'être à l'origine d'une alopécie chez le chien, on peut citer :
Ce sont les principales maladies de peau pouvant causer une alopécie chez le chien.
Il n'est pas rare que l'alopécie soit causée par une maladie hormonale. En effet, certaines hormones jouent un rôle important dans la bonne santé de la peau et la pousse du poil : si leur production est perturbée, cela risque donc d'avoir des répercussions sur le pelage.
Parmi les maladies hormonales pouvant entraîner une alopécie, figurent notamment :
Certaines maladies entraînent un dérèglement du système immunitaire qui se met à attaquer des cellules de l'organisme comme s'il s'agit de microbes : on les appelle des maladies auto-immunes. Quand les cellules attaquées sont celles de la peau, cela peut entraîner une alopécie plus ou moins sévère.
Les maladies auto-immunes ayant le plus de chances de causer une alopécie chez le chien sont :
Même si ce n'est pas forcément la cause à laquelle on pense en premier, le stress peut entraîner une alopécie localisée.
En effet, certains chocs psychologiques importants comme un abandon ou de la maltraitance sont susceptibles d'entraîner une mise au repos d'une grande partie des follicules pileux : ces derniers ne produisent plus de nouveaux poils, et une alopécie plus ou moins étendue apparaît donc.
Sans aller jusque là, un chien anxieux (par exemple à cause d'un déménagement ou de l'arrivée d'un nouvel animal à la maison) a tendance à apaiser son stress en se léchant ou en mordillant certaines parties du corps, notamment ses pattes avant. Si cela se produit souvent, la peau souvent léchée et/ou mordillée finit par s'irriter, au point que cela entraîne une inflammation et une alopécie locale : c'est ce que l'on appelle le granulome de léchage.
Certaines carences alimentaires peuvent entraîner une alopécie, car la peau et les poils sont alors mal nourris : c'est le cas notamment des carences en vitamines A et B, en acides gras essentiels, ou encore en zinc ou en cuivre.
Dans la mesure où les aliments industriels pour chien sont généralement bien équilibrés en nutriments, les carences de ce type sont rares. Elles peuvent toutefois survenir dans le cas d'une nourriture maison mal équilibrée (par exemple un chien nourri avec un régime végétarien ou végan) ou de problèmes digestifs empêchant la bonne absorption de certains nutriments.
Certains médicaments sont susceptibles d'entraîner une alopécie plus ou moins sévère chez le chien.
C'est le cas notamment :
L'alopécie peut avoir pour origine une allergie ; en effet, il n'est pas rare que les allergies aient des répercussions sur la peau et donc le pelage.
Le cas le plus fréquent est celui de la DAPP (Dermatite par Allergie aux Piqûres de Puces), qui correspond à une réaction allergique à la salive des puces lorsque celles-ci piquent la peau pour se nourrir. Les grattages occasionnés sont intenses, et entraînent généralement une alopécie au niveau des cuisses ou de la base de la queue.
D'autres types d'allergie peuvent aussi se traduire par des plaques alopéciques : c'est le cas notamment des allergies de contact (par exemple à une substance présente dans un shampoing ou une pommade), ou même de certaines allergies alimentaires. Comme pour la DAPP, ce sont les démangeaisons qui sont responsables de l'irritation de la peau et in fine de l'alopécie.
Dans certains cas, tondre le pelage de son chien est susceptible d'entraîner une alopécie temporaire : on parle d'alopécie post-tonte.
Cela se produit souvent lorsque le pelage est tondu en hiver : la raison pourrait être que l'absence soudaine de poils entraîne un brusque refroidissement de la peau, et donc la mise au repos des follicules pileux. Les chiens les plus concernés sont ceux qui possèdent normalement un pelage dense.
Cette alopécie est temporaire, car les follicules restent fonctionnels, même s'ils ne sont pas actifs. Elle peut toutefois durer de longs mois (parfois plus d'un an) avant de finir par se résorber progressivement lorsque les poils recommencent à pousser.
L'alopécie est parfois causée par une traction excessive des poils : on parle d'alopécie de traction.
Cela se produit notamment lorsque le pelage est brossé trop fréquemment et/ou vigoureusement, ou qu'il est attaché avec des barrettes ou des chouchous très serrés. À force d'être tirés, les poils en question finissent par devenir cassants ou par être arrachés.
Lorsque la peau est victime d'un traumatisme local (une brûlure, une lésion, une coupure...) et est détériorée, elle est alors remplacée par du tissu cicatriciel, qui ne contient pas de follicules pileux.
La zone en question devient donc alors alopécique, car incapable de produire des poils. L'alopécie est irréversible, mais localisée au niveau du traumatisme.
L'alopécie n'est pas une maladie, mais la conséquence d'un problème sous-jacent. C'est donc ce dernier qu'il faut identifier et soigner pour pouvoir espérer faire repousser les poils.
Les traitements possibles de l'alopécie dépendent donc de sa cause :
En parallèle, il est possible de favoriser la repousse des poils en utilisant certains compléments alimentaires, des shampoings anti-chute de poils ou encore des bains d'huile. Cela est utile dans le cas où l'alopécie est étendue, ou si le traitement met du temps à être efficace.
Toutes ces mesures ne suffisent toutefois pas toujours pour régler l'alopécie : en effet, si les follicules pileux ont été détruits et/ou la peau trop abîmée, les poils ne pourront pas repousser, quoi que l'on fasse.