Autres noms : Mâtin de Majorque, Dogue Majorquin ou Chien de Combat Majorquin
Noms d'origine : Ca de Bou, Perro dogo mallorquín ou Perro de Presa Mallorquin
Pays d'origine : Espagne
Groupe : Chien de type Pinscher ou Schnauzer - Molossoïde - Chien de montagne et de bouvier suisse
Le Dogue de Majorque est un chien de type molossoïde de taille moyenne. Possédant un dos relativement court, il est très compact et musclé, avec une croupe 1 à 2 cm plus haute que le garrot. Sa queue est assez épaisse et forme une légère courbe. Plantée bas, elle atteint en général le niveau du jarret et se termine par une pointe. Quant à la poitrine, elle est très profonde et descend jusqu’au niveau des coudes.
Le Ca de Bou repose sur des pattes très fortes et musculeuses. Celles à l’avant sont parallèles, bien droites et nettement espacées l’une de l’autre. Leurs pieds sont solides et possèdent des doigts serrés et forts. Les membres postérieurs sont plus longs que les antérieurs, mais tout aussi musclés. Leurs pieds sont également solides, mais de forme plus ovale et proéminente que ceux de devant.
La tête de ce chien est assez massive, en particulier celle du mâle, qui peut atteindre jusqu’à 60 cm de circonférence. C’est d’ailleurs souvent une manière de connaître au premier coup d’œil le sexe de l’individu. Dans tous les cas, elle est assez anguleuse, de forme carrée, et possède un front bien large et plat, avec un stop est bien marqué vu de profil. Le cou a quant à lui souvent le même diamètre que la tête et se montre donc très massif, en particulier chez le mâle.
Les oreilles sont plantées haut sur la tête du chien, de petite taille et tombantes, dites en forme de rose.
Les yeux sont grands, ovales, largement espacés et souvent de couleur marron foncé. Le blanc des yeux n’est pas visible.
Le nez est très large et de forme conique. Il se termine par une truffe bien large, elle aussi de couleur noire, et surplombe des lèvres supérieures assez proéminentes, qui couvrent une grande partie de la mâchoire. Cette dernière est très puissante et abrite des dents solides et bien alignées.
À défaut de sous-poil, le pelage du Dogue de Majorque consiste seulement en un poil de couverture court et rugueux, qui recouvre une peau épaisse. Cette dernière est d’ailleurs un peu plus relâchée et souple au niveau du cou et du poitrail, ce qui fait apparaître quelques rides. Le Ca de Bou est de couleur fauve, noire ou bringée, cette dernière étant la plus recherchée. Dans tous les cas, les pattes avant, le poitrail et le museau peuvent comporter des taches blanches, mais ces dernières ne doivent pas recouvrir plus de 30% de la surface totale du corps. Par ailleurs, un masque noir est également possible.
Enfin, le dimorphisme sexuel est bien marqué chez cette race : en plus d’une forte différence de taille de tête et de cou, femelles et mâles se distinguent nettement par leur gabarit, ces derniers étant globalement bien plus imposants.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Dogue de Majorque doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
Le Dogue de Majorque, aussi connu sous le nom de Ca de Bou en catalan ou celui de Perro de Presa Mallorquin en castillan, est un chien assez ancien dont l’histoire reste assez floue.
Il serait issu de races notamment espagnoles, dont notamment le Mastiff Espagnol et l’Alano, qui se seraient croisées au fil des siècles.
Le résultat de ces croisements arriva à Majorque au 13ème siècle, plus précisément en 1229, lors de la conquête de l’île par le roi Jacques 1er d'Aragon. Un certain nombre de ces chiens y restèrent, et se reproduisirent avec des chiens locaux. Les individus obtenus se montrèrent bien moins sensibles à la chaleur et s’adaptèrent extrêmement bien aux conditions locales. Ils commencèrent alors à être utilisés par la population locale pour garder les maisons ainsi que le bétail.
Ce fut également au 13ème siècle que les bouchers de l’île trouvèrent à ce chien une fonction d’assistant par sa capacité à contrôler les bovins, notamment les taureaux, avant et durant leur abattage. En effet, sa puissante mâchoire le rendait capable de les maintenir immobiles en les tenant fermement par le nez.
En parallèle, il fut aussi utilisé par les Chevaliers de Malte lors des combats ainsi que pour surveiller les camps. En outre, il n’avait pas son pareil pour ouvrir des brèches dans les camps ennemis, ce qui facilitait grandement les assauts.
En 1713 furent ratifiés les traités d'Utrecht, qui firent notamment passer l’île de Majorque sous la domination de l'Angleterre. Les Anglais introduisirent alors leurs propres chiens de garde et de combat dans les îles Baléares. C’est ainsi que les chiens majorquins se reproduisirent notamment avec des Bulldogs Anglais, et le résultat de ces croisements fut nommé « Ca de Bou », qui n’est autre qu’une traduction en catalan du terme anglais « Bulldog » (« bull » signifie taureau). Cette appellation reflète l’usage principal qui devint alors le sien. En effet, au début du 18ème siècle, le bull-baiting, ce spectacle dans lequel une meute de chiens doit mettre à mort un taureau, était très répandu et populaire en Angleterre, et les Anglais ne manquèrent pas de l’importer à Majorque.
Le Ca de Bou commença également à chasser le sanglier et le cerf. Il fut aussi utilisé pendant de nombreuses années comme chien de protection sur les navires, notamment en cas d’attaques de pirates, et finissait parfois par être consommé lorsqu’il n’y avait plus rien à manger.
Suite à l’interdiction du bull-baiting en 1835, il se cantonna à deux rôles principaux : celui de chien de garde et celui de chasseur.
Dès le début du 20ème siècle, le Dogue de Majorque commença à se faire connaître plus largement. C’est d’ailleurs de cette époque, et plus précisément de 1907, que remonte la toute première trace écrite à son sujet.
En 1923, un premier représentant de la race fut enregistré au livre des origines espagnol. Un an plus tard, à Barcelone, elle fit sa première apparition dans une exposition canine.
Son développement fut toutefois grandement pénalisé par les famines des années 1920 et 1930. Puis, comme de nombreuses autres races, il fut frappé de plein fouet par la Seconde Guerre Mondiale. Sa population diminua fortement sur l’ensemble de la période.
Un standard de la race fut néanmoins rédigé en 1946, mais elle ne fut reconnue par la Fédération Cynologique Internationale (FCI) qu’une vingtaine d’année plus tard, en 1963. Toutefois, il ne restait alors vraisemblablement plus de Dogues de Majorque purs. Au demeurant, l’intérêt des éleveurs et des particuliers s’était en large partie détourné vers d’autres races en pleine expansion à l’époque, comme le Grand Danois, le Berger Allemand ou encore le Rottweiler.
Dans les années 80, le Ca de Bou tel qu’on le connaissait après la guerre n’existait plus vraiment, à cause notamment de nombreux croisements avec des Chiens de Berger Majorquin (Ca de Bestiar). Originaires de la même région que le Ca de Bou, ces derniers apportèrent notamment leur robe bringée. Toutefois, ces unions modifièrent substantiellement les traits du Ca de Bou, si bien qu’il s’éloigna progressivement de la description figurant dans le standard officiel.
Des éleveurs passionnés et déterminés tentèrent toutefois de le sauver et de faire en sorte qu’il conserve les caractéristiques les plus proches possibles du standard déposé. Ils se mirent alors à la recherche d’individus ayant gardé le plus de similitudes possibles avec leurs ancêtres. Deux spécimens du nom de Tito et Anastasia (respectivement le père et la fille) sortirent particulièrement du lot, et furent les tout premiers individus considérés comme ressemblant suffisamment au Ca de Bou d’antan. Leur union ainsi que des croisements avec d’autres chiens croisés de l’île permirent de ressusciter la race à partir de bases solides. Cependant, le nombre d'éleveurs resta très faible, et la race demeura confidentielle. Les individus obtenus ne sortaient pas de l’île et étaient réservés au marché intérieur, où on les recherchait alors beaucoup pour les combats de chiens.
En 1992, ces derniers furent interdits sur les îles Baléares, et ce fut à partir de ce moment-là que la race commença lentement à s’exporter. L’ouverture sur l’international permit aussi d’introduire de nouveaux reproducteurs dans les lignées, afin d’étendre le patrimoine génétique de la race ; il s’agissait à la fois de sujets aux origines inconnues présentant des traits physiques similaires à la race, ainsi que des hybrides de Dogues de Majorque.
Ces exportations donnèrent naissance à de nombreux élevages dans des pays très divers, où le Ca de Bou sert à la fois de chien de compagnie et de gardien. On peut considérer d’ailleurs que c’est l’exportation qui l’a quasiment sauvé, car à Majorque même, il n’est plus présent qu’en nombre très limité.
Au cours des dernières décennies, la notoriété du Dogue de Majorque a augmenté et ses effectifs ont cru dans de nombreux pays, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. En effet, sa reconnaissance par les principaux organismes canins mondiaux demeure très partielle, ce qui évidemment limite sa visibilité et sa diffusion.
En France, il passa dans la première décennie du 21ème siècle d’une poignée d’enregistrements par an à une cinquantaine, puis le nombre explosa en quelques années, au point de dépasser les 200 naissances annuelles dès 2014. Il oscille depuis lors autour de cette valeur.
Plus à l’est, des pays comme la Pologne ou la Russie ont accueilli bon nombre de représentants de la race dès les débuts de sa diffusion à l’international. Certains avancent même que dès les années 90, il y avait plus de 2000 Ca de Bou rien que dans la ville de Moscou. Ceci est probablement infondé, mais il n’en reste pas moins qu’il y fut rapidement apprécié – et l’est toujours.
Il est également particulièrement apprécié à Porto Rico, où existe une lignée prestigieuse développée localement, qui fut créée à partir du champion espagnol Chimo et d’autres spécimens de qualité qui furent envoyés sur place.
On trouve aussi un certain nombre de représentants de la race en Hollande, au Danemark, en Finlande ou encore en Suède. Cela demeure toutefois assez embryonnaire, comme en témoigne le faible nombre d’élevages dans ces pays.
Aux États-Unis, le Dogue de Majorque fut reconnu en 2006 par le United Kennel Club (UKC). Toutefois, l’autre organisme de référence du pays, l’American Kennel Club (AKC), n’a, pour sa part, pas encore sauté le pas. Plus au nord, le Club Canin Canadien (CCC) ne le reconnaît pas non plus. De fait, en Amérique du Nord, tant la notoriété de la race que sa diffusion demeurent très faibles.
Au Royaume-Uni, où elle mit les pieds en 2001, elle n’est pas non plus reconnue par le prestigieux Kennel Club (KC).
En Espagne, il n’y a pas que sur son île de Majorque que le Ca de Bou se fait discret. En effet, la Real Sociedad Canina de España (RSCE), qui est l’organisme canin de référence dans le pays, recevait au milieu des années 2010 moins de 50 demandes d’inscription annuelles, et ce nombre chuta même en dessous de 20 à la fin de la décennie.
Bien que le Dogue de Majorque fût employé durant son histoire pour des tâches assez violentes, comme le bull-baiting, l’abattage de taureaux ou encore les combats de chiens, il se montre étonnement très affectueux et dispose d’un excellent tempérament. De fait, il tisse bien souvent un lien très solide avec sa famille.
Il est d’ailleurs prêt à tout pour la protéger, et fait un très bon chien de garde. En effet, il possède un instinct protecteur développé et se méfie beaucoup des étrangers. Néanmoins, s’il sait se montrer impressionnant et dissuasif au besoin, il ne fait preuve d’agressivité que lorsqu’il sent que sa famille est effectivement en danger. Par ailleurs, face à des personnes qu’il ne connait pas, il se montre toujours prudent, mais se réfère à son maître pour déterminer si elles sont ou non dignes de confiance. Si ce dernier invite à la maison une personne qu’il ne connaît guère, il prend généralement ses distances, mais n’est pas du genre à intervenir de manière intempestive voire agressive. Néanmoins, une bonne socialisation est nécessaire dès son plus jeune âge pour éviter qu’il ne montre des signes de méfiance trop excessifs envers tous les inconnus.
Il s’accorde bien avec les enfants, avec qui il se montre à la fois patient et doux. D’humeur égale, il aime tout autant passer du temps à jouer avec eux que des moments au calme sur le canapé. Comme pour tout chien quelle que soit sa race, il convient toutefois de ne jamais le laisser seul en compagnie d’un tout-petit, sans la moindre supervision d’un adulte. C’est d’autant plus vrai qu’il est relativement lourd, et peut facilement par exemple bousculer ou renverser un jeune enfant.
Par ailleurs, le Ca de Bou s’entend en général très bien avec ses congénères, qu’il s’agisse de ceux avec qui il partage son foyer ou de ceux qu’il rencontre au gré d’une promenade. Cependant, s’il s’agit d’un mâle et qu’il est en présence d’un autre mâle au tempérament dominant, un rapport de rivalité peut s’installer. Mieux vaut donc éviter une cohabitation de ce type, et prendre ses précautions afin d’éviter toute bagarre lors des rencontres avec d’autres chiens, notamment en effectuant des présentations progressives.
N’ayant pas un instinct de chasse très développé, ses relations avec les petits animaux comme les chats, les rongeurs ou les oiseaux sont généralement apaisées. S’il doit vivre avec au quotidien, l’idéal est de les lui présenter au plus tôt, mais sa grande sociabilité fait qu’il est possible d’intégrer de nouveaux arrivants dans son foyer même lorsqu’il y est le seul animal depuis toujours.
Peut-être parce qu’il a été tout au long de son histoire habitué à être utilisé de nombreuses manières différentes et dans des cadres très variés, le Dogue de Majorque fait montre dans l’ensemble d’une bonne adaptabilité, au point d’ailleurs qu’il est possible de le faire vivre en appartement. Cependant, pour son bien-être, mieux vaut qu’il habite dans une maison avec un jardin, car il aime beaucoup courir et se dépenser. Pour être bien dans ses pattes et dans sa tête, il lui faut généralement environ une heure d’activités par jour, qui peuvent prendre la forme notamment de promenades ou de jeux dans le jardin. De longues sorties quotidiennes sont en tout cas indispensables s’il n’a pas accès à un jardin. D’ailleurs, toujours ravi d’accompagner son maître lors de randonnées, il s’accorde très bien avec des familles sportives et actives. En revanche, une personne âgée ou très sédentaire ne saurait être en mesure de répondre à son besoin d’activité, et ferait mieux de se tourner vers une autre race.
En plus de prendre part aux activités de ses maîtres, il peut également bien sûr de distinguer dans différents sports canins tels que l’agility, le cani-cross, le pistage, le RCI ou encore le ring. On peut même lui faire tirer un charriot léger dans lequel les enfants prennent place.
En tout état de cause, au vu de son passé de chien de travail, le Ca de Bou aime se voir confier des missions. Il prend d’ailleurs par exemple son rôle de gardien très à cœur : même si cela ne se voit pas forcément au premier abord, il est toujours à l’affût du moindre bruit ou mouvement, et fait preuve d’une très grande réactivité. De manière générale, lui donner des tâches à effectuer et ainsi le garder occupé est le meilleur moyen qu’il se montre épanoui.
Dès lors qu’il est effectivement bien dans sa tête, le Perro de Presa Mallorquin est calme et très peu bruyant. Il n’est pas du genre à importuner sans cesse les voisins, n’aboyant que dans le cadre de son rôle de gardien, c’est-à-dire lorsqu’une personne inconnue entre dans son territoire et qu’il cherche à lui montrer qu’elle ferait mieux de passer son chemin.
Il n’est pas non plus du genre à se faire entendre lorsque ses propriétaires s’absentent : même s’il aime particulièrement être à leur contact, il sait rester seul sans souffrir d’anxiété de séparation.
En somme, dès lors qu’il est bien socialisé et éduqué, et qu’en parallèle il a suffisamment l’occasion de se dépenser, le Dogue de Majorque est un chien plutôt facile à vivre. C’est même un choix de race idéal pour qui souhaite acquérir son premier chien de type molosse, car il ne constitue pas de danger pour sa famille et se montre également très sociable avec les autres animaux de manière générale.
Toutefois, cela n’est possible qu’à condition que la place du chien dans la hiérarchie familiale soit parfaitement claire, et donc qu’il ait face à lui un maître sachant d’emblée se positionner en tant que leader et se montrer strict lorsque cela est nécessaire. Si le Ca de Bou est assez facile à éduquer et gérer par rapport aux autres races similaires, il demeure un molosse, et mieux vaut donc qu’il soit entre les mains d’une personne ayant déjà une certaine expérience en matière d’éducation canine.
Le Dogue de Majorque est un penseur indépendant et déterminé. Il peut donc se montrer très dominant s’il n’est pas face à une personne expérimentée en matière d’éducation canine, qui sache faire preuve tant de fermeté que de cohérence pour se comporter en leader et faire comprendre à son chien qui est le maître.
Par conséquent, son éducation doit être entamée dès son plus jeune âge, lorsqu’il est encore le plus influençable, afin de bien poser les bases sur lesquelles sera basée la cohabitation tout au long de sa vie. Pour cela, il faut faire preuve de fermeté, mais aussi de douceur, au risque de le braquer ou de nuire à la qualité de sa relation avec ses maîtres.
Ces derniers doivent d’ailleurs faire montre d’une certaine cohérence : les règles doivent non seulement être fixes dans le temps, mais aussi d’une personne à l’autre, c’est-à-dire que tout le monde doit être en phase sur ce que le chien a le droit ou pas de faire. En effet, ce dernier ne saurait comprendre qu’une personne l’autorise à monter sur le canapé alors qu’une autre le lui a sèchement interdit la fois d’avant.
Dès lors que ces différentes conditions sont remplies tout au long de l’éducation du Dogue de Majorque, les choses se déroulent sans encombre ; il se montre facile à vivre et apprend rapidement.
C’est d’autant plus vrai si son maître prend soin d’organiser des séances d’éducation assez courtes, et de lui demander des choses diverses et variées. Cela permet de le garder concentré tout du long, plutôt que de l’ennuyer et finir par perdre son attention à cause de sessions trop longues et répétitives.
L’apprentissage est également facilité et plus agréable pour tout le monde lorsque le propriétaire opte pour des méthodes basées sur le renforcement positif, c’est-à-dire récompense (avec un mot d’encouragement, une caresse, une friandise…) les bons comportements et ignore les mauvais. En effet, les techniques basées sur la punition ont vite fait de frustrer un chien, et un fonctionnement par la contrainte, s’il peut fonctionner à court terme, limite bien souvent les perspectives d’évolution, voire s’avère contre-productif - ou même dangereux - à plus longue échéance. Le Dogue de Majorque n’est pas du genre à se retourner contre son maître, mais si ce dernier se montre brutal à son encontre et utilise de mauvaises méthodes, il peut finir par répondre à ce qu’il perçoit comme une agression par une réaction tout aussi violente.
Enfin, tout chien gagner à être socialisé au plus tôt, mais c’est particulièrement vrai pour le Dogue de Majorque. En effet, son instinct de protection bien développé l’amène généralement à fortement se méfier des personnes inconnues, et donc à se montrer particulièrement réservé à leur égard. Il n’est pas du genre à devenir alors inutilement agressif à leur encontre, mais il reste préférable de faire en sorte qu’il ne se montre pas excessivement sur la réserve à chaque fois qu’un visiteur se rend chez lui. Pour cela, rien de tel que de lui faire rencontrer dès ses premiers mois un large éventail de personnes dans tous types de situations, afin que progressivement il accepte de mieux en mieux d’être confronté à des inconnus. Il en va de même pour l’exposition à d’autres chiens et animaux en tout genre, ainsi qu’à tous types d’environnements et de stimuli (bruits, odeurs, etc.). Plus un chien est socialisé tôt et intensément, plus il évolue facilement dans le monde des humains, quelles que soient les circonstances.
Le Dogue de Majorque présente en général une très bonne santé et n’est prédisposé qu’à peu de problèmes. De fait, c’est au global un chien très résistant.
Cela vaut d’ailleurs aussi pour ce qui concerne les températures. En effet, habitué au climat assez chaud de l’île de Majorque, il résiste très bien aux températures élevées. En même temps, il se montre également peu sensible au froid, quand bien même ce n’est pas vraiment une chose courante dans ses terres d’origine.
Parmi les maladies auxquelles il est particulièrement prédisposé, on peut citer :
Bien que la race ne soit pas prédisposée à un grand nombre de maladies, il reste important de se tourner vers un éleveur de Dogues de Majorque sérieux et compétent. En effet, cela permet que le chiot adopté ait bénéficié d’un bon environnement de vie et d’une bonne socialisation dès ses premières semaines, mais aussi et surtout de maximiser les chances qu’il soit en bonne santé et le reste. En effet, un éleveur sérieux évite de faire se reproduire un chien porteur d’une tare héréditaire comme la dysplasie de la hanche, car il y aurait un risque important de transmission aux petits. S’il ne les présente pas spontanément, comme cela devrait être le cas, il faut donc lui demander les résultats des tests correspondant effectués sur les parents ou le chiot. Il doit aussi toujours être en mesure de fournir un certificat de bonne santé du chiot établi par un vétérinaire, ainsi qu’un carnet de santé ou de vaccination, qui permet de confirmer que le petit a bien reçu tous les vaccins nécessaires.
Une fois que l’animal a rejoint son nouveau foyer, il convient de ne jamais oublier, tout au long des mois qui suivent, qu’il est encore en pleine croissance, et de ce fait particulièrement fragile. Par conséquent, tant qu’il n’a pas atteint l’âge d’environ un an et demi, il est important de lui épargner tout exercice physique trop intense ou trop long, sans quoi ses articulations ou ses os pourraient gravement en pâtir, voire finir par présenter des défauts de développement susceptibles de l’handicaper toute sa vie durant. C’est d’autant plus vrai que le Ca de Bou est prédisposé à la dysplasie de la hanche.
Enfin, même une fois cette période de croissance dépassée et l’animal devenu adulte, il reste important de toujours être attentif à sa santé. Pour cela, rien ne remplace un bilan complet chez un vétérinaire au moins une fois par an, de façon à s’assurer que n’apparaît pas un quelconque problème qui pourrait ne pas être détecté par une personne non aguerrie. Ces rendez-vous réguliers offrent également l’occasion de faire effectuer ses rappels de vaccins, afin qu’il ne cesse jamais d’être protégé. Il a d’ailleurs également besoin de l’être contre les parasites internes comme externes, et il revient donc à son maître de renouveler ses traitements antiparasitaires chaque fois que nécessaire, tout au long de l’année.
Le Dogue de Majorque est une race de chien facile à entretenir, et cela vaut notamment pour son pelage. En effet, un brossage hebdomadaire suffit amplement à le garder en bon état. Ce n’est toutefois pas le cas durant les périodes de mue, au printemps et en automne : il alors être bien plus effectué tous les jours, afin de permettre une bonne élimination des poils morts.
En outre, n’étant pas salissant et malodorant, il n’a que rarement besoin d’un bain. À moins bien sûr qu’il n’ait été particulièrement sali lors d’une sortie ou au contact d’une matière toxique, le faire 2 à 3 fois par an suffit amplement. Il peut d’ailleurs être judicieux de les faire coïncider avec ses mues saisonnières afin de gagner du temps durant ces périodes, car cela permet d’enlever une bonne quantité de poils morts. Quoi qu’il en soit, il convient de toujours utiliser un shampoing spécialement développé pour les chiens, car le pH de leur peau est différent de celui de la peau des humains.
Par ailleurs, bien que ses oreilles ne soient pas particulièrement prédisposées aux infections, elles doivent être vérifiées et nettoyées une fois par semaine, afin d’éviter toute accumulation de saleté ou d’humidité qui pourrait entraîner une infection.
Ses yeux ne sont pas non plus à l’abri d’un tel problème, et doivent donc eux aussi bénéficier d’une vérification hebdomadaire accompagnée d’un nettoyage, pour éviter là aussi que des saletés ne s’y accumulent.
Brosser les dents de son chien fait également partie des bonnes habitudes à instituer au moins une fois par semaine, en veillant à utiliser à chaque fois un dentifrice destiné à la gent canine. Cela permet notamment d’éviter la formation de plaque dentaire, qui en se transformant en tartre devient une source potentielle de bon nombre de problèmes de santé parfois graves. Il convient d’ailleurs si possible d’opter pour une fréquence encore plus élevée, voire quotidienne.
Concernant les griffes, ce chien très adaptable les use plus ou moins fortement, en fonction du niveau d’activité de sa famille et de son lieu de vie. Un individu qui marche et se dépense longuement chaque jour pas besoin qu’elles soient coupées manuellement, car elles se liment d’elles-mêmes - a fortiori s’il évolue sur des surfaces dures telles que le macadam. En revanche, un sujet vivant en appartement et qui n’est que peu actif a besoin d’une coupe régulière. En effet, des griffes trop longues peuvent être réellement gênantes pour le chien, notamment lorsqu’il se déplace. En outre, si elles finissent par se casser, elles peuvent alors le blesser. De fait, à partir du moment où on les entend frotter lorsqu’il évolue sur un sol dur, c’est qu’elles sont devenues trop longues, et il est alors nécessaire de les couper.
Qu’il s’agisse du pelage, des oreilles, des yeux, des dents ou encore des griffes, les gestes pour toiletter son chien nécessitent un minimum de précision et de vigilance. À défaut, ils pourraient non seulement ne pas être efficaces, mais aussi et surtout lui faire mal – voire le blesser. La première fois, il vaut donc mieux demander conseil au vétérinaire ou à un toiletteur canin professionnel, et apprendre à ses côtés comment prendre soin de son Dogue de Majorque.
Il ne faut d’ailleurs pas attendre pour s’y mettre : plus ce dernier est habitué tôt à ces différents soins, mieux les séances se dérouleront tout au long de sa vie.
Nourrir un Dogue de Majorque n’est pas une tâche ardue : il s’accommode parfaitement d’une alimentation industrielle de qualité et équilibrée. Des rations faites maison sont une autre option parfaitement adaptée, dès lors qu’elles sont bien composées et donc à même de répondre à ses besoins nutritionnels. Pour ce faire, elles doivent être constituées principalement de viande, mais peuvent aussi contenir de gros os, des abats, des légumes ainsi que du riz.
Dans tous les cas, la quantité distribuée doit être cohérente par rapport à son âge, son état de santé ainsi que la quantité d’exercice physique qu’il fournit au quotidien.
Par ailleurs, le fait qu’il soit enclin à la dilatation-torsion de l’estomac nécessite de respecter quelques règles de prudence quant à l’alimentation du Dogue de Majorque. Il est ainsi primordial de diviser sa ration journalière en au moins deux repas, et que ces derniers soient pris dans le calme. En outre, ils ne doivent pas être précédés ou suivis d’une quelconque activité intense ou prolongée, et ce pendant une heure.
Par ailleurs, même si cette race est peu encline à l’obésité, il reste important de régulièrement surveiller l’évolution du poids de son chien. En effet, nul individu n’est pas à l’abri d’une prise importante et soudaine de poids, en particulier suite à une stérilisation. Le peser environ une fois par mois permet de rapidement déceler un éventuel écart inexpliqué, afin d’emmener son chien chez le vétérinaire si le dérapage se confirme voire s’amplifie lors des mesures suivantes. En effet, seul un professionnel de santé peut poser un diagnostic fiable et indiquer comment remédier au problème, car l’alimentation et un manque d’activité ne sont pas les seules causes possibles de surpoids : il peut aussi par exemple être causé par une maladie ou la réaction à un traitement.
Enfin, comme tout chien, le Ca de Bou doit toujours avoir à sa disposition une gamelle d’eau propre et fraîche.
Au cours de son histoire, le Dogue de Majorque fut employé pour des tâches très diverses et variées. Toutefois, il s’agissait surtout de travaux de protection ou impliquant une confrontation : garde des propriétés et du bétail, chasse au sanglier et au cerf, combats contre des armées ennemies, des congénères ou des taureaux, assistance pour l’abattage de ces derniers par les bouchers, ou encore protection de navires (notamment contre les pirates). Il fut un chien de travail capable de s’adapter à un large éventail de demandes, et eut ainsi de multiples occasions d’employer sa force et son courage pour satisfaire ses maîtres.
Sachant cela, il est presque surprenant de se figurer que c’est aujourd’hui principalement comme chien de compagnie qu’on le retrouve. Cela montre son adaptabilité, lui qui n’est pas du genre à avoir des sautes d’humeur mais est en revanche très attaché à ses maîtres, sans pour autant l’être trop. Il est d’ailleurs capable de s’adapter à un grand nombre de foyers, tant sur ses propriétaires sont un tant soit peu actifs et donc en mesure de satisfaire son besoin d’activité.
Le Ca de Bou peut d’ailleurs faire valoir les qualités physiques qui ont fait sa réputation dans divers sports canins comme l’agility, le cani-cross, le pistage, le RCI ou encore le ring. De façon moins académique, sa force peut aussi être utilisée pour tirer de petits charriots dans lesquels prennent place les enfants de la famille.
Enfin, les petits comme les grands peuvent se sentir en sécurité à ses côtés. Même s’il n’en a pas toujours l’air, il est toujours à l’affût, attentif au moindre bruit ou mouvement sur son territoire. A la fois territorial, protecteur et courageux, il conserve toutes les qualités d’un excellent chien de garde. Ainsi, il n’hésite pas à se montrer imposant et menaçant s’il sent que ses propriétaires ou leurs possessions sont en danger, tout en étant suffisamment clairvoyant pour ne devenir agressif que lorsque cela est effectivement nécessaire.
Que ce soit en France, en Belgique, en Suisse ou au Canada, le Dogue de Majorque n’est pas considéré comme dangereux : aucune restriction spécifique n’existe concernant l’acquisition ou la détention d’un tel chien.
Toutefois, en France, il est absolument nécessaire qu’il soit inscrit auprès d’un livre généalogique attestant de sa race reconnu par le Ministère de l’agriculture. Au regard de la loi de 1999 sur les chiens dangereux, si un individu est de type Dogue de Majorque, c’est-à-dire qu’il possède toutes les caractéristiques de cette race mais n’est pas enregistré auprès d’un registre officiel comme le Livre des Origines Français (LOF), il est alors considéré comme un chien dangereux par la loi, ce qui implique un certain nombre de contraintes légales : suivre une formation d’éducation, le soumettre à une évaluation comportementale, détenir un permis spécifique de détention, respecter un certain nombre de règles lors des sorties dans les lieux publics, etc.
Pour s’épargner cela, mieux vaut donc opter pour un chien doté d’un pedigree, c’est-à-dire enregistré au LOF - ou à un autre livre des origines sous réserve que ce dernier soit reconnu par le Ministère de l’agriculture et de pêche, ce qui permet en outre d’avoir des garanties sur ses origines.
Le Dogue de Majorque peut se trouver à des prix divers et variés. Dans tous les cas, ces derniers dépendent notamment de la réputation de l’élevage, de la lignée dont le chiot est issu, mais aussi de ses qualités intrinsèques, notamment physique – en particulier sa plus ou moins grande conformité et sa couleur.
En effet, la couleur bringée est la plus recherchée chez cette race, ce qui peut expliquer des écarts de prix parfois conséquents y compris au sein d’une même portée.
En France et en Belgique, il est possible de trouver des chiots pour des montants allant de 750 à 1800 euros. Les sujets dont le prix se situe dans le bas de cette fourchette sont en général destinés à la compagnie et non confirmables pour la reproduction. Ceux vendus avec une garantie de confirmation, dont leurs attributs leur permettront d’être présentés en expositions canines ou d’être utilisés comme reproducteurs, peuvent atteindre des sommes bien plus élevées, jusqu’à plusieurs milliers d’euros.
En Espagne, le prix moyen d’un chiot destiné à la compagnie est d’environ 700 euros. Bien évidemment, comme ailleurs, il peut être nettement plus élevé pour les meilleurs sujets.
Au Canada, où la race n’est pas encore reconnue, il est très difficile de trouver un éleveur de Dogue de Majorque. On peut espérer un peu plus de choix du côté des États-Unis, où le prix d’un chiot Dogue de Majorque se monnaie généralement autour de 800 dollars américains. Là aussi, il peut aller bien au-delà pour les individus aux qualités exceptionnelles, qui peuvent coûter plus de 3000 dollars américains.
Si c’est effectivement une adoption à l’étranger qui est l’option retenue, il convient de prendre en compte que des dépenses supplémentaires (de transport, administratifs, etc.) viennent s’ajouter au prix, et il faut bien sûr veiller à respecter la réglementation relative à l’importation d’un chien dans le pays.
J'ai découvert cette race il y a peu et depuis l'acquisition de mon chiot je suis comblée! Il est adorable, affectueux et très joueur... Tous se que j'avais pu lire sur la race, s'est avéré être vrai! Cest une race rare, mais qui gagne à être connue !
Partager un avis ou des conseils